Fiction: Un Secret

La vie d'un Uchiwa est aussi remplie de mystère que ses songes. Sasuke rêve, se souvient, et poursuit sa vie... Personnages OOC et Yaoi.
Classé: -12D | Romance | Mots: 41564 | Comments: 22 | Favs: 14
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kuroekai (Féminin), le 22/03/2011
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Chapitre 11: Epilogue



Épilogue.

J'ai cueilli ce brin de bruyère
L'automne est morte souviens-t'en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps Brin de bruyère
Et souviens-toi que je t'attends (1)

Il n’est de musique plus solennelle que le silence. Il n’est de paysage plus approprié à ce genre de circonstance que celui d’un matin calme d’été qui s’achève dans cette lourdeur douce, surplombé de la nef bleu azur d’un ciel clair et limpide. Là tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté… (2) Avant peut-être, mais aujourd’hui tout est si loin. Levant la tête de ses mains dans lesquelles il se terre, Keisuke Mibu se passe une main molle dans les cheveux. Son visage est pâle. Il a faim, il est fatigué, et l’effroi et la peine le glacent dans cette chaleur pourtant bienveillante. Il n’a sans doute pas bonne mine. Ses yeux comme souvent depuis qu’il est assit sur cette chaise depuis déjà une semaine, se promènent dans la pièce dans laquelle il se trouve. Des années entières, il a vécu chez celui qu’il considérait comme un frère, comme un père, et enfin comme son plus cher ami. Il revoit s’écouler cette décennie dans l’ombre bienfaitrice d’un des plus grands Hokage qu’ait connu le village de la feuille, cherchant dans le dédalle parfois confus de sa mémoire, les rares moments où il aurait pénétré cet endroit que le Rokudaime réservait à un autre, mais en vain. Sans l’avoir jamais défendu d’y entrer, le jeune Hokage l’en avait éloigné, et malgré son cœur d’enfant, il avait lui-même compris très tôt que c’était la seule chose que l’autre ne lui donnerait jamais, la seule limite à l’amour inconditionnel qu’il lui avait donné dès son arrivée.

La toux rauque de Shikamaru Nara le ramène hors de lui, hors de ses pensées, de ce monde familier qu’il regarde lentement s’éteindre sous les traits bienfaisants de celui qui un jour fit de lui le membre d’une famille, d’une communauté et d’un village. Ses yeux verts vont chercher le contact des iris bruns du Nara assis en face de lui. Son visage est-il aussi dévasté que celui du brun dont les joues sont creusées, dont le teint est blafard et dont les yeux sont rougis par quelques larmes silencieuses qu’il laisse s’échapper dans le plus grand silence ? Jamais encore, il n’a vu ce mentor dans un si piteux état, et bien qu’ayant été éternellement conscient du lien qui unissait son « frère » à ce fainéant philosophe, le voir ainsi apparaître en carcasse percluse de douleur, le fait réaliser combien il était loin encore de la vérité.

Il tourne à nouveau les yeux, n’ayant pu trouver le réconfort dans ceux, fixés sur le corps alité de l’Hokage qui expire, du Nara qui assiste une nouvelle fois impuissant à la mort lente d’un proche. Keisuke lui-même ne sait plus combien il en a vu partir des amis proches, des senseis, ou même de vagues connaissances. Mais ils avaient tout pour eux, l’honneur d’être morts en shinobis, sur le champ de bataille, victimes humbles devant la force d’un ennemi supérieur à la leur, et apaisés par le sentiment d’avoir accompli leur devoir. Kakashi Hatake avait été l’un d’eux. Il était mort en héros, il était mort en shinobi. D’autres encore, et tellement qu’il ne pouvait faire défiler la longue liste devant ses yeux de peur de s’y perdre. Mais Naruto Uzumaki, Rokudaime désormais légendaire du village caché de Konoha ne mourrait pas ainsi. Il n’aurait pas l’honneur de périr pour son village, il quitterait les siens dans une chambre à coucher, le visage illuminé par un sourire serein. Ce sourire plus que tout, faisait grandir la colère dans le cœur du Mibu, lui qui depuis quelques années maintenant tenait l’un des premiers rangs de la garde personnelle du Kage, ne pouvait comprendre une telle acceptation d’une mort si peu digne. Peut-être aurait-il compris si il s’était trouvé à la place, du Nara.

