Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Liés par le Destin - "Les Larmes de l'Ombre"

Alors que paix et prospérité semblent enfin régner sur le continent ninja. Alors que les frères de l’éclipse semblent promis au plus bel avenir, une terrible menace jusqu’alors oubliée émerge d’entre les ténèbres. Celle-ci ouvrira les portes à l’une des ères les plus sombres et sanguinaires de l’histoire. Venez, amis, venez… Je vous invite à découvrir cette génération de ninjas que vous adorez tous, dans le tournant d’une des pages les plus importantes des chroniques ninjas.
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hitsu_akimoto (Masculin), le 14/01/2011
Alors, voilà une fic postée depuis bien longtemps sur fanfic.fr, que j'ai enfin décidée de poster sur WON. J'espère qu'elle vous plaira à tous. N'hésitez pas à me faire part de vos impressions, par le biais de mp, commentaires ou autres voies du genre.
Merci à vous tous. Spéciale dédicace à tous les membres du clan des Crazy Laziers, qui sont des personnes géniales, je dois dire.




Chapitre 1: Les Cendres de la Lune



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Vingt-cinquième précepte du code des ninjas : « En quelque situation que ce soit, un ninja ne doit jamais laisser transparaitre les émotions. L’accomplissement de la mission passe avant tout. Le ninja n’a pas le droit de verser des larmes. »
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Comment ? Oui… Comment ? Comment avaient-ils pu en arriver là ? Comment la situation avait-elle pu dégénérer à ce point ? Perdue dans ces questions, la princesse fixait de ses divins yeux verts l’homme qui était venu lui apporter la sombre nouvelle… Elle n’osait y croire.
C’était un jour d’été comme les autres. Le soleil ardent baignait le village caché du sable de ses rayons perçants et embrasés. Les enfants gambadaient gaiement dans les rues, enchantant les artères de la cité de leurs rires cristallins. Rien ne pouvait laisser deviner la terrible tournure qu’allait prendre cette journée. Et pourtant, il avait suffi d’un message… D’un simple message… Aussi clair et dégagé que pouvait être le ciel, le monde de la princesse s’était obscurci en l’espace de quelques secondes.

- Comment ? Comment ? Comment ? Répétait-elle inlassablement dans son esprit.

Le messager, lui, faisait preuve d’un incroyable sang froid. Les yeux de la princesse étaient posés sur les siens, empreints d’une infinie tristesse, et lui, comme dépourvu de toute émotion, il se contentait de répondre à son regard, sans ciller. Il savait… Il savait que les larmes n’allaient pas tarder à couler. Il savait que la perte d’un être cher était monstrueusement dure à supporter. Il le savait, pour en avoir déjà subi les frais. Mais que pouvait-il faire ? Cette douleur n’était pas quelque chose que l’on pouvait éviter. La douleur n’était pas soudaine, non, bien au contraire. C’était une sensation froide et vicieuse. Elle s’insinuait dans l’esprit, petit à petit, comme un prédateur traquant sa proie. Elle avançait tortueusement, telle une vipère, encore et encore, jusqu’à prendre le contrôle complet de sa proie… jusqu’à ce que le cœur soit déchiré en d’innombrables morceaux que l’on ne pourrait plus recoller… jusqu’à ce que la douleur soit si perçante que le corps, lui-même, soit parcouru de spasmes… jusqu’à ce que tout disparaisse… Tout ! Espoir, volonté et bonheur…

***
DEUX SEMAINES PLUS TÔT

Cet Été s’annonçait vraiment de bon augure. Le soleil était plus resplendissant que jamais. Le pays du feu était plongé dans un climat équatorial, chose qui n’arrivait plus depuis de longues années et le village caché des feuilles traversait enfin une période paisible. Depuis sa victoire et ses hauts faits pendant la guerre de l’œil de la lune, Konoha avait été reconnu comme le village caché avec la puissance militaire la plus forte du continent. Au détriment des autres villages ninjas, les seigneurs et damiyos recourraient aux services de la feuille et pourtant, aucun kage n’y trouvait à redire. Ainsi, les guerres semblant plus lointaines que jamais, le village battait son plein.

- Ce pays a succombé à l’insouciance de la paix, tandis que silencieusement, toutes les autres poursuivent leur militarisation… Je pense qu’un long et sanglant conflit nous attend !

Enfin, la paix ! Ils y étaient finalement parvenus… Mais à quel prix ? Oui… A quel prix ? La guerre de l’œil de la lune avait touché à sa fin depuis de longues années, et pourtant, la mémoire de ceux qui étaient tombés au front pour cette même paix était toujours aussi vive. Nombreux étaient ceux qui avaient donné leurs vies pour protéger le village. Nombreux avaient lâché leur dernier soupir en brandissant fièrement l’étendard de Konoha. Et aujourd’hui, au comble de l’injure, tous semblaient l’avoir oublié… Sans exception... Les rires des enfants et l’insouciance des villageois n’en étaient que preuve vivante.

- A quoi bon ? Pensa un homme installé sur un rocher, non loin de la cité qui faisait l’objet de sa contemplation.

