Fiction: Jedi of Naruto

Version imprimable




Sérafin se déplaça doucement vers son maître, conscient que l'apparence de Kelda et de lui-même intriguait énormément leurs interlocuteurs. Et les poignées de sabres laser accrochées à leurs ceintures respectives semblaient beaucoup les intéresser.
Il regarda son maître : celle-ci semblait attendre que les trois personnes reprennent la parole, mais leurs regards se portaient uniquement sur leurs armes. Le jeune homme, mécontent de leur indiscrétion, déroba le manche de son sabre à leurs regards dans un pli de son vêtement et les fixa d'un œil mauvais. Ils n'avaient pas besoin de voir leurs armes. Fatigué d'attendre en silence, il demanda :

« Nous attendons le déluge ? Auriez-vous l'amabilité de nous mener à votre village, je vous prie ? »

La femme au manteau ne parut pas apprécier ce rappel à l'ordre et répliqua :

« Non mais comment il nous parle, le mioche ?!
- Du calme, Anko, soupira l'homme à la piquette. C'est vrai qu'il faudrait les mener au Hokage pour savoir quoi faire d'eux. »

Le jeune Jedi fronça les sourcils mais se reprit assez vite afin de ne pas montrer son mécontentement. Son maître le comprenait assez : leurs trois interlocuteurs parlaient d'eux comme de criminels facilement maîtrisables, et cela ne lui plaisait pas à elle non plus.

« Est-ce vraiment prudent ? reprit l'homme aux yeux blancs en dardant sur Sérafin un regard perçant. Parce que je n'ai pas l'impression que ces deux personnes soient vraiment prêtes à suivre nos ordres... Et nous ne connaissons ni leur puissance, ni l'endroit d'où ils viennent. Ils sont sûrement dangereux. »

Kelda se hérissa ; elle avait senti la colère monter progressivement dans l'esprit combattif de son élève, et sut qu'elle devait intervenir avant qu'il ne s'emporte. Elle déclara d'une voix posée :

« Je vous assure que vous n'avez rien à craindre de nous. N'est-ce pas ? demanda-t-elle à son padawan sur un ton insistant.

Elle crut un instant que Sérafin n'allait pas écouter ses messages d'alarme silencieux mais il se contenta de renvoyer à l'homme son regard désapprobateur et répondit, les dents serrées, ne le lâchant pas du regard :

« Oui, maître... »

L'homme aux cheveux recouverts d'un bandeau esquissa un sourire. Si le garçon était impulsif et légèrement susceptible, au moins la femme était-elle là pour le rappeler à l'ordre. Cela le fit sourire car ce duo lui en rappelait un autre de son village... Il s'exclama :

« Bien ! Voilà qui est réglé ! Nous allons donc les mener jusqu'au Hokage.
- Quoi ?! cria la jeune femme à ses côtés. Il n'en est pas question !
- Kô, poursuivit l'homme sans faire attention à elle, place-toi derrière eux pour les surveiller s'il te plaît...
- Nous ne sommes pas des criminels, protesta Sérafin, cette mascarade n'est pas nécessaire...
- C'est la procédure. Vous êtes des étrangers capturés dans notre pays, vous êtes donc pour l'instant des ennemis.
- Je ne vois pas de menottes, constata Kelda. Nous ne sommes pas des prisonniers.
- Bien sûr ! s'écria son élève. Nous sommes de simples réfugiés, pas de la chair à banta !
- Paix, mon jeune apprenti, fit la jeune femme. Il est normal de nous plier à leur volonté car nous sommes chez eux, et de plus ils ont l'amabilité de nous mener à leur... chef - enfin j'imagine que c'est de lui dont il s'agit - alors calme-toi et laisse-les nous conduire à leur village. »

Sérafin se crispa et murmura :

« Vous avez raison... »

Les deux Jedi ne s'aperçurent pas que les trois personnes en face d'eux les regardaient avec des yeux ronds. Ils n'avaient visiblement pas l'habitude d'une telle façon de parler et étaient assez déroutés par leur vocabulaire. La femme paraissait assez agacée par la situation et lança :

« Bon, tout ça c'est très bien mais il faudrait penser à rentrer, maintenant. Et puis ils ont pas l'air très frais ces deux là... En plus, marmonna-t-elle, ils parlent bizarrement... »

