Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.
Alors que paix et prospérité semblent enfin régner sur le continent ninja. Alors que les frères de l’éclipse semblent promis au plus bel avenir, une terrible menace jusqu’alors oubliée émerge d’entre les ténèbres. Celle-ci ouvrira les portes à l’une des ères les plus sombres et sanguinaires de l’histoire.
Venez, amis, venez…
Je vous invite à découvrir cette génération de ninjas que vous adorez tous, dans le tournant d’une des pages les plus importantes des chroniques ninjas.
hitsu_akimoto (Masculin), le 21/02/2011 Alors, voilà une fic postée depuis bien longtemps sur fanfic.fr, que j'ai enfin décidée de poster sur WON. J'espère qu'elle vous plaira à tous. N'hésitez pas à me faire part de vos impressions, par le biais de mp, commentaires ou autres voies du genre.
Merci à vous tous. Spéciale dédicace à tous les membres du clan des Crazy Laziers, qui sont des personnes géniales, je dois dire.
Chapitre 3: Passé, Présent et Futur...
Les mains dans les poches, Shikamaru marcha encore et encore… Ses pas le guidèrent inconsciemment vers la tombe où reposait son maître. Avoir ressorti de sa poche le briquet de celui qu’il considérait comme son père spirituel avait éveillé un sentiment de devoir en lui. Il devait retourner auprès de son maître. Il devait retourner le voir et allumer une cigarette sur sa tombe. Se recueillir auprès du défunt ancien gardien du pays du feu avait toujours été de bon conseil. Quand il se fit surprendre par la pluie, le manipulateur des ombres quitta les rangées de tombes et s’abrita sous un arbre.
- Galère…. Qu’est-ce que c’est encore que cette pluie ? pesta l’héritier des Nara.
Se retrouvant bloqué et n’ayant rien à faire, le shinobi s’adossa au tronc d’arbre et contempla le cimetière qui humectait de cette ondée. Il entraperçut alors une silhouette immergeant de ce spectacle. Un homme semblait se tenir au beau milieu du déluge comme si de rien n’était. Dépourvu d’une quelconque réaction, ce dernier était immobile. Il se dressait, les bras écartés et la tête levée vers le ciel. Intrigué, le brun se frotta les yeux et concentra d’avantage son regard pour discerner cette personne faisant preuve de si peu de bon sens. Il crut reconnaitre le sujet lorsqu’il distingua une cape particulièrement grande. Il ne connaissait qu’un seul homme encore vivant qui portait une cape de cette dimension et c’était Naruto. Pas-à-pas, il s’avança vers l’homme jusqu’à être à sa hauteur. Quand son intuition fut confirmée, il interpella son ami, inquiet de son attitude.
- Naruto ? Qu’est-ce que tu fais là ?
Surpris que quelqu’un d’autre que lui puisse se tenir dehors sous cette pluie, le concerné se retourna.
- Ah… Shikamaru ! répondit le blond d’une voix absente. Je… J’étais venu lui rendre visite, fit-il pointant du doigt la pierre tombale qui se trouvait devant lui.
Le seigneur des ombres s’approcha d’avantage pour voir le nom du propriétaire de cette tombe. Il était difficile de lire… La pluie était d’une telle intensité qu’elle en obstruait la vue du shinobi, aussi affutée fusse-t-elle. Ce ne fut que lorsque le brun aperçut les caractères SAKU et NO qu’il comprit que son ami était venu pleurer la perte de celle que ce dernier avait aimé par le passé.
- Je vois… fit-il mal à l’aise. Cette pluie est vraiment très forte, on ferait mieux de trouver un abri. Dis-moi, ça te dirait d’aller prendre un bol de ramens chez Ichiraku ? Je t’invite.
- Pourquoi pas ? répondit Naruto, tentant d’escompter la monotonie dans sa voix.
***
Chaque chose dans la vie possédait ses avantages et ses inconvénients. Mais peu importait le sujet, il y avait toujours quelque chose pour noircir le tableau. Travailler en famille, entre autre, n’était pas toujours chose facile. Se sentant plus que seule au monde, Ayame lâcha un soupir. Non satisfait de tourner incessamment autour d’elle, cela faisait plus d’une dizaine de minutes que son père Teu’chi, râlait et pestiférait contre la soudaine pluie qui venait de s’abattre sur le village. Malgré la personnalité joviale et joyeuse qu’il présentait à ses clients, il était ainsi. Teu’chi possédait un caractère vivifiant certes, mais extrêmement tempéramental. Il pouvait être l’homme le plus heureux du monde, dès que son établissement commercial avait quelque chose de travers, le vieil homme se métamorphosait.
- Au beau milieu de l’été, il fallait que ça arrive. D’habitude ils viennent à flots, et là, rien… Satanée pluie de mes …
- Père, tu m’avais promis d’arrêter, gronda la séduisante cuisinière.
