Fiction: Entre chat et souris... (terminée)

Entre Temari et Shikamaru rien n'est jamais facile... Entre une tueuse à gage et un inspecteur non plus... Et si à cela on ajoutait un jeu ? Un peu de rivalité et des passés douloureux ? Qui au nom de sa justice finira par justifier ses actes ? Qui au nom de sa fierté gagnera ce pari ?
Classé: -12D | Action/Aventure / Drame / Tragédie | Mots: 53958 | Comments: 59 | Favs: 48
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Ris@ (Féminin), le 05/02/2011
Voilà un nouveau chapitre...moyen. ^^'
J'ai fait de mon mieux pour vous écrire quelque chose de potable donc j'espère que ça vous plaira. Sinon...le passé de Temari s'éclaircit pas mal et je pense que celui de Shikamaru va enfin pouvoir être développé. =)

Musique: Cecile corbel - arriety's song




Chapitre 7: Les règles les plus stupides font les meilleurs jeux...



Quatre ans auparavant :

Deux mois s'étaient écoulés depuis que Temari avait atterri dans l'organisation suite à la trahison de ses parents. Elle avait appris de la bouche de Shikaku (son mentor), que ceux-ci étaient endettés jusqu'au cou et qu'ils n'avaient rien trouvé de mieux que de vendre leur enfant pour rembourser petit à petit l'argent qu'ils devaient. La jeune fille n'avait pas bronché. Si c'était ce qu'ils avaient souhaité, elle ferait le boulot à leur place pour ensuite mieux se venger.
Pendant un mois, on les fit assister, elle et son groupe, à des scènes de meurtres violents auxquels certains ne purent jamais s'y faire. La jeune fille serrait toujours les dents en s'efforçant de paraître brave, mais ses jambes tremblaient toujours lorsqu'elle voyait cette femme qui gisait au sol…et cet homme qui, de toute sa grandeur, souriait avec un air tellement sadique, qu'elle en frissonnait de dégoût. Ce mois avait sans doute été le plus pénible pour elle. Seule, isolée dans une chambre vide. Sans lit, sans meuble, sans personnalité : elle regardait par la fenêtre une nuit si sombre qu'elle n'avait jamais pu voir au-delà d'un lampadaire qui attirait toutes sortes de bestioles.
Un jour je sortirai. Un jour je verrai de nouveau les champs de blés. Le ciel bleu et le soleil inonderont de nouveau mes yeux. Ce jour-là, j'aurai une arme en main. Ce jour-là, je ne serai plus la même. Ce jour-là, c'est peut-être demain…
Le mois suivant, chaque groupe avait été assigné à un agent. Elle s'était retrouvée avec Shikaku. Celui-ci était un spécialiste du tir et il l'avait vite pris sous son aile en voyant cette lueur de détermination planer dans le regard froid de la jeune fille.
Temari rencontra Tenten à un des cours de tir et elles s'accordèrent à merveille sans se lancer dans de grandes conversations. Sa jeune amie était précisément celle qui pleurait le jour de son arrivée dans cet enfer. Toutes deux ayant un passé semblable, elles se soutenaient dans les moments difficiles.
La jeune fille était brune et se coiffait désormais avec deux macarons sur la tête afin que ses longs cheveux ne la gênent. Elle possédait de grands yeux noisette plein de vie. Son teint de porcelaine la rendait douce, mais son caractère était sauvage et peu de gens arrivaient à l'approcher. Tenten s'était montrée particulièrement douée avec une mitraillette, tandis que Temari préférait les révolvers ou les snipers.
Un jour de pluie, alors qu'elle regardait avec envie plusieurs de ses supérieurs rentrer dans les mystérieux bureaux, Shikaku vint s'asseoir à côté d'elle pour lui parler. Elle ne tourna pas la tête vers lui. Elle avait pris l'habitude de provoquer tous ceux qui s'intéressaient, de près ou de loin, à elle. Son mentor était quelqu'un de fabuleux pour elle. Il enseignait à merveille et ses idéaux étaient tous justifiés. L'homme n'avait jamais tué par simple plaisir. C'était ce qu'il disait en tout cas. Temari le respectait, bien que son attitude insolente en aurait fait douter plus d'un. Shikaku prit soudain la parole :

- Je dois partir pour une mission dans une heure. Tu n'auras pas cours aujourd'hui, sauf si tu désires m'accompagner…

La jeune fille sursauta en portant de l'intérêt aux propos de son mentor. C'était rare chez elle. Une lueur de peur et d'excitation s'anima dans son regard clair.

