Fiction: Tribulations d'une kunoichi (maladroite)

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« Sayuri-chan ! »
La jeune fille leva la tête à l'entente de son nom : aussitôt elle dégaina un kunai de sa jambe droite, et le lança avec force dans la direction de l'appel, sans se préoccuper des obstacles qui pouvaient barrer sa route. Avec souplesse, elle grimpa au tronc de l'arbre en face de sa cible, sentant l'adrénaline envahir son corps en même temps que son chakra envahissait chaque partie de son anatomie, lui donnant des forces et décuplant son agilité. Sayuri exécuta les signes, et sans même un point d'eau à proximité, un énorme dragon d'eau se forma et continua sa course effrénée vers sa cible, ouvrant la gueule pour hurler un cri muet. Il explosa juste comme il fallait. Ne perdant pas de temps, Sayuri continua ses mouvements le long des arbres, sautant, grimpant.
Un ninja qui n'est pas en mouvement est un ninja mort.
Elle pouvait sentir parfaitement le chakra de sa cible, et chaque de ses mouvements ne faisaient que l'attirer dans un piège prévu d'avance.

Le mizukage assistait aux progrès étonnants de cette jeune fille, depuis une boule de cristal. Cette créature étaient à la fois des dieux et du diable ; ses mouvements étaient emprunt d'une grâce angélique, et ses coups étaient d'une force démoniaque. Elle n'avait cessé de faire des progrès ; ça en devenait presque inquiétant.
Cette petite ne manque pas de ressources...
Sayuri lui plaisait énormément ; il caressa sa jeune barbe tout en conjurant la boule de rester en contact visuel avec elle. Non vraiment, elle n'arrêtait pas de l'étonner. Elle progressait de jour en jour, sans que rien ne puisse entraver son ascension, réceptive et attentive, elle s'imprégnait de ce qu'elle apprenait chaque jour comme une éponge. Mais apprendre est une chose ; réutiliser ce que l'on a appris dans une situation en est une autre. Et elle, l'avait parfaitement compris.
« Mizukage-sama, pensez vous que Sayuri-chan est prête ? »
« Suiryuu-san, répondit-il, sans quitter la boule des yeux, il ne fait aucun doute que notre petite apprentie est tout à fait apte pour se rendre à Konoha. »
« Très bien ! Je vais de ce pas l'arrêter et la prévenir. »

Le ninja de rang supérieur s'éclipsa dans une volute de fumée.

Sayuri était assise au bord d'un cours d'eau. Elle savait que sa cible n'était qu'un simple clone de l'ombre. Jugeant qu'elle avait assez gaspillé de chakra, elle s'était arrêtée et installée ici. Le soleil était étincelant aujourd'hui ; une si belle journée peut être passée à flâner sous les cerisiers en fleurs, ou tout simplement allongé au bord d'un cours d'eau. Ce qu'elle fit avec un sourire radieux, en mettant ses deux bras croisés sous sa tête. Le contact de l'herbe tendre sur sa nuque la fit frissonner de plaisir. Les nuages ressemblaient à de la barbe à papa qu'on étirait sur un fond d'un bleu d'azur. Un papillon blanc passa sur son nez, la chatouillant agréablement. Vraiment, c'était une belle vie ! Elle brandit un point vers le ciel, comme pour attraper du vide.
Ferme ton poing, tu n'as que du vide. Ouvre-le, tu as la terre entière.
En se souvenant de cette phrase, elle s'empressa de l'ouvrir. La liberté était vraiment son bien le plus cher, elle n'y renoncerait pour rien au monde. Conjuguer sa vie de shinobi et son amour pour ses ailes ne lui semblait pas le moins du monde impossible. Sayuri goûta un moment au contact du vent sur sa peau. C'était si agréable.
« Si quelqu'un n'apprécie pas ça, c'est qu'il n'est pas normalement constitué ! déclara t-elle tout haut. »

Pourtant, elle sentait un manque. Pour une fille, le romantisme est important. Sayuri n'y faisait pas exception. Aucun garçon ne partageait ce moment de bonheur avec elle. Ni même une fille. Mais pour l'instant, elle jugea que c'était très bien comme ça.
Toutes les filles du village sont superficielles ! Elles ne savent pas apprécier les choses simples, et demandent toujours plus plus plus ! Tch ! Et les garçons ne pensent qu'à courir après ces filles superficielles. Nan, vraiment, je suis très bien toute seule !

La pensée des filles toutes proprettes du village suffirent à lui faire oublier le bonheur que le regard des nuages pouvait lui procurer.
« Penser aux autres me fait du mal ! » dit-elle en soupirant.
« Ah vraiment ? » s'exclama une voix masculine avec un éclat de rire.
Sayuri sursauta et repassa en mode assis en dix dixièmes de seconde. Elle soupira de soulagement quand elle constata que ce n'était que son professeur.
« Suiryuu-sensei... vous savez que je n'aime pas qu'on me prenne par surprise... » grommela t-elle.

Elle détestait plutôt qu'on puisse admettre qu'elle ait une faiblesse.
« Ca va, Sayuri-chan ! Rit le juunin, tu as fait une très bonne impression à Mizukage ce matin.»
« On peut pas en dire autant de votre kage bunshin ! » répondit-elle en tirant la langue avec amusement.
« Tu as raison ! » fit-il en éclatant de rire, je ne me suis pas bien réveillé. Bref, il a décidé de t'envoyer à l'examen Chuunin se déroulant à Konoha.
« Vraiment ? » s'étonna t-elle.
« A vrai dire, nous pensions t'y envoyer l'année dernière, mais comme tu le sais, ce qui s'est passé là-bas, nous avons finalement bien fait de te garder ici. »
« Oui, l'alliance de Suna et d'Oto contre Konoha. »
« L'armistice à été signée entre Konoha et Suna, il n'y a donc plus de danger, enfin, aucun danger contre lequel tu ne puisses faire face. Nous voulons tout de même te demander si tu souhaites y participer, vu que tu es... seule. »
« Bien sûr que j'irai ! s'exclama t-elle avec un sourire radieux, et le fait d'être seule ne me dérange pas du tout ! C'est plus facile pour établir une stratégie... »

Suiryuu sourit. Sayuri avait bien mûri. Dans un premier temps, elle avait mal pris le fait qu'elle n'allait pas être intégrée dans une équipe de trois, et qu'elle allait être seule, donc suivre un entraînement spécial. Le mizukage en avait décidé ainsi avec l'avis de ses professeurs car Sayuri semblait avoir un immense pouvoir. La présence de trois camarades, quels qu'ils auraient été, auraient terriblement entravé la jeune fille dans sa poursuite pour le progrès. Personne ne savait réellement son pouvoir, si ce n'est Suiryuu qui lui commençait à le discerner, au fur et à mesure de ces années d'entraînement.
« Suiryuu-sensei ? »
Le ninja sortit de ses pensées, pour voir Sayuri penchée sur lui, avec un regard inquiet. Ses beaux yeux bleu gris le dévisageaient.
« Ca va aller ? demanda t-elle. »
« Mmmh... Oui, Sayuri-chan. Va donc te préparer, on part avec le reste des équipes demain matin. Les épreuves commencent dans quatre jours. »
La jeune fille le regarda une dernière fois, avant de sauter vers les bois et se diriger vers le village de Kiri.

Suiryuu restait assis au bord du ruisseau pensif. Etait-ce vraiment une bonne idée que d' exposer Sayuri aux yeux de plusieurs pays réunis ? Cette escapade à Konoha pourrait bien la mettre en danger, au pire. Le pouvoir de la jeune fille ne resterait pas longtemps caché aux yeux des ninjas supérieurs si elle se battait de façon trop prolongée. De même que les petits combats anodins pourraient la trahir.
Il se souvint avoir regardé des vidéos de combats lors du dernier examen Chuunin. De très bons éléments s'y étaient battus, et, faute de pouvoir les juger correctement vu l'interruption de taille, les organisateurs leur avaient demandé de revenir passer l'examen une deuxième fois.
Il pensait à une équipe en particulier, prise en charge par un vieil ami. La confrontation entre son champion et sa petite Sayuri ne serait pas désagréable à regarder.

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