Fiction: Entre chat et souris... (terminée)

Entre Temari et Shikamaru rien n'est jamais facile... Entre une tueuse à gage et un inspecteur non plus... Et si à cela on ajoutait un jeu ? Un peu de rivalité et des passés douloureux ? Qui au nom de sa justice finira par justifier ses actes ? Qui au nom de sa fierté gagnera ce pari ?
Classé: -12D | Action/Aventure / Drame / Tragédie | Mots: 53958 | Comments: 59 | Favs: 48
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Ris@ (Féminin), le 14/03/2011
Un chapitre qui devait laisser des marques plus profondes à Temari au départ (c'est là que je me suis rendue compte que je devenais plus tendre avec elle depuis quelques temps) xD
Plus sérieusement: j'ai changé la fin. Au début c'était plus tragique, mais il fallait que ce vieux Shikaku revienne ! Bin oui c'était un grand absent de mes chapitres en ce moment...
(je n'aime pas du tout ce chapitre, j'aurais voulu qu'il soit plus profond...manque de bol, j'y arrivais pas)

Musique: Kin - Together




Chapitre 13: Quand la vérité ne suffit plus...



Sept ans auparavant :

Le téléphone reste silencieux. Temari attend sagement devant, assise sur une petite chaise en bois. Par la fenêtre, le soleil couchant éclaire sa peau pâle. Impatiente, elle ronge anxieusement ses ongles, de peur que sa mère n'ait oublié sa promesse. Ses yeux clairs sont braqués sur le téléphone. Une stupide superstition lui porte à croire que tant qu'elle attendra ainsi, jamais ce maudit engin ne se mettra à sonner. Temari ne peut malheureusement pas se résoudre à s'éloigner. Si jamais elle manquait l'appel de sa mère, elle était persuadée que sa mère s'en froisserait. Elle ne voulait pas que sa mère la déteste. Elle voulait la voir bientôt. Elle voulait la serrer dans ses bras et sentir son parfum depuis trop longtemps disparu de cette maison.
Elle soupire en fermant un moment les yeux. Elle déteste attendre. Elle n'est pas patiente, elle n'est pas une personne calme et cet appel tarde trop à son goût.
Une sonnerie retentit.
La jeune fille ouvre les yeux en souriant. Elle se lève de sa chaise en se jetant sur le téléphone.
Une deuxième sonnerie.
Elle décroche :

- Allô ? Maman ?
- Bonjour ma puce. Je n'ai pas beaucoup de temps… comment vas-tu ? Tu te débrouilles toute seule ?

Temari essuie prestement une larme qui s'est échappée de son œil avant de répondre :

- Oui tout va bien. Tu as encore du travail à Londres ? Tu crois que tu pourras rentrer bientôt ? Et papa ? Il va bien ?

Un silence au bout du fil. La jeune fille se crispe. La voix de sa mère est distraite. Peut-être sacrifie-t-elle un peu de son temps de travail pour elle ?

- Euh… papa ? O-Oui il va bien. Nous avons hâte de rentrer aussi…

Temari sourit. La voix de sa mère est fatiguée, mais elle sait que c'est parce qu'elle travaille beaucoup pour elle. La jeune fille s'apprête à parler lorsque la voix d'un garçon à peine plus âgé qu'elle ne l'interrompt :

- Maman ? Tu vas où ?

C'est presque inaudible, mais Temari l'entend très bien. Le gamin a dit "Maman".

- Qui est avec toi maman ? demande la blonde en serrant le téléphone contre son oreille pour mieux entendre.

La femme éloigne l'appareil avant de souffler :

- Va dans ta chambre mon grand…maman a bientôt fini.

Temari entend tout. Son regard se fait terne. Elle raccroche d'elle-même. Elle se rassoit doucement sur sa chaise en bois en mettant ses poings sur ses cuisses. Son visage est sombre. Ses petites mèches blondes tombent sur ses yeux qui fixent durement le téléphone. Ses poings se contractent de temps à autre. Tout bas, elle souffle :

- Cette femme s'est trompée de numéro. Ce n'était pas maman. Un faux numéro… un faux numéro…

Toute la nuit durant, et ce jusqu'à ce qu'elle s'endorme, Temari attendra un appel de sa mère. En vain.

Sept ans après :

Un dernier regard vers ce frère qu'elle n'avait jamais connu. Un dernier regard vers ce futur qu'elle n'avait jamais pu connaître. Un dernier regard sur une promesse qu'elle avait tuée. Elle pointa son révolver sur le visage rougi de Gaara :

- Je suis désolée petit frère. Répéta-t-elle en laissant s'échapper des larmes.

Gaara lâcha le sabre. Il n'avait plus rien à perdre. Tuer Temari n'allait pas le soulager : il le savait. Il vivait uniquement pour ce jour-là. Le jour où il pourrait rejoindre son frère. Il regardait sa sœur, comme si elle était le symbole d'une délivrance. Il avait appris à tuer et à devenir impitoyable pour qu'elle le remarque. Gaara avait choisi de s'enfoncer dans les enfers pour connaitre cette sœur qu'il avait haïe et aimée bien malgré lui. Il n'avait jamais été méchant. Ce n'était pas tellement dans sa nature. Il cherchait simplement à avoir une famille. Seulement, Kankuro était mort, Temari n'était qu'une coquille vide et ses parents l'avaient rejeté lorsqu'ils avaient appris dans quel pétrin il s'était fourré. Il n'avait plus rien. Au nom de sa famille, il avait tout perdu. Au nom du sang qui coulait dans les veines de Temari et dans les siennes, il avait tout sacrifié.
Doucement, il tendit les mains vers les joues mouillées de sa grande sœur, et avec une délicatesse dont il ne s'imaginait pas capable, il sécha ses larmes :

- S'il te plait, tue-moi. Je n'ai plus rien à part toi et je sais que tu ne pourras jamais m'accepter comme moi je pourrais le faire.
- J'ai été la seule à souffrir pendant quinze ans…
- Je sais…
- J'ai été la seule à pleurer la nuit dans cette maison vide…
- Tu as raison.

Temari ferma les yeux en prenant une grande inspiration. Elle ne pouvait plus accepter ces injustices sans réagir. Elle souffrait trop pour ne pas punir.
Elle chargea son révolver.
Elle avait tellement mal. Elle qui pensait en avoir finit avec cette famille sans amour. Elle qui avait coupé tout lien avec ses parents…
Au loin, des bruits de pas. Elle entendit un cri déchirer ses pensées tourmentées :

- Ne fais pas ça ! Temari, lâche ça immédiatement !

Elle tourna la tête en même temps que son frère. Au loin, une silhouette courait. Elle le reconnut tout de suite. Il était brun et ses cheveux étaient lâchés. De loin, on ne pouvait pas distinguer son âge, mais elle savait qu'il était plus vieux qu'elle. C'était Shikaku : son mentor. Elle rangea l'arme comme il le lui avait ordonné et elle attendit patiemment qu'il arrive.
Gaara ramassa le sabre en regardant l'homme arriver. Il était essoufflé.
Il se pencha en avant en mettant ses mains sur ses cuisses. Il lança un regard froid à son élève en la réprimandant :

- C'est un membre de ton organisation, non ? Pourquoi diable voulais-tu le tuer ?! Es-tu inconsciente ? Réponds, bon sang ! S'énerva-t-il en foudroyant la jeune femme qui restait de marbre.

Elle consulta Gaara du regard et il hocha doucement la tête en s'avançant d'un pas :

- C'est moi qui le lui ais demandé. Laissez-la finir ce qu'elle a commencé. Je ne veux plus vivre pour l'organisation, ni pour personne d'autre.

Les paroles de Gaara semblèrent résonner dans l'esprit de Shikaku comme le son froid d'un souvenir douloureux. Il répliqua néanmoins :

- La vie est trop précieuse pour qu'un gamin de seize ans puisse décider de mourir comme ça. Tu as sans doute tes raisons, mais tu verras que l'organisation veut lever un nouveau soleil sur l'avenir de notre planète.
- Il est mon frère. Ma mère et mon père sont des saloperies sans foi ni lois. Ils m'ont mise au monde comme une assurance de toujours pouvoir vivre… et se sont consolés dans les bras de ce frère et d'un autre que j'ai éliminé il y a quatre ans.

Shikaku ne trouva rien à répliquer. Temari continua :

- Tu le savais hein Shikaku ? Tu le savais…pour Kankuro.

Le mentor de la jeune tueuse se figea sur le regard désapprobateur de la jeune femme. Elle se souvenait sans doute du moment où il avait détourné le regard…
Le jour où il avait vu Kankuro, il s'était douté que Temari et lui avait un lien. Ce jeune homme tentait désespérément d'aborder la jeune fille, sans savoir quoi lui dire. Shikaku avait alors cherché dans les dossiers…et il avait trouvé la vérité juste avant le dernier test…
Il se souvenait du sourire cruel de Temari. Il se souvenait du bruit des sabres qui s'entrechoquaient. Il se souvenait d'un affrontement qui ferait une grosse perte dans le cœur du vainqueur. Il en était persuadé. Un jour ou l'autre, Temari regretterait son acte. Elle regretterait les règles de l'organisation et ses agissements. Un jour ou l'autre, sa conscience se briserait comme un vulgaire morceau de verre.

- Oui. J'étais au courant. Mais qu'aurais-tu fait en l'apprenant ? Aurais-je pu vraiment changer quelque chose ? Te souviens-tu de ce sourire ? De cette plénitude que tu as ressentie ? Ne me dis pas que si tu avais su, tu n'aurais pas agi de la même manière Temari. Tu le sais bien…

Temari ferma les yeux en entendant les murmures cruels de son maître :

- … tu es un monstre. Tu fais partie de l'organisation et tu ne pourras plus jamais changer.

Non, je suis uniquement devenue comme ça pour mes parents. A cause d'eux. Je ne suis pas née comme ça. J''ai été innocente, j'ai été une enfant… Rien n'était de ma faute. Si j'avais su… bien avant ça… je ne l'aurais pas tué. Non…
Elle frissonnait. Gaara se rapprocha d'elle en regardant Shikaku d'un air malsain. Il détestait peut-être Temari, pourtant, il n'autoriserait jamais personne de lui faire du mal. Après tout, c'était sa sœur. Kankuro aurait voulu qu'il la protège.

- Très bien Shikaku. Je vivrai. Cela vous convient-il ? fit-il froidement.
- Parfaitement. Terminez la mission et je serai entièrement satisfait. Répondit le concerné en s'en allant doucement.

Il s'arrêta au bout de quelques mètres en soufflant à Temari :

- Ne trahis pas ta maison. Tu sais où est ta place maintenant.

Elle hocha la tête en se détournant. Elle retourna au bord de la falaise en attendant son frère qui arriva quelques minutes après elle. Elle lui souffla en souriant :

- Tu sais pourquoi les "vieilles biques" n'ont pas de tendances suicidaires ?

Le roux contempla un instant le visage calme de sa sœur aînée. Elle était triste à en mourir, cependant son visage restait sublime :

- Pourquoi ? demanda-t-il doucement.
- Parce que sinon leurs vies toutes entières n'auraient servi à rien. Tous leurs parcours auraient été inutiles. Pour ces "vieilles biques", c'est inacceptable. Alors elles errent sans fin, obéissant aux seules personnes en lesquelles elles ont confiance. Elles avancent en essayant de ne pas reculer.

Un silence s'installa, et le vent s'y faufila, le temps de soulever la chevelure blonde de la jeune femme :

- Allons-y Gaara.
- Oui.

L'adolescent avait pitié de cette femme qui souffrait depuis toujours. Il en avait pitié et aujourd'hui il se rendait compte que s'il pouvait la rendre heureuse, il en serait très fier. Il pourrait montrer à ce frère trop tôt disparu qu'il pouvait prendre soin de sa seule et unique famille depuis l'abandon dont il avait fait l'objet.
Doucement, il prit le sabre en main en la pointant vers l'autre bout du pont. Le chemin semblait long, mais il savait que le danger ne serait jamais bien loin avec Temari. Tout ce qui entourait la jeune femme semblait dangereux au point de vouloir écorcher son parcours pourtant déjà bien amoché. Elle sortit elle aussi son révolver, puis quelques secondes plus tard : le noir.





On apprend un côté un peu moins classe du vieux Shikaku hein ? (il pouvait pas être l'éternel gentil ET tuer des gens dans une organisation !)
La fin peut paraître suspecte, mais je pense que c'est un bon moyen de vous faire patienter...et de vous laissez imaginer la suite ! En espérant que vous avez aimé (c'est le but quand même).




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