Fiction: Entre chat et souris... (terminée)

Entre Temari et Shikamaru rien n'est jamais facile... Entre une tueuse à gage et un inspecteur non plus... Et si à cela on ajoutait un jeu ? Un peu de rivalité et des passés douloureux ? Qui au nom de sa justice finira par justifier ses actes ? Qui au nom de sa fierté gagnera ce pari ?
Classé: -12D | Action/Aventure / Drame / Tragédie | Mots: 53958 | Comments: 59 | Favs: 48
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Ris@ (Féminin), le 17/04/2011
Voilà ! Enfin posté ! On peut dire que pour ce chapitre aussi ça a été difficile !!
Une nouvelle fois je remercie Naruto-sempai pour avoir lu et corrigé mon chapitre ! (si il ne le faisais pas ça prendrais deux fois plus de temps donc....soyez reconnaissant!) xD
Sinon, je trouve que Temari et Shikamaru deviennent proche non ? (enfin bon c'est sûr qu'ils vont pas finir en meilleurs amis non plus...) >>"
Bonne lecture !

Musique: Linkin park - Valentine's day (la dernière fois que j'ai utilisé cette chanson, c'était pour ma première fiction! J'en ai fait du chemin!) ^^




Chapitre 17: Quand la souris devance le chat...



Trois ans auparavant :

Elle avait peur de tout ce qui l'entourait. Les bruits des rats qui grouillaient dans sa chambre, les lents sifflements du vent qui passaient à travers sa fenêtre et la faible lumière du lampadaire qui se dressait dehors. Elle avait peur. Temari était recroquevillée sur elle-même. Elle ne sortait presque plus. Ses missions avaient été restreintes au point que sa seule tâche était de nettoyer le QG. Elle ne s'en plaignait pas. Depuis qu'elle était rentrée de la salle des tortures, tout devenait un sujet de peurs et d'angoisses permanentes. Surtout pour ce qui concernait l'eau. Cet élément l'avait terrifié au point que prendre une douche était devenu une véritable épreuve. Elle acceptait les visites, mais mis à part Tenten, personne ne venait la réconforter. D'ailleurs, son amie avait dû s'absenter pour une mission...
La vie de la jeune fille était devenue un enfer. Une torture mentale qu'elle se livrait à elle-même. Entre caprice et nécessité, la jeune fille se malmenait de plus en plus, s'enfermant dans un monde sombre et impénétrable.
On ouvrit soudain sa porte dans un grincement froid et une lumière éblouit ses yeux. Au pas de la porte: Shikaku se tenait droit avec un air grave sur le visage. Apparemment, il n'aimait pas l'idée que sa protégée fut si marquée par son passage aux oubliettes de l'organisation.
La jeune fille se redressa et laissa son mentor s'assoir à côté d'elle. Ils restèrent d'abord un long moment sans parler. C'était un rituel qui s'était installé entre eux. Un long silence dans lequel Temari se sentit bien. Elle savait qu'avec Shikaku à ses côtés, rien ne pouvait lui arriver. Pendant un instant, ses pensées noires s'en allèrent.

- Les supérieurs vont se débarrasser de toi si tu ne fais rien.

Ses mots tombèrent d'un seul coup, dans le murmure d'un vent froid, telle la mort qui effleurerait Temari de ses doigts glacés. Elle frissonna.

- Je ne peux pas mourir maintenant. Répondit-elle simplement en jetant un regard implorant à son mentor.

Il haussa les épaules:

- Il n'y a que toi qui puisse y faire quelque chose.
- Comment ?
- Fais en sorte de leur prouver que tu n'es pas inutile.

La blonde pencha légèrement la tête de côté, comme pour l'aider à réfléchir. Cette nouvelle l'avait ramené à sa tristesse et à ses angoisses. Elle essayait de ne pas penser au regard que Shikaku lui lancerait lorsqu'il devrait peut-être la tuer. Elle se rappela soudain du visage de ses parents, et elle décida de se venger avant de mourir. Après tout, c'était pour ça, mais aussi pour rembourser l'argent qu'ils devaient qu'elle était là :

- Ils ne peuvent pas me tuer de toute façon. Je leur suis indispensable pour le moment.