Un vent fort soufflait au travers des feuillages des arbres dans les sous-bois. Les longs cheveux de l'apprenti flottaient, sa bure se soulevait de quelque peu. Il la remit correctement afin de cacher son arme en lançant des regards suspicieux aux personnes qui l'entouraient lui et son maître. Les Chevaliers Jedi suivirent les guides et s'aventurèrent ainsi jusque sur une rivière. Durant tout le trajet, aucun mot ne fut prononcé. Les personnes devant les manipulateurs de la Force les regardaient de temps à autres par dessus leur épaule pour vérifier qu'ils étaient bien présents.

« Et dire que nous pourrions les semer très facilement… C'est pitoyable, dit Sérafin par télépathie à son maître.
-Il n'y a aucune honte à demander de l'aide lorsque l'on est perdus. Cette situation ne me plaît pas plus qu'à toi, mais nous n'avons guère le choix... Il n'y a sans doute pas que ces trois personnes dans les parages, et nous ne savons pas qui ils sont. Mieux vaut nous tenir tranquille, au moins jusqu'à ce que nous soyons devant leur fameux Hokage. »

Soudain l'air redoubla d'intensité et les Jedi virent par dessus les arbres des hauts remparts de pierre. Il aperçurent une route caillouteuse et une immense double-porte rouge. Le jeune padawan ferma les yeux pour avoir une transmission nette :

« Oui, maître ... »

Il leva les yeux et admira le paysage devant lui jusqu'à ce que la femme se mette à parler :

« Ça vous plaît ? »

Sans leur laisser le temps de répondre, elle enchaîna :

« Attendez de voir l'intérieur ! »

Les Chevaliers Jedi croisèrent d'autres personnes habillées du même gilet vert. Serait-ce une tenue règlementaire pour tous les gardes, ici ? L'apprenti déroba ses mains sous sa bure et plaça ses doigts dans une position spéciale. Tous les Jedi, lorsqu'ils devaient réfléchir ou méditer sur quelque chose, adoptaient cette position des doigts particulière. C'était une pratique parmi tant d'autres de leur culture. « Je ressens tant d'agitation … Cela me donne mal à la tête. »
Kelda se crispa à cause du bruit et de la chaleur ambiante. Des gens se retournaient sur le passage de ces mystérieux arrivants et chuchotaient dans leur dos. Outre cela, des marchands hurlaient pour attirer la clientèle. Des femmes resserraient leurs larges vêtements pour cacher leur peau du soleil, des enfants couraient en riant dans les rues.

Le village paraissait chaleureux, où il y faisait bon-vivre, jusqu'au moment où Sérafin aperçut dans le coin d'une ruelle sombre un petit enfant sale recroquevillé contre une benne à ordure. Il pleurait. L'apprenti interpella son maître, s'arrêta et tourna la tête vers l'orphelin. Il prit la décision de se rendre vers lui sans en informer les autres membres du groupe. L'enfant se demanda un instant ce que cet homme lui voulait. Il s'accroupit, défit sa bure, lui couvrit le dos, sortit quelques bonbons qu'il avait gardé en réserve et sourit gentiment.

« Tiens, petit garçon. Mange. »

L'enfant essuya ses larmes et tendit sa main fébrilement. Le Jedi y déposa la poignée de confiserie et demanda où étaient ses parents. Une main réconfortante se posa sur son épaule.

« Mon padawan … Tu vois bien qu'il ne peut parler. Il faut nous remettre en route, dit-elle en regardant tristement l'enfant. »

Le regard de ce dernier s'éclaircit et il s'éloigna en souriant.

« Viens … »

L'apprenti se retourna et marcha aux côtés de sa formatrice en jetant un dernier coup d’œil à l'enfant qui s'enfuyait en serrant sa bure contre lui. Ils rejoignirent les trois autres qui avaient l'air assez stupéfait. Ils les regardaient avec incrédulité. La femme se prononça la première, la voix nouée par l'émotion :

« Ça c'était… vraiment super gentil. »

Kelda la regarda avec froideur.

