Fiction: Entre chat et souris... (terminée)

Entre Temari et Shikamaru rien n'est jamais facile... Entre une tueuse à gage et un inspecteur non plus... Et si à cela on ajoutait un jeu ? Un peu de rivalité et des passés douloureux ? Qui au nom de sa justice finira par justifier ses actes ? Qui au nom de sa fierté gagnera ce pari ?
Classé: -12D | Action/Aventure / Drame / Tragédie | Mots: 53958 | Comments: 59 | Favs: 48
Version imprimable
Aller au
Ris@ (Féminin), le 10/03/2011
Ce chapitre est plutôt...long ! (ehehe..)
J'ai refais surgir des personnages que j'avais un peu délaissé et même s'ils ne sont pas si important (dans la première partie du moins), j'essaie de leur faire jouer un rôle dans l'histoire. j'espère ne pas en faire trop et j'espère aussi continuer de vous captiver avec ce chapitre !

Musique: Elfen Lied - Be Your Girl (honnêtement pour ce chapitre c'est pas la meilleure chanson du siècle mais j'ai pas trouvé mieux alors...)




Chapitre 12: Les liens du sang...



Le sang, les cris, les corps. Temari tire, elle abat tout sur son chemin. Elle marche doucement en faisant résonner les rugissements de son arme.
Les morts, le noir, la solitude. Temari regarde ce spectacle avec calme. Paniquée au fond d'elle : elle ne peut rien faire. Elle ne peut pas lutter.
Les regards affolés, le sang sur ses mains, la culpabilité de son âme souillée. Un dernier coup de feu avant que le silence n'emporte à jamais les âmes qu'elle vient d'éteindre. Elle range son arme en faisant demi-tour. Pas besoin de s'attarder dans un lieu infesté de rats morts. La blonde s'éloigne avec les derniers rayons de la lune. Doucement, elle ferme la porte en emportant les souvenirs de ses actes avec elle. Elle fait taire sa conscience de plus en plus fragile en niant tout en bloc. Elle se dit tout haut :

- C'était une nécessité. Si ça n'avait pas été moi, ça aurait été Tenten qui aurait dû s'en charger. Ce n'est pas ma faute. C'est eux. Ils sont de la pire espèce. La pire…

Elle sort dehors. La ville est très agitée. Un monde fou pullule sur cette Terre. Sont-ils payés pour me gêner ? pense froidement la jeune femme en se servant de ses coudes pour atteindre sa moto. Lorsqu'elle arrive enfin jusqu'à son véhicule, elle lance un regard étonné à Tenten qui se fume patiemment une clope en la regardant avec un petit sourire. Temari finit de la rejoindre en lui proposant de boire un verre chez elle. Son amie accepte en montant derrière Temari.
La route n'est pas longue. A peine quelques minutes sur son bolide pour arriver dans son appartement miteux :

- Tu ne veux vraiment pas venir chez moi ? C'est un peu plus… décent qu'ici, fait-elle en s'asseyant sur la chaise la plus propre.
- Non merci. De toute façon je suis rarement ici. C'est juste un endroit où dormir quand je suis sur place. Et puis ton copain n'apprécierait pas.
- C'est fini depuis quelques temps déjà. Mets-toi à jour ma grande. Lui reproche-t-elle sur un ton amical.

La blonde hausse les épaules. Fini ou pas, ça ne change pas grand-chose. Elle est bien dans cet appartement, aussi sale soit-il. Au moins, elle peut vivre avec ses démons tranquillement. Temari sert une bière bien fraîche à Tenten. Celle-ci ouvre la canette en demandant :

- Alors ? Le flic et toi c'en est où ?

Temari sourit. On dirait presque qu'on parle d'une relation entre eux. Ça sonne faux aux oreilles de la jeune femme. Elle boit quelques gorgées de son breuvage avant de répondre :

- Ce n'est pas ce que tu crois. Son but ce n'est pas de me mettre en taule. Il cherche bien plus que ça.
- De quoi il en retourne alors ?
- Tu es curieuse toi aussi hein ? Rit-elle en posant sa canette sur la table avant de s'assoir.

Un court silence sépare les deux amies avant que Temari ne reprenne :

- Je ne sais pas vraiment ce qu'il cherche, mais je vais tâcher de le savoir avant d'en finir. C'est mon nouveau jeu. Continue-t-elle en ne cessant de sourire.