Shikaku eut un sourire amer :

- Tu veux parler de la dette de tes parents ? Sache qu'ils n'ont pas de pitié. Si ce n'est pas toi qui rembourse, ce sera un autre.
- Mais qui ? Je suis leur seule enfant! Protesta-t-elle.

L'homme faillit trahir le secret des No Sabaku, mais il se tut. La jeune fille n'aurait rien à y gagner en l'apprenant.

- Ils trouveront toujours quelqu'un. Fit-il simplement dans un autre haussement d'épaule désinvolte.

Un nouveau silence mit un terme à cette partie de la conversation, laissant le temps à la jeune fille de prendre une décision. Temari demanda alors :

- Tu es là parce que tu dois quelque chose à l'organisation ?

C'était une question stupide. D'autant plus qu'elle s'adressait à son mentor. Elle n'avait pas le droit de le questionner sur ses motivations. Si pour elle, la vengeance passait avant tout le reste, pour Shikaku, c'était peut-être tout autre chose. Et cette chose devait peut-être rester secrète.
Un nouveau sourire amer. Au fond de ses deux pupilles noires, on devinait une sorte de mélancolie et de tristesse infinie :

- En quelque sorte oui. Je suis ici pour protéger ma famille. Je suis là pour ma femme et mon fils.

Il avait murmuré ses mots, si bien que Temari ne sut pas si elle aurait dû entendre ses paroles là. En tout cas, c'était la première fois que son mentor lui parlait de ses proches. Elle devait en savoir plus. Elle continua ses questions :

- Tu ne peux plus les voir ?
- Cela m'est interdit. Si je veux les protéger, alors je ne peux plus les faire souffrir. Surtout pas après ce que j'ai fait endurer à mon petit garçon.
- Quel âge a-t-il ?

Temari ne pouvait pas s'empêcher de poser ses questions. En temps normal, Shikaku n'aurait répondu à rien, seulement ce soir-là, il avait besoin de parler. N'importe qui aurait fait l'affaire, du temps qu'on l'écoutait. Cela faisait treize ans, jour pour jour qu'il avait tout perdu. Il répondit alors :

- À l'époque il avait cinq ans, il doit avoir à peu près ton âge maintenant. Un peu plus peut-être.

Plus de onze ans qu'il endure cette séparation… comprit tristement la jeune fille.
Elle ne rajouta rien, mais Shikaku avait la ferme intention de se débarrasser de tout ce qui le faisait souffrir :

- À l'époque j'étais encore plus stupide qu'aujourd'hui. J'ai voulu tirer ma famille de la misère, et aujourd'hui je les laisse seuls. Si ça se trouve ils ne sont même plus vivants. Je ne peux pas leur donner d'argent. Ils me renient comme si je n'avais jamais existé.
- Ce n'est pas juste! Tu fais ça pour leur bien! Protesta la jeune fille en serrant les poings.

Le sourire de l'homme s'éteint :

- Non. Ils ont tout à fait raison. Si j'avais vraiment fait ça pour leur bien, je ne me serais pas embarqué là-dedans. Mon fils me l'a fait comprendre et ma femme a eu le bon sens de ne jamais me pardonner. Je les ai fait trop pleurer pour venir leur demander pardon aujourd'hui.

Temari mit maladroitement une main sur l'épaule de son mentor, comme un geste de réconfort. Cela ne lui fit aucun effet. Elle murmura alors :

- Qu'as-tu fait pour que leur haine soit si grande ?
- J'ai tué sous les yeux de mon fils. J'ai voulu lui montrer la signification de la justice, mais je suppose que c'était trop tôt pour lui. Il n'a pas compris. Il a juste lancé un regard vide vers l'homme mort, puis son visage s'est métamorphosé en masque de haine et de peur. J'ai su ce jour-là que j'avais tout perdu. Mon fils, ma femme et mon âme.