Bien qu’acclimatée à ses habituelles sautes d’humeur, ce jour là, Ayame n’avait pas envie d’entendre les gémissements de son paternel. La belle Ayame était pourtant connue pour sa douceur et sa patience. Mais ce jour-là, cette dernière ne voulait pas faire honneur à sa réputation…. Non, pas ce jour-là… La séduisante cuisinière aux yeux noisette venait d’apprendre quelque chose qui l’avait choquée. Pour n’importe quelle autre personne de Konoha, cela aurait été une excellente nouvelle. Mais pas pour elle… Dans le cœur d’Ayame, c’était une nouvelle de bien mauvaise augure. Elle venait d’apprendre que l’homme qu’elle aimait aller bientôt être père de famille et ceci venait de déchirer l’infime d’espoir qu’il lui restait. C’en était trop pour elle. Elle avait pourtant tenu bon pendant tout ce temps. Elle y avait cru… Elle avait cru que cette relation ne durerait pas. Elle avait cru qu’un jour, le jônin qui animait son cœur quitterait cette femme et daignerait poser ses yeux sur elle pour lui accorder sa chance. Mais c’était trop demandé. Comment une simple civile telle qu’elle pouvait attirer le regard de l’un des ninjas les plus réputés de la cité ? Elle avait beau s’être bercée d’illusions pendant tout ce temps, une part en elle l’avait toujours avertie que cela finirait ainsi. Du fin fond de son âme, elle le savait.
- Mais tu ne comprends pas la gravité de la situation, Ayame. Nous sommes en Eté… En Eté ! s’exclama l’homme dans un théâtral ton de drame. Regarde ce temps… Plus personne ne va venir, maintenant.
Alors que la jeune femme s’apprêtait à répliquer pour faire taire son père, deux voix masculines provenant de l’extérieur retinrent son attention. Non seulement elles étaient bien étrangement proches, mais de plus, elles semblaient venir dans cette direction.
- Tu vois ? Je te l’avais dit… Ils ne ferment pratiquement jamais, fit l’un des hommes.
Même si elle l’avait déjà entendu à quelques reprises, Ayame eut du mal à reconnaitre le propriétaire de cette voix. Ce n’était pas un client habituel, mais il lui arrivait de venir quelques fois. Ce ne fut d’ailleurs seulement que lorsque la cuisinière tendit l’oreille qu’elle reconnut Shikamaru. Mais elle était satisfaite… Quelqu’un allait enfin pouvoir combler les attentes de son père. Instantanément, elle jeta un coup d’œil entendu à son géniteur qui lui indiqua de cesser son monologue. Un sourire s’éclairant sur le visage du vieil homme, celui-ci s’exécuta et alluma les fourneaux avant que les deux hommes ne pénètrent sous le toit de l’échoppe.
- Hiraishamasen ! s’exclama Ayame recevant les clients du plus beau sourire dont elle était capable.
Surpris d’un accueil si chaleureux par rapport à ce dont ils étaient habitués, les deux hommes dévisagèrent la jeune femme quelques secondes, mais elle n’en tint pas compte. Il fallait qu’elle se focalise à nouveau. Il fallait qu’elle oublie cette peine qui la déchirait petit à petit. Elle s’approcha donc des deux hommes qui s’assirent au comptoir, prête à prendre commande. Son regard s’attarda sur l’homme qui accompagnait Shikamaru. Elle ne savait dire d’où lui venait cette sensation, mais malgré l’incroyable aura de froideur qu’il dégageait, l’homme lui était familier. Elle le détailla alors plus profondément. Il ne lui eut suffi que de quelques secondes pour arriver à un simple constat. C’était un bel homme... Un très bel homme… N’importe quelle femme se serait éprise d’un simple coup d’œil. Son visage fin encadré par de magnifiques cheveux d’or semblait extrait de l’irréel. La symétrie de ses traits était telle que l’on aurait pu dire qu’il avait été sculpté par les dieux en personne. De plus, il avait de magnifiques yeux térébrants. Aussi profonds et bleus que l’océan, ceux-ci auraient envouté la plus convoitée des femmes. La seule raison pour laquelle Ayame n’avait pas succombé à ceux-ci n’était due qu’à l’amour qu’elle portait déjà à un autre homme. Un amour douloureux, car non réciproque… Elle avait beau essayer, malgré sa volonté de l’oublier, l’homme qu’elle aimait hantait toujours son esprit.
Sa chevelure lui revenait en tête… Puis ses yeux… Puis son visage… Tout ce dont son regard croisait suffisait à raviver la flamme de sa passion. Chaque petit détail qu’elle pouvait observer parmi les visages des nombreux inconnus qui venaient à l’échoppe n’étaient qu’une simple diversion par rapport à l’objet de ses pensées… Pourtant, ce jour là, il n’en fut pas ainsi. L’homme qui se trouvait face à elle ne lui rappelait en rien son amour. Quand son regard se perdit dans la profondeur d’un océan, Ayame se réveilla… Elle chassa aussitôt le ninja de ses rêves après avoir examiné les traits de celui qui se trouvait assis. La jeune femme ne connaissait qu’un seul homme à Konoha qui portait ses caractéristiques. Des cheveux d’une blondeur sans égale… Des yeux bleus…. Comment cela pouvait-être possible ? Cet homme était supposé se trouver bien loin du village caché des feuilles.
- Na… Naruto ? hésita-elle dans un bégaiement.
Bien qu’il semblait particulièrement distrait, l’interpellé regarda à nouveau Ayame. Un silence prit alors place chez Teu’chi que le blondin s’empressa de briser.
