Fiction: Entre chat et souris... (terminée)

Entre Temari et Shikamaru rien n'est jamais facile... Entre une tueuse à gage et un inspecteur non plus... Et si à cela on ajoutait un jeu ? Un peu de rivalité et des passés douloureux ? Qui au nom de sa justice finira par justifier ses actes ? Qui au nom de sa fierté gagnera ce pari ?
Classé: -12D | Action/Aventure / Drame / Tragédie | Mots: 53958 | Comments: 59 | Favs: 48
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Ris@ (Féminin), le 07/01/2011
Je suis assez satisfaite de celui-là (même si je pense que j'aurais pu le peaufiner un peu plus)
J'ai bien aimé écrire le passé de Temari même si je n'ai pas encore achevé le mystère qui entoure ses parents...hihi
Bonne lecture !

Musique: I need some sleep de Eels




Chapitre 3: Le souvenir d'une innocence perdue...



Quatre ans auparavant :

La voiture roule depuis longtemps. Temari regarde curieusement le monde changer au fur et à mesure qu'elle s'éloigne de ses rivages. Un nouveau ciel s'ouvre à elle : plus bleu, plus pur que ces quinze dernières années. Une nouvelle herbe plus verte, de nouveaux arbres plus grands, de nouveaux oiseaux, de nouveaux sons, de nouvelles villes : une nouvelle vie pleine d'amour.
Elle regarde attentivement sa mère. Elle avait toujours pensé qu'elle était la plus belle femme au monde. Elle avait hérité de ses longs cheveux dorés et de ses yeux d'un vert émeraude. La mère de la jeune fille se tenait droite et ne cessait de regarder le paysage d'un air absent : comme si quelque chose n'allait pas.
Son père, qui conduisait, avait posé sa main sur la cuisse de sa femme et ne cessait de lui chuchoter tout bas :

- Tout ira bien ma chérie…

Temari ne voulait pas comprendre pourquoi sa mère paraissait si troublée. Elle craignait qu'elle en fût pour quelque chose. Pourtant, elle avait toujours fait ce que lui dictait sa mère. Elle avait été sage avec ses professeurs lorsqu'ils venaient à la maison, ensuite, lorsque sa maman avait voulu qu'elle cesse de voir ces étrangers, elle s'était inscrite pour recevoir ses cours par courrier.
Temari avait un grand respect pour cette femme du monde. Cette femme qui travaillait dur, qui était une épouse formidable et une mère aimante malgré ses absences. Jamais elle n'avait manqué de fêter l'anniversaire de sa fille, et même si ses cadeaux n'étaient que des colis, la voix de sa mère au téléphone retentissait toujours dans son esprit lorsqu'elle se sentait seule.
Le père de Temari passa une vitesse.
Il n'avait jamais été aussi vite en voiture. La jeune fille se souvenait des ballades qu'elle faisait avec lui. Quel âge avait-elle déjà ? Cinq ans ? Oui, lorsqu'elle était encore petite, son père la prenait parfois dans ses bras et l'emmenait faire un tour en voiture où ils partageaient rire et complicité. Ces ballades d'hiver lui réchauffaient le cœur : elle se sentait vivre, aimer et désirer.
Temari n'avait jamais vraiment su pourquoi elle était en vie. Ses parents s'occupaient très peu d'elle et elle avait appris à se gérer seule. Dans ces moments de doute elle espérait qu'on l'appelle, qu'on la rassure : mais ça n'arrivait pas. Jamais.

- Maman ? Où est-ce qu'on va ?

La femme sursauta en se retournant brusquement. Un faible sourire se dessina sur ses lèvres en caressant la joue de sa fille :

- C'est une surprise ma puce… lui chuchota t-elle avec un clin d'œil.

Temari sourit : elle adorait les surprises, surtout lorsque ses parents étaient là pour partager ce moment avec elle.
La voiture roula encore longtemps, si bien que le matin se leva sans que l'on en avertisse Temari. Elle s'était endormie aux alentours des trois heures du matin et lorsqu'elle rouvrit les yeux il n'y avait plus personne dans la voiture. Doucement elle se redressa sur la banquette arrière, puis elle regarda par le pare-brise. C'était un aéroport.
Un voyage ? Je me demande dans quel pays nous allons aller… songea-t-elle en avisant son père revenir, le visage bouleversé. Elle sortit pour l'accueillir avec un sourire :

- On va où ? Aux États-Unis ? En Angleterre ? Se réjouit-elle.

Son père ne répondit rien. Juste un simple hochement de tête distrait.
Les deux ? se demanda perplexe la jeune fille.
Son père s'agenouilla doucement en lui prenant les mains. Son regard sombre regardait sa fille avec calme. Celle-ci ne savait pas comment réagir : elle n'avait jamais vu son père aussi serein.

- Écoute Temari, ta maman et moi avons eu certains problèmes avec notre travail…

Quel genre de problèmes ?
Temari sursauta en voyant dans les profondeurs des yeux de son père des larmes de tristesse.

- P-Papa… ce n'est pas grave si on ne fait pas de voyage ! Je voulais juste être avec vous alors… tu sais pour ce que j'ai dit la dernière fois comme quoi vous n'étiez pas assez présent… je sais que c'est difficile pour vous aussi. Ne t'inquiète pas trop pour moi. Je peux encore rester à la maison toute seule ! Se précipita de dire la jeune fille.

Il secoua la tête.
Si ce n'est pas à cause d'un manque d'argent…si ce n'est pas cause de mes paroles… alors que se passe-t-il ? Pourquoi ce début de larmes ? Pourquoi cet air si calme et résigné sur ton visage, papa ? s'inquiéta-t-elle.
Son père lui demanda de la suivre et elle accepta aussitôt, ne voulant point le froisser. Il se releva donc tout en entraînant sa fille vers une voiture noire. La jeune fille frissonna lorsqu'elle aperçut sa mère adorée discuter avec deux brutes : le visage calme tout comme son père.
Maman, tu disais que je ne devais pas parler à des gens comme eux… alors pourquoi ?
Celle-ci se retourna en entendant son mari l'appeler. Elle se précipita vers sa fille en claquant ses talons sur le goudron. Elle l'enlaça si fort que Temari en eut le souffle coupé :

- Oh ma chérie ! Ma toute petite… promets-moi de faire tout ce que te disent ces messieurs d'accord ?
- Mais…
- Promets-le-lui Temari… lui souffla son père d'un air grave.

Pourquoi ? Papa ? Maman ? Je ne comprends pas. Pourquoi ces comportements ? Pourquoi ces regards ? Et ces adieux ? Que signifient-ils ?
Temari serra à son tour sa mère, sans pleurer. Son estomac s'était noué, son cœur lui faisait mal : mais ses larmes ne couleraient pas.

Quatre ans plus tard :

Elle arriva devant le commissariat. Elle avait froid. Elle regarda l'heure à sa montre : 5h12.
Trop tôt pour ces flemmards de flics… se lamenta-t-elle en regardant aux alentours. Elle n'y vit rien d'ouvert. Pas même un bar où elle aurait pu boire quelques verres. Elle soupira en se faufilant discrètement dans une ruelle sombre et vide : comme la quasi-totalité de la ville à cette heure-ci. Elle se plaqua contre le mur ou elle se laissa glisser avant de s'allumer une clope. Que c'était bon de fumer. Elle souffla une épaisse fumée blanche et porta de nouveau sa cigarette à la bouche. Que ferait-elle sans ça ? Elle n'en savait rien. Il n'y avait que ça qui la calmait, qui la faisait patienter lorsqu'il fallait attendre pour buter ces saloperies de flics. Elle fuma encore quelques clopes avant de se décider à s'endormir.
Lorsqu'elle se réveilla, il était assez tard pour que le plus flemmard des inspecteurs soit arrivé. Elle se fuma une dernière clope avant de l'écraser avec le talon : la cigarette rejoignit les dizaines d'autres.
Elle s'avança d'un pas prudent vers le bâtiment, qui, évidemment ne lui inspirait aucune confiance. Elle secoua doucement la tête en souriant :
Allons Temari, je t'ai connue plus courageuse.
Elle avança encore d'un pas lorsqu'elle vit un homme d'une vingtaine d'année sortir du bâtiment. Il avait de longs cheveux bruns dressés sur la tête. A vrai dire, la jeune femme pensait à un ananas vivant. Elle se ressaisit en pensant que c'était impossible.
Elle entraperçut son regard perçant et sombre avant qu'il ne passe à côté d'elle : sans un salut, ni une quelconque considération d'ailleurs.
Elle fronça les sourcils : elle était pourtant habituée à autre chose. En effet, généralement, les hommes ne pouvaient s'empêcher de lui jeter un petit regard. Cela l'exaspérait profondément, mais quand ce n'était pas le cas, elle s'en froissait.
Elle finit par hausser les épaules, puis d'un geste rapide elle détacha ses cheveux blonds pour paraitre moins suspecte. Il fallait bien avouer que sa coiffure n'avait rien de normal.
Lorsqu'elle pénétra dans le hall du commissariat, elle ne put s'empêcher d'avoir un léger frisson. Elle se mordit la langue pour se calmer :
Quoi qu'il se passe, le bureau de protection agira pour moi… je crois. De toute façon je n'ai pas le choix. Je dois m'en débarrasser si je veux continuer à vivre.
Elle arriva à l'accueil où un homme d'une trentaine d'année la regarda avec un sourire hypocrite collé au visage :

- Bienvenue mademoiselle ! Peut-on faire quelque chose pour vous ?

L'homme avait une coupe au bol affreusement ridicule. Son sourire Colgate forçait presque Temari à plisser des yeux et quelques rides faisaient leurs apparitions sur le front de l'homme. Elle ne répondit pas, préférant lui jeter le morceau de papier qu'elle avait griffonné. Celui-ci s'en empara et appela le bureau en vain. Il sourit de nouveau en lui demandant de patienter un instant.
Elle patienta donc. Elle attendit dans le bruit des plaintes, dans le silence pesant de ses pensées noires. Elle resta plantée devant l'accueil, ne sachant pas où se mettre.
Lorsque l'étrange énergumène revint, il s'excusa en informant la jeune femme qu'il était indisponible pour le moment.

- Quand est-ce qu'il finit ? demanda brusquement la jeune femme.
- C-Comment ?
- Bon écoutez-moi bien : je n'ai pas le temps avec vos conneries "d'indisponibilité" alors vous me l'envoyez tout de suite ou je vous jure que ça va mal se passer pour vous.

Son regard perçant traversa le regard brun de son interlocuteur et celui-ci se leva en allant chercher son collègue. Quelques minutes s'écoulèrent encore et Temari se surprit à entendre les quelques bribes d'une conversation: "Folle furieuse", "menacé", "va la voir".
Elle sourit. Au moins, elle pourrait enfin liquider l'abruti qui avait osé enquêter sur elle.
Un homme fit son apparition : il était plutôt grand et avait le même âge que celui qui l'avait accueilli. Son visage était taillé, et l'on sentait en lui toute l'expérience du métier. Ses pupilles foncées regardaient la jeune femme d'un air fatigué. Il possédait un collier de barbe noir, tout comme ses cheveux. Il semblait musclé et il était clair que Temari ne gagnerait pas au combat rapproché, malgré sa puissance dont on faisait l'éloge au QG.
Il soupira avant de sourire. Un sourire forcé : tout comme ce jour-là.

- Bonjour mademoiselle… alors ? En quoi puis-je vous aider ?
- Vous êtes Nara Shikamaru ?

Il ne répondit pas tout de suite, mais quand il vit cette étincelle d'impatience et de détermination il répondit par l'affirmative.

- Très bien suivez-moi. Ordonna-t-elle en sortant du commissariat. Et vite, je n'ai pas que ça à faire moi.

Il ne répondit rien et suivit la jeune fille sans rien dire. C'est lorsqu'il fut dans une ruelle sale, noire et puante qu'il commença à se méfier :

- Que me voulez-vous exactement ?
- Rien de bien méchant…

Elle fit volte face et braqua son arme sur le torse de l'homme. Il se crispa en faisant de même.

- C'est embêtant ça… si vous me tirez dessus la police va aussitôt rappliquer. On n'est qu'à quelques mètres du poste de police vous savez ?

Elle sourit d'un air narquois :

- Je sais, je sais…mais ne vous en faites pas pour moi : je m'en sortirai encore une fois.
- Vous voulez dire que…
- Je l'ai déjà fait. Dans une autre ville il y a un an.
- Vous êtes si jeune… donnez-moi cette arme et je pourrais peut-être envisager de vous aider.

Elle rit. Elle rit fort en continuant de pointer son arme. Que sait-il d'elle ? "Envisager de l'aider" hein ? C'est trop tard. Il fallait intervenir il y a quatre ans pour l'aider…

- Foutus flics… tous les mêmes. Toujours à promettre des conneries !

Elle tira le coup. La balle se logea droit dans le cœur de l'inspecteur. Il cracha du sang en s'agenouillant. Son arme trembla dans ses mains mais il n'eut pas la force d'appuyer sur la détente. Ses yeux se pétrifièrent à jamais sur l'image de son assassin, puis son corps lourd s'affala sur le sol d'un seul bloc. Temari s'approcha de l'homme, le retourna en prenant bien soin de ne pas mettre d'empreinte et lut sa plaque: "Inspecteur Sarutobi Asuma"
Elle écarquilla les yeux : depuis quand mentait-on dans la police ?

- Bon… la prochaine fois je me renseigne un minimum avant de tuer quelqu'un. En même temps il l'a cherché : m'aider. C'est quoi ces conneries ?

Elle haussa les épaules : tout à fait indifférente. Elle se mit soudain à courir pour échapper à la police qui ne tarderait pas à faire son apparition.
Avec de la chance ce Nara Shikamaru fera son apparition… pensa t-elle en souriant froidement.





Avez-vous aimé ? Dites-moi ce qui ne va pas (et ce qui va tant qu'on y est !) xD
Bon, en tout cas j'espère vous revoir pour le prochain chapitre !




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