La jeune fille ne retira pas sa main de l'épaule de Shikaku.

- Tu as défendu des principes justes ! Tu ne peux pas t'en vouloir pour l'obstination et la bêtise des autres ! Ils ne comprennent pas que le meurtre évite de faire couler encore plus de sang ! Tu ne peux pas douter alors que tes convictions sont justes !

Ses paroles résonnèrent dans l'esprit de Shikaku. Il comprit alors qu'elle n'avait pas tout à fait tort. Il lui sourit, avant de se lever. La main de Temari retomba mollement sur sa cuisse. Il lui mit une main sur la tête avant d'ébouriffer ses cheveux blonds. Il avait pris la vilaine habitude de faire ça avec elle. Un peu comme à l'époque où Shikamaru lui souriait encore :

- Tâche de sortir d'ici avant demain. Je veux te voir dans le hall à dix heures. Nous prouverons à ces imbéciles que tu as ta place ici.

Elle hocha vivement la tête en lui souriant de toutes ses dents.
C'est à partir de ce jour que l'on la surnomma : "la tempête sanglante".

Trois ans après :

Elle soupira. Un vent froid parcourut sa peau pâle, laissant des frissons la parcourir. Elle marchait depuis si longtemps que ses jambes la faisait souffrir. Elle ne savait pas où elle allait, ni même pourquoi elle s'obstinait à éviter son quartier depuis deux jours. Temari savait que son état ne lui permettait pas de faire de tels caprices, seulement le visage de Shikaku la hantait. Ses yeux étaient recouverts d'un léger voile qui embrumait sa vue. De longs et épais cernes devenus violets se creusaient toujours un peu plus. Elle était malade, elle avait faim et elle mourrait d'envie de dormir. Temari s'assit doucement sur un banc public où une vielle dame nourrissait les pigeons. En l'apercevant, elle se leva et alla s'assoir en face.
Vieille bique… pensa froidement la jeune femme en la dévisageant.
L'automne était arrivé doucement, chassant l'été de son lit de chaleur.
Elle ferma les yeux. Doucement, comme si elle essayait de lutter une dernière fois contre un sommeil trop puissant pour elle. Elle plongea dans un songe agité, dans le milieu d'un après-midi encore trop sec.
Elle rêva de Gaara. Elle pensa à l'expression de Shikaku qui la hantait, puis elle vit le visage de ce minable de Shikamaru. Elle le vit avec ces menottes de pacotilles. Elle regarda son air supérieur et son sourire en coin. Elle se sentit soudain en danger. Dans son rêve, les couleurs du sang régnaient et l'atmosphère était froide. Quelque chose d'étrangement familier pour Temari. Elle aurait pu avoir peur, mais finalement elle avait juste envie de craquer et de pleurer.
Les morts et les êtres encore présents sur Terre semblaient se liguer contre elle. Gaara complotait avec Shikamaru qui fixait durement Shikaku. C'était trop dur de ne pas penser à son frère. Un frère qu'elle n'avait jamais désiré.
Elle sursauta en se réveillant. Quelque chose de froid lui collait sur la joue. Elle leva les yeux en observant Shikamaru. Il tenait une canette dans la main gauche et une autre qu'il avait collée contre le visage pâle de la jeune femme.
Apparemment, il avait prévu son coup. Temari ne savait pas comment il avait fait pour la retrouver.

- Salut. Lui dit-il en s'asseyant avant qu'on l'invite à le faire.

Temari s'écarta du flic quand il se colla un peu trop à elle. Il s'amusa de son geste en souriant doucement. Il lui tendit la canette de bière qu'elle accepta volontiers. Il n'avait eu aucun mal à la trouver. Depuis deux jours qu'elle errait dans les rues, Shikamaru s'était douté d'une chose : soit elle avait découvert son manège, soit une raison la poussait à se déplacer loin de chez elle et de son organisation. D'une voix légère qui ne trahissait pas la moindre émotion de doute, il demanda :

- Alors ? Qu'est-ce que tu fais là ? Un mec à éliminer ? Si c'est le cas je ne te laisserai pas faire cette fois. En tout cas sache que les douches ça existe.

