Fiction: Entre chat et souris... (terminée)

Entre Temari et Shikamaru rien n'est jamais facile... Entre une tueuse à gage et un inspecteur non plus... Et si à cela on ajoutait un jeu ? Un peu de rivalité et des passés douloureux ? Qui au nom de sa justice finira par justifier ses actes ? Qui au nom de sa fierté gagnera ce pari ?
Classé: -12D | Action/Aventure / Drame / Tragédie | Mots: 53958 | Comments: 59 | Favs: 48
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Ris@ (Féminin), le 08/04/2011
ça fait un moment que j'avais rien posté non ? (par rapport à d'habitude, j'ai été plutôt lente je trouve...)
Je vais vous expliquez pourquoi j'ai mis si longtemps...^^"
En fait, j'avais un peu de mal avec la relation entre Temari et Shikamaru. Il faut qu'ils deviennent plus proche et...c'était assez difficile pour moi d'écrire à ce sujet là...(je remercie Naruto-sempai pour son aide d'ailleurs !)
En effet, c'est quand même grâce à lui si j'ai pu poster le chapitre (il a relevé quelques incohérences très intéressante). Bref, j'ai corrigé tout ça, et je pense que la suite va pouvoir mieux se dérouler avec ce chapitre spécial Temari et Shikamaru !! (y en a qui doivent être content de voir ENFIN les deux personnages ensemble sur TOUT un chapitre!) xD

Musique: Prisoner of love de Utada Hikaru




Chapitre 16: A la lumière du crépuscule...



Temari était assise sur le toit d'un immeuble. Le même où elle avait assassiné le Président.
Elle avait le regard vide, le teint pâle et l'on devinait ses os sous ses vêtements. Elle avait énormément changé suite à sa punition qui avait duré huit jours. La jeune femme était sortie depuis trois jours seulement. Elle aurait dû continuer à se reposer chez elle, mais c'était impossible. Elle avait trop mal au fond d'elle pour pouvoir fermer l'œil. Elle pensait tellement à Gaara que ça en devenait insupportable. Quand avait-elle commencé à se sentir coupable ? Sans doute pendant sa sanction. Elle frissonna en y repensant. Finalement il n'y avait que cet endroit pour l'accueillir.
Elle toussa. Son organisme s'était affaibli et elle était continuellement fatiguée. Elle devrait attendre encore quelques jours avant de pouvoir reprendre du service.
Elle soupira en se laissant envahir par la vue de cette ville puante. Elle n'arriverait jamais à aimer cet endroit. Non, elle le détesterait toujours. Elle en était certaine. Elle lança son regard au loin, vers un soleil couchant. Le vent caressa gentiment son visage épuisé. Derrière elle, elle entendit du bruit. Elle se tourna doucement et aperçut bien malgré elle, le flic en train de s'avancer vers elle. Temari ne se demanda même pas comment il avait fait pour savoir qu'elle serait là.
Shikamaru n'avait pas sa tenue habituelle. L'avait-il déjà portée ? Elle ne s'en souvenait pas. C'est fou combien elle portait importance à des choses futiles dorénavant. S'était-elle dit que la vie était trop courte pour ne pas faire attention à ce genre de chose ?
Doucement, Shikamaru s'assit à côté d'elle, sans que l'ombre d'une menace ne plane dans son regard las. Temari décida de ne pas engager la conversation, et elle se remit à regarder le paysage.
Le flic était proche d'elle et elle sentait la chaleur de son corps. C'était agréable, elle ne pouvait pas le nier. Sentir une présence à côté d'elle c'était vraiment agréable.
Shikamaru regarda la jeune femme un moment sans oser mettre le doigt sur ce qui paraissait évident. Agacée, Temari répondit à sa question muette :

- Disons juste que j'ai passé pas mal de jours désagréables il n'y a pas longtemps.
- C'est pour ça que tu ne répondais plus au téléphone ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Rien de spécial.

Shikamaru la prit violemment par les épaules en la forçant à le regarder dans les yeux. Il n'aimait pas cette sensation d'impuissance. Savait-elle combien de nuits blanches il avait passé à la chercher ? Savait-elle que sans elle plus rien ne pourrait le mener à son père ? Quelle sombre idée s'était-elle fourrée dans la tête pour le laisser sans nouvelles ?!
Temari le rejeta fermement en fronçant les sourcils :

- Lâche-moi tronche d'ananas.
- Ne me force pas à le répéter… qu'est-ce qui s'est passé ? reprit-il.

Elle soupira en regardant le ciel nuageux. Elle sentait sa méfiance se briser petit à petit. Après tout, elle était encore faible et le fait de tenir une conversation mouvementée la fatiguait déjà assez comme ça :

- Mon frère.
- Hein ?
- J'ai tué mon frère.

Un long silence envahit l'espace et le temps fut suspendu un instant. Un instant pendant lequel Shikamaru réalisa à quel point cette femme était insensible et cruelle. Son regard vis-à-vis d'elle changea. Il lui en voulait pour avoir tué… encore une fois. Il se demanda pourtant, dans un coin de son cœur, si elle était si froide qu'elle essayait de le prétendre.

- On m'a puni tu sais. Et c'était bien pire que vingt ans dans vos prisons de mauviettes Shikamaru.

Il sentit un frisson le parcourir lorsqu'elle prononça son nom dans un soupir. Ses yeux traduisaient toutes les horreurs qu'elle avait vécues. Il n'osa pas demander en détail ce qui s'était passé. A en juger par son apparence, c'était affreux à vivre. Il n'en doutait pas.

- J'ai eu deux frères en fait.

Le son de sa voix ramena Shikamaru de ses pensées agitées. Temari continuait de fixer l'horizon comme si elle espérait y voir quelque chose… ou quelqu'un.

- J'ai tué le premier il y a quatre ans, sans le savoir. Grâce à ça j'ai obtenu mon examen et je suis devenue "la tempête sanglante".

Le flic n'intervint pas, préférant la laisser vider son sac. Elle en avait sans doute besoin. La voix de la jeune femme se fit plus discrète. Comme un léger murmure, comme si c'était un secret à ne jamais révéler:

- Mon mentor le savait… et sa seule justification c'était que même en le sachant je l'aurais assassiné. Je suis un monstre dorénavant. C'est ce qu'il a dit.

Shikamaru fronça les sourcils. Il savait parfaitement de qui venait ces paroles-là. Il connaissait l'identité du mentor de la jeune femme. Il soupira en demandant :

- Et tes parents dans tout ça ?

Temari ne répondit pas. Elle avait peur que ses mots ne dépassent ses pensées. Elle ne pouvait pas les mépriser autant qu'elle-même. C'était ce qu'elle pensait à présent. Après tout, c'était à cause d'elle si elle avait tout perdu. Uniquement à cause d'elle…

- Je… Je travaille pour rembourser leur dette. Ils m'ont vendue. Se contenta-t-elle de répondre en serrant les poings.

L'inspecteur remarqua son mouvement, et il insista doucement, sans la brusquer :

- C'est tout ? N'ont-ils pas vendu aussi tes frères ?
- Non, juste moi. Gaara et Kankuro ont continué de vivre une heureuse vie. En fait, je n'étais même pas au courant de leur existence. J'ai vécu seule pendant quinze ans…

Le regard de la tueuse changea. Il devint encore plus terne qu'à l'ordinaire, sans doute parce qu'elle se souvenait de ses jours de solitude. Shikamaru aurait voulu la réconforter en tant qu'homme, mais il savait que pour elle, il n'était qu'un vulgaire policier. Il se plongea alors à son tour dans le paysage de cette ville. Une ville qu'il haïssait.

- Tu le détestes ? demanda-t-il soudain.
- Qui ça ?
- Celui qui t'a dit que tu étais un monstre.

Elle répondit par un long silence. Shikamaru lui jeta un rapide regard. Elle n'était pas vraiment en état de répondre, il le savait bien cependant, s'il avait une chance de le rencontrer parce que cette femme le détestait à présent, il se devait de la saisir :

- Moi, je sais que je l'aurais haï pour avoir dit quelque chose comme ça.
- Tu ne le connais pas. Il m'a tout appris. Il sait mieux que quiconque ce que je suis. S'il a décidé que j'étais un monstre, alors je suppose que c'est vrai.

Elle ajouta après quelques secondes :

- Et si c'est vrai, je n'ai pas de raison de lui en vouloir.

Il fronça les sourcils. Son père avait réussi à l'embobiner. C'était navrant pour elle. D'autant plus que Shikamaru comprenait parfaitement ses sentiments mitigés concernant Shikaku.
Par le passé, il avait aimé cet homme lui aussi. Il avait aimé ce père. Mais voilà, tout finissait par se briser un jour. Même l'image d'un parent.
Le jour où il l'avait vu tuer un homme devant ses yeux, il avait comprit qu'il ne pourrait jamais lui pardonner. Sa mère non plus n'avait jamais pu. Ils tombèrent alors tous les deux dans la rue, en essayant tant bien que mal de se nourrir et de continuer à vivre. Shikaku, lui, avait disparu, laissant son fils et sa femme seuls.
Enfant, Shikamaru avait beaucoup pleuré dans son coin, et avait fait preuve de beaucoup de courage face à sa mère dépressive. Il essayait de trimer un peu dans les rues, négligeant alors ses études. Il avait eu beaucoup de chance d'être un "surdoué" comme disaient ses professeurs. Ainsi, lorsque la famille Yamanaka, qui s'était liée d'amitié avec les Nara, les aidèrent, Shikamaru pu rejoindre la classe de celle qu'il considérait comme une sœur : Ino Yamanaka.
Par la suite, après avoir longtemps hésité, Shikamaru avait fini par vouloir devenir flic pour traquer son père et le tuer comme il avait tué cet homme autrefois. Une seule balle dans le cœur. Une seule et unique balle qui lui faucherait la vie comme il avait piétiné la sienne.
Oui, il défendrait des principes de justice pour punir la propre justice d'un père indigne. C'était comme ça qu'il avait rencontré Asuma : son propre mentor.
Le dernier rayon d'un crépuscule fade se cacha au loin, derrière les collines. Les lampadaires s'allumèrent un à un, laissant à la ville le loisir de continuer de s'agiter.

Ils étaient toujours là, à contempler un paysage maussade.
Temari tremblait comme une feuille, se laissant envahir par la faiblesse. Elle avait froid, elle devait rentrer. C'est ce qu'elle se disait, pourtant, elle était sûre qu'elle ne le ferait pas ce soir. Elle avait trop peur que Shikaku l'attende comme la dernière fois. Si c'était le cas, elle retournerait encore dans cet endroit qu'elle craignait plus que tout. Non, elle ne rentrerait pas. Pas tout de suite. Peut-être même plus jamais. Après tout, la peur la tenaillait toujours, et au fond d'elle, le visage de Shikaku la terrorisait dorénavant. C'était stupide. Elle était la première à le penser, cependant elle avait lié Shikaku à ce qui lui était arrivé il y a trois jours.
Shikamaru quant à lui, se réveilla de ses souvenirs douloureux. Il avait pris quelques jours de congé suite à la disparition de la jeune tueuse, et par conséquent, il avait passé tout son temps à la rechercher. Il n'avait rien trouvé de son passé, ni même une once de son existence sur cette planète. C'était effrayant. Il s'était même mis à penser que c'était peut-être une illusion.
Il repensa à Asuma : non, finalement, elle était bien réelle.

- Ça fait un moment que tu me traques non ? demanda Temari dans un souffle fatigué.

Il sourit. Oui, il l'avait cherchée partout. A chaque coin de rue, à chaque porte où il avait frappé, il avait tellement espéré la retrouver.
Shikamaru ne savait cependant pas si c'était le simple homme qui la cherchait, ou juste le policier qui devait l'arrêter. Entre le jeu et la réalité, tout se brouillait.
Il avait réalisé qu'il était attiré par cette jeune femme. Était-ce vraiment de l'amour ? Ce n'était pas encore sûr. Il se sentait juste bien avec elle. Certes, il la maudissait par moment, la provoquait, et essayait par tous les moyens de l'utiliser à son avantage, cependant, son caractère farouche et ses airs de femme forte l'avait séduit.

- Si c'était effectivement le cas ? Qu'est-ce que ça pourrait te faire ? Je suis là pour te punir moi aussi.

Punir… Ce mot résonna dans l'esprit noir de Temari. Un mot cruel, mais juste. Un mot effrayant et à la fois excitant. Un mot qui résonnait comme un danger pour elle.

- Me punir avec quoi ? Ces choses-là ? répliqua-t-elle en lançant un regard dédaigneux en direction des menottes qui pendaient à sa ceinture.
- Tu veux qu'on fasse un essai maintenant peut-être ? Allez, tends tes mains…

Elle se leva, laissant Shikamaru seul sur le rebord du toit. Temari aurait pu le pousser d'ici, mais elle n'avait pas le droit de l'attaquer par derrière : c'était une des règles à respecter.

- On fera cet essai plus tard l'abruti.

Il sourit. Il se doutait bien que ça ne serait pas facile. Cependant il avait un plan. Un plan qui fonctionnait très bien depuis tout à l'heure.

- Je prends note. Fit-il simplement dans un haussement d'épaule désinvolte.

Temari sourit un son tour. Un sourire cruel, et pourtant empreint d'une certaine fatigue qui commençait réellement à la rattraper. Il fallait qu'elle rentre : vite.

- J'ai cassé ton téléphone. Il était vraiment trop fragile pour moi. Quand tu seras décidé à mourir, viens ici et je me ferai un plaisir de t'envoyer de l'autre côté.

Shikamaru marqua un temps d'arrêt, examinant la jeune femme. Il la scruta comme pour essayer de la sonder, mais il n'y trouva qu'un vide déconcertant. Il finit par répondre doucement :

- Tu n'as pas envie de me tuer.

Ce n'était même pas une question. Temari ne fut pas sûre d'apprécier ce ton là ; surtout de la part d'un imbécile comme Shikamaru.

- Je n'y vois aucun intérêt pour l'instant. C'est tout. Trancha-t-elle en s'en allant.

Le flic la laissa partir. Il n'avait pas besoin de la suivre pour savoir où elle allait. Il commença à rire lorsqu'il vit la moto de la jeune femme s'engager dans la circulation de cette ville.
Il l'avait eue. Elle n'avait même pas remarqué qu'il avait placé un mouchard sur elle au moment où il l'avait pris par les épaules.

- C'est vraiment trop facile de jouer avec des femmes… se réjouit-il en s'allongeant doucement.


Il admira un long moment les nuages, laissant son cœur souffrir en silence pendant que son esprit réfléchissait à la suite.





Encore merci à Naruto-sempai sans qui j'y serait encore (c'est tellement difficile parfois...) =P



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