« Si vous êtes les défenseurs de ce village, ce devrait être à vous de veiller à ce que des choses pareilles n'arrivent pas. »

Les deux hommes secouèrent la tête et se remirent en route. Ils ne les surveillaient presque plus. Soudain la femme sautilla vers Sérafin et lui glissa quelques mots à l'oreille.

« Moi c'est Anko, si tu veux on se revoit après votre passage chez l'Hokage ? minauda-t-elle en clignant de l'oeil. »

L'apprenti répondit simplement :

« Si vous voulez. Maintenant, je vais y aller. »

Il passa à côté d'elle et rejoignit son maître. La brune fit une moue très drôle à voir et à ce moment un immense bâtiment se dressa devant eux, avec des toitures arrondies et rouges comme les portes du village. Des dizaines de personnes s'agitaient ici et là, et une d'elles poussa une autre du coude en voyant arriver les voyageurs. L'homme à la piquette dit :

« Nous voilà arrivés. Si vous voulez bien nous suivre à l'intérieur … »

Soudain un terrible fracas tonna. Une chose orangée traversa la plus haute fenêtre du bâtiment en hurlant comme un possédé. Il s'écrasa en face du maître Jedi, trainant dans la poussière comme un sac à patates. Là-haut, une femme blonde s'écria d'une voix grave en tendant son poing serré vers lui avant de disparaître :

« ESPÈCE D'IMBÉCILE ! »

L'apprenti sentait de la colère en elle mais, paradoxalement, il sentait aussi un certain amusement. Elle semblait tout de même très attachée à la personne qu'elle venait de défenestrer. Drôle de marque affective… Il regarda le volatile et décroisait lentement les bras, signe de surprise qui ne trompe pas chez lui. L'OVNI portait une étrange combinaison orange et noire et son visage bruni par la poussière exprimait une certaine douleur. Il entrouvrit des yeux bleu clair et parut étonné de voir une paire de bottes en face de son nez. En levant la tête il vit le visage de Kelda et se redressa d'un coup pour lui faire face, mais il réussit seulement à se prendre les pieds dans une boîte en carton et à s'étaler de nouveau.

L'homme aux yeux blancs soupira :

« Bien… Poursuivons, s'il vous plaît…
- Attendez, dit Sérafin, qui est ce jeune homme blond à l'air ahuri ?
- Vous le saurez bien assez tôt. Pour l'instant il faudrait aller faire vos présentations… »

Le padawan acquiesça sans un mot de plus et regarda une dernière fois le blond avant de le contourner et de passer son chemin.

L'intérieur était un ensemble de couloirs et de salles aux murs blancs, au sol rouge et au plafond en bois. Tout semblait assez rustique, bien loin de l'organisation et de la technologie du monde des réfugiés. Les hommes et les femmes qu'ils croisaient avaient tous l'air affairé et des papiers plein les bras. Ils venaient tous de la même direction, là où les Jedi se rendaient.

« Bon, je vous laisse là, j'ai un truc à faire.

Anko regarda le jeune homme avant de partir en courant. »

« À plus tard mon petit Sérafiiin ! »

Le concerné la regarda indifféremment.

« Quelle étrange femme…
- Cherche pas, lui dit l'homme aux yeux blancs, elle est comme ça. Maintenant, préparez-vous à rencontrer notre Hokage. »

Les manipulateurs de la Force virent alors une porte rafistolée plusieurs fois. Un homme du groupe frappa à la porte et ils entendirent une voix forte s'élever :

« ENTREZ ! »

La porte s'ouvrit et les guides entrèrent les premiers. Maître Kelda et Sérafin les suivirent.

« C'est elle …
- Oui … Je le sens aussi … »

Ils entrèrent dans la pièce, éclairée par la lumière du jour et une lampe au plafond. La femme blonde qu'ils avaient vue expédier le jeune homme par la fenêtre leva les yeux de ses papiers et sourit :

« Ah… Kô, Genma, vous rentrez vite. Anko est déjà repartie j'imagine … »

Elle s'interrompit en voyant les nouveaux venus.

« Qui sont-ils ? Des ennemis ? dit-elle d'un ton agressif. »

L'apprenti prit la parole en s'inclinant respectueusement devant elle :

« Nous cherchons asile et souhaiterions rester parmi vous le temps que notre… véhicule de locomotion soit réparé. Auriez-vous l'amabilité de nous accueillir parmi vous ? Nous en serions ravis.