- Tu te conteras de m'accompagner. Tu porteras mes affaires et chargeras toi-même mon arme. C'est tout. Je préfère te prévenir.

La jeune fille hocha la tête. Elle aurait tout accepté du moment qu'on lui promettait de voir la lumière du jour. Elle se leva et prit la main de son maître.
Quelques minutes plus tard, ses yeux se voyaient pénétrés d'une vision beaucoup plus cruelle du monde. Elle avait oublié à quel point la ville était horrible. Elle avait oublié ce goût fade, cette lumière grise et cet air saturé de pollution. Le soleil paraissait pâle comme s'il était tombé malade. Les nuages avaient perdu de leur éclat blanc et les bruits de klaxons ne rassuraient pas la jeune fille. Elle qui avait tant rêvé de sa sortie à l'air libre, elle ne voyait que ce que le monde avait de plus horrible à montrer. Elle regardait les gens défiler sous ses yeux et ne vit que des sourires hypocrites, des yeux ternes et tristes, des teints blafards de désespoir. Elle vit passer des voitures, des bus. Elle regarda les marchands, les bars, les femmes et les hommes de cette ville. Elle les trouvait laids, sans intérêt. Qu'y pouvait-elle ? N'avait-elle jamais imaginé un monde comme celui-ci avant ?
Comme elle tremblait, Shikaku posa une main rassurante sur son épaule en murmurant :

- Tu as toujours vécu parmi ces gens-là. Tu n'as pas à avoir plus peur d'eux que de toi-même. Ils n'ont pas changé. Pendant que tu vivais parmi nous, ils ont simplement continué d'avancer. Ils ne te feront rien Temari. C'est pour eux que nous tuons. Pour les protéger ou pour les punir.

Il la poussa doucement pour qu'elle avance, et elle se mêla à la foule en se collant de près à son mentor. Elle avait honte de l'avouer, mais elle était terrifiée. Jamais elle n'aurait pensé être si fragile après ces quelques mois passés à être isolée du monde.
Jamais elle n'avait vu ces visages abattus, ni même ces rires forcés et encore moins l'empressement des gens pour finir une journée et en entamer une autre. Elle n'avait pas changé, elle. Du moins, elle essayait de s'en convaincre. Étaient-ils différents parce qu'elle avait toujours fermé les yeux ? Ou simplement parce que le monde allait de plus en plus mal ? Temari tenta d'y voir plus clair dans ses nouvelles constatations, mais elle fut bousculée par les paroles de son mentor qui l'avait mené dans une sombre ruelle :

- Temari, mon arme.

Elle le regarda et lui voua soudain un grand respect. Elle respectait le fait qu'il soit toujours calme et persuadé de ses convictions. Elle respectait l'homme qui l'avait rassuré à maintes reprises. Elle respectait le père qu'elle voyait en lui. Elle respectait ses paroles et ses conseils. Elle respectait son être tout entier et si elle l'avait eu comme véritable père : elle en aurait été très fière.
Temari sortit de son sac un révolver et le chargea comme Shikaku le lui avait montré. Elle le lui tendit ensuite et il s'agenouilla en lui faisant signe de faire pareil.

- Tu vois, Temari, l'homme sur le banc en face de nous ? Il a tué beaucoup d'enfants de ton âge. Il a brisé beaucoup de famille et fait couler autant de sang que de larmes. Ce sont ces personnes qui nuisent au monde. Ce sont elles qui font souffrir.
- Mais il a aussi une famille non ? Si vous le tuez il y aura aussi des larmes…

Shikaku sourit doucement. Un sourire calme et empreint d'une certaine sagesse :

- Je sais tout ça. Mais que vaut-il le mieux ? Que je tue cet homme ou que je le laisse en vie ? Une âme en moins est bien moins importante que des centaines d'autres qui partiront s'il reste en vie, non ?

