Fiction: Entre chat et souris... (terminée)

Version imprimable




Le coup partit dans un cri déchirant le silence. La balle frôla la tempe gauche de Tenten qui était restée figée. Une larme coula le long de sa joue, puis elle s'effondra à genoux. Elle tremblait de tous ses membres, regardant Temari d'un air terrifié. Qu'arrivait-il à la jeune femme ? Pourquoi avoir tenté de l'éliminer ? Avait-elle perdu sa confiance ? Elles qui avaient été si longtemps unies par un destin semblable…

- T-Temari…

Elle bégayait son prénom, tandis que la jeune femme de vingt ans continuait à pointer son arme là où elle avait tiré. Ses larmes ne coulaient plus. Son chagrin avait laissé place à de la folie. Ses yeux reflétaient l'insensibilité de son cœur vide. Elle baissa les yeux, puis sourit à Tenten. Un sourire froid, vide et cruel.

- Tu vas être punie. Tu verras, tu apprendras à respecter Shikaku.

Ses paroles sonnaient comme une menace profonde. Tenten tressaillit en se rendant compte du malaise qu'elle avait provoqué avec quelques paroles. La brune ne s'était jamais douté que Temari était devenue si fragile en si peu de temps. Comment était-ce arrivé? La brune n'arrivait pas à comprendre. Elle serra les poings en se forçant à ne pas trembler davantage.
Temari abaissa doucement son arme, puis la rangea calmement avant de saisir la poignée de la porte. Son regard se fit sombre, comme si elle repensait à quelque chose. Doucement ses lèvres pâles s'entrouvrirent pour laisser s'échapper des paroles remplies de souffrances:

- Plus on est puni, plus on apprend à se plier aux volontés de l'organisation. Je fais ça pour toi Tenten. Tu verras. Tout ira mieux ensuite.

Tenten continuait de sangloter en regardant son amie avec incompréhension. Après quatre ans d'amitié, allait-elle vraiment la dénoncer ? Elle qui avait toujours tout fait pour la couvrir et la protéger d'une triste vérité...
Temari était celle avec qui Tenten avait appris à se reconstruire. Sans cette gamine blonde d'il y a quatre ans, jamais elle n'aurait pu se relever de la trahison de ses parents.
Ensemble, elles s'étaient accrochées à une vie qui les malmenait depuis déjà trop longtemps. Pour Tenten, rien n'était plus précieux que l'amitié de Temari. Elle voulait la protéger, la chérir, tout ça parce que sans elle, elle aurait fini dans un gouffre noir et sans issue. Temari avait été son soleil, celle qui lui avait montré la voie à suivre.
Malheureusement, l'organisation ne la voyait pas de la même manière. On découvrit vite que Temari était une jeune fille instable. Dans un passé douloureux qui lui revenait toujours en tête, on ne savait pas si la garder était une bonne chose. Par hasard, Tenten avait appris le plan de l'organisation: ils allaient tuer la seule qu’elle n’avait jamais considérée. Elle s'était alors mise à développer un sentiment de haine envers l'organisation. Ne supportant pas les complots contre Temari pour l'éliminer, Tenten avait voulu montrer à tous qu'elles étaient toutes puissantes dans ce monde qui ne les avait jamais acceptées. Ensemble, rien ne pourrait les arrêter.
Ainsi, Shikaku devint son ennemi, plus qu'il n'était son mentor à elle aussi. Elle pensa de plus en plus à sa mort, comme une nouvelle obsession pour demeurer toujours près de sa seule amie. Elle prouverait à tous ceux qui avait voulu éteindre la vie étincelante de Temari, que rien ni personne ne pouvait se dresser contre elles. Si Temari était effrayante parce qu'elle tuait bien et vite: Tenten, elle, était crainte par ses plans démoniaques et sordides.
La jeune tueuse avait tout fait pour ne pas être soupçonné, préparant la mort de Shikaku, privant Temari de son mentor, mais lui donnant aussi une place confortable pour son avenir. Elle était certaine qu'un nouveau jour se lèverait une fois son assassinat terminé.
Cependant, ses rêves de conquêtes se révélaient compromis. Comment aurait-elle pu se douter un seul instant de la folie de son amie ? Elle qui avait toujours veillé sur elle… comment avait-elle pu laisser Temari ? Le doute, la peur, et la haine était confondus dans le regard clair de Temari. L'inspecteur en était-il pour quelque chose ?
Tenten fronça les sourcils en criant de toutes ses forces:

- En quoi ça me fera changer ?! Me punir reviendra à me faire mourir Temari. Je n'ai pas la même hargne que toi. Je ne résisterai pas à la tentation de mourir au fond de ce trou!

Temari tourna doucement la tête. Son regard clair transperça celui de la brune. Tenten ressentit quelque chose de très fort à cet instant. C'était un bruit que personne à part elle ne sembla entendre. Pas même Temari. Ce bruit, c'était un craquement. Comme si à l'intérieur de son amie quelque chose de précieux et irremplaçable s'était brisé à jamais. En percevant ce sentiment inqualifiable, Tenten se sentit détruite elle aussi, comme si elles étaient liées toutes les deux par un même cœur souffrant.