L’expression de son visage était indéchiffrable. C’était un jeune homme probablement dans la vingtaine et malgré tout, la prestance qui émanait autour de celui-ci traduisait une sagesse et expérience qui ne correspondait en aucun cas à son âge. Bien qu’assis en tailleurs, sa corpulence ne pouvait échapper à personne. L’homme était grand et imposant. De saillants muscles semblaient se dessiner sous sa longue cape rouge qui virevoltait gré au vent.
Un court instant, l’homme ferma les yeux. Il cessa tout mouvement ne faisant ainsi qu’un avec la nature environnante. Une violente bourrasque de vent se profila soulevant des centaines de feuilles à son passage et obstruant la visibilité. Quand celles-ci se posèrent, l’homme avait disparu.

(…)

Un air blasé affiché sur le visage et les mains dans les poches, un autre homme bien connu avançait parmi les rues de Konoha. L’avenue du thé était réputée pour son activité commerciale et pour le grand nombre de personnes qui y circulait. Malgré les nombreux commerçants et shinobis qui le saluaient à son passage ou s’inclinaient pour les plus respectueux, la posture de l’homme ne changeait pas. Sous ce cortège de salutations, qui aurait presque pu laisser croire au seigneur féodal en personne, si la nonchalance et la simplicité du jeune homme n’étaient pas si affichées. C’était un beau jeune homme, probablement âgé d’une vingtaine d’années, lui aussi. Il était plus grand que la moyenne mais sa carrure physique n’était pas particulièrement colossale. Il était svelte et pourtant, on pouvait deviner qu’il s’agissait d’un shinobi car de fins muscles transparaissaient sous sa tenue de jônin. Ses yeux étaient aussi noirs que le charbon et comme les étoiles parsemant le ciel sombre de la nuit, une lueur de douceur et de cordialité y brillait. De la même couleur sombre, ses longs cheveux étaient noués par un catogan. Depuis que celui-ci s’était laissé pousser une barbichette sur son menton, les villageois le confondaient avec son père, le dirigeant du clan des forêts.
Et pourtant, il ne s’agissait pas de Shikaku Nara, mais bel et bien de son fils Shikamaru. «Incroyable» répétaient en chœur les membres de l’entourage du jeune Nara lorsqu’ils se confrontaient à la ressemblance frappante du père et du fils.
Il n’avait suffi que de peu de temps… Peu d’années… En effet, seulement quelques années étaient passées depuis la guerre de l’œil de la lune, et aujourd’hui Shikamaru Nara ressemblait comme deux gouttes d’eau à son père. Trait pour trait. La seule manière qui permettait encore de les différencier était les cicatrices qui ornaient le visage meurtri du chef de clan.
Même s’il n’aimait pas être le centre des attentions, l’héritier du clan Nara s’était fait à cette nouvelle notoriété. A présent, à chaque fois qu’on lui faisait une remarque, que ce fût au sujet de sa ressemblance avec son père, ou encore liée au fait qu’un jour ou l’autre, il devrait reprendre le flambeau du chef actuel, Shikamaru se contentait de répondre d’un simple soupir ou quelques fois, certains avaient le plaisir d’entendre l’un de ses fameux « Galère » qu’on lui connaissait si bien. Selon lui, cette responsabilité ne lui allait pas du tout. Toujours armé de la même nonchalance, Shikamaru aimait croire et faire entendre aux autres qu’il n’avait pas changé. Et pourtant… Bien des choses avaient changé… Oui, bien des choses…

- Cinq ans ! Cinq ans sont déjà passés. Fit Shikamaru prononçant à haute voix ses pensées, ne prêtant pas attention aux réactions alentours.

En effet, de belles années s’étaient écoulées depuis l’extermination de l’Akatsuki et pourtant, Shikamaru n’arrivait pas à ôter ce mauvais souvenir de sa mémoire. Tout semblait si net et limpide que parfois, il avait encore l’impression d’y être. Beaucoup de gens semblaient l’avoir oubliée et il ne pouvait pas les blâmer de chercher à éradiquer cette page noire de leur mémoire. Mais lui, jamais au grand jamais, il ne l’oublierait. C’était là qu’il avait pris un tournant dans sa vie. Là où son insouciance d’adolescent s’était envolée. Là où il avait compris de ses propres yeux quel était le vrai rôle d’un shinobi. Là où il avait perdu son mentor et aimé maître, ainsi que bien d’autres êtres qu’il affectionnait. Et ceci, rien ne pourrait jamais lui ramener.
Malgré ses souvenirs si obscurs et douloureux, Shikamaru ne s’était pas apitoyé sur son sort. Non, bien au contraire. On pouvait plutôt dire que ce fut à cette époque que le brun avait mûri et qu’il s’était transformé en véritable ninja. A cette époque sombre de guerre, Shikamaru s’était avéré très utile. De par ses capacités stratégiques et tactiques hors du commun, il eut vite fait d’obtenir sa deuxième promotion, en tant que jônin. Par la suite, voyant ses amis continuer à tomber les uns après les autres devant ses yeux, l’héritier des Nara persista et décida de s’enfoncer d’avantage dans la voie du shinobi. Il consulta les archives confidentielles du clan des ombres dans le but de s’améliorer. Chose qui dégagea beaucoup de conséquences. Quelques mois plus tard, ce fut un tout nouveau Shikamaru que les ennemis découvrirent sur le champ de bataille. Possédant un lexique de techniques shinobis bien plus varié et faisant bon fi de son intelligence, il s’illustra et se détacha parmi ses semblables à plusieurs reprises. Beaucoup des ninjas de Konoha prétendaient d’ailleurs que si cette guerre avait été remportée, c’était en grande partie grâce à deux shinobis très particuliers. Ceux que l’on nommait « les frères de l’éclipse »… Le premier n’était nul autre que le brun, « le fin stratège de la cité militaire qui pouvait prévoir plus de vingt coups à l’avance, le seigneur des ombres, Nara Shikamaru.» Le deuxième avait eu un impact presque aussi important que le Yondaime Hokage lors de la guerre précédente. C’était en outre la raison pour laquelle on lui avait attribué un surnom vraisemblablement ressemblant : « Le héros qui était ressorti triomphant face aux dieux et aux génies de ce monde, la flamme jaune de Konoha, Uzumaki Naruto.» Aussi, quand cette guerre toucha à sa fin, ces deux ninjas diamétralement opposés furent décorés et reçurent les honneurs du village pour hauts faits de guerre. Les frères de l’éclipse étaient entrés dans la légende.
A l’inverse de ce que l’on aurait pu prévoir, une fois que la menace fut éradiquée, Naruto partit du village quelques temps sous l’accord de l’Hokage. Certains affirmaient que désirant obtenir plus de pouvoir, la flamme jaune était partie en pèlerinage en quête de perfection. Shikamaru, lui, savait que ce n’était pas le cas. Pour avoir tissé des liens avec le blondin depuis son enfance, il connaissait ce dernier mieux que quiconque. Le jeune Nara avait compris… Il avait compris en observant l’attitude détachée et solitaire du dernier Namikaze. Profondément atteint par les pertes et la douleur qu’il y avait subie, Naruto avait ressenti le besoin de s’isoler quelques temps pour faire le vide autour de lui et revenir l’âme en paix au village.
Pendant les six mois d’ermitage de l’Uzumaki, le jeune Shikamaru n’avait eu de cesse d’évoluer de son côté. Enchainant missions sur missions, celui-ci était rentré dans les bonnes grâces de Tsunade et ce, malgré les nombreuses protestations qu’il émettait au sujet de la « surcharge de travail. » De la même manière, il obtint un grand respect au sein des escouades militaires du village caché. Nombreux le vénéraient pour ses actions passées, d’autres pour ses capacités actuelles. En aucun cas, ce n’était dû à son statut de futur dirigeant du clan Nara. Tous l’aimaient et reconnaissaient son talent.
Finalement, après trois ans de dévouement et de loyauté, Shikamaru avait été confronté à deux choix. Ayant acquis une reconnaissance très développée chez les ninjas : il fut convié une seconde fois à intégrer la garde rapprochée du seigneur féodal du pays du feu. D’un autre côté, il fut invité par la princesse Tsunade en personne à siéger au conseil militaire de Konoha, en tant que jônin d’élite. Même si les deux propositions pouvaient être alléchantes aux yeux de n’importe quel shinobi sensé, Shikamaru n’avait pas pris beaucoup de temps pour faire son choix. Une nouvelle fois, il se vit contraint de décliner l’offre du seigneur féodal même si malgré tout, il désirait ardemment suivre les pas de son défunt sensei Asuma Sarutobi, qui à son époque, avait fait partie des douze ninjas gardiens du pays du feu. Le jeune homme avait déjà tranché depuis longtemps. Il ne voulait pas quitter sa cité natale.

- Il y a encore beaucoup de choses à faire ici, répétait-il souvent aux soldats qui le questionnaient sur son choix.

L’Hokage, elle, n’avait pas cherché à comprendre sa décision. Comme si de rien n’était, elle continua à lui donner toujours autant de travail que Shikamaru acceptait rechignant de moins en moins. Les choses ne se corsèrent que six mois plus tard, quand l’Hokage voulut lui assigner une équipe de genins. En effet, ne voulant pas de cette responsabilité, le jônin avait clairement affiché son mécontentement. Il déclina l’offre en argumentant qu’il avait déjà bien assez de travail mais la dernière sannin de ce monde ne l’avait pas entendu de cette oreille. L’Hokage lui fit clairement comprendre que s’il voulait vraiment assumer un jour la charge de l’équipe d’Etsuya, le fils de Kurenai et d’Asuma, il n’avait pas d’autre choix. Ainsi, guidé par son cœur, Shikamaru finit par accepter la proposition.

C’en était donc ainsi… Telle était la vie que Shikamaru Nara menait aujourd’hui. A cette pensée, le jônin esquissa un sourire. Jamais il n’avait imaginé qu’il aurait une vie si surchargée un jour. Les plans qu’il s’était dessinés plus jeune étaient bien différents. Mais comme le disait si souvent son père : « La vie peut parfois nous réserver des surprises, mon fils ».

Il avait beau s’accorder à dire qu’il n’avait pas changé. Beaucoup de choses s’étaient produites. A vrai dire, tant de choses s’étaient déjà passés qu’il en avait perdu le compte. Et pourtant, malgré la cohue de phases importantes qu’il avait traversées dans sa vie, celle qu’il jugeait comme la plus importante dans son parcours ne se résumait indubitablement qu’à un seul et même point. Un point ? Non. A une seule et même personne, devait-il dire. De qui s’agissait-il ? Ni plus ni moins que de la femme qui s’était emparée de son cœur et ce, sans crier gare. Celle qu’il s’amusait à appeler autrefois « fille galère », la dénommée Sabaku no Temari. Qui aurait cru que ces deux là allaient un jour finir ensemble ? Certainement pas lui. Pourtant, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Par le passé, Chouji l’avait averti à plusieurs reprises qu’il commençait à parler beaucoup trop de la sœur du Kazekage. A cette époque, trop fier d’avouer ses sentiments, Shikamaru osait en rire. Pourtant, l’héritier du clan des Akimichi avait bel et bien percé ses sentiments au grand jour, car aujourd’hui, Shikamaru et Temari filaient le parfait amour. Malgré la distance qui les séparait, leur relation paraissait inébranlable. Avec une régularité incroyable, les deux ambassadeurs des villages cachés se rendaient visite le plus souvent possible. Quelques fois, c’était la belle princesse aux yeux émeraude qui venait à Konoha. D’autres, c’était le jônin aux yeux charbon.
Songeant à la femme de sa vie, Shikamaru continua d’évoluer dans la ville. Il avançait parmi la foule de passants tout en accrochant ce même air rêveur. Rentrer du travail était si agréable dans ces conditions. Le village respirait la gaieté. Chaque visage qu’il voyait défiler devant ses yeux affichait un sourire serein. Tout était si calme… Cela en était paisible à un tel point que l’on ne pouvait y reconnaitre une cité militaire. Tout à coup, malgré le brouhaha que provoquait la foule, Shikamaru put distinguer une voix familière qui l’interpellait :

- Hey, Shikamaru !

Il se retourna aussitôt, recherchant entre les nombreux visages des personnes le propriétaire de cette fameuse voix masculine. Au bout de quelques secondes, il la vit. Ou plutôt, il le vit. Celui qui l’avait appelé sautillait tout en agitant son bras de droite à gauche. C’était un spectacle plutôt étrange car, bien que possédant une carrure physique plus impressionnante que n’importe quel homme, on aurait dit un enfant en train de cogiter dans tous les sens. A cette vue, un sourire se dessina sur les lèvres du jeune Nara. Décidément, Rock Lee n’avait pas changé….
Shikamaru le rejoignit, puis d’un commun accord, ils décidèrent d’aller prendre un verre au bar réputé d’Amaguriama, afin de prendre des nouvelles de l’un et de l’autre.

(…)

- Tu ne bois toujours pas ? Demanda Shikamaru, constatant que son ami n’avait rien demandé au serveur.
- Non, répondit honteusement Lee. Tu sais bien l’effet qu’a le saké sur moi…
- En effet, approuva Shikamaru se remémorant le jour mémorable de l’enterrement de vie de garçon de son ami. Ce n’est pas une très bonne idée. Et je ne voudrais pas que l’on dise que je suis responsable pour t’avoir incité à boire. Je ne pense pas que Ten Ten apprécierait.
- Ah ah ! C’est bien vrai, consentit Lee riant à chaudes larmes. Je ne pense pas qu’elle apprécierait.
- Galère, lâcha Shikamaru dans un soupir. Toutes pareilles, ces femmes.
- Ça faisait longtemps que je n’entendais pas ce fameux « galère », s’exclama Lee dans un sourire amusé. Mais…. J’ai comme l’impression que tu ne te plains plus que tu devrais, cachotier. A ce que l’on dit, toi et Temari formait le plus beau couple de Konoha.
- Mmmmm… Galère, qu’est-ce que Chouji a encore été inventer cette fois-ci ? Soupira Shikamaru, sachant pertinemment que le seul responsable possible pour cette fuite d’information n’était nul autre que son meilleur ami.
- Oh ! Rien de bien spécial. Je suis tombé sur lui quand je revenais de mission avec les enfants.
- Tiens ! C’est vrai. Comment se comporte ton équipe ? Demanda Shikamaru intrigué par l’équipe de genins que dirigeait l’expert en taijutsu. Ça fait longtemps que je ne les vois plus.
- Oh ! Ne m’en parle pas… fit l’homme à la coupe au bol, laissant échapper un soupir de mécontentement.
- Pourquoi ? Interrogea le manipulateur des ombres, intrigué. Qu’est-ce qui se passe ?
- Et bien, vois-tu… Je les trouve plutôt mous ces temps-ci, confessa Lee. Ils passent leur temps à se plaindre qu’ils sont fatigués et qu’ils en ont marre de s’entraîner, annonça tristement Lee. Je ne les comprends pas. Ils ont pourtant la fougue de la jeunesse. A leur âge, je m’entraînais déjà le double du temps.

A ces mots, Shikamaru esquissa un sourire discret. Sa génération avait bel et bien repris le flambeau. Et à ce qu’il voyait, il semblait que ce n’était pas tout ce qu’elle avait repris. Malgré les années qui les distançaient de la génération précédente, les différents élèves de sa promotion avaient adopté les anciennes méthodes de leurs professeurs. Et plus que toute autre personne, le fauve de jade était loin de faire exception à la règle. L’enseignement qu’il apportait à ses élèves ressemblait diamétralement à celui de son ancien sensei, Gaï. Connus pour leurs méthodes archaïques et peu conventionnelles, les deux fauves de Konoha axaient essentiellement leurs apprentissages sur des entraînements intensifs, d’où résultait une aisance abracadabrante pour le taijutsu ainsi qu’une détermination sans pareille.

- Mmmmm. Ce sont des enfants, ne l’oublie pas, rappela Shikamaru tout en tortillant sa sombre barbichette.
- Je sais…. Mais j’ai tellement envie qu’ils évoluent que ces attitudes défaitistes me désolent. Ils peuvent aller loin, tu sais ? S’exclama Lee, une lueur de fierté dans ses yeux.
- Je te crois sur parole, le rassura l’homme aux cheveux attachés. Je pense juste que tu ne devrais pas t’inquiéter s’ils n’adhérent pas encore à tes discours. Après tout, comme je viens de te le dire, ce ne sont que des enfants. Si tu sens que les choses ne se passent pas comme tu le veux, tu n’as qu’à modérer un tant soi peu tes entraînements pour le début, histoire de leur laisser le temps de s’habituer.
- Je ne sais pas, répondit Lee. Tu sais, Gaï-sensei n’a jamais relâché notre ancienne équipe, quand nous étions jeunes… Je suis vraiment dans le doute par rapport à ce que je dois faire.
- Moi-même, je n’en sais rien. J’ai déjà mon équipe à gérer et je ne sais pas pour autant si ma méthode est la bonne. Mais je te connais, Lee. Je sais que tu feras ce qui est juste, rassura Shikamaru posant amicalement sa main sur l’épaule de son ami.

Aussitôt, le regard de Lee se changea. Oubliant toute peine, une lueur de sérieux et de détermination illumina ses yeux. N’importe quelle personne qui serait passée à ce moment là et qui l’aurait-vu avec cette expression, aurait jugé impossible qu’il ait pu prononcer de tels mots auparavant.

- Tu as raison, fit Lee. La fougue de la jeunesse sommeille encore en moi. Je dois me débrouiller et faire face à mes responsabilités.
- Voilà qui te ressemble plus, lui répondit Shikamaru d’un ton plus enjoué.

(…)

Shikamaru rentrait chez lui et aussi incroyable que cela pouvait paraitre, il n’avait pas vu le temps passer. Le temps s’était écoulé à une telle vitesse que deux heures étaient déjà passées. Aussi, sachant qu’il avait quelque chose à régler, le manipulateur des ombres avait dû se séparer de son ami à la va-vite.
Son inattention n’était pas injustifiée, étant donné que cela faisait déjà quelques temps qu’il ne parlait plus avec un ancien camarade de sa promotion. Non pas qu’il n’en avait pas envie, mais son travail accumulé ne lui laissait pas beaucoup de temps de repos. Entre siéger au conseil militaire, mener des missions individuelles de rang élevé, diriger une équipe de genins et passer le plus de temps possible avec celle qu’il aimait, l’héritier des Nara ne pouvait plus se permettre les escapades qu’il menait autrefois. Les seules personnes qu’il parvenait encore à voir régulièrement étaient ses anciens coéquipiers, Ino et Chouji qui venaient souvent lui rendre visite. Et puis…. Il y avait encore Naruto. Cela pouvait paraitre étrange aux yeux des ninjas qui n’étaient pas de leur promotion, mais ces deux shinobis drastiquement différents avaient développé une forte amitié. Par conséquent, quand Shikamaru avait un peu de temps libre et quand Naruto revenait de mission, les deux se réunissaient pour parler du bon temps. Mis à part ces amis-ci, Shikamaru ne voyait malheureusement plus ses autres anciens camarades. Fort heureusement, il arrivait parfois que le couple Rock organise une soirée ou une fête en l’honneur de « l’ancienne promotion » où Ten Ten informait toutes les filles et Lee se chargeait des garçons. Mais cela s’arrêtait là. De plus, non seulement ces moments étaient rares, mais hélas, ils devenaient de moins en moins fréquents.
Finalement, après avoir traversé le village dans une course effrénée, le manipulateur des ombres arriva chez lui. Mais il était déjà trop tard. Le soleil avait déjà perdu de sa hauteur et c’était ce qu’il craignait le plus. Mécaniquement, il ouvrit la porte de sa maison, prêt à faire face à son destin.

- Je suis arrivé, s’écria-t-il dans le hall d’entrée.

Bien trop absorbé par sa voix qui résonnait à travers les murs de sa demeure, le jeune Nara ne prêta pas attention à la silhouette tapie dans l’ombre du couloir, qui semblait attendre sa venue. Silencieusement et aussi habile qu’un félin, cette dernière s’approcha de lui brandissant dangereusement une arme sur sa nuque. Ses sens de ninja étant extrêmement développés, Shikamaru sentit un courant d’air derrière lui. Il se retourna pour tenter de parer le coup, mais son geste fut trop tardif. L’arme s’abattit déjà sur lui à toute vitesse. Il eut juste le temps d’apercevoir deux magnifiques yeux verts et un éventail qui lui semblaient étrangement familiers.

BAM

- Non, mais ça va pas la tête ? Cria Shikamaru, déjà habitué aux sautes d’humeur de sa bien-aimée.
- Où est-ce que tu étais ? Cria Temari à son tour.
- Comment ça : où est-ce que j’étais ? Répondit le brun se frottant la tête encore endolorie. Je rentrais à la maison.
- Tu rentrais à la maison ? Répéta ironiquement la kunoichi aux cheveux nattés dans un ton qui accusait la démence féminine. Tu rentrais à la maison ? Pour qui me prends-tu ?
- Comment ça : pour qui est-ce que je te prends ? Demanda à son tour le jeune Nara ne voulant pas se plier face aux foudres de la Sabaku.
- Oui, cria la kunoichi de plus belle. Je te demande pour qui est-ce que tu me prends, Shikamaru Nara ?

A cette appellation, Shikamaru frémit. Il savait que quand la belle kunoichi l’appelait de cette manière, cela ne disait rien qui vaille. La dernière fois qu’il avait eu droit à son nom complet, la dispute s’était prolongée plusieurs jours.

- Mais pour personne, Temari ! Tenta Shikamaru d’une voix plus douce pour apaiser la colère de la kunoichi aux yeux verts. Qu’est-ce que tu as ?
- Qu’est-ce que j’ai ? Tu me demandes ce que j’ai, Shikamaru Nara ?
- Oui… Qu’est-ce que j’ai encore fait ?
- Ce que tu as encore fait ? Alors, ça… C’est la meilleure. Tu es sûr que tu ne le sais pas ? Tu veux vraiment que je te le dise ?

Connaissant le tempérament explosif de celle qu’il aimait, Shikamaru répondit en hochant frénétiquement la tête de droite à gauche, mais c’était trop tard. La tempête s’était déjà engagée.

- Je vais te dire ce que j’ai, dit-elle les mains sur les hanches. Cela fait une semaine, Shikamaru… Une semaine, tu m’entends ? Répéta-t-elle en haussant le ton d’une manière qui laissait penser que les murs allaient bientôt s’écrouler. Je suis là depuis une semaine, est-ce que tu te rends compte ?
- Mais je…
- Tais-toi ! Ne m’interromps pas si tu tiens à ta vie, cria-t-elle une lueur menaçante brillant dans ses yeux. Je suis ici dans ce maudit village depuis plus d’une semaine et tu sais pourquoi ?
- Tu….
- Je suis venu à Konoha dans le seul but de te voir, Shikamaru Nara. J’ai même dû demander à mon frère d’inventer une quelconque mission diplomatique pour que je puisse te voir... Et toi, tu t’en fiches complètement. Tu…
- Qu’est-ce que c’est encore que cette histoire ? L’interrompit Shikamaru haussant pour la première fois le ton à son tour. Je ne m’en fiche pas. Pourquoi est-ce que tu dis ça ?
- Tu ne t’en fiches pas ? Fit-elle en riant sarcastiquement. Alors, pourquoi est-ce que môssieu est rentré de mission depuis plus de deux heures et qu’il n’est pas encore venu me voir ? Tu crois que je suis juste bonne à rester à la maison te faire le ménage, c’est ça ?
- Je... Tu… J’ai croisé Lee en chemin et je suis allé prendre un verre avec lui. Mais comment est-ce que tu sais que je suis rentré depuis plus de deux heures, d’ailleurs ? Questionna Shikamaru, encore abasourdi par ce que venait de lui dire la kunoichi.
- J’en ai plus qu’assez de rester toute seule chez toi, en attendant que tu reviennes à la maison… cria Temari. Alors, je sors un peu… Tu crois vraiment que je vais passer mes journées enfermée ici ?
- Je… Non… Mais tu peux aller voir les autres filles pendant la journée, répondit Shikamaru.
- Les autres filles partent aussi en mission, figure-toi… Espèce de macho !
- Je…. Hey ! Tu pourrais arrêter de m’insulter s’il-te-plait, répondit Shikamaru, une grimace se dessinant sur son visage. Ce n’est pas de ma faute si je travaille, tu sais ? Je ne peux pas être à la maison avec toi 24 h sur 24. Et puis…. Tu ne m’as toujours pas répondu. Comment est-ce que tu as su que je suis rentré depuis plus de deux heures ?
- Figure-toi que je m’inquiète, moi…. Cria Temari, le visage toujours aussi rougi de sa colère sunienne. Comme tu m’as dit que tu devais rentrer en milieu de journée et que je ne te voyais pas rentrer, je suis allé au bureau de Tsunade voir si elle avait des nouvelles. Et elle m’a dit que tu avais déjà rendu ton rapport de mission depuis plus d’une heure.

A ces mots, Shikamaru sut… Il ne chercha plus à répondre. Il comprit ! Il reconnaissait là celle qui s’était emparé de son cœur. Celle qui animait son âme et qui animait sa vie. Celle qui cachait ses inquiétudes et ses sentiments derrière un masque d’agressivité. Tandis que la belle Sabaku continuait de crier et de le sermonner encore et encore, Shikamaru décida de se taire. Faisant bon fi de sa patience, il écouta chacune de ses répréhensions et l’observa sans ciller. Kami (* Dieu), qu’elle était belle ! Kami, ô combien il l’aimait ! Il avait beau répéter nuits et jours qu’il aurait préféré mener une vie plus paisible, mais que serait-il sans cette femme dans sa vie ? Que serait-il sans elle ?
Il la laissa parler, encore et encore. Elle avait beau crier, Shikamaru savait qu’en réalité, Temari était aussi fragile et sensible que n’importe quelle fille. Progressivement, un sourire se forma au coin des lèvres du jeune homme. Quand la kunoichi s’en rendit compte, elle cessa de crier, sa peau reprenant sa belle teinte naturelle.


- Qu’est-ce qu’il y a ? Demanda-t-elle agressivement. Pourquoi tu me fixes comme ça ?

Il sourit. Il allait le lui dire une fois de plus, sachant pertinemment l’effet que ses mots avaient sur elle.

- Qu’est-ce qu’il y a ? Répéta-t-elle.

Il s’approcha lentement d’elle, ne laissant son visage qu’à quelques centimètres de celui de la kunoichi du pays du vent.

- Je… t’aime… fit-il dans un souffle.

A ces mots, elle rougit. C’était l’une des expressions les plus craquantes que pouvait arborer la sœur du Kazekage. Shikamaru, lui délectait ce moment… Il dégageait une assurance et une sensualité auxquelles la blonde ne savait résister.

- Qu’est-ce que… tu fais ? Murmura-t-elle n’osant augmenter la distance qui séparait ses lèvres des siennes.
- Je m’inquiète aussi pour toi… Tous les jours, Temari ! Tous les jours…
- Tu….
- Je t’aime, Temari… lâcha-t-il à nouveau.

N’y tenant plus, il brisa la distance qui les séparait, s’emparant ainsi des lèvres chaudes et épicées de la kunoichi. Incapable de se contenir, elle répondit à son baiser avec fougue. Mais Shikamaru ne voulait pas s’arrêter là. Sans lâcher les lèvres de sa dulcinée, il s’enfonça dans la maison tout en refermant dans la porte derrière lui…. Aucun des deux ne voulait interrompre ce contact si doux et si agréable. Ils avaient beau s’être embrassé des milliers de fois, chaque baiser relevait d’un tel degré d’intensité. Leur relation était si fusionnelle et explosive qu’à chaque fois que le couple s’embrassait, ils agissaient comme si leur propre vie dépendait de ce contact. Aussi, sans se défaire l’un de l’autre, ils grimpèrent les escaliers et s’enfoncèrent dans leur chambre, laissant ainsi libre court à d’autres désirs… Des désirs profonds et sauvages qui s’étaient éveillés en eux.

(…)

Comme toute bonne chose qui se respectait, tout possédait un début et une fin. Shikamaru le savait mais à chaque fois qu’il parvenait à la conclusion, celle-ci était toujours aussi difficile. Pourtant, il savait…. Il savait que ces visites n’étaient pas éternelles.
Une fois de plus, Temari était venue lui rendre visite au village caché des feuilles. Même si le temps qu’ils avaient passé ensemble cette semaine-ci avait été relativement réduit, la présence de la kunoichi de Suna avait été particulièrement apaisante pour le manipulateur des ombres. Chaque moment en sa compagnie était un délice… Chaque heure, chaque minute, chaque seconde. Tout n’était que plaisir et bonheur. Malheureusement, lorsqu’il était avec elle, le temps s’écoulait démesurément vite.
Les moments de séparation étant les plus durs, Shikamaru avait toujours l’habitude de se forger une sorte de carapace à chaque adieu qu’il devait faire. Cette fois-ci, il raccompagna à contrecœur Temari dans le plus grand des silences jusqu’à la grande porte du village. La princesse en souffrait tout autant, mais voyant déjà l’état alarmé de son amant, elle ne le cacha pas. Elle s’approcha de lui, et malgré l’air tendu qu’affichait le jeune Nara, elle se cala contre lui. A cette sensation, Shikamaru se laissa faire. Aussi Temari en profita et sortit la main gauche de Shikamaru de sa poche pour l’enlacer de la sienne, chose qui, à son grand étonnement, ne dérangea pas le jeune homme.
Une fois arrivés, ils s’arrêtèrent un court instant. L’escorte qui devait raccompagner Temari jusqu’à Suna n’était toujours pas là, au plus grand déplaisir de Shikamaru. Il était formellement inconcevable dans son esprit que quelque chose puisse arriver à la kunoichi. Temari le regarda dans les yeux et comprit aussitôt son regard….Cette peur et cette inquiétude qui l’envahissaient. Ils n’avaient plus besoin de se dire un seul mot. Ils restèrent ainsi plusieurs minutes à se fixer, sans bouger. Comme si rien ne pouvait les atteindre. Finalement, voyant que l’escorte n’arrivait toujours pas, ils décidèrent d’attendre à l’extérieur du village, assis sur le gros rocher. Toujours aussi agité, Shikamaru sortit le paquet de cigarettes de sa poche et le briquet de son défunt maître qu’il ne gardait que pour ce genre d’occasions. Voyant qu’il allait encore allumer ces satanées cigarettes, Temari brisa le silence qui jusque là, n’avait encore été interrompu que par quelques chants d’oiseau.

- Tu ne vas pas encore recommencer avec cela ? Fit-elle.
- Recommencer avec quoi ? Demanda Shikamaru tout en allumant la cigarette, sachant pertinemment ce dont sa compagne voulait lui parler.
- Avec ça, répondit-elle en pointant du doigt la cigarette comme s’il s’agissait là d’une arme maléfique.
- Temari, murmura-t-il suavement. Je ne fume pratiquement jamais. Tu pourrais au moins me laisser ce petit plaisir de temps en temps.
- Je n’aime pas cette sale habitude que tu te donnes, rétorqua-t-elle. Ça…. Ça te fait du mal !

A ces mots, il rit. Décidément, sa belle ne changerait jamais. Toutes ses preuves d’affection n’étaient révélées que par dispute. Voyant qu’il allait fumer de n’importe quelle façon, la kunoichi aux yeux émeraude fit la moue. Enfin, après quelques minutes de silence, il aperçut au loin les deux shinobis qui étaient supposés escorter celle qu’il aimait. Alors, il se décida à prendre la parole.

- Les voilà, prononça-t-il non sans peine.

Tel un serpent vicieux qui guettait le moment opportun pour intervenir, un silence pesant s’installa dans l’atmosphère. Mais Shikamaru ne voulait pas s’arrêter là….

- Tu… me promets d’être prudente ? Demanda-t-il se plaçant devant elle.
- Je…. Oui ! Répondit Temari croisant ses prunelles sombres auxquelles elle ne pouvait résister.
- Je…. Nous nous reverrons bientôt, s’exclama le brun les mots semblant se nouer dans la gorge.
- Oui….

Ils s’embrassèrent langoureusement et ne brisèrent cette union que lorsqu’ils en eurent besoin pour respirer. Cet instant lui-même ne tenait qu’à ça. Au bout de quelques secondes, ils se séparèrent. Shikamaru salua les soldats et pénétra à nouveau dans l’enceinte du village tandis que Temari le voyait s’éloigner. Alors qu’elle se préparait à prendre la route à son tour, la voix de Shikamaru se fit entendre.

- Temari ! S’écria-t-il.
- Oui ? Fit la femme impatiente de savoir ce qu’il allait dire.
- Je… Je t’aime, ne l’oublie pas…. Dit-il.

Il avait beau se trouver à cinq mètres, Temari l’avait entendu très distinctement. A ses mots, un large sourire se dessina sur son fin visage et elle lui répondit.

- Je t’aime aussi… Shikamaru Nara !

(…)

Il l’avait entendue… Elle lui avait dit… Aux yeux de beaucoup cela pouvait sembler étrange, mais il était rare d’entendre Temari s’exprimer au sujet de ses sentiments. Certes, Shikamaru savait qu’elle l’aimait, elle aussi. Mais entendre la kunoichi l’avouer était extrêmement rare. Le simple fait de l’avoir entendue ce matin était une douce mélodie pour ses oreilles. Cela agissait comme un baume à ses blessures. C’était d’ailleurs en particulier ces trois mots qui permettaient à Shikamaru de combler et surpasser les mois d’absence qui venaient ensuite.
Comme à son habitude, après le départ de sa bien-aimée, Shikamaru alluma une autre cigarette. Comme il était encore tôt, il ne rejoignit pas tout de suite le bureau de l’Hokage. Nonchalamment, il marcha encore et encore, jusqu’à arriver à l’un des lieux qu’il fréquentait le plus dans le village. La plupart des autres ninjas considéraient cela plutôt lugubre, mais Shikamaru aimait y aller. Pour lui, c’était apaisant. Dès qu’il le pouvait, il venait se recueillir auprès du site sacré de la stèle des morts.
Machinalement, il s’agenouilla près de la stèle, ferma les yeux et pria. A ce moment là, rien ne pouvait le déranger. Pas même le vent qui dansait autour de lui, pas même le bruit des feuilles qui s’envolaient. Rien… Il pria encore et encore, se remémorant les visages et les bons moments passés avec tous ses anciens amis tombés au combat.
Tout à coup, une voix sombre et froide l’interpella.

- Alors, Shikamaru ? Encore en train de faire compagnie aux morts ?

Cette voix… Il pouvait la reconnaitre entre mille. Bien que particulièrement sombre et froide, elle appartenait à quelqu’un de loyal, au cœur chaud et tendre. L’un de ses meilleurs amis…
Shikamaru se retourna. L’homme était planté face à lui. Etant parti en mission d’espionnage, cela faisait plusieurs mois qu’il ne l’avait pas vu. Vêtu d’une longue cape, l’homme possédait une corpulence considérable. Il était grand, son corps était particulièrement musclé. Chacun de ses traits inspirait puissance. La terrible aura qui se dégageait autour de lui en était presque palpable. Quant à son visage… Il avait changé… Et son regard…. Oui, son regard…. La lueur qui y habitait autrefois avait disparu, laissant place à deux cercles bleus perçants et froids comme de la glace.
N’importe quelle personne censée d’esprit n’aurait réagi à cette provocation. Le simple fait de croiser ces deux saphirs glaciales pouvait laisser des sueurs froides au plus terrible des soldats. Et pourtant, Shikamaru ne semblait pas intimidé le moins du monde. Il ne cilla pas... Il se maintint ferme et répondit d’un sourire moqueur.

- Et toi, Naruto ? La culpabilité te ronge-t-elle encore ? C’est dur, hein ? Perdre un être cher….




Alors, ça vous a plu?
Je vous en prie. Lâchez-vous




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