Temari hocha doucement la tête, se demandant néanmoins ce qu'elle ferait si elle connaissait une personne qui avait tué des innocents. Si elle devait le tuer et si elle faisait pleurer sa famille.
Shikaku pointa son arme sur l'homme qui mangeait paisiblement un hamburger. Il ne lui fallut pas longtemps pour appuyer sur la gâchette. Le crâne de la cible se perça d'un trou net. Le sang gicla, la foule s'agita et Shikaku fit signe à son élève de partir en courant avec lui.
Elle attrapa sa main et se laissa guider.

Quatre ans plus tard :

Temari souffla la fumée de sa cigarette. Le printemps arrivait. Elle détestait cette saison. La jeune femme était assise sur le toit où elle avait rencontré le flic. Elle était sûre de le retrouver un jour ici. Du moins, elle l'espérait. Si ce n'était pas le cas, elle ne pourrait pas en finir avec lui.

- Ah…soupira-t-elle. Ça fait quatre jours que j'attends là. C'est fatigant à la fin !

Depuis qu'elle était revenue de sa mission avec son collègue roux, elle n'était pas retournée au QG. Elle avait presque campé ici, arme en main pour menacer un quelconque gêneur. Pourtant rien. Malgré son instinct, personne ne venait jamais la déranger. Même pas Tenten. Que pouvait-elle faire pour appâter sa cible ? Tuer des gens de son entourage ? Ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée…
Mais il serait capable de me vendre pour le meurtre du Président… pensa-t-elle en imaginant une horde de flics la poursuivant.
Finalement, elle ne savait pas pourquoi elle devait l'attendre ici alors qu'elle avait d'autres meurtres à commettre. La jeune femme se leva et écrasa sa clope au sol avant de partir. Elle descendit du toit et s'arrêta devant sa moto en croisant les bras :

- Si j'avais su que les abrutis avaient le vertige…je n'aurais pas attendu en haut. Railla-t-elle en apercevant un visage familier.

Le jeune inspecteur ne put retenir un sourire. Il se redressa et lui tendit des menottes :

- Alors ? Ce jeu…ça consiste à quoi ?
- Rangez ça. C'est ridicule que de vouloir m'attraper.

Il haussa les épaules en obéissant docilement. Elle s'avança et s'adossa contre le mur : en face de lui. Elle arbora un regard satisfait et commença à lui expliquer le but du jeu:

- C'est très simple : le premier qui tue l'autre gagne.

Il resta silencieux, attendant que Temari continue :

- Il est pourtant évident que tu ne voudras pas tuer, donc j'ai déjà un certain avantage par rapport à toi. Bien-sûr, il est interdit d'attaquer par derrière et de faire entrer d'autres personnes dans ce jeu qui ne nous concerne que tous les deux.

Shikamaru croisa les bras comme la blonde, écoutant attentivement la suite. La jeune femme se demandait à quoi pouvait bien penser le jeune inspecteur à la vue de son sourire en coin. Elle continua néanmoins :

- Le jeu n'a pas de limite de temps…mais je ne cache pas mon intention d'en finir vite. Sinon, je crois que c'est tout. On est d'accord ?
- Tu as raison : je ne te tuerai pas. Je me contenterai de fermer mes menottes autour de tes poignets.

Essaye donc… pensa froidement la jeune femme en haussant les épaules. Shikamaru laissa la jeune femme monter sur sa moto et avant qu'elle ne parte, il lui dit :

- Comment je suis censé t'appeler ?
- Pas besoin de s'appeler puisque d'ici quelques jours tu seras mort.

Il sourit en lui tendant un téléphone portable. Leurs regards se croisèrent et dans celui de Temari, une question planait : "c'est quoi ce truc ?"

- Prends-le, il n'y a que mon numéro dessus. Ça pourrait être pratique si je veux te retrouver. Il est évident que je ne compte pas attendre quatre jours en haut d'un toit.

Elle fronça les sourcils en prenant violemment le téléphone, puis elle démarra au quart de tour pour partir.
Je le tuerai. Je vous jure que je vais le tuer. Pensait-elle en s'engageant sur la route.
À ce stade de la partie, elle ne trouvait même pas ça intéressant. Il lui faudrait encore quelques jours pour que le risque de ce jeu stupide la fasse réaliser que c'était peut-être une idée tout aussi stupide à la base…



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