Shikamaru ne peut fixer son regard sur un autre point que sur le sourire discret qui peint le visage de son ami qui se meurt. Son esprit vagabonde de souvenirs en souvenirs alors qu’il le contemple. Il revoit cet homme fait d’une quarantaine d’années, quand il n’était qu’un enfant râleur, chahuteur et bruyant. Il se retrouve à nouveau marchant derrière lui, contemplant son dos comme un honneur, savourant la chance de sentir flotter autour de lui l’aura imposante de ce presque dieu qui n’en prit jamais conscience, et se laissant transporter par la joie de se savoir son ami. Il retrouve dans le cheminement de ses pensées nostalgiques les contours de la silhouette familière du dernier des Uchiwa calant son pas sur celui de l’autre. Combien alors, ils étaient beaux et grands ensemble ! Combien leurs puissances respective, semblaient lorsqu’elles étaient réunies, n’être qu’un tourbillon de volupté. Aucune limite. Voilà ce qui les avait toujours caractérisées. Aucune limite dans la fusion de leurs deux êtres indissociables, aucune limite dans leur intimité, et aucune limite dans leur connaissance de l’autre.

Trois ans à présent, qu’il ne reste du Uchiwa que les souvenirs de lui que renferment le cœur de ceux qui l’on connu. Comme celle de Naruto aujourd’hui, sa mort fut lente mais plus douloureuse. Le jour qui devait à jamais faire dévier la route du destin glorieux de l’Uzumaki revient à la mémoire du Nara qui détourne le regard du visage de son ami, comme s’il ne voulait pas par ses yeux, faire revivre à l’autre le jour le plus funèbre de son existence qui entraina sa chute volontaire vers les abysses dans lesquels il se noierait bientôt. Utopiste comme ne le furent jamais ses prédécesseurs, le Rokudaime s’évertua pendant toute sa vie à vouloir fait naître entre toutes les nations une paix durable, et bien qu’il ne le montrât jamais, Shikamaru reste convaincu que Sasuke rêvait aussi à une vie paisible où il aurait pu vivre le reste du temps dans le bonheur conjugal dans sa plus pure expression qu’il traversait chaque fois qu’il se trouvait seul aux côtés de cette moitié de lui qui gouvernait un village. Dans cette optique de paix, Naruto avait décidé voilà quatre longues années maintenant, d’organiser à Oto l’épreuve finale de l’examen chunnin, en compagnie de l’un de ses plus fidèles alliés dans la poursuite de la plénitude, le Kazekage Gaara.

Alors que dans la foule, vrombissaient des acclamations vives devant la performance d’un jeune ninja, une ombre malfaisante s’était glissée dans la tribune des Kages. Tout le monde sans doute, ne partageait pas le point de vue optimiste des deux Kages de Suna et Konoha. L’action avait était rapide, l’attaquant était hélas un adversaire doué, et la vitesse avec laquelle il avait lancé sa lame n’avait laissé que peu de temps de réaction aux Anbus en poste. Le tumulte de la tribune avait fait stopper tout mouvement à l’assistance, alors que dans les gradins, Shikamaru avait lui-même braqué ses yeux sur la scène qu’il revivait à présent avec horreur. Là en haut, alors qu’à demi retourné sur son siège, Naruto semblait pétrifié, le visage couvert de sang, le capitaine de sa garde se tenait debout, l’abdomen transpercé par un katana de petite taille, le bras déjà levé alors qu’un chidori venait mettre à terre l’assassin. Le masque de renard de L’anbu était maculé de rouge, et bientôt il s’effondra.

Depuis quelques années déjà, les reflexes de Sasuke n’étaient plus les mêmes, ses yeux qui avaient fait sa gloire le trompaient de plus en plus alors que la maladie qui avait empoisonné le corps de son frère avant qu’il ne le tue, commençait à se répandre en lui comme un lent et amer poison. Il n’avait sans doute pris conscience de l’attaque que trop tard, et se sachant incapable de la parer, il avait laissé son corps se mouvoir de lui-même pour devenir le rempart de celui de l’être qu’il chérissait tant. Ce n’était pas là la protection d’un Anbu pour son Kage, ni celle d’un shinobi pour son camarade, c’était le sacrifice d’un être pour celui à qu’il il était prêt à offrir sa vie sans hésitation, sans remord, et sans rechercher la gloire pour son geste désespéré. Mourir pour permettre à l’autre de continuer à vivre, l’élan le plus pur et le moins intéressé d’une personne envers une autre, la plus belle preuve d’amour qu’on ne trouva jamais, Sasuke l’avait accompli ce jour-là. Si seulement il avait eu l’honneur de voir son geste affublé de la sérénité de mourir vite et sans douleur. Mais malgré sa faiblesse occasionnelle, il restait un shinobi résistant.

On le soigna, il guérit pendant un temps. Mais la force que son corps avait déployé pour réparer sa chair quittait maintenant ses organes, entrainés malgré eux vers la longue route de la débilité. Pendant toute une année, où il vint le voir dès qu’il le pouvait, Shikamaru se souvient l’avoir vu d’abord souriant et faussement confiant. Il se remémore au fond de lui, les scènes dramatiques où il faisait de faux projets d’avenir pour rassurer Naruto, et les réponses faussement affirmatives de l’autre qui tentait de se convaincre lui-même que la fin n’arriverait pas. Mais on ignorait tout de ce qu’avaient vécu ces deux âmes dans leurs rondes d’adieux.

On ne savait pas que chaque nuit, l’Hokage avait tenu serré contre lui Sasuke, sentant jour après jour le corps de l’amour de sa vie devenir plus faible et plus douloureux. On ne l’avait pas vu, porter dans ses bras la carcasse chétive et pâle de l’Uchiwa dans les derniers mois de sa vie, jusqu’à la terrasse du dojo, le couvrir de sa couverture préférée en le tenant contre lui, alors que disparaissait le jour derrière les arbres. On ne l’avait pas vu, chaque jour, le laver et le nourrir en le bougeant avec soin comme si il se fut agit d’un trésor fragile et précieux. On ne le vit pas non plus tenir sa main en dormant assis sur le plancher, adossé au mur lorsque sa présence dans le lit devenait trop pénible au corps en miette de son compagnon. On ne le vit pas, deux semaines avant que l’autre ne rejoigne à jamais un autre monde, l’emmener sur son dos dans l’aube encore fraîche, près du lac où pendant des années ils s’étaient retrouvés tous les deux pour contempler les rivages blancs du ciel aux premières heures du printemps. Ce jour là, il avait blottit son autre dans sa couverture et pendant deux heures, l’avait tenu contre lui en sentant son cœur battre régulièrement juste sous main, alors que la douleur et la joie faisait pleurer l’Uchiwa, éblouit par la beauté d’un paysage qu’il ne verrait jamais plus, il le savait. Ils avaient fait de chaque jour de cette dernière année, des moments de plus à rajouter à tous ceux merveilleux qu’ils avaient vécus ensemble, ne se laissant jamais abattre, ne laissant jamais s’immiscer entre eux la peine, le regret ou la culpabilité. Ils avaient vécu comme ils l’avaient toujours fait, dans la quiétude et le silence, savourant simplement le fait d’être réunis encore quelques temps.

Sasuke Uchiwa était mort au moment où les bourgeons fragiles du printemps finissaient d’éclore, comme si la nature célébrait la mort de l’un de ses plus grands admirateurs. Il avait laissé s’échapper son dernier souffle dans la sérénité, la main jointe à celle de son amant qui ne l’avait jamais quitté, les yeux presque clos mais braqués sur son visage lumineux. De ce jour, Shikamaru s’en souvient. Lui aussi était venu dire adieux à un ami cher, et comme aujourd’hui, en face de lui assis sur une chaise, Keisuke Mibu occupait aussi la pièce. Il se souvient le voir pleurer en silence, n’exprimant de sa tristesse que des reniflements bruyants et quelques grandes respirations hachurées. Lui-même n’avait pu se retenir. Mais Naruto lui avait gardé jusqu'au dernier souffle de l’Uchiwa un sourire radieux et des yeux pétillants et ce n’est que lorsqu’ils quittèrent la pièce, que les deux autres entendirent à l’intérieur de la chambre la profondeur du désespoir dans lequel se trouveait maintenant plonger le Rokudaime. Pendant un mois l’Hokage ne fut plus qu’une ombre, déléguant à son fidèle conseiller et ami Nara la plupart des tâches, se désintéressant totalement des projets que même l’agonie de son compagnon ne lui avaient pas fait éluder, se laissant aller à un chagrin qu’il n’avait jamais connu.

Loin du regard des autres, et plus encore loin de ceux piteux de ses amis, l’Uzumaki, se morfondait avec violence. Il ne mangea rien pendant une semaine, ou si peu. On ne le vit qu’aux funérailles de l’Uchiwa et même si en matière de démonstration de tristesse, certains comme Sakura furent plus impressionnants que lui, son visage et son corps étaient de loin les plus abattus de tous. Pour la première fois, on vit les yeux pétillants du Kage s’éteindre complètement. Les semaines qui suivirent, il se laissa sombrer dans la noirceur de sa peine, tristement conscient que jamais plus il ne verrait la mince silhouette passer la porte du dojo en lui adressant un sourire qui lui semblait être le seul à connaitre. Pendant trop de temps il s’était préparé à la mort de son amant, et cette conscience de sa disparition ne lui avait même pas laissé le temps d’être hébété par son trépas.

Mais lorsque l’été arriva, le Rokudaime revint d’entre les morts, habité par une résolution nouvelle. On ne vit pas d’abord qu’il avait changé, qu’il laissait de plus en plus ses yeux s’aventurer au loin comme si il pouvait voir au-delà de la limite de son propre regard. On ne remarqua pas au début son acceptation de tout et de toute chose, sa nouvelle tendance à travailler plus encore avec Shikamaru. Le Nara lui-même ne comprit pas, pas au début. Mais deux ans après la mort de Sasuke, la réalité lui parut évidente. Tout ce temps, Naruto l’avait laissé exposer ses projets, et plus encore après qu’une fièvre maligne l’ait contaminé dans l’hiver. Le Nara savait tout maintenant de la façon de tenir un village, et par lui, Naruto s’assurait de voir se poursuivre ses rêves de paix. L’idée semblait terrifiante, et il se raccrocha d’abord à l’espoir de le voir démissionner de son poste pour partir à la redécouverte d’un monde qui avait bien changé. Mais quelques 6 mois plus tard, alors que Naruto était encore malade et qu’il lui rendait visite sur la demande de Keisuke furieux, il vit ses dernières espérances voler en éclat et la confirmation de sa première hypothèse.

Naruto se laissait tranquillement aller à la mort, sereinement, paisiblement et avec joie. Il n’avait jamais vraiment guéri de la fièvre qu’il avait contracté, il mangeait moins sans toutefois se priver, il négliger sa santé pour quelques heures de plus à méditer sur la tombe de son amour disparu qu’il visitait chaque jour. Les inquiétudes du Mibu étaient donc fondées, et les craintes de Shikamaru confirmées. Il tenta de rappeler à son ami son devoir, sa promesse envers son village, mais la réponse de l’autre le laissa coi : « J’ai tout donné à ce village, avait-il dit, je lui ai donné ma vie. Aujourd’hui j’aimerais mourir pour moi ». Il n’avait rien dit. En effet, qui d’autre que lui, avait plus sacrifié pour ce village avant même d’être en âge de parler ? Il offrirait même par sa mort un grand pas vers la paix en tuant le plus puissant des bijuus, mais cela sans doute il n’y avait pas songé. Qui en effet, méritait plus que lui de mourir au chaud dans un lit, entouré de ses amis ? La lueur dans ses yeux n’était-elle d’ailleurs pas la conviction qu’il retrouverait au-delà de sa mort celui pour qui il voulait y plonger ?

Il l’avait laissé, lui avait rendu visite presque tous les jours, mais trois mois plus tard, dans un ultime effort, le Rokudaime fit réunir un conseil. Avec une grande sagesse, il fit part de sa mort prochaine et de son désir de voir lui succéder le Nara. On ne lui accorda pas toutefois, le droit de se défaire de ses obligations avent son décès, moins par vilénie que parce que l’Hokage semblait aux yeux de tous irremplaçable, et que seule sa mort pourrait faire accepter l’évidence. Il retrouva sa chambre dont il ne sortit plus, enveloppé dans la couverture que l’autre avait si souvent noué autour de lui, se laissant aller à s’imaginer dans ses bras.

Et aujourd’hui, sa dernière heure est sans doute arrivée. Shikamaru se lève, et va s’asseoir sur le lit du mourant dont les yeux sont clos. Peut-être son esprit a-t-il déjà rejoins l’autre monde, peut-être est-il encore conscient de la main du Nara qui prend la sienne ? Ce dernier le regarde, contemple ému, son visage si tranquille s’éteindre avec douceur comme l’astre rayonnant qui disparaît sur le miroir de l’eau. Il reste ainsi quelques minutes, et puis il se met à lui parler. De tout de rien, de leurs souvenirs, dans leur enfance, de Sasuke, de Keisuke, de tous ceux chers à leurs cœurs qu’ils ont vu disparaître. Il parle du monde qu’ils bâtissaient en rêve certains soirs autour d’un verre de saké, de leurs délires d’alcools, de leurs moments heureux. Il parle sans trop savoir pourquoi il le fait, mais sentant chaque fois ces bribes de leur vie le conforter dans l’idée qu’ils auront bien vécus, et que l’autre peut partir en paix.

La colère de Keisuke disparait devant les histoires du Nara dont il est le plus souvent absent sans l’être complètement. Une mort de Shinobi vaut-elle mieux qu’une mort douce, surtout pour lui ? En tout cas, il ne veut pas ressentir la colère à ce moment précis. Il veut aimer jusqu'à la fin l’Uzumaki comme son frère, il veut que l’autre le quitte certain qu’il lui doit sa vie. Alors, lui aussi se lève, à son tour, il épanche son cœur d’éternel enfant devant un ainé en lui racontant la vie qu’il lui a offert il y a tant d’années. Il lui parle de Sasuke comme de l’autre partie d’une famille qu’il aurait composé lui-même. Il laisse se vider son cœur en pleurant comme il le faisait enfant.

Et puis, Shikamaru et Keisuke, échangent entre eux des souvenirs communs sur le blond, ils rient et pleurent ensemble à l’évocation de certaines anecdotes qu’ils se lancent sans vouloir s’arrêter, espérant que jamais ce moment ne se termine, pour voir vivre encore un peu, celui qui leur a tant donné, celui qui a tant donné à tant de gens.

Il parle et parle encore, sans voir qu’à côté d’eux, la poitrine de Naruto ne se soulève plus depuis longtemps. Son dernier souffle fut sans doute silencieux, son sourire n’en est que plus rayonnant. Ils mettent encore quelques minutes à s’en apercevoir, et c’est le silence qui leur fait comprendre que cette fois-ci, l’Uzumaki n’est plus. Ils restent hébétés quelques minutes, pleurent encore un peu plus. Keisuke se lève et embrasse sur le front le dernier membre d’une famille qui fut plus aimante que toutes celles qu’il aurait pu trouver en arrivant au monde. Shikamaru se redresse, place les mains de l’Hokage sur son ventre, et pose sa main dessus.

-Allez…. Va le retrouver, dit-il avant de s’éloigner et de sortir pour retrouver Keisuke.

Ils marchent côté à côté jusqu’à la sortie du clan Uchiwa, le plus jeune toujours en pleurs, le second, presque souriant lorsqu’il pousse la lourde porte en bois qui faisait de cet endroit, le sanctuaire d’un amour secret dont la profondeur lui échappe encore. Dehors, ils s’arrêtent tous les deux, et d’un hochement de tête annoncent la nouvelle à ceux qui attendent depuis des jours entiers de pouvoir prier leur Hokage. C’est plus qu’un village qui se tient aux portes du clan, c’est une foule d’amis, de camarades, de villageois, de ninjas de Konoha et d’ailleurs, Suna, Kiri, Oto même, qui s’agenouillent et allument des bougies pour honorer la mémoire de l’Uzumaki. Ils sont sans doute des centaines, plus de mille peut-être, à pleurer la dépouille d’un homme de paix.

Le Rokudaime n’est plus, mais quelque part sans doute, Naruto Uzumaki vit déjà l’existence qu’il appelait depuis trois ans, aux côtés de celui qu’il aima toujours comme bien peu le font.

(1)Guillaume Apollinaire « L’Adieu », poème intégral.
(2) « Là tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté » Charles Baudelaire L’invitation au voyage. Extrait.





Et voilà fini !



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