Fiction: Collision

Ils sont tous différents, certains rêveurs, d'autres pragmatiques, riches et pauvres, hommes et femmes, une soirée, un appartement les ferons se rencontrer. Ils vont s'aimer, se haïr, se déchirer, se réconcilier... Personnages OOC, Yaoi (mais pas que), couples divers...
Classé: -16D | Drame / Romance | Mots: 15426 | Comments: 4 | Favs: 10
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kuroekai (Féminin), le 09/06/2011
J'ai un peu traîné, mais le voilà.
Par ailleurs je vous conseil d'écouter les morceaux auxquels je fais allusion dans le texte pour vous faire une idée de l'ambiance.




Chapitre 3: Partie 1 : Mai



Partie 1 : « Aussi tenace qu’un morpion »

Chapitre 1 : Mai.

Samedi 14 Mai

Réveil en sursaut après rêve étrange. L’impression de chute lui a fait lever la tête comme s’il voulait vraiment vérifier que personne n’ait été témoin de son ratage dans les escaliers oniriques. La lumière choque sa cervelle engourdie par les brumes d’alcool, sa tête tambourine. Sasuke Uchiwa a une grosse gueule de bois. Jusqu’ici rien de très déroutant. Mais le voilà forcé de regarder autour de lui, le voilà confronté au fait de ne rien comprendre à la situation, à ne pas reconnaître les lieux, à ne pas comprendre pourquoi il est à poil dans le lit d’un mec qui dort à côté de lui, la tête enfoncée dans un oreiller. Quelques minutes pour reconnaitre l’autre mec, aussi nu que lui qui dort dans le lit. Naruto, c’est comme ça que la brune a dit qu’il s’appelait. Encore ici, rien de très déroutant, il le voulait il l’a eu. Non, le plus désagréable est de ne pas se rappeler de son triomphe, de comment il a convaincu l’autre de l’accepter dans un lit… D’ailleurs où est-il ?

Pas le temps de se poser la question que la tête blonde s’agite, les omoplates roulent alors que le torse se soulève légèrement en appuis sur les coudes et que les mains prennent la tête dans leur paume. Une longue respiration précède le mouvement de torsion de la tête vers la masse qui encombre son lit.

-Merde…. T’es qui toi ?

Voilà ce qu’articule avec peine le blond les yeux cernés, les cheveux coiffés façon pétard mouillé, devant le petit Uchiwa qui ne sait pas encore s’il doit rire ou se vexer. C’est vrai qu’on ne touche pas à l’orgueil d’un Uchiwa, surtout quand celui-ci est persuadé d’être un coup inoubliable.

-Sasuke… On s’est rencontré hier chez Anko et Kakashi…

-Ah… Peut-être si tu le dis…

Le corps tatoué se lève avec peine, faisant rebondir le matelas. Debout, toujours aussi nu, il s’étire, se tend, et l’autre dans le lit regarde avec fierté ce qu’il a eu le mérite de gagner par ses charmes. Un petit coup d’œil sur la pièce. Des vêtements ça et là, les murs peints de formes étranges et abstraites, des instruments de musique. Au fond, des livres entassés un peu partout, des grands noms sur des couvertures neuves ou de deuxième main, tous défigurés par des petits post-it, de couleurs venus marquer des pages qui selon le propriétaire doivent contenir de grandes vérité. Sasuke essaye d’entamer une conversation, il tente de connaître celui avec qui il s’est donné hier, faisant mine de ne pas souffrir des reins, faisant semblant d’être parfaitement à l’aise, aussi à l’aise que l’autre qui après avoir enfilé un caleçon se prépare un café sans demander à son invité s’il en voudrait un.

Le blond allume son Ipod, le branche sur la centrale et laisse éclater « Pass this on » de the Knife dans l’appartement en bordel. Il s’allume une cigarette et s’assoit sur un tabouret multicolore, victime d’une tentative de dripping à la Pollock. L’Uchiwa continue ses questions, il apprend que son amant du soir suivait des cours de lettres avant et que désormais il travaille comme barman quelques soirs par semaine dans un club électro, il bosse aussi dans un bookstore et passe ce qu’il lui reste de temps à peindre, composer, ou simplement se mettre minable en soirée. Alors il re-regarde autour de lui et devine dans cet environnement la transposition d’un esprit créatif, romantique, perdu, fixé sur des problèmes qui le dépassent.

-Et toi ? Tu fais quoi ? demande le blond pour tenter d’être poli.

La question sort le brun de son étude des lieux et du personnage et il répond comme rassuré par l’intérêt que lui porte son hôte : « Je suis en terminal littéraire, je suis un vrai passionné des arts et des lettres ».

-Ah ouais ? C’est cool, répond le blond sans enthousiasme. Et tu veux faire quoi après ?

-Je vais surement rentrer dans l’entreprise de mon père, ce serait le plus facile, et le plus logique.

Le blond crache sa fumée les yeux fermer, et d’une voix embrumée, il lâche : « La logique est le refuge des personnes sans imagination… ». Le brun le regarde étonné, vexé, blessé dans son orgueil, honteux de son nom, de son manque de rêve. Et puis pour faire mine d’une maitrise parfaite de lui-même, il demande avec dédain :

-Tu inventes toujours des grandes phrases comme ça ?

L’autre tourne la tête, étonné et déçu en même temps par un je ne sais quoi que le brun ne comprend pas.

-Je ne l’ai pas inventée, je l’ai empruntée. Pour un mec qui se vante d’être un grand littéraire, tu manques de références.

L’autre continue à le regarder sans saisir où il veut en venir, alors le blond se lève en remettant sa cigarette dans sa bouche et marche vers son tas de livres.

-C’est une citation de Wilde… T’as déjà lu Oscar Wilde ? demande-t-il comme si c’était une évidence.

-Euh… Je…bafouille le plus jeune.

-Tiens, lis ça… Tu changeras peut-être d’avis sur ce que tu veux devenir, continue Naruto en lui tendant un livre à la couverture rigide et bleue. Bon, je ne voudrais pas te mettre à la porte, mais je dois bouger alors si tu pouvais t’habiller, ce serait sympa.

Comme il est dur de se retrouver en face de la personne qu’on voudrait incarner aux yeux des autres, sans se mentir à soi même. Sasuke, expérimente pour la première fois de sa vie l’humiliation et le sentiment d’infériorité, et ça fait mal. Alors la demande de Naruto est une délivrance, il s’habille vite, ramasse les quelques affaires qu’il a laissé trainer, et laisse derrière lui le livre que l’autre lui a prêté. Il s’éclipse vite, et fuit sans savoir où il est.

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Vendredi 27 Mai

Tête penchée, inattention, esprit qui vogue sur la même image, sur les détails d’un petit appartement dans un quartier populaire, quelque part, enfoncé dans les méandres des rues et ruelles qui s’entrecroisent dans le but de créer une cité. Sasuke Uchiwa fait semblant de s’intéresser à son cours de philosophie, une oreille prise par ce qu’il écoute avec nostalgie. C’était pas ça la chanson qui passait dans l’appartement de l’autre lorsqu’il est parti, tout seul, un peu paumé, soulagé, déçu d’être lui ? Voilà deux semaines, maintenant qu’il s’est réveillé avec la gueule en vrac d’une soirée pas comme les autres pour lui. Depuis, bizarrement, il navigue entre le désir imprudent de retrouver cet état et cette ambiance, et le besoin vital de le fuir et de retrouver sa vie de pseudo fêtard fortuné.

Dur d’être riche, et d’avoir un avenir tout tracé. Dur de se rendre compte à 18 ans que l’on n’a pas de rêves à l’âge où les autres en ont trop pour se dire raisonnables. Dur surtout, d’être obsédé par une personne qui inspire la haine parce qu’il est tout ce qu’on voudrait être, tout en désirant plus que tout la revoir et la connaître plus. Attention lecteur, ne te méprends pas. Sasuke Uchiwa, n’est pas tombé amoureux, pas encore, mais il veut simplement apprendre à connaître son ennemi, et par là, peut-être savourer la satisfaction de se rendre compte que sa vie est peut-être aussi bancale que la sienne.

Sonnerie de cloche stridente, raclement de chaise sur le sol, et sortie en trombe d’élèves fatigués, soulés, gavés par trop de blabla intellectuel. Bref, fin des cours dans un lycée, et dans la foule, un brun et une pseudo salope aux cheveux roses qui marchent.

-On fait quoi ce soir ? demande la demoiselle en lançant un regard charmeur à un type qui parle à d’autres types.

Silence, pas de réponse, le brun continue à marcher, et elle finit par passer devant l’autre gars en ayant la satisfaction d’avoir attiré un regard masculin aujourd’hui.

-Hé, Sasu ! Tu m’écoutes ?

-Quoi ?

-Qu’est-ce qu’on fait ce soir ? Redemande, avec cette fois plus d’insistance Sakura.

-J’en sais rien, j’ai rien prévu…

-On pourrait aller en boîte avec Kankurô. Il m’a proposé de l’accompagner dans une soirée électro. C’est pas mon style de musique mais ça peut être sympa…

-Ouais… Mais je pense pas que je fasse partie de ses projets. Attends il faut que j’aille à la bibliothèque rendre un livre, annonce le brun en changeant brusquement de direction, sans même regarder si la jeune fille le suit.

-Oui mais ça on s’en tape ! Il me donne l’adresse, et s’il n’est pas content, pas grave ! Réplique Sakura après une petite accélération pour rattraper son ami.

-Ouais on verra. Appelle-moi quand tu as l’adresse, je te dirais si je viens.

Traduction pour toi lecteur, « Si tu veux, mais pour l’instant lâche-moi ». Uchiwa deuxième du nom part devant, Haruno unique se retourne ayant, elle, compris le message.

Notre petit pété de thunes rentre dans la bibliothèque, regarde presque avec pitié, les intellos à lunettes encore assis à leur table d’étude à une heure si tardive et va voir la secrétaire, ou la bibliothécaire, enfin la vieille fille à moustache, double menton, cul de bouteille sur les yeux, et l’air un peu farouche qui est assise devant son ordinateur, comme une mouche devant un écran de télé. Un bref bonjour, les deux yeux rendus globuleux par l’épaisseur des verres qui se lèvent, et puis se repose sur la couverture d’un livre ayant pour auteur… Oh comme c’est étrange. Ayant pour auteur un certain Oscar Wilde. Formalité, banalité, pas de nouvel emprunt, et le voilà parti, rendu à la ville, à ses entrailles purulentes de monde, grouillante d’anonymes, de gens comme lui ou totalement à l’opposé de ce qu’il est.

Embrasement de ce qui devient le foyer d’une cigarette, tête dans une main en regardant l’écran lisse de son nouvel Iphone, oui l’autre il l’a perdu, et le message de son amie qui lui donne une adresse. Encore un quartier qu’il ne fréquente pas, pas loin d’ailleurs de l’endroit où il a passé une nuit qu’il ne se rappelle qu’à moitié. Ira, ira pas ? Trop tard, le message est déjà parti, le fatal, « Ok, viens chez moi pour 23h, on prendra un taxi » que ses doigts ont composés sans l’accord de son cerveau.

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Sueur, ambiance moite dans un appartement que lecteur a découvert plus tôt. Deux têtes blondes, deux corps allongés sur un lit en début d’après midi, victime de la chaleur, à poil, biens, et sourire post-coïtal dessiné sur visages rougis. Le propriétaire des lieux tient un cône d’où s’échappe une fumée opaque pareille à celle que sa bouche recrache, avant de le tendre à la demoiselle couchée à côté de lui.
Elle en tire elle aussi une bouffée, dans le silence.

-Il faut vraiment que j’arrête de déconner ! lance-t-elle subitement.

Naruto ne dit rien, ne tient à peine compte de la remarque.

-Ouais, c’est décidé ! Je ne referai plus ce genre de conneries ! Insiste-t-elle pour se convaincre.

-Au niveau crédibilité, tu repasseras avec ça dans la main… répond le jeune homme en s’allumant une cigarette avec un petit sourire qui fait ressortir ses fossettes.

-Je ne parle pas de ça, abruti ! réplique-t-elle en laissant tomber sa cendre dans un cendrier.

-Tu parles de quoi, alors ?

-De ça ! Toi, moi… Il faut vraiment qu’on arrête de s’envoyer en l’air juste comme ça, en plein après midi.

Une fois de plus il sourit. Il a sans doute entendu ça trop souvent venant d’elle. Cette scène rejoint les dizaines d’autres identiques où, dans la même position, elle a dit exactement la même chose.

-C’est vrai, enchaîne-t-elle. Pourquoi on fait ça ? Je ne t’aime pas, tu ne m’aimes pas.

-Sympa, lance l’autre, faussement vexé.

-Non, mais je t’aime, mais tu es mon meilleur ami. Ce que je veux dire, c’est qu’on est vraiment deux abrutis, incapables d’avoir une relation sérieuse.

-Perso je ne cherche pas vraiment une relation sérieuse…

-Bah moi oui ! Tu comprends, j’ai envie de me réveiller à côté de la même personne plusieurs fois par semaine, j’ai envie d’être amoureuse, d’être jalouse, fleur bleue. Mais non, voilà, je baise à droite à gauche, et souvent avec toi, et à part baiser, qu’est-ce que je partage avec les autres mecs avec qui je couche ? Avec toi, encore, je peux parler, on peut sortir, s’éclater. Je peux vomir devant toi, je peux finir complètement morte, dire des conneries, pas me maquiller.

-Bah justement c’est cool, dit l’autre, avec un franc parlé qui démontre qu’il croit en ce qu’il dit.

-Mais non ! Je régresse à cause de ça. Je sais je peux toujours sonner à ta porte en pleine nuit, et que si tu as besoin tu le fais aussi, sans me préoccuper de savoir si je suis préparée, assez jolie ou épilée.

-Tém… commence Naruto en tournant la tête vers la jeune fille qui parle en agitant les mains. T’es toujours jolie.

Elle sourit.

-Et puis, si c’est vraiment ce que tu veux, tu sais très bien où tu dois aller, et ce que tu dois faire, reprend-il dans un souffle en se levant. Parce que, sauf erreur de ma part, d’une tu es déjà amoureuse, et de deux tu le sais très bien. T’as juste trop les jetons pour te jeter à l’eau !

Il la regarde quelque instant, attend le « ouais » sans conviction traditionnel qu’elle lâche quand ils entament ce sujet, et qu’elle ne tarde pas à lui donner. Alors, s’entend le débat clos, et peu envieux de continuer dans cet échange délicat, il enfile un caleçon, allume la chaîne et part vers sa kitchenette pour faire du café en suivant le rythme du Black Gold de Foals, ce qui ne manque pas de faire rire son amie.

Petit regard attendri sur ses petites fesses qui bougent, elle repense quelques secondes à la conversation, et comme d’habitude, la range dans un coin de son cerveau.

-Tu travailles ce soir ? demande-t-elle en relevant les yeux sur le dos du jeune homme qui chante à tue-tête, sa cigarette dans la bouche.

-Ouaip ! Répond-t-il tout en allumant la cafetière. Pourquoi ?

-Je vais sans doute passer… réplique-t-elle en tournant la tête vers la fenêtre l’air lointain.

-Toute seule ?

-Non avec Hinata, dit –elle en refixant ses yeux vers la cuisine.

-OK. Shika, Kakashi et Pain seront là aussi, et peut être Sasori et Hidan aussi…

-Et Anko ?

-Non. Kakashi m’a dit qu’elle était prise ce soir. Ah et ton frère va peut-être venir, mais j’y crois pas trop, rajout-il en levant la tête vers elle, accroupi devant un placard.

-C’est une réunion Tupperware ?

-Ah, Ah, fait-il avec ironie. C’est pas de ma faute si je bosse dans le meilleur bar de cette ville, ajoute-il avec un sourire de triomphe.

-C’est surtout qu’on peut picoler à l’œil !

-Ouais bah ce soir vous payer vos consos bande de chien !

-Mais oui mon chou, évidemment ! dit-elle en se relevant et en lui donnant une petite tape dans le dos avant d’aller vers la salle de bain.

Il la regarde s’éloigner, sourit, et puis se remet à son café et au seul repas qu’il prendra aujourd’hui, exception faite des cacahuètes qu’il picorera pendant son service.




So ? Ouai je sais, beaucoup, voir beaucoup trop de dialogue !



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