Elle ne releva pas sa remarque, trop concentrée sur sa boisson pour l'écouter. En fait, il fallait qu'elle occupe son esprit pour ne pas s'endormir. Du moins, pas maintenant. Le flic remarqua sa fatigue : il ne fallait pas être très malin pour ne pas le voir. Il n'insista pas. Il se contenta de rester là, à côté d'elle, dans l'unique but de l'écouter si elle avait envie de parler comme la dernière fois. Shikamaru aurait voulu apprendre à la connaître. Peut-être pas de cette manière, certes. Il se surprit à penser qu'il aimait être à ses côtés. Il soupira.
Que lui avait-elle donc fait ? Ils ne s'étaient pas vus tant que ça pourtant…
Il s'adossa sur le banc. Il prit une gorgée de sa boisson. Non, ils ne s'étaient vraiment pas vus beaucoup de fois. Il n'avait même pas cherché à la suivre. Il voulait faire ça lentement mais sûrement. Après tout, elle était la seule piste qu'il avait concernant son père. Il ne pouvait pas se permettre de la perdre. Il lui jeta un regard plein de souffrances. Le seul problème, c'était que lorsqu'il aurait assouvi sa vengeance, elle souffrirait encore plus que maintenant. C'était le prix à payer. Il le savait, et même à ce prix là, Shikamaru savait qu'il ne renoncerait jamais à tuer le mentor de la jeune femme.
Temari soupira. Son esprit était bien moins vif que d'habitude. Elle ne réalisait même pas que Shikamaru était à côté d'elle. Elle s'en fichait. Tout ce qui l'intéressait, c'était cette canette de bière entre ses mains. Elle la fixait profondément. C'était la seule chose qui comptait…la seule…
La tête de Temari bascula sur l'épaule de Shikamaru. Il sursauta en tournant vivement la tête : elle dormait. Le flic fut soulagé. La canette de Temari était toujours dans ses mains, et doucement il la lui retira.

- Bon…je suppose que dans cet état tu ne pourras pas protester si je t'arrête ? demanda-t-il en sortant doucement ses menottes.

Il ouvrit l'un des bracelets métallique et l'approcha de son poignet droit avant de s'arrêter en soupirant.

- C'est trop lâche de battre une femme comme ça. Ce n'est même pas drôle si je ne vois pas son visage déchiré par la colère. Se plaint-il en rangeant son jouet dans sa poche arrière.

Il soupira une nouvelle fois en contemplant les nuages. Il ne pouvait pas la laisser comme ça. Il allait pleuvoir. Il l'avait annoncé à la météo hier.
En même temps je ne pense pas qu'elle soit inconsciente au point de ne pas rentrer chez elle par un temps aussi merdique… pensa l'inspecteur en la regardant. Il fronça ses sourcils bruns en se disant que cette femme n'avait rien de quelqu'un de conscient de toute manière. Il était évident que si elle évitait son foyer depuis quelque temps, ce n'était pas trois gouttes de pluie qui allait la ramener chez elle…
Un dernier soupir traversa les lèvres sèches de Shikamaru qui se leva doucement en emportant avec lui la jeune femme. Elle était plus légère qu'il n'y paraissait et il se désespéra en pensant qu'il aurait pu la porter ainsi pendant des heures.
Pourquoi je fais ça ? Pourquoi ?
Il l'installa délicatement dans sa voiture, lui attacha la ceinture de sécurité, puis prit place à son tour. Il ne savait pas pourquoi il faisait ça, mais il devait le faire. C'est tout. Il savait que cette jeune femme aurait pu continuer d'éviter de rentrer chez elle pendant encore longtemps. Un long moment où son corps n'aurait plus supporter son manque de nourriture et d'eau.
Il devait l'aider.
Un sourire cynique envahit son expression tourmentée. Il était flic et il emmenait une criminelle chez lui. Quelle idée saugrenue…

- En plus je suis sûr que dès qu'elle le pourra, cette petite souris s'échappera encore de mes griffes…s'énerva-t-il en tournant au coin de la rue.

Il s'arrêta près d'un quartier très chic. Ici, les rues étaient propres. Il y avait de longs immeubles qui touchaient presque le ciel. Le flic s'arrêta devant l'un d'eux où il prit la jeune femme dans ses bras avant de donner les clefs de son vieux véhicule à un voiturier. Il entra dans un luxueux hall qui aurait illuminé plus d'un visage. Sur le carrelage reluisant de propreté, il avança d'un pas pressé pour éviter tout soupçon. Après tout, les deux jeunes gens n'étaient pas vraiment en tenue pour s'aventurer dans un tel endroit. Shikamaru n'avait jamais aimé les beaux costumes qui entravaient toujours sa façon de réfléchir. Quant à la jeune femme, il devinait que ce n'était pas non plus son genre. Il appuya sur le bouton de l'ascenseur qui arriva en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, puis ils montèrent au douzième étage. Au fur et à mesure qu'ils montaient, la vue s'élargissait, laissant une ville pleine de désespoir envahir la fenêtre. Shikamaru soupira en sortant. Il s'engagea dans un couloir aux couleurs chatoyantes, puis il ouvrit son appartement avec une clé magnétique. Il referma immédiatement la porte, puis il déposa la jeune femme sur le canapé en cuir noir du salon. Il se dépêcha de fermer une autre porte à clé : certains secrets se devaient de le rester à jamais.

- C'est quoi ça ?

Shikamaru sursauta. La jeune femme s'était réveillée. Elle fixait le plafond d'un air grincheux. Le flic se dirigea vers elle en lui expliquant :

- Ne t'inquiète pas, je t'ai amené ici uniquement pour ne pas que tu fasses surprendre par la pluie.

Elle lança un regard vers la fenêtre où les gouttes d'eau s'écrasaient contre le verre.

- Et je peux savoir pourquoi ? Qu'est-ce qui te lie à moi l'avorton ? répondit-elle sèchement, visiblement irritée que l'on s'occupe d'elle.

Elle se redressa en soupirant. Sa question était stupide. Elle savait déjà qu'elle n'était qu'un pion que Shikamaru essayait de bouger à sa guise pour servir ses intérêts :

- Ça a un rapport avec l'organisation, hein ? Tu veux que je te fasse confiance ? Que je trahisse les miens ?

Shikamaru ne dit rien. Apparemment, elle avait repris de l'aplomb durant son court sommeil. De plus, il savait qu'elle n'était pas bête. Il se doutait bien qu'à agir de la sorte, il lui mettrait la puce à l'oreille. Si elle ne l'avait pas liquidé, c'était parce qu'elle était trop curieuse. La seule solution pour la dissuader de penser ça, c'était d'avoir un tout autre intérêt à la ramener ici. Il soupira. Il n'avait pas d'autre raison, et son attirance pour elle n'aurait pas suffi à la convaincre qu'il n'y avait rien d'autre.

- Trahir les tiens ? Ils n'ont jamais fait partie de ta famille. Ce sont des étrangers pour la plupart. Me donner quelques infos ce ne serait pas les trahir.

Elle fronça les sourcils en se levant. Il lui demanda où elle comptait se rendre. Elle regarda à nouveau par la large fenêtre. La pluie n'allait pas s'arrêter de si tôt. Elle répondit par une autre question :

- Tu as tellement de fric à claquer pour te payer une chambre comme celle-ci ?

Un sourire fade fendit l'expression neutre de Shikamaru. En effet, son appartement était plutôt bien décoré. Il y avait une cuisine américaine, qui faisait face à un large salon très moderne. Une table basse était disposée sur un somptueux tapis brun. Il y avait aussi un canapé en cuir noir, ainsi qu'un fauteuil assorti pour compléter le tableau. Quelques cadres de New-York étaient accrochés au mur en guise de décoration. Et ce n'était pas tout. Temari aurait été bien surprise de voir dans quelle chambre dormait le bel inspecteur.

- Disons que…j'ai hérité d'un paquet d'argent à la mort d'un de mes parents. Finit-il par lâcher dans un haussement d'épaule.
- Ton père ?

Il fronça les sourcils en murmurant:

- Non…mais il n'en a plus pour longtemps lui non plus.

Temari crut que son père était malade. Elle allait bientôt apprendre que ce n'était absolument pas le cas. Elle resta un moment au milieu de ce qui paraissait être le salon. Il était trop grand pour elle. Sa taille devait bien faire trois fois celui de son petit appartement miteux. C'était presque rageant. Surtout quand elle savait que les inspecteurs ne roulaient pas sur l'or. Elle soupira en annonçant froidement :

- Je rentre.
- Reste.

C'était presque plus une supplication qu'un ordre. La jeune femme s'arrêta un instant, le temps de regarder l'expression contrariée de Shikamaru :

- Tu ne peux pas m'aider cette fois. C'était sympa de la part d'un flic de m'avoir écouté dire des âneries, mais maintenant je vais bien.
- Vraiment ?
- Oui.

Elle mentait si bien. Shikamaru serra les poings. Son attitude le mettait en rogne. Pourquoi s'acharnait-elle à tout garder en elle ? Elle recommença à se diriger vers la porte de sortie. Une atmosphère froide la fit s'arrêter. Elle tourna la tête en direction d'une porte fermée. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle sentait que cette pièce cachait un lourd secret. Elle décida néanmoins de ne rien tenter pour en savoir plus. Ce n'était pas ses affaires après tout.
Shikamaru se figea lorsqu'elle s'arrêta pour regarder cette porte. Il avait failli crier pour l'empêcher de trop s'y attarder, mais il s'était résigné : ce genre de comportement l'aurait forcé à faire le contraire.

- Tu veux un parapluie ou quelque chose comme ça pour rentrer chez toi ? proposa-t-il en se rendant compte que la garder chez elle était irréfléchi et dangereux.

Temari frissonna lorsque Shikamaru mentionna son appartement. Elle reprit contenance en très peu de temps avant de refuser :

- Pas la peine.
- Tu ne rentre pas n'est-ce pas ? Tu vas traîner dans l'hôtel, tu vas y passer la nuit si tu arrives à te cacher et tu repartiras demain. C'est ça ?

Elle ne répondit rien, signe qu'il avait mis dans le mille.
Comment peut-il lire si facilement en moi ? C'est frustrant à la fin. Surtout de la part d'un petit arrogant comme lui… pensa-t-elle en saisissant la poignée de la porte.

- Peut-être. De toute façon tu ne peux pas en profiter pour m'arrêter. Je peux bien rester là à te parler, je sais que tu ne feras rien. Pas tant que je ne te conduirais pas à mon organisation.

Elle avait un sourire narquois et des yeux en amande. On aurait dit non pas la souris qui essayait de semer le chat, mais plutôt le félin qui jouait avec sa proie. Shikamaru était plus grand que la jeune femme et l'éclat terne des ses yeux verts le perturbait. Elle ouvrit la porte et il finit par reprendre ses esprits.
Même avec un mouchard sur elle, elle avait l'avantage, et c'était maintenant que Shikamaru s'en rendait compte.
La partie risquait de durer plus longtemps que prévu.




Alors...? J'espère que je ne déçois personne sur ce coup là... (j'ai été plutôt satisfaite dans l'ensemble...et puis je me suis dit que l'appartement de Shikamaru devait être exceptionnel pour impressionner la demoiselle!) Quoi que...ça a pas l'air d'avoir fonctionné....(pauvre Shika)




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