- Et oui… C’est moi ! fit-il en se grattant la nuque. Ça faisait longtemps, Ayame !
- Naruto ? s’exclama Teu’chi, se retournant pour la première fois de ses fourneaux.
- Bonjour, patron. Ça faisait un bon bout de temps, hein ?
Ayant du mal à en croire ses propres yeux, le propriétaire de l’échoppe se frotta les yeux, puis quand il eut la certitude qu’il s’agissait bien de Naruto Uzumaki, il bondit de joie.
- Mais que fais-tu là ? Tu n’étais pas supposé être en mission ? demanda le cuisinier.
- J’y étais, patron… répondit le ninja questionné. J’en reviens justement.
- Ça s’est bien passé, j’espère ? demanda Teu’chi, décidément bien curieux.
Mais le blond ne répondit pas et se contenta de baisser la tête… Non seulement il était fatigué, mais il ne voulait pas en parler. Déblatérer sur ses missions n’était pas dans ses habitudes. Le jeune Uzumaki était las des carnages et de sang. Les cauchemars qui le poursuivaient lui suffisaient déjà bien assez. C’était la raison pour laquelle il ne pouvait et ne voulait pas en parler. Naruto avait beau être reconnu comme l’un des shinobis les plus puissants et les plus dangereux de ce monde, sa personnalité était toute autre. Elle était toute autre ou tout du moins, elle avait changé. Avec le temps, Naruto avait gagné le cœur et l’âme d’un utopiste. C’était un pacifiste. Las des combats, il ne voulait plus tuer… Non. S’il le faisait, ce n’était que dans de simples objectifs. Protéger des êtres chers. Protéger le village. Protéger son honneur. Protéger l’honneur du village.
Voyant le malaise qu’il avait provoqué, Teu’chi se lança dans un étrange rire qui combla le silence. Puis, il changea de sujet.
- De la fatigue ? fit-il dans un ton théâtral. Alors, le grand Naruto Uzumaki connaitrait aussi la fatigue ? Je ne peux pas y croire.
Mais la blague n’eut pas l’effet escompté.
- Et oui, patron… répondit Naruto la tête toujours rivée sur le comptoir. Je fatigue, moi aussi…
- Si tel est le cas, alors laisse-moi résoudre ça. Poursuivit le vieil homme masquant sa gêne derrière le même sourire. Je vais préparer deux méga-portions pour toi et ton ami… C’est la maison qui offre, Naruto.
Ainsi, chose dite, chose faite. Le commerçant se reposta à ses fourneaux puis se hâta de préparer les « deux méga-portions » comme il aimait le dire en la présence du garçon qui avait animé l’échoppe pendant toute son enfance.
- Et ben… Tu pourrais être un peu plus enthousiaste quand même, non ? Tu vas encore te faire inviter comme un roi, s’immisça Shikamaru avant de taper l’épaule de l’ancien disciple du sennin.
Bien que l’ambiance se soit enfin relâchée, Ayame ne parvint pas à partager l’enthousiasme des trois hommes. Celle-ci était bien trop surprise par la métamorphose si frappante de Naruto. Tant de fois ils l’avaient accueilli les bras ouverts… Tant de fois, malgré son jeune âge et le traitement qu’il recevait, le blond les avait surpris par sa détermination et sa joie de vivre… Et là, se tenait un homme complètement différent devant elle. Il avait beau avoir vieilli et être devenu l’un des shinobis les plus respectés de Konoha, il avait changé. Oui, il avait changé et elle pouvait le voir, même si celui-ci tentait de le dissimuler par de maigres sourires… Cet éclat qui habitait autrefois son regard avait disparu. Ce jour là, Ayame revint des années en arrière. Elle prit peine pour Naruto. Le regard de la flamme jaune ne cachait plus que violence et peine… La peine d’une douleur sans fin…
Naruto sentit que la brune le dévisageait, mais il ne le démontra pas. Cela faisait bien longtemps qu’il ne se reposait pas. Il préféra donc ignorer le regard insistant posé sur lui et se focaliser sur ce que son ami lui disait.
- Mais j’y pense, s’exclama Shikamaru. Il est vrai que ça fait six mois que tu es parti de Konoha, mais ça fait combien de temps que tu n’as pas vu Temari ?
- Combien de temps ?! Oulà ! Je n’en sais rien, répondit le blond tout en se grattant la tête. Mais… ça fait énormément de temps.
- J’ai comme cette impression moi aussi, concorda le jeune Nara. Tu connais toutes mes histoires de couple, car à chaque fois que tu viens à Konoha, je te donne des nouvelles… A vrai dire, tu as d’ailleurs été l’un des premiers à qui j’ai confié mes sentiments. Mais maintenant que j’y pense, à chaque fois que tu reviens de Konoha, je te parle de l’évolution de ma relation, et ce depuis le jour où je suis sorti avec Tema’. Pourtant, j’ai beau y réfléchir, je n’ai aucun souvenir de t’avoir vu en même temps qu’elle. Je me trompe ?
- Et bien… Je crois que non, hésita le blond. Pour tout te dire, la dernière fois que je l’ai vue remonte à bien longtemps. C’était encore avant que tu ne sortes avec elle. Si ma mémoire ne me trompe pas, je pense que cela fait au moins cinq ans que je ne l’aie pas vue.
- Cinq ans ? s’écria le brun abasourdi par cette révélation. Cela fait cinq ans que tu ne l’as pas vue ? Galère… Je savais que cela faisait longtemps, mais je n’avais pas idée que c’en était à un tel point. Nous allons devoir changer cela…
- Oh ! Ce n’est pas grave… le rassura le blond. J’ai ma vie et vous avez la votre. Je ne compte pas m’immiscer dans votre relation. D’ailleurs…. Pourquoi est-ce donc si important que je la voie ?
- Et bien…. Sans vraiment chercher à dire de truc gênant. Tous les deux, vous êtes une part de ma vie… Tu es comme un frère pour moi et Temari est…. Et bien…. Oh, et puis zut ! Tu m’as parfaitement compris.
Voyant l’expression d’embarras qu’affichait son ami, l’ancien disciple du ninja copieur ne put s’empêcher de sourire. Il était toujours aussi amusant de taquiner le manipulateur des ombres.
- Diantre, Shikamaru ! fit-il d’un ton provocateur. Je ne te savais pas si passionné.
- Oh ! Arrête de te moquer… Je te dis juste que j’aimerais que vous vous rencontriez… Ce serait quand même bien que vous vous voyiez avant le jour du mariage !
- Quoi ? s’écria Naruto la mâchoire pendante suite à cette déclaration qui était pour le moins monumentale. Attends-voir… Attends-voir… Que viens-tu de dire ?
- J’ai dit que vous devriez vous voir plus souvent, répondit Shikamaru même s’il savait pertinemment ce dont voulait réellement parler son ami.
- Non, non… Tu m’as bien compris. Tu viens de parler de mariage…. Je n’ai pas rêvé, n’est-ce pas ? demanda le blond.
- Et bien… Je… Je ne sais pas, mais c’est une possibilité à ne pas exclure.
***
Il l’avait dit… Shikamaru l’avait enfin dit… Il ne pouvait plus faire marche arrière. C’était inéluctable. Le seigneur des ombres s’était enfin confessé. Sa conscience n’était désormais plus la seule au courant du désir qu’il cachait depuis si longtemps… Et oui, il l’avait enfin dit. Shikamaru voulait se marier. Il allait se marier. N’était-ce pas aller trop vite par rapport à une simple allusion au mariage ? Non. Si Shikamaru avait enfin osé faire référence au mariage à voix haute, cela signifiait bel et bien que c’était un désir qu’il avait enfoui dans son cœur pendant tout ce temps, loin des regards étrangers. Qu’allait-il faire ? Etait-il vraiment prêt ? Poursuivi par ces diverses et nombreuses questions, l’héritier des Nara déambulait dans les rues désertées de Konoha. Il était tard… Pas un bruit ne venait troubler la quiétude du village. La lune et les étoiles étaient les seules spectatrices de l’étrange promenade à laquelle Shikamaru se livrait. Il savait que tout le monde était couché. Seuls les gardes et les membres de l’unité de surveillance du village pouvaient être encore debout. Pourtant Shikamaru, lui, n’avait pas sommeil… Une nouvelle sensation intérieure l’en empêchait. Le brun ne savait pas ce dont il s’agissait, mais cette étrange et grandissante sensation faisait vibrer tout son être. Obsessive, elle était ardente et intense… Intense à un tel point qu’à chaque pas que le jeune homme faisait, celui-ci sentait qu’il pouvait perdre haleine à tout moment. Aussi, lorsqu’il arriva aux abords d’une petite ruelle, le brun s’adossa à un mur. Il avait chaud. Trop chaud… La sensation devenait de plus en plus désagréable. Il s’essuya le front du revers de sa manche. Quelle ne fut pas sa surprise quand il constata que l’extrémité de son vêtement était trempée. Après avoir repris son souffle, il reporta l’attention sur son état. Le constat fut bref et simple. Le jeune Nara était littéralement trempé… Il était en nage. Les gouttes de sueur dégoulinant sur son visage semblaient ruisseler d’un même naturel que l’eau dans une rivière. Mais que lui arrivait-il donc ? Etait-ce vraiment une conséquence de la déclaration qu’il avait faite quelques heures plus tôt à son ami ?
- Otchisuke (*Calme-toi) ! Otchisuke ! se répéta-t-il à voix haute, sachant pertinemment que personne ne pouvait le voir et ainsi, remettre en question la santé mentale du jeune homme.
Quand sa respiration devint plus calme et que ses battements de cœur cessèrent de résonner dans sa tête, le shinobi ré adopta contenance et reprit sa route. Il marcha encore et encore, se demandant si sa confession avait été de bon jugement. Obnubilé par ses sentiments et les questions qui fusaient, le jeune homme ne se rendit même pas compte que les immeubles avaient cessé de défiler devant ses yeux et que seul un paysage calme et verdoyant environnait les alentours. Il ne stoppa sa marche que lorsqu’il se rendit compte qu’inconsciemment, ses pas l’avaient guidé à un lieu qu’il chérissait particulièrement, le grand lac. Certes, il s’agissait là d’un magnifique paysage naturel, mais ce n’était pas la raison pour laquelle ce site avait tant d’importance. Habitué à la magnificence des forêts privées du domaine Nara, Shikamaru n’y avait d’ailleurs jamais accordé de particulière d’importance jusqu’à un certain jour… Oui, un certain jour… Tout avait changé ce jour là ! A ces yeux, ces décors étaient seulement devenus magnifiques depuis ce jour là. Le jour où tout avait commencé. Le jour où Temari et lui s’étaient mis ensembles. Un jour qui, pour lui, sonnait comme une deuxième naissance.
FLASHBACK
C’était un jour d’été. A l’ore de l’une des nombreuses occasions où les ambassadeurs devaient se réunir. Ceux-ci avaient été conviés à travailler ensemble pour préparer l’examen Chuunin qui se déroulait une fois de plus à Konoha. Cela faisait déjà quelques temps que les deux jeunes adolescents ne nourrissaient plus les mêmes sentiments hostiles. Tous deux avaient appris à se comprendre et à se respecter. De nature provocatrice, la sunienne éprouvait toujours le même besoin d’émoustiller quelques fois l’humeur du jeune brun, mais cela ne se faisait plus du tout dans le même contexte. Effectivement, tous deux avaient compris que ces attitudes là ne consistaient à rien de plus qu’à fuir des responsabilités qu’ils avaient dû endosser bien trop tôt. Et oui… Chaque allusion, chaque fard piqué, aussi idiot que cela pouvait être, cela leur permettait de maintenir une humeur joviale et vivante, ce qui était bien plus adéquat à la vie que devaient mener deux adolescents.
Ils s’étaient rapprochés… Oui, ils s’étaient rapprochés… Shikamaru ne comprenait pas vraiment de quel bois était faite la relation qu’il entretenait avec la blonde, mais il se voyait forcé de constater qu’il appréciait de plus en plus la présence de la jeune femme. Pourtant, c’était étrange. A cette époque, Shikamaru préférait éviter la gente féminine pour son comportement irrationnel et hystérique. Il ne savait pas pourquoi, mais pour lui, les filles étaient toutes pareilles. Peut-être était-ce dû au comportement féminin qu’il avait dû supporter en classe quand celles-ci se battaient toutes pour l’héritier des Uchiwa. Pour résumer en un mot, les filles étaient « galère », comme il se plaisait à dire. Mais pourtant… cette fille-ci était différente !
Ce jour là, un jour de repos avait été enfin accordé par la « légendaire » de Konoha. N’ayant rien de particulier à faire, les deux adolescents décidèrent de passer la journée ensembles. Shikamaru ne parvenait pas à expliquer son attitude, mais quelque chose l’avait amené à faire le premier pas. De plus, aussi surprenant que cela puisse paraître, quand le manipulateur des ombres invita la kunoichi, cette dernière ne déclina pas son offre.
Tout se déroulait à merveille. Aucune encombre ne semblait se présenter à l’horizon. Ils se baladèrent toute la matinée, parlant de tout et de rien. Aux environs de midi, ils passèrent devant une petite échoppe qui leur semblait un excellent choix pour rassasier leurs estomacs affamés. Ils n’y déjeunèrent pas mais commandèrent deux menus classiques à emporter. Ce fut ainsi qu’ils improvisèrent un pique nique auprès du lac. Une fois de plus, ce fut une idée du jeune Nara et cela s’avéra un excellent choix. La jeune Sabaku, elle, semblait passer une toute aussi bonne journée. Elle n’opposait aucune résistance et se démontrait enchantée à chacune des propositions que pouvait faire le brun. Comment cela se faisait-il ? Shikamaru n’en savait rien. Mais il était sûr d’une chose. Même s’il n’avait jamais passé son temps libre avec la séduisante kunoichi aux nattes, ne la voyant que pendant son travail. Celui-ci le regrettait. Jamais il ne l’avait vue d’un autre œil… Jamais il ne l’avait vue sous ce jour-là… A son plus grand bonheur, Temari était bien différente de l’image qu’elle arborait quotidiennement. En réalité, la princesse des sables possédait des facettes bien plus douces et féminines qu’elle voulait faire croire. Aux yeux de Shikamaru, la simple présence de l’ambassadrice se dévoilait comme incroyablement plaisante. Jamais au grand jamais Shikamaru aurait imaginé que celle-ci pouvait dissimuler aussi habilement une personnalité si attirante. Elle était amusante… Elle était chaleureuse… Et elle était belle… Dieu, qu’elle était belle… Dieu ? Non, la divinité ne pouvait rien avoir à faire là dedans… Le charme et l’attirance physique que provoquait cette dernière en Shikamaru ne pouvait qu’être diabolique… Oui, même si le brun avait du mal à l’avouer, la princesse de Suna était attirante, diablement attirante… Tentant reprendre le contrôle sur lui-même, le ninja au catogan fit abstraction des sensations qui le consumaient de l’intérieur. Il ne voulait pas gâcher ce moment, car il savait que c’était la toute première fois qu’il s’amusait autant avec la belle kunoichi. Ce jour-là était réellement radieux. Et malgré tout, Shikamaru ne pouvait expliquer cette sensation mais il avait comme un mauvais pressentiment. S’il avait su…
Ce fut à ce moment là que l’histoire débuta. Comme pour confirmer les doutes du brun, un élément perturbateur survint. Alors que la sunienne riait une énième fois à l’une des nombreuses anecdotes de Shikamaru, un ninja messager apparut dans un nuage de fumée, ce qui surprit les ambassadeurs.
- Bonjour ! fit le messager inconnu par Shikamaru. Excusez-moi de vous déranger, mais suis-je bien en la présence de l’ambassadrice du village de Suna, la sœur du Kazekage, Sabaku no Temari ?
- Oui, répondit la concernée, cessant de rire.
Dérangé par le fait que Temari venait de revêtir le masque qu’elle avait pour habitude de porter, Shikamaru s’immisça dans la conversation.
- C’est à quel sujet ? fit le seigneur des ombres. Nous sommes en repos, voyez-vous…
- Mille pardons, fit le ninja s’agenouillant en guise de respect. Mon nom est Daisuke. Je suis un ninja des voies postales, et je viens de recevoir un message dirigé à l’adresse de l’ambassadrice. Je me suis aussitôt dirigé au bureau d’Hokage-sama et la cinquième du nom m’a également informé que l’ambassadrice était en repos. Je lui ai communiqué le contenu du message, et Hokage-sama m’a aussitôt autorisé à la rechercher en affirmant qu’elle serait probablement avec vous, seigneur. Je suis vraiment navré de vous avoir interrompu, mais ce message est de la plus haute importance.
Gêné par le titre qui lui avait été attribué et par le fait que la situation ait pris une telle envergure, Shikamaru s’adressa cette fois-ci à Temari.
- Tu veux que je m’en aille ? fit-il mal à l’aise.
- Non, ne c’est pas la peine, répondit Temari d’un ton étrangement doux. Vous pouvez me transmettre le message en sa présence, fit-elle, s’adressant cette fois-ci au dénommé Daisuke.
- Haï ! Vos désirs sont des ordres, fit le ninja avant de dérouler un manuscrit qui était attaché à sa ceinture.
Puis, une fois que le parchemin fut exposé devant ses yeux, le ninja commença à lire le message d’une voix solennelle.
« Madame Sabaku no Temari,
Par les pouvoirs qui sont conférés à l’ordre des ninjas des voies postales, nous sommes dans le regret de vous annoncer que votre frère, Sabaku no Kankurô est décédé. En effet, celui-ci a laissé la vie au combat, hier, dans un affrontement contre l’un des membres de l’organisation de la lune rouge, « Akatsuki ». Il s’agissait d’une mission collective d’espionnage qui, bien que tristement, s’est achevée avec succès, votre frère s’étant sacrifié pour que ses coéquipiers soient dans la possibilité de délivrer des données cruciales dans cette guerre.
Nous vous présentons toutes nos condoléances. Votre frère était un homme très valeureux. Un shinobi vaillant qui s’est battu pour la paix dans ce monde et pour le village qu’il chérissait. Que la gloire éternelle s’embrase autour du sacrifice qu’a fait votre frère et que la paix vienne à son âme.
Nos sentiments les plus distingués
Tsumeo Ihmari
Conseiller des voies postales »
Une fois le message lu, le ninja lâcha le parchemin qui s’enflamma au même instant, puis s’agenouilla aussitôt le plus humblement possible.
- Toutes mes condoléances. Je suis sincèrement navré d’être le porteur d’une telle nouvelle.
Ce ninja messager avait beau se confondre en excuses, Shikamaru ne pouvait s’empêcher de le haïr. Le manipulateur des ombres savait que ce n’était en aucun cas de sa faute, mais la journée était trop agréable pour être interrompue d’une telle façon. Il se retourna aussitôt vers Temari pour observer sa réaction et ce fut là qu’il les vit pour la première fois. Il aurait préféré ne jamais avoir à les voir, mais c’était inévitable. Des larmes coulaient abondamment des yeux de la blonde. Des larmes déferlant en elles toute la peine que pouvait ressentir Temari en ce moment même.
Voyant cela, Shikamaru se retourna aussitôt vers le messager et même s’il essayait de garder le plus de sang froid possible, il ne put camoufler la colère et l’autorité qui s’agitaient dans sa voix.
- Très bien… Vous avez accompli votre tâche, soldat. Maintenant, vous pouvez partir, fit-il tout en braquant un regard noir sur le pauvre messager.
- Haï ! Excusez-moi… répondit Daisuke avant de joindre les mains et de s’évaporer dans un nouveau nuage de fumée.
Quand il fut certain que le ninja était bel et bien parti, Shikamaru se retourna vers Temari. Elle lui tournait le dos. Il s’avança et son regard s’attarda sur le mouvement irrégulier de ses omoplates. Il ne put s’empêcher de constater que la jeune femme tremblait.
- Temari ? fit-il timidement.
Rien, aucune réponse. Shikamaru se souvint alors de la douleur qu’il avait ressentie quand il perdit son maître. Il comprit que la kunoichi était incapable de parler. Aussi, il s’avança à nouveau et quand il arriva à la hauteur de la blonde, il posa une main sur les frêles épaules de la jeune femme.
- Temari… susurra-t-il.
Mais une fois de plus, rien ne vint.
- Temari… Je suis là…
Quand elle entendit ses paroles, la blonde ne se retourna pas et trembla plus fort. Comme si ces mots ne faisaient que la blesser d’avantage.
- Je suis là… réitéra Shikamaru. Tu peux compter sur moi…
Ce fut à ce moment là qu’elle se retourna pour la première fois et fit face au shinobi qui la dominait de plusieurs centimètres.
- Il… Il est parti…. Sanglota Temari, peinant à prononcer les mots. Il… Il ne sera plus là… Lui…
Quand Shikamaru aperçut à nouveau les yeux embués de larmes de la kunoichi, il éprouva un terrible malaise. Cette incroyable peine, il l’avait déjà connue, et il ne voulait pas que d’autres en fassent les frais. Il ne pouvait le supporter. Encore moins s’il s’agissait de cette fille-là. De cette fille galère… Ils avaient beau s’être souvent disputés par le passé, Shikamaru ne pouvait supporter de la voir dans un tel état. Et ce fut là qu’il comprit… Qu’il comprit ce dont il avait été incapable pendant tant d’années. Des sensations étranges… Des sentiments qu’il n’avait pas su interpréter… Il l’aimait… Il l’aimait depuis trop longtemps et il ne permettrait jamais que la jeune fille soit blessée de cette manière à nouveau.
- Je sais, répondit le shinobi. Je sais...
Aussi, oubliant toute la retenue dont il avait fait preuve jusqu’ici, Shikamaru s’approcha et enroula ses bras autour de Temari. La concernée ne réagit pas. Après quelques secondes de réticence, celle-ci rendit les armes et finit par poser délicatement sa tête sur le torse du shinobi de Konoha. Puis, elle pleura… Elle pleura encore et encore, afin de faire couler toute la douleur et la peine qui vivait en elle. Shikamaru, lui, se tut. Il ne voulait pas la perturber. Il se contenta de caresser lentement les cheveux satinés d’or de la jeune fille, comme pour apaiser ces maux.
- Je suis là, Temari… Je suis là… fit-il.
Et cela dura longtemps. Plusieurs minutes ? Il n’en savait rien. Le temps sembla tellement long que Shikamaru aurait plutôt dit plusieurs heures. Ce dont il se souvenait très distinctement étaient les mots qu’il avait prononcés quand la jeune fille avait cessé de pleurer. Trois mots… Trois mots qu’il se croyait incapable d’avouer… Trois petits mots qui avaient tout changé depuis ce jour.
- Je t’aime … prononça-t-il.
Abasourdie par cette déclaration, la kunoichi releva aussitôt sa tête du torse du jeune homme. Elle le fixa de ses yeux verts d’un air surpris et interrogateur. Sans qu’elle ait besoin de parler, Shikamaru comprit ce qui trottait dans la tête de Temari et répéta ce qu’il venait de dire.
- Je t’aime, Temari…
Fuyant son regard, la jeune femme se replongea sur le torse du brun, amorçant d’autres larmes qui inquiétèrent le manipulateur des ombres. Mais les mots qu’elle prononça le rassurèrent aussitôt.
- Je t’aime aussi, tête d’ananas… fit-elle.
Il comprit… Il comprit que ce qu’il avait aperçu cette fois-ci n’était rien d’autre que des larmes de bonheur. Et il fut heureux… Oui, heureux de ce moment. Il savait que cela allait être difficile. Il savait qu’il allait devoir appuyer et épauler Temari pendant le deuil de son frère, mais cela ne le dérangeait pas. Il savait qu’il serait toujours là pour elle. Oui, toujours, car il l’aimait.
- Galère, prononça-t-il, rieur. Vas-tu m’expliquer un jour quel est le problème que te posent mes cheveux ?
Et ils rirent. Ils rirent oubliant un court instant la mort d’un homme qui s’était battu pour l’honneur de son village. La mort d’un shinobi… D’un vrai….
FIN DU FLASHBACK
Se remémorant ce souvenir, Shikamaru ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. Il abandonna sa contemplation du lieu qui avait témoigné de ce jour-là, puis proféra quelques paroles, gré au vent.
- Je t’aime… Temari !
Agissant comme une réponse natale du pays du vent, une bourrasque chaude vint caresser le visage de l’héritier des Nara.
- Je me demande ce que tu vas penser de ça… Tu crois que tu… voudras bien m’épouser, fille galère ?
Puis il reprit la route de sa maison. Il était déjà tard et Shikamaru devait aller se coucher. Les questions demeuraient toujours, mais l’esprit de Shikamaru était bien plus reposé. Le seigneur des ombres avait déjà pris sa décision. Il enverrait bientôt une lettre à celle qu’il aimait et dès qu’il aurait le plaisir de la revoir, il ferait sa demande de noces. La crainte d’un refus était grande, mais le jeune Nara ne voulait plus faire machine arrière. Il laissait son sort entre les mains des dieux.
(…)
Quelques heures plus tard, Shikamaru se réveilla. Il n’avait pas beaucoup dormi, et pourtant il n’était pas fatigué. Plus décidé que jamais, le brun comptait bien tenir les résolutions qu’il avait prises. Il ne s’attarda donc pas, animé par le serment qu’il s’était fait à lui-même. Shikamaru se contenta d’un frugal petit-déjeuner. Il prit sa douche le plus rapidement possible, puis se hâta de quitter sa maison qui lui paraissait incroyablement vide depuis le départ de celle qu’il allait demander en mariage… «Mariage»… Shikamaru avait beau essayer de l’éviter, ce mot lui revenait constamment à l’esprit.
Ne tenant plus à cette obsession qui le harcelait depuis la veille, avant de rejoindre l’Hokage pour recevoir ses ordres de mission, Shikamaru prit la direction des quartiers nord-est de la cité. Un quart d’heure de marche plus tard, il parvint à un édifice légèrement en retrait. L’immeuble n’était pas immense mais il n’en était pas moins imposant pour autant. Il se détachait des autres bâtiments surtout pour sa forme inhabituelle. C’était une construction sphérique rouge qui, de par son degré de dissemblance, illustrait à merveille son importance ainsi que la contribution qu’il apportait au pays du feu. Il s’agissait du siège des services postiers du village caché des feuilles.
Arrivant enfin à la hauteur de la structure, Shikamaru se glissa en son antre. Après tout, c’était la raison pour laquelle il s’était déplacé. Oui, Shikamaru était venu envoyer une lettre à son amante. Quand il était encore enfant, le brun était déjà venu au siège en compagnie de son géniteur, mais c’était la première fois qu’il y venait de son propre chef. Jusqu’ici, il n’avait jamais entretenu de relations avec une personne extérieure du village, et Temari avait déjà partagé avec lui son opinion en ce qui concernait un éventuel échange de messages. A l’époque, celle-ci avait clairement fait comprendre que « les lettres n’étaient qu’une preuve d’affection excessive qui pouvait effriter leur relation sur le long terme. ». Ces souvenirs étant floues au sujet de sa dernière visite qui remontait à bien longtemps, Shikamaru fut stupéfait de découvrir que le bâtiment était construit sur plusieurs étages où déjà de nombreuses personnes s’attelaient à leurs tâches respectives. Celles de la rédaction, de l’envoi, de la réception ou encore du décryptage de milliers de messages qui allaient et venaient sur les bureaux.
- Puis-je vous aider ? l’interpella une voix serviable.
Shikamaru se retourna et aperçut le propriétaire de la voix. Il s’agissait d’un fonctionnaire de petite taille, chargé de différents parchemins sur les bras. Ce dernier avait probablement aperçu Shikamaru malgré son travail, et de par l’air hagard que devait probablement présenter le jeune Nara, l’homme avait probablement décidé de l’aider.
- Euh… oui ! Répondit le manipulateur des ombres. En fait, je suis venu ici transmettre un message. Est-ce possible ?
- Tel est notre travail, monsieur. Auriez-vous besoin d’aide dans la rédaction ? Ou la lettre est-elle déjà rédigée ?
- Non, non… Je l’ai déjà écrite hier soir. Le nom du destinataire figure d’ailleurs déjà dessus. Il suffit de suivre les indications.
- Très bien. Puis-je savoir à quel village cette lettre est-elle adressée, si ce n’est trop indiscret de ma part ? J’ose vous poser cette question, car en fait, c’est pour savoir dans quelle section je dois déposer votre lettre.
- Bien entendu. Il n’y aucun problème, fit l’héritier du clan des cerfs. C’est pour le village caché du sable.
(...)
Perché sur le toit de l’un des nombreux domiciles du quartier, Shikamaru se perdait dans la contemplation des nuages. Malgré son air égaré, il réfléchissait. Sa réflexion s’imbibait dans ce qu’il avait accompli ce matin. Sa lettre avait été postée. Faire machine arrière n’était plus chose possible. Bien évidemment, la lettre ne contenait pas la demande de fiançailles. Cela aurait été ridicule. Non, il s’agissait d’une simple lettre et simple qu’avait écrite Shikamaru, ses sentiments guidant sa plume.
« Temari,
Je sais déjà ce que tu penses des lettres, mais il fallait que je t’écrive quelques mots à tout prix. Cela fait à peine quelques jours que tu es partie loin de moi et pourtant, tu me manques déjà. Je sais que nous avons déjà abordé ce sujet plusieurs fois, mais je ne peux m’empêcher d’y penser. La distance qui nous sépare est de plus en plus dure à supporter.
Qu’importe, ce n’est pas la raison pour laquelle je te fais parvenir cette lettre. Mon repos s’achève aujourd’hui et je vais bientôt partir en mission. Je ne sais pas encore en quoi elle consistera, ni le temps qu’elle durera. En fait, j’ai longuement réfléchi et il y’a quelque chose d’important que j’aimerais discuter avec toi. Mais je ne veux pas t’en dire d’avantage. A mon retour, je demanderai à Tsunade-sama l’autorisation pour te rejoindre à Suna afin que nous en parlions plus librement.
PS : Je t’aime.
Shikamaru Nara. »
Se souvenant des quelques phrases qui avaient composé sa lettre, le ninja ne put s’empêcher de lâcher un soupir amusé.
- Galère, Naruto a raison... Cette fille m’a vraiment changé.
Ainsi, outre passant ses pensées, Shikamaru prit la route du bureau de l’Hokage. Il devait recevoir ses ordres de mission et connaissant la tonalité du caractère de la princesse des limaces, arriver en retard au travail n’était pas fort conseillé.