Son maître s'éclaircit la gorge :

« Sérafin… C'est encore moi qui décide… Néanmoins mon ami dit vrai, nous cherchons repos et protection. Bien entendu, nous sommes prêts à travailler en échange de votre hospitalité. Je me nomme Kelda, et ce jeune homme est mon … élève. »

La femme blonde répondit :

« Voyez-vous ça… Et pourquoi devrais-je vous croire ? Vous débarquez dans mon bureau et prétendez à mon approbation sans aucune preuve de ce que vous avancez, et je devrais vous laisser dormir dans mon village ? »

En envoya soudainement son poing sur son bureau qui vola en éclats en éparpillant des morceaux de bois un peu partout et clama d'une voix grave et imposante :

« Je déteste qu'on se fiche de moi ! »

Des flammes habitaient ses yeux caramel et ses cheveux s'agitaient autour de son visage, lui donnant un air maléfique. Le maître restait impassible, le padawan de marbre. Ils la fixaient droit dans les yeux sans même ciller.

Elle se calma un peu et dit d'un ton approbateur :

« Du courage ? C'est une grande qualité chez un ninja. Mais aussi vaillants soient-ils, les ninjas qui m'ont mise en colère ont une grande chance de mourir s'ils n'avaient pas une bonne raison de le faire… »

L'homme aux yeux blancs, en s'approchant, fit un bref rapport :

« Maître Tsunade ? Nous les avons trouvés pas très loin du village. Je les ai examinés et ils ne présentent rien de ce que j'ai pu voir jusqu'à maintenant.
- Vous n'aurez pas une deuxième occasion de vous mettre en colère contre nous, assura calmement Sérafin. Et sachez que vous ne nous impressionnez pas ; nous en avons vu d'autres, et des biens pires que vous. Nous ne voulons pas de heurts, nous venons en paix… »

La femme éclata de rire.

« Ah, ah, ah ! Un jeunot avec de belles paroles … Dis-moi, pourquoi devrais-je te croire plutôt que d'envoyer mes fidèles ninjas après vous pour vous pourchasser jusqu'à la mort ? Pourquoi je devrais vous protéger alors que je pourrais tout aussi bien vous tuer ? Ce serait plus rapide, plus efficace, et bien moins dangereux. »

L'apprenti de Kelda eut une idée. S'il ne pouvait pas la convaincre normalement, il tricherait grâce à la Force. Elle n'y verrait que du feu. Il fit un bref passage de la main en articulant le plus naturellement du monde :

« Parce que vous avez besoin de nous autant que nous avons besoin de vous… »

Le regard de Tsunade parut légèrement hagard pendant quelques secondes puis elle eut l'air de se radoucir et elle se rassit à sa chaise de bureau sans bureau.

« Je comprends… Je… Je crois que vous pouvez rester. Oui, j'ai besoin de vous… Mais je ne sais pas…

La femme se tut, le maître Jedi jeta un regard en coin au jeune homme.

« Tu aurais pu mettre moins de puissance dans ton mouvement… »

La blonde reprit :

« Oui, je crois que je vais vous donner l'autorisation de circuler, mais sous surveillance seulement… »

« Pardonnez-moi. Vous savez que je n'arrive pas encore à contenir mon pouvoir … »

L'apprenti la remercia poliment en s'inclinant.
Les deux hommes regardèrent les Jedi, déconcertés. Soudain, le chef du village reprit la parole avec un sourire :

« Je suis Tsunade, cinquième Hokage de ce village et je vous invite à visiter le village ninja de Konoha sous la surveillance particulière d'un homme expérimenté…

L'homme aux yeux blancs, volontaire, s'approcha, mais elle refusa d'un signe de tête.

« Tu es déjà fatigué, Kô, ne force pas trop… Genma, va me chercher Neji, s'il te plaît. Il est tout désigné pour cette tâche. »



Je ne sais pas quand le prochain chapitre paraîtra. Mais je finirai cette fiction : rien que pour vous.

Les aventures de nos deux Jedi ne sont pas terminées ! ;)

Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: