Fiction: Entre chat et souris... (terminée)

Entre Temari et Shikamaru rien n'est jamais facile... Entre une tueuse à gage et un inspecteur non plus... Et si à cela on ajoutait un jeu ? Un peu de rivalité et des passés douloureux ? Qui au nom de sa justice finira par justifier ses actes ? Qui au nom de sa fierté gagnera ce pari ?
Classé: -12D | Action/Aventure / Drame / Tragédie | Mots: 53958 | Comments: 59 | Favs: 48
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Ris@ (Féminin), le 01/03/2011
Encore un chapitre un peu plus long que d'habitude (mais qu'est-ce qui m'arrive ?!) ;)
Ce chapitre me laisse un peu perplexe...je ne sais pas vraiment si j'en suis contente ou pas, ceci dit la relation entre Shika et Tema avance enfin ! (c'est pas trop tôt !) bon c'est vrai qu'il va encore falloir que je développe tout ça, mais c'est déjà un début...

Musique: Proof of life (Wotamin et Valshe)

Bonne lecture




Chapitre 10: Déjà quatre ans...



Elle noue les lacets de ses baskets avant de jeter une dernière fois un coup d'œil dans le miroir pour apercevoir un reflet toujours plus terne au fil des jours qui défilaient. Elle prend son revolver et le met dans sa poche. Il est neuf heures quarante cinq et son cœur commence à s'activer au fond de sa poitrine. Doucement, elle enfile son manteau, elle noue ses cheveux en quatre couettes blondes et s'en va. Elle referme la porte dernière elle, croise ses voisins peu fréquentables et respire l'air chaud et pollué du matin. Elle sort ses clefs de moto et chevauche son engin avant de partir au quart de tour. Le moteur ronronne et les roues commencent leur travail. Le vent traverse ses cheveux et elle plisse les yeux pour éviter les nombreuses voitures sur la route.
Elle accélère encore. Les traits blancs tracés sur la route semblent la guider tout droit vers ce flic. Le vent lui murmure presque qu'elle doit le tuer. Un sourire sardonique illumine son visage. Encore quelques minutes avant de pouvoir enfin faire cracher une balle à son arme dans le crâne de cet idiot. Encore quelques instants…
Elle arrive en bas de l'immeuble et y gare sa moto dans un coin. Elle entame sa montée par les escaliers de secours.
Il fait beau, aujourd'hui. Le soleil étire sa lumière jusqu'aux yeux clairs de la jeune femme.
Il est dix heures cinq à sa montre. Elle met un pied sur le toit de l'immeuble. Celui sur lequel elle a tué le Président et où elle a rencontré le flic pour la première fois. Ou du moins, qu'elle le voyait sous les traits de Shikamaru Nara.
Il est là. Dos à elle. Il regarde passivement le paysage. A-t-il fait ses adieux à ses proches ? Il a l'air calme. La jeune femme sort son arme et la pointe sur la tête du jeune homme. Il ne se retourne pas. Elle commence à presser la détente sans aucun regret.

- Ne fais pas ça. Ordonne-t-il en se retournant, des menottes dans les mains.

Un sourire en coin lui colle sur le visage comme une mauvaise blague. La jeune fille sourit à son tour:

- Tu avais l'air d'être disposé à mourir pourtant…souffle-t-elle en abaissant son arme.

Il range à son tour ses menottes. Au moins, il a gagné un peu de temps. Il n'avait pourtant pas souvenir qu'elle soit si facile à convaincre…
La jeune femme tourne autour de lui et se rapproche dangereusement.
Pourrait-elle avoir un couteau dans sa manche ? pense-t-il en s'esquivant agilement.
Il la regarde du coin de l'œil. Son air espiègle en est presque troublant. Une lueur de joie semble baigner le regard de Temari dans un calme profond. Le flic s'adosse contre le mur en se demandant comment aborder le sujet de son père.
Si on peut appeler cet homme comme ça… sourit-il.

- Alors ? Qu'est-ce que tu voulais me dire ? Si ce n'est pas pour que je te tue, je suppose que tu as une bonne raison, non ? fait-elle d'un air nonchalant.

Elle a raison. Elle le sait. Le regard du flic se fait plus sombre au moment où elle prononce ces paroles.
Comment mes mots peuvent résonner dans l'esprit de cet idiot ? se demande-t-elle. Elle en est presque à se demander s'il a un cerveau, parfois. Pourquoi jouer avec elle, après tout ? Qu'est-ce que cela aurait-il pu lui apporter ? Une distraction tout comme à elle ? Non…se devait être plus que ça pour lui. Après tout, ils étaient radicalement différents : elle était seule et sans cœur ; il avait sans doute une famille et il défendait les faibles. La jeune femme voulait le percer à jour. Elle était curieuse de savoir pourquoi un représentant de la justice s'amusait avec le feu.
Temari s'assoit doucement sur le rebord du toit. Elle contemple cette ville puante et déchirante de cruauté. D'ici, son être tout entier est envahi par une sensation de supériorité. Elle se souvenait des paroles de son amie Tenten: "Ne trouves-tu pas que lorsque l'on regarde en contrebas, la ville paraît plus belle ? Que le paysage est plus calme et moins cruel que cette foutue réalité ? J'ai parfois l'impression que d'ici on pourrait s'envoler et échapper à ce job pourri et à cette vie merdique…". La jeune blonde avait trouvé ça stupide. Voler ? Pour quoi faire ? S'écraser en bas ? C'était vraiment ridicule de rêver et de croire en l'impossible. Vraiment ridicule.
Elle sortit soudain de ses pensées grotesques en entendant la voix du flic résonner dans son esprit comme une mauvaise migraine:

- Mon équipe prévoit d'infiltrer une organisation comme la tienne. Je me demandais si c'était possible que ça soit celle où tu "bosses".
- Qui sait ? fait-elle en haussant les épaules.

Il soupire. Pourquoi cette fille ne répondait jamais comme il le souhaiterait ? Elle aurait pu au moins lui donner un indice quant au lieu où se trouvait sa base…

- Je n'ai "aucune logique". Tu t'en souviens, vaurien ? Alors n'essaie même pas de me faire parler, sale rat.

Elle aurait deviné avant même que je ne pousse la conversation plus loin ? Ma foi…elle a peut-être un peu plus de cerveau que je n'osais l'imaginer. pensa-t-il avec ironie.

- Hum…je vois.

Le vent caresse le visage fatigué de Shikamaru. Il ferme quelques secondes les yeux. Comment rencontrer son père ? Comment l'affronter ?

- Écoute-moi. Ça va te sembler étrange et tu ne vas sans doute pas marcher mais…

Un portable sonne. Ce n'est pas le sien. Il se tourne vers la jeune femme qui décroche tout aussi étonnée que le flic. Shikamaru remarque que ce n'est pas celui qu'il lui a donné. Celui-ci devait lui servir pour contacter ses collègues.

- Oui ?...D'accord, j'arrive.

Elle ferme d'un air grave son téléphone en se retournant vers le flic. Son regard transperce le sien. Il est si froid, si dur qu'il ne peut s'empêcher déglutir bruyamment. Pour la première fois, il la regarde comme étant une personne…"humaine". Il contemple ses traits fins. Il observe ses lèvres pâles et ses yeux qui lui semblent inaccessibles. Pour la première fois, il remarque quelque chose chez la jeune femme qu'il n'avait jamais osé entrevoir: de la détresse. Cet infime moment où ils se contemplent le laisse sans voix. Qu'est-ce qu'il s'agite au fond de sa poitrine à cet instant précis ? Qu'est-ce qui le fascine dans ce regard ? De beaux yeux bleus avec une touche de vert à la fois sombre et troublant qui lui faisait presque tout oublier. Un moment où rien ne peut l'atteindre. Son regard le transporte au-delà de toute frontière. Il est comme paralysé. Comme touché par ces yeux pleins de souffrances, pleins de mystères encore jamais élucidés.
Soudain, elle rompt ce bref instant en tranchant d'un air sec et détaché:

- Je dois y aller pour une raison…"professionnelle". Je crois que je vais devoir écourter notre entretien. Fait-elle en sortant son arme et en la braquant sur le flic.

Il fronce les sourcils en se ressaisissant. Ce n'est pas possible. Il ne peut plus se permettre de jouer à ce jeu stupide. Pas maintenant. Il serre les poings en prenant un air de supériorité.

- Me tuer maintenant ? Je pensais que tu devais m'arracher les ongles, me couper les doigts et me les faire bouffer ensuite ?

Temari lève un sourcil. Il était sérieux là ? En tout cas, il semblait ne pas vouloir plaisanter. Elle rangea donc son arme en souriant:

- C'est comme tu veux. Je suppose que c'est plus intéressant comme ça, de toute façon. On se remet ça à plus tard, alors ?

Elle s'en va. Elle commence à descendre. Shikamaru la laisse faire. Il vient juste de gagner du temps. Il faut juste qu'il réussisse à trouver le moyen d'approcher Shikaku Nara. Ensuite, même la mort ne lui ferait plus peur. Ce qui l'inquiétait un peu plus, c'était sa poitrine qui brûlait d'un feu encore inconnu pour lui. Il décida de ne pas s'en préoccuper et il partit quelques minutes après avoir entendu la jeune femme démarrer sa moto.
Temari était sur la route. Elle fonçait vers le QG. Une nouvelle grave avait interrompu son entretien avec l'abruti. Dans un sens, ça la sauvait: elle s'ennuyait à mourir avec les fausses questions du flic. D'ailleurs, elle aurait vraiment dû le tuer, cette fois. Il n'avait plus aucun intérêt pour elle. En avait-il seulement déjà eu ? C'était uniquement pour avoir une chance de ne pas être soupçonnée qu'elle avait inventé ce jeu débile auquel elle ne se prêtait absolument pas. Shikamaru Nara, lui, semblait un peu plus disposé à respecter à la lettre ces règles sans fondement propre.
Il y en a au moins un qui s'amuse… pensa-t-elle avec détachement.
Elle s'arrêta devant l'entrée du bâtiment qui lui servait de QG tout comme avec le reste des "employés".
Le coup de fil qu'elle avait reçu l'avait inquiété: elle le reconnaissait. Son cœur s'était arrêté de battre un instant. Un bref instant où elle se rendit compte qu'elle éprouvait encore quelque chose pour ces vieilles merdes sans scrupules.
Elle entra avec fracas dans le grand hall silencieux et froid. Ça ne changeait en rien sa rage intérieure qui la consumait petit à petit. Elle gravit de longues marches en béton, croisa des regards admiratifs de jeunes enfants encore purs, ou déjà consumés par l'envie de tuer.
Elle avançait vers une porte fermée. Une porte qu'elle n'avait ouverte qu'une seule fois dans sa vie: le jour de son "admission" ici. Elle avait rencontré "le boss". Celui qui tirait toutes les ficelles de l'organisation. Elle se stoppa devant quelques instants. Sa main frôla la porte en bois avec une certaine crainte. Elle n'avait pas de souvenirs très précis, mais elle se souvenait de cette peur qui l'avait envahi. Elle soupira en frappant fort. Derrière cette porte se tenait tous ceux qu'elle méprisait le plus. Elle ouvrit la porte doucement. L'air qui emplit ses poumons lui sembla familier: le parfum de sa mère. Elle fronça les sourcils:
Puis-je encore parler d'elle comme ça ? se demanda-t-elle en posant un regard dédaigneux sur ses parents.
Sa mère se leva du siège où elle s'était installée en souriant du mieux qu'elle put:

- Temari !

La concernée s'esquiva lorsque la femme voulut l'étreindre:

- Que croyais-tu faire, la vieille ? Cracha-t-elle.

La femme recula d'un pas, l'air triste. Ses mains étaient collées contre sa poitrine. Elle portait une robe d'un violet pâle et sa fille constata qu'elle avait maigri.
Dans le coin de la pièce, son père la fixait. Un père qu'elle avait admiré, aimé et pourtant haït. Des sentiments contradictoires qui étaient nés au fur et à mesure qu'elle avait grandi. Cependant, aujourd'hui c'était différent: elle n'était plus la gentille petite fille qui buvait les paroles de ses parents. Elle avait grandi et peut-être un peu mûrit.
Le boss lui demanda de s'assoir sur une chaise tout comme ses parents. Elle s'exécuta, obéissant docilement à celui qui avait une entière emprise sur elle.
Elle ne connaissait rien de lui. Son apparence aussi restait un mystère. Sa chaise faisait face à une large fenêtre où les rails des trains s'entrecroisaient. Elle ne connaissait que la voix d'un homme dur et strict. C'était le seul souvenir qu'elle avait de lui et encore aujourd'hui c'était la seule chose dont elle avait accès.

- Numéro 62, j'ai convoqué tes géniteurs dans un seul et unique but.
- Lequel ? demanda-t-elle.

La mère de Temari se tourna vers sa fille:

- Écoute ma chérie…
- Toi, la ferme. La coupa-t-elle sèchement.
- Ne parle pas comme ça à ta mère ! cria son père en se levant.
- Ma mère ?! Mais qu'est-ce que ça peut bien dire ?! Ce n'est pas vous qui m'avez vendu pour du fric ? Est-ce qu'une "mère" ferait ça ? Est-ce qu'un "père" permettrait ça ?! Vous n'êtes rien que des ordures ! De belles ordures !

Son père la gifla. Un long silence brisa les paroles dures de Temari. Sa joue lui faisait mal mais elle aurait préféré crever que de répondre par la force. Au lieu de ça, elle commença à rire. Un rire vide, sans souffrances, sans joie: sans rien.

- Numéro 62. Du calme. Ils ne sont pas là par hasard. Il semblerait que tu ais eu un certain retard par rapport à leur dette. Il va falloir que tu travailles un peu plus si tu ne veux pas que l'un d'eux meurt.

Temari s'en fichait. Elle s'en fichait éperdument. Qu'ils vivent, qu'ils meurent…quel était le but ? S'ils n'existaient plus: cela changerait-il quelque chose ? Après tout, ils n'avaient jamais été là pour elle. Ils n'avaient jamais été présents lorsqu'elle pleurait le soir dans cette immense maison vide. Ils ne l'avaient jamais consolé lorsqu'elle se croyait haïe par eux.
Leurs vies ne signifiaient rien à ses yeux. Pas après l'avoir abandonné pour quelques malheureux dollars.
Elle regarda sa mère qui, les larmes aux yeux, comprenait sans doute le fil des pensées de sa fille. La jeune femme jeta ensuite un regard plein de haine vers son père qui se contenta de baisser misérablement les yeux.
Ils étaient ridicules. Minables.

- Combien il manque ? demanda-t-elle simplement.
- Bien trop pour qu'une seule mission suffise.

Pouvait-elle encore vouloir de leur présence dans sa vie ? Certes, ils étaient ses parents. C'était à cause d'eux qu'elle était née. Oui: à cause d'eux. Un frisson la parcourut.

- Il semblerait que j'ai pris goût aux meurtres pendant ses quatre dernières années. Je pense que vous pouvez remercier le boss. Si ce n'était pas le cas ; je ne ferais rien pour vous. Fit-elle en haussant les épaules.

Elle sortit en informant son patron qu'elle serait absente pendant plusieurs jours: le temps de gagner assez d'argent pour ne pas être en retard sur le remboursement qu'elle devait faire depuis quatre longues années.
Elle referma la porte: refermant son cœur, refermant des plaies et des souvenirs douloureux.
Finalement, être avec le flic c'est peut-être mieux que de me retrouver ici avec eux… soupira-t-elle en s'en allant doucement.





Shikamaru commence ENFIN à éprouver quelque chose pour notre belle héroïne ! Ouf ! ça commençait à devenir long cette histoire (en même temps, ils n'ont pas beaucoup l'occasion de se voir je trouve moi...)
Je voulais m'excuser parce qu'à chaque fois qu'ils se voient...j'écourte un peu. C'est à dire que je suis pas très à l'aise pour les dialogues et donc bin...c'est super difficile pour moi de faire avancer leur relation quand même (oui oui, je sais qu'il faut que j'avance dans l'histoire...u_u)
Je vous remercie du fond du cœur de ne pas vous lassez et je ferais de mon mieux pour que les liens entre Temari et Shikamaru deviennent plus...réels (?)




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