- Nous sommes semblables Tenten. Tu m'as dit toi-même que tu n'avais jamais pardonné à tes parents et que tu les ferais payer. Tu auras la force, je le sais.

La voix de son amie était tellement froide à son égard. Ce n'était pas comme si elle avait déjà été chaleureuse, mais elle savait reconnaître ce ton là. C'était la voix froide de la mort. Cette même voix qui précédait toujours ses meurtres…
Tenten ferma les yeux, essayant de reprendre son souffle qui était saccadé par ses pleurs bruyants. Doucement, elle souffla:

- Je leur ai pardonné il y a si longtemps déjà…

Temari n'entendit pas ces dernières paroles, et s'en alla en informant au passage que numéro 83 avait tenu des propos diffamatoires envers l'un des quatre supérieurs. Quelques minutes plus tard, la rumeur s'était répandue, et l'on emmenait Tenten subir le châtiment réservé aux traîtres.
Temari regarda son amie passer à côté d'elle sans réagir. Elle avait perdu le peu d'humanité qui lui restait. Elle ne se rendait plus compte du mal qu'elle pouvait faire aux autres. Après tout, pourquoi faire confiance à des gens qui vous trahiront forcément un jour ou l'autre ?
C'est ce qu'elle pensait au fond d'elle, même si dans un coin d'une conscience détruite, elle souffrait.
Tenten se débattait dans les bras de ses bourreaux. Ses joues étaient souillées de ses larmes, et ses yeux semblaient se perdre dans un désespoir infini.

- Temari ! Temari ! Aide-moi ! Oh je t'en prie ! TEMARI !

Les cris de Tenten étaient stridents. Ils arrachaient le calme de l'organisation, et la peur envahit les jeunes apprentis qui se réfugièrent vite dans leurs cellules respectives. Ils voulaient échapper à une réalité cruelle.
La blonde regardait son amie se débattre, priant le Ciel pour que son calvaire ne soit pas trop long.
Elle repartit ensuite vers le bureau de son mentor, ne sachant pas que c'était la dernière fois qu'elle verrait Tenten.
Elle parcourut de nombreux couloirs, croisa quelques grands élites qui la saluèrent poliment, puis s'arrêta devant une imposante porte en bois. En lettres dorées, il était écrit "Shikaku, supérieur n°2". Le premier étant Orochimaru, Temari se demandait s'ils avaient été classés par force d'esprit et de pratique. Elle frappa doucement en sentant sa nausée revenir.
Il s'appelle Shikaku Nara. Je ne dois pas l'oublier…
Elle entra ensuite dans un silence pesant. Elle n'aimait guère le bureau de Shikaku. Il était vide, lumineux et bien rangé.
Au centre de la pièce, il y avait toujours son bureau, avec quelques dossiers en cours, mais pour la plupart mis de côté, très bien alignés et remplis comme Temari devrait le faire. Toutes les dernières missions de Shikaku étaient là. Derrière ce bureau, se trouvait une large bibliothèque où le reste des dossiers étaient classés par date. Pas un seul de ses fichus tas de papiers ne dépassaient. Temari soupira en constatant que son mentor était très soigneux dans tout ce qu'il faisait. C'était sans doute ça qui lui avait valu son poste. Un large tapis avec de multiples décorations couvrait le parquet.
Sur sa droite, elle pouvait apercevoir une grande vitre qui laissait passer les chauds rayons du soleil. Il y avait également un tableau, mais elle décida de ne pas le détailler, déjà trop occupée à respirer de grandes bouffées d'airs, tant elle se sentait oppressée.
Elle tourna la tête vers la gauche pour apercevoir Shikaku assis sur un fauteuil de velours richement décoré. En face de lui, il y avait une table basse et un canapé assorti de la même manière. C'était sans doute là que le vieux Shikaku se détendait et discutait avec les autres membres de l'organisation.
Sans tourner le regard vers sa protégée, Shikaku lui demanda de s'assoir. Elle obéit et attendit qu'il finisse de lire un dernier rapport.

- Il y a longtemps, tu m'as parlé de ta famille, tu te souviens ? commença-t-elle.

Il hocha doucement la tête, curieux de savoir pourquoi elle lui rendait visite. Il remarqua qu'elle avait beaucoup maigri depuis leur dernière entrevue. C'était sans doute à cause de la punition qui lui avait été infligée. Shikaku n'avait jamais su combien de jours on lui avait fait endurer ce supplice.

- Il y a deux mois, lorsqu'on m'a demandé d'assassiner le Président sans faire de tâche, j'ai rencontré quelqu'un qui m'a surprit en train de pointer une arme sur la cible.

Temari faisait de longues pauses entre chaque phrase, comme si elle choisissait avec soin chaque mot:

- C'était un flic. Je savais que je pouvais le tuer, mais si je tuais maintenant, l'organisation m'aurait descendu pour ne pas avoir respecté mes engagements. C'est ce que j'ai pensé à ce moment-là.

Shikaku croisa les bras en s'enfonçant dans son fauteuil. Il fronçait les sourcils, comme pour essayer de comprendre où elle voulait en venir.

- Pour conserver mon poste et ma vie, j'ai commencé un jeu stupide dans lequel je devais le tuer, et lui me capturer. Il a une façon tout autre de voir les choses. Pour lui, la mort est triste et ne résout rien. Il prétend punir en enfermant des gens dans des cages. C'est absurde.

Temari ferma un moment les yeux, voyant que tout tournait autour d'elle. Pouvait-elle tout dire à Shikaku ? Elle trembla en révélant l'inavouable:

- Il y a peu j'ai…découvert son identité. En fait, durant deux mois, je ne connaissais que son prénom. Aujourd'hui, son identité, et toute la vérité qui l'accompagne me ronge de l'intérieur Shikaku. J'ai constamment peur de ce que j'ai fait. Une angoisse s'est terrée au fond de moi, parce que je sais que si j'avoue, tu souffriras comme j'ai souffert il y a si longtemps.

Shikaku remarqua que son élève tremblait. Elle serrait ses poings sur ses genoux, comme pour essayer de se contrôler, mais rien n'y faisait. Elle était terrifiée. Le Nara décida néanmoins de ne pas venir en aide à Temari:

- Ne sois pas lâche. Tu es venue ici avec l'idée de tout m'avouer non ? Alors parle ! Éclata-t-il avec un brin de colère dans les yeux.

Il était souvent lassé des airs encore enfantin de Temari. Il croyait parfois voir la petite fille d'il y avait quatre ans. Il savait pourtant que c'était impossible. Temari s'était laissé submerger par la noirceur de la vie, par la pourriture de la mort.
Doucement, elle reprit sa respiration, luttant contre ses vertiges.
Shikaku avait raison: elle devait lui dire. Peu importe la souffrance que cela apporterait.

- Le flic s'appelle Shikamaru.

Son mentor eut un léger sursaut à peine visible. Temari pourtant, le sentit de tout son être, laissant des traces indélébile sur son cœur blessé.

- Oui… fit-elle en hochant doucement la tête, ce jeune avorton, c'est ton fils Shikaku. Je l'ai appris il n'y a pas longtemps.

Elle laissa un silence ponctué de quelques secondes avant de reprendre:

- Il est envahi par un désire de vengeance. En l'abandonnant et en tuant un homme, tu as éveillé en lui le désir profond de mettre fin à ta vie de ses propres mains.

Shikaku se leva subitement, passant sa main sur son visage. Ses yeux étaient remplis d'effroi. Non pas que cela l'effrayait, mais il était simplement bouleversé par le fait que son petit garçon fut si blessé par son comportement d'autrefois. C'était à n’y rien comprendre. Après tout ce temps, n'avait-il pas compris que cet homme menaçait sa famille ? Qu'il l'avait fait parce qu'il menaçait de tuer sa femme et son cher fils ?
Shikaku s'arrêta devant Temari. Elle était restée assise, là, tremblante, fragile et bouleversée. Le Nara, dans un accès d'impatience la prit par le bras et la hissa à sa hauteur pour lui crier:

- Et alors? Où est-il ? Où est mon fils ?! Parle bon sang !

Temari resta interdite, ne savant plus ce qu'elle devait répondre. Elle n'avait jamais vu son mentor comme ça avant. Son visage était si laid lorsqu'il était déformé par la colère…

- Dans…un hôtel. Il l'a loué après avoir gagné un gros paquet d'argent de la part d'un de ses parents. Je…je pourrais y retourner sans problème je pense. Je crois que…je me souviens du chemin que j'ai pris pour…rentrer chez moi.

La voix de la jeune femme était presque inaudible. Elle était encore sous le choc. Elle ne savait plus où elle en était. Elle aurait voulu que quelqu'un l'aide. Malheureusement, personne ne semblait être disposé à le faire:

-Conduis-moi. Exigea Shikaku.

Il la lâcha violemment en se préparant. Il enfila un long manteau noir, puis lança un regard froid envers Temari. Elle sortit de la pièce, suivit de près par son mentor.
Shikaku ne prit ni arme, ni protection.





Aha ! J'aime trop la fin de Tenten =)
Surtout que j'ai fait une feinte au chapitre dernier et que vous ^tes tombé dedans xD j'étais contente ! (enfin d'une certaine façon, c'est bel et bien Temari qui tue Tenten...mais bon, pas de la manière dont vous le pensiez quoi...)
Sinon pour Shikaku...je lui réserve encore quelques trucs!
A la prochaine!

Un grand merci à Naruto-sempai qui relis avec attention mes chapitre (c'est affolant à quel point je peux être distraite pour laisser passer des fautes quand même ) XD

Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: