Fiction: Entre chat et souris... (terminée)

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Une mare de sang qui finit de s'échapper des corps inertes au sol. Ce sang encore chaud, presque bouillonnant qui file comme un long serpent le long du carrelage froid. Cette odeur métallique, cette sensation atroce qui lui noue la gorge. Son arme encore tiède dans la paume de sa main. Son regard qui se pose sur le corps d'une femme. Battue, violée, et ridiculisée par des saloperies de mecs. Quelques maillons d'une longue, très longue chaîne de bourreaux.
Temari tourne la tête vers une grande baie vitrée. Elle regarde la nuit, la douce enveloppe des ténèbres qui berce la ville. Elle regarde la lune, elle s'imprègne du calme des quelques étoiles encore visibles. Elle pose son regard émeraude sur la ville encore bruyante. Du douzième étage, elle n'entend rien, évidement. Elle est comme intouchable. Les sons, les bruits irritants ne l'atteignent pas. C'est si reposant. Presque comme dans sa maison d'antan. Elle ferme les yeux en soupirant. Sa douce maison, isolée dans la forêt, protégée par les chênes et les sapins d'automne. Enveloppée dans la douce nuit de printemps, caressée par le vent d'été et les flocons d'hiver. C'était une époque si triste et pourtant si reposante.
La jeune femme entend son nouveau jouet sonner. Elle ne répond pas. Elle raccroche, même. L'inspecteur se doute-t-il déjà de son meurtre ? Si c'est le cas il devrait la remercier : elle a tué deux principaux mafieux et un petit violeur de bas étages. C'est toujours ça en moins.
Elle sort de la pièce et la ferme soigneusement : ne laissant aucune trace. Ses talons ne claquent pas sur la longue moquette grise de l'immeuble. Elle prend l'ascenseur en prenant bien garde d'effacer ses empreintes et son visage sur toutes les caméras. Ce serait ridicule que l'inspecteur la rende coupable si facilement, après tout.
Un nouveau coup de téléphone. Toujours le même nom qui s'affiche sur l'écran du portable. Elle soupire. Encore une journée qui s'achève sans que son jeu ne la passionne. Sans que son intérêt pour l'inspecteur n'ait changé. Tout est resté intact. Son esprit noir n'a pas changé, ses habitudes non plus. Temari pensait que mettre un peu de piment dans sa vie trop fade aurait été quelque chose d'amusant. En réalité, elle s'ennuyait encore plus que d'ordinaire. À croire qu'elle avait trop espéré de ce jeune flic juste bon pour la provoquer.
Elle s'engage dans une rue encore trop bruyante. Elle a mal à la tête. Elle est fatiguée. Épuisée, éreintée de sa journée chargée. Elle avise un bar qui se démarque des autres par son enseigne lumineuse. Elle s'y engage et commande une bière qu'elle avale à grandes gorgées.

- Une autre, chef ! Crie-t-elle pour qu'on l'entende parmi ce fouillis d'ivrognes.

Le téléphone sonne une troisième fois. Temari l'éteint. Pourquoi s'acharne-t-il ? Un jeu n'est qu'un jeu. À quoi bon prendre ça au sérieux ? Son but est de la capturer…pas de l'appeler à tout bout de champ. De son côté, elle doit l'éliminer. L'envoyer de l'autre côté du miroir.
Elle sourit.

- Je vais d'abord tâcher de le faire souffrir un peu. Ça sera plus drôle, peut-être ?

Elle continue de boire jusqu'à ce que Tenten la trouve par tout hasard et la ramène chez elle : ivre, triste et perdue.

- Qu'est-ce qu'il t'a pris ? Tu es devenue idiote, ma pauvre Temari…
- À ce point ?

Son amie acquiesce.

- Tu sais bien que demain on part en mission avec les supérieurs, non ? Il fallait que tu te reposes, aujourd'hui. Tu es la seule du groupe à être partie en mission avant le grand jour.

Ah… oui, elle se souvenait vaguement de quelque chose comme ça. Tenten aida la blonde à s'asseoir sur une chaise et elle commença à lui préparer un thé.
Pendant que la brune était en cuisine, Temari lui demanda :

- Tu crois que ce vieux Shikaku sera là ?
- Sans doute. Pourquoi ça ?

La jeune femme sourit. Rien que de savoir que son mentor serait présent pour une mission avec elle : elle se sentait mieux.
Il était un peu comme son père. Elle l'aimait profondément étant donné que c'était l'une des rares personnes à s'être vraiment préoccupée d'elle.

- Pour rien. Je pensais juste que, cette fois-ci, ça sera à lui de charger mon arme.
- Hein ?

Temari s'endormit sur sa chaise et ne se réveilla que vers huit heures trente du matin.
Elle se leva brusquement et fit face à un affreux mal de tête. Elle se faufila dans la douche, puis se prépara rapidement. Tenten lui avait déjà préparé son déjeuner et pour ça, la jeune femme lui en fut reconnaissante. Elle prit quelques armes, les chargea toutes et mis leurs sécurités avant de partir en trombe vers le QG où elle serait encore la dernière à arriver.
Cela n'y manqua pas, évidement, et l'un d'eux ne se gêna pas pour le souligner :

- Alors, la vieille ? Une panne d'oreiller ?

Elle fronça les sourcils en apercevant son collègue roux, l'air impatient.

- Eh oui, mon petit. Dans le monde des adultes, il arrive qu'on se couche un peu plus tard que sept heures et demie du soir. Tu comprendras qu'un gamin comme toi ne peut pas avoir ce genre de problèmes. Fit-elle en souriant.

L'autre fronça les sourcils en lui tirant la langue. Temari allait répliquer, mais son amie aux deux macarons l'arrêta à temps. Finalement, une équipe composée des quatre "anciens", encore aptes à tuer, partirent avec les jeunes recrues. Temari repéra son mentor et lui sourit d'un air narquois. Il lui rendit son sourire.
C'était un défi qu'ils s'étaient lancé autrefois.
"Quand nous nous recroiseront, je t'aurai surpassé, le vieux !"
Shikaku avait beaucoup rit à cette phrase empreint d'une certaine vitalité de la part de la jeune fille. Il n'avait pourtant jamais douté du talent de sa protégée. Il avait tellement hâte qu'elle vole de ses propres ailes qu'il l'avait encouragé et entraîné avec une toute autre insistance que ses autres élèves. Ainsi, la jeune fille était devenue plus dure face aux autres. Plus efficace en mission. Moins peureuse et moins faible face à ce monde qu'elle considérait presque comme son ennemi. Temari était devenue l'exemple de toute une génération. Une génération qui avait éclos et qui faisait ses premiers pas aujourd'hui.
Gaara en faisait partie. C'était le nom du jeune roux. On l'avait trouvé un jour où il neigeait et l'un des tueurs à gage l'avait ramassé au bord de la route. Il avait été formé par Shikaku après le départ de Temari. Il n'avait cessé de vouloir la dépasser, en tout point. C'était une espèce d'obsession qui l'emmenait toujours plus loin dans sa folie meurtrière. On aurait presque dit que ce jeune homme cherchait à se prouver qu'il pouvait être à la hauteur de celle qu'on considérait comme un génie. Il n'avait cessé de se battre pour monter à la première place et lorsqu'on lui demandait pourquoi il faisait tant d'efforts, il se contentait de murmurer quelque chose que personne n'arrivait jamais à comprendre. Le mentor de Temari avait, cependant, compris qu'un passé commun unissait les deux jeunes gens. Il ne savait pas de quoi il en retournait et il ignorait même si Temari le connaissait vraiment, mais il avait tout fait pour que ces deux là partagent une mission ensemble. Il avait espéré réveiller des souvenirs enfouis, mais, apparemment, il avait échoué.
La jeune blonde partit devant avec Tenten. Elle n'attendait jamais personne. Elle considérait que ceux qui n'arrivaient pas à la suivre étaient inutiles.
L'objectif était de supprimer une section de terroristes qui s'étaient égarés de leur motivation principale. Ils devaient être punis comme il se devait.
Tenten se rapprocha de la jeune femme en lui soufflant :

- Tu as revu le flic ?

Temari sursauta.

- Par une si belle journée…pourquoi diable me parles-tu d'un imbécile ?
- Je prends ça pour un oui.

La jeune blonde fronça les sourcils. Son amie comprenait un peu trop bien ses humeurs. C'était énervant parfois. Tenten lui demanda de lui relater sa discussion avec l'inspecteur, mais Temari se souvint de l'une des règles du jeu : « ne pas faire entrer d'autres personnes extérieures ».
Elle se contenta de hausser les épaules en souriant narquoisement :

- Nous avons établi les règles d'un jeu stupide qui l'entraînera directement en enfer. Il ne me faudra pas beaucoup de temps pour lui faire traverser le miroir, crois-moi.

La jeune femme brune resta de marbre en essayant de percer à jour sa collègue. Elle ne réussit qu'à en tirer un déstabilisant vide dans les yeux clairs de la blonde.
Quelques heures plus tard, toute la petite troupe s'arrêta à une vingtaine de mètres du repaire des cibles. Shikaku s'approcha de son ancienne élève en chargeant une arme.

- Prête ?
- Tu ne crois pas si bien dire. Répondit-elle en chargeant à son tour son révolver.

Ils se sourirent en décidant qu'ils se couvriraient mutuellement. Une fois les équipes faites, le groupe se divisa de façon à attaquer de tous les côtés et de ne laisser aucune chance aux traîtres. Temari était donc accompagnée de son mentor, mais aussi de Tenten et de Gaara. Celui-ci mitraillait la jeune blonde du regard comme s'il lui reprochait quelque chose. Elle l'ignora et commença à s'infiltrer dans l'entrepôt.
Le lieu était agité. Les hommes s'affairaient à charger des camions de diverses armes. Chacun contribuait à faire le mal dans ce pays en déclin. Temari serra son arme contre elle en fermant un moment les yeux. Elle respira trois grands coups, et lorsque le premier coup de feu partit, elle s'élança à son tour.
Les balles fusèrent de toute part. L'une d'elle frôla la jeune femme et elle répliqua par quatre coups de feu dévastateurs. Elle fit deux victimes. Elle entrevit Orochimaru, l'un des "supérieurs" en train de se battre avec deux sabres.
Je suppose que c'est une façon de faire aussi… pensa-t-elle froidement en abattant un jeune garçon.
Le sang s'étala peu à peu sur le sol froid. Les corps chauds des morts se refroidirent vite. Quelques vagues connaissances tombèrent au combat, mais cela n'affectait jamais Temari. Elle s'efforçait de ne pas se faire d'amis trop proches pour éviter de verser des larmes et du sang inutilement.
Son mentor, quant à lui, était bien trop occupé à tuer pour remarquer quoi que se soit. On remarquait sur son visage une certaine tristesse. Presque un regret instantané à ses actes. Cela ne l'empêchait pas de continuer.
Il passa près de son ancienne élève et il demanda furtivement :

- Combien ?
- Vingt-quatre.
- Ah ! Trente deux ! Rigola-t-il.

Temari remarqua son sourire forcé qui s'éteignit presque subitement. Le combat était presque terminé. Presque achevé. Encore quelque hommes à tuer et tout serait fini. Encore une mission sans bavure pour Temari. Encore une victoire pour elle.
Une bataille remportée sous le regard inquisiteur d'un représentant de la justice. Son regard sombre ne présageait rien de bon. Pourtant, malgré les appels qu'il avait lancés à Temari, elle n'avait pas daigné répondre.

- Le jeu va prendre une tournure intéressante… n'est-ce pas "la tempête sanglante" ? Murmura t-il en s'en allant d'un pas lent.

Son prochain entretient avec la jeune femme risquait d'être plus conflictuel qu'il ne s'imaginait…




J'espère n'avoir déçu personne et je tien à remercier akari-no-mai qui me laisse toujours un gentil commentaire =)
A la prochaine !!

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