Tenten soupire. Un "jeu". Elle continuait avec ces idées stupides. C'était vraiment affolant. La brune avait espéré qu'en prenant des nouvelles du flic, elle apprendrait qu'il n'était déjà plus de ce monde. Elle aurait aimé que Temari reste froide et détachée, mais aujourd'hui, elle entrevoyait des expressions de plus en plus naturelles chez la jeune femme.
Un sourire sincère c'était si rare chez elle… et un rire si unique que j'ai bien peur qu'elle ne s'entiche un peu trop de cet abruti. s'inquiéta Tenten en entendant Temari la rassurer :

- Mais ne t'inquiète pas ! Même si ça prend plus de temps que prévu, je ne compte pas baisser ma garde ! D'autant plus qu'il semble s'intéresser de près au QG. S'il déclenche quoi que ce soit de louche, je le descends au moindre doute.

Son expression avait repris du sérieux et son regard redevint terne et fatigué. Tenten finit sa bière en la mettant en garde :

- N'oublie pas que tu appartiens à l'organisation. Ils t'ont peut-être lâché la bride, mais ça ne signifie pas qu'ils ne te surveillent plus. Je vais tâcher de faire comme si je ne savais rien et nier tout en bloc si ton histoire fait des vagues mais franchement Temari : élimine-le sans trop tarder.

La jeune femme ne répondit pas. Elle savait ce qu'elle avait à faire. Elle n'avait pas besoin de conseils. C'était déjà assez fatigant d'enchainer les meurtres ; si en plus on venait la soutenir moralement, ça allait devenir insupportable. La jeune femme hocha la tête d'un air distrait. Elle se demandait pourquoi Tenten s'inquiétait autant pour une histoire comme celle-ci. Temari débarrassa la table en soupirant :

- Je suis désolée de te mettre à la porte mais j'ai encore beaucoup de boulot…
- A cause de tes vieux ? demanda Tenten sans l'ombre d'un étonnement.
- Précisément.

La brune aux deux macarons se leva alors, en saluant son amie. Elle s'apprêtait à sortir lorsque le téléphone que Shikamaru avait confié à Temari sonna. La blonde ferma les yeux, exaspérée. Si seulement la brune était partie plus tôt…

- C'est quoi ça ? demanda aussitôt Tenten en regardant son amie d'un air méfiant.
- Un portable.

La brune fronça les sourcils en saisissant le téléphone. Elle allait décrocher lorsque la blonde lui prit violemment le bras :

- Ne fais pas ça ! Si tu rentres là-dedans ça risque de foutre un bordel énorme dans les règles du jeu.
- Mais ce n'est pas un jeu ! Tu te rends compte à quel point tu te mets en danger ?! C'est un flic bordel ! Ce merdeux va finir pas t'avoir si tu ne le tues pas ! Explosa la brune.

Tenten lâcha le téléphone à terre et l'écrasa avec son talon. Le regard de Temari devint menaçant envers la seule personne qu'elle avait appréciée sur cette Terre. Son amie se détacha de l'emprise de la jeune femme en soufflant d'un air agacé :

- Avec ça il pouvait te tracer n'importe quand. S'il sait où se trouve le QG, ce sera à cause de toi.

La porte claqua et le silence brisa les paroles de la brune.
Je fais comment moi maintenant pour le tuer ? Si je ne sais pas où il est, ça va pas être du gâteau… pensa Temari en soupirant.
Elle ramassa les débris du portable en le jetant à la poubelle. Elle pensa alors que c'était comme ça qu'il avait su où elle se trouvait lors de sa dernière mission. Elle serra les poings en s'injuriant intérieurement. La prochaine fois, elle tâcherait de faire plus attention avec lui.
Elle sortit de chez elle après avoir rechargé ses armes. Passablement énervée, elle monta sur sa moto en s'engageant sur la route saturée de voitures.
L'air était chaud. L'été avançait à grand pas, effaçant les traces que le printemps avait laissées derrière lui.
La mission qu'elle s'apprêtait à accomplir était simple en soi. C'était toujours le même refrain de toute façon : "Tuer pour que le Monde continue d'avancer".
Après une heure et demie de route, la blonde arriva près d'une falaise où un immense pont faisait le lien entre une petite île et le reste du continent. Temari s'approcha du bord en regardant une rivière couler avec rapidité. Elle se demanda si elle pouvait mourir en tombant de si haut. Le vent qui remontait le long des parois la soulevait et faisait onduler sa longue chevelure dorée.

- Je ne pensais pas qu'une vieille bique pouvait avoir des tendances suicidaires. Railla une voix derrière la jeune femme.

Elle fit volte-face en sursautant. Un sourire cynique planait sur le visage enfantin de Gaara : le nouveau prodige de l'organisation. Son regard vert semblait briller d'une lueur de haine et il s'approchait de Temari en sortant un sabre. Temari se souvenait vaguement de cette lame. Elle ne savait plus où elle l'avait vue, mais il était clair qu'elle la connaissait :

- Tu es là pour la mission ? Je te la laisse si tu veux. J'ai encore pas mal de chose à faire de toute façon, proposa-t-elle déjà fatiguée.

Le roux pointa la lame sur le torse de la jeune femme et celle-ci répliqua immédiatement en faisait de même avec son révolver. S'il était là pour se battre, elle était prête.
Gaara regardait la jeune femme avec cette méprise qu'elle avait si souvent vue dans le regard de ses victimes. Il tremblait en serrant de plus en plus fort la garde de son sabre :

- Il y a quatre ans, tu as été trahie par tes parents n'est-ce pas ? demanda-t-il en baissant la tête.
- C'est exact. Range cette arme maintenant.

La jeune femme ne se sentait pas à l'aise. Si près du bord de la falaise, et si près du tranchant d'une lame : elle pouvait presque toucher du doigt la mort. Le jeune homme continua avec une voix tremblante. On aurait dit qu'il contenait sa colère :

- Je vais te dire quelque chose la vieille. Si tu n'avais pas existé. Si tu n'étais jamais née… ma vie… n'aurait jamais pris cette tournure grotesque ! Tu… tu as brisé nos vies. Celles de papa, de maman et de mon frère. Ce frère que tu as froidement transpercé avec ce sabre ! hurla-t-il en laissant ses sanglots le submerger.

Temari regarda le jeune homme. Elle ne l'avait jamais vu, elle en était sûre. Son visage, sa voix… rien ne lui portait à croire qu'il avait un quelconque lien avec elle. Seuls ses yeux avaient une ressemblance avec ceux de son oncle ou de sa mère.
Doucement elle écarta la lame de sa poitrine et elle fut étonnée de ne voir aucune résistance de la part du gamin. Il se contenta de lever des yeux baigné dans la souffrance :

- Je suis ton frère Temari. Annonça-t-il avec toute la sincérité du monde.

Elle sourit en haussant les épaules :

- Oui, oui, je te crois. Maintenant si tu veux bien m'excuser… fit-elle en s'en allant doucement.
- Il est temps que tu connaisses la vérité. Il y a trois ans, lorsque tu as passé ton diplôme, c'est mon frère, et donc ton frère que tu as tué.

Elle s'arrêta en riant. Pourquoi lui dire de telles choses ? Elle n'avait jamais eu un doux foyer. Pas même une once d'amour dans sa pitoyable vie. Pourquoi aujourd'hui cherchait-il à lui inventer une famille ?

- Je n'ai jamais eu de frères. Et ce n'est pas pour te vexer, mais je préfère m'en tenir à cette version.

Gaara continua néanmoins :

- Nous n'avons appris ton existence qu'il y a sept ans. Un jour, Kankuro a surpris ma mère au téléphone et il a entendu ta voix comme tu as sans doute entendu la sienne lorsqu'il a interrompu maman. A partir de ce moment là, nous t'avons cherchée. Nous étions persuadés que si nous avions une sœur, elle avait le droit de vivre dans le même bonheur que celui dans lequel nous baignions. Nous n'avons eu de cesse de te chercher. Chaque jour, nous fouillions dans les affaires de papa et maman pour enfin te trouver un jour. C'était malheureusement trop tard. Ils t'avaient déjà vendue à l'organisation. Je pensais que tout était perdu. Que jamais tu ne pourrais nous rejoindre et vivre dans notre chaleureuse famille.

Qu'il se taise…

- Kankuro, lui, n'a jamais renoncé. Il est entré dans l'organisation en essayant de te parler, mais tu étais très difficile à aborder. Il a essayé de prendre contact, mais Shikaku ou cette fille brune lui barraient toujours la route.

La ferme… ce n'est pas vrai.

- Et… le jour de l'examen… j'étais là, à la fenêtre, en train de regarder ma sœur et mon frère s'entretuer pour le plus grand plaisirs des quatre supérieurs. Mon frère n'avait pas voulu m'impliquer dans tout ça et j'étais resté dans notre demeure pendant tout ce temps. Seulement il fallait bien avouer que je voulais te connaitre pour que tous les cinq on forme une heureuse et belle famille. Je savais que papa et maman n'étaient pas si méchants au fond, mais je ne me doutais pas qu'ils t'avaient conçue uniquement pour rembourser leur dette…

Non… ils… ils m'ont aimée un jour. Ils m'ont mise au monde parce qu'ils me désiraient parmi eux… Je… j'étais leur fille parce qu'ils m'aimaient ! essaya de se persuader Temari en serrant les poings.
Les larmes n'arrêtaient pas de couler le long des joues de Gaara, comme si ce jour funeste où il avait vu son frère mourir continuait de le hanter jour et nuit. Temari quant à elle, refusait de croire que quelque part sur cette Terre elle avait eu des frères qui l'aimaient. Elle ne voulait pas croire que ses parents ne l'avaient jamais aimée une seule seconde. Elle refusait de penser qu'elle n'avait été que le malheureux instrument d'un complot odieux.

- T-Tu mens. Pourquoi avoir cherché à me voir ?! Si ton père et ta mère m'ont lâchement abandonnée dans une maison constamment vide, alors pourquoi vous, vous avez cherché à me connaitre ?! Si personne ne m'aimait alors pourquoi m'envoyaient-ils de l'argent pour que je puisse vivre ?!
- Tu étais notre sœur et Kankuro n'aurait jamais permis que tu sois la seule à être malheureuse !
- Alors… pourquoi ? Pourquoi ai-je été la seule à pleurer le soir ? Pourquoi avez-vous vécu si heureux pendant toutes ces années ? Et moi…? J'ai tellement souffert…

Cette fois c'en était trop pour Temari qui laissa s'échapper une larme. Elle l'essuya immédiatement en se tournant vers son pseudo frère. Il pleurait toujours, comme un petit garçon perdu.

- … Tu es venu te venger, n'est-ce pas ?

L'autre acquiesça en essuyant ses larmes. Il avança vers sa sœur en lui souriant :

- Nous voulions te retrouver et te serrer dans nos bras. Nous voulions une sœur à nos côtés, mais mon frère n'a trouvé qu'un démon et je n'ai vu qu'une coquille vide. Tu as tué celui qui m'était le plus cher. Papa et maman te l'on pardonné parce qu'ils ont besoin de toi, mais moi… jamais je n'effacerai ce souvenir de ma mémoire. Je me suis endurci et je suis devenu celui qui pouvait te tuer. Je n'ai grandi que pour la vengeance. Ma vengeance.

Le sabre s'appuya contre le torse de la jeune femme encore bouleversée par cette triste et ridicule vérité. Le vent chaud de l'été balayait les cheveux blonds de la jeune femme.

- Ils vous ont aimés ? Père et mère je veux dire… demanda la blonde.
- Oui. Nous étions des enfants épanouis et gâtés.

Temari comprit alors. Sa mère et son père n'avaient jamais pu avoir de regrets vis-à-vis d'elle et de son pitoyable sort. Après tout, ils l'avaient conçue pour pouvoir s'en servir plus tard et ils pouvaient se consoler avec ses frères. Elle était leur gagne-pain.
Elle sourit en fermant les yeux. Finalement, l'idée qu'elle ait pu être aimée était agréable. Une vérité affreuse mais réconfortante à la fois. Elle qui avait toujours pensé être seule, elle était finalement toujours accompagnée par des frères dévoués. Ce Kankuro semblait si doux et protecteur qu'elle aurait voulu le connaitre. Mais c'était trop tard. Elle l'avait tué.
Tout doit prendre fin un jour… pensa la jeune femme en sentant la pression de la lame sur son torse.

- Je suis désolée petit frère. Dit-elle simplement en rouvrant les yeux.





Voilà :)
Gaara à enfin avouer à Temari qu'elle n'était que le fruit des conspirations de leurs parents ! C'est un peu triste pour elle, mais en même temps, je n'avais pas la moindre envie d'épargner Temari, ni ses parents d'ailleurs (au point où ils en sont de toute façon...)
A la prochaine :)




Chapitres: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 [ 12 ] 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: