Fiction: La vie d'une adolescente.

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Haruko ne pouvait rien faire. Elle s'était écroulée par terre et assistait à la scène, impuissante et affligée. Devant elle, se tenaient deux garçons. Un brun et un blond. Ils se fixaient avec un regard de défi et ils étaient en position de combat. Les trois adolescents étaient perchés sur un haut plateau, en montagne. La tempête faisait rage. La pluie tombait abondamment et le vent crachait tout son souffle mais personne ne fit attention aux éléments extérieurs.

- Naruto, arrête ! Elle est à moi et je ne te la laisserai jamais ! Cria Kiba.
-Alors on se battra ! Je l'aime, Kiba, autant que toi, même plus !
- Tu ne peux pas l'aimer plus que moi je l'aime !

Le blond haussa les épaules et se rua sur son adversaire. Le brun fit de même. Les coups s'enchaînèrent et tous les deux en prenaient plein la tête.
Les larmes coulaient abondamment des yeux de la jeune fille.

-ARRETEZ ! JE VOUS EN SUPPLIE ! Hurla-t-elle.

Mais ils n'écoutaient pas. Un mince filet de sang coulait de leurs bouches, ils haletaient et n'arrivaient plus à respirer. Mais ils n'abandonnèrent pas pour autant. Naruto se jeta sur Kiba encore une fois et le combat reprit. Coup de poing, de pied, de tête. Chaque nouveau coup faisait crier la jeune fille. Les deux adolescents étaient épuisés et ils s'écroulèrent par terre. La jeune fille courut près d'eux et s'effondra sur ses deux compagnons. Ses larmes inondaient leurs visages.

-Pourquoi ... Pourquoi ... Je ne vous mérite pas ...

Elle crispa son poing et baissa la tête. Ils ne bougeaient pas. Ils étaient inconscients et ne pouvait pas assister à toute la tristesse de leur amie.

Son cauchemar se transforma aussitôt. Elle pouvait voir une grande lumière qui filtrait à travers ses paupières fermées. Elle avait atterri dans son lit. Le triste décor de l'ancien rêve s'était transformé en sa chambre. Elle se releva doucement et aperçut que Kiba était allongé à côté d'elle, torse nu. Il dormait paisiblement et la jeune fille ne put s'empêcher de s'émouvoir devant ce visage si beau. Mais ses cheveux bruns se teintèrent en châtain puis en blond. Ses yeux marron noisette s'ouvrirent et se transformèrent en bleu. Il se réveilla et fixa la jeune fille de ses grands yeux avant de rougir et de détourner la tête. Kiba s'était transformé en Naruto.

-Haruko-kun, je t'aime.
-...
-Je ... Je ne peux pas m'empêcher de penser à toi ! Je suis désolé, je sais que tu sors avec Kiba mais je t'aime tell...

Elle posa un doigt sur sa bouche.

-Naruto-kun, tu parles trop.

Elle s'approcha de lui et l'enlaça. Le contact chaud de son corps avec sa joue la rassurait. Il la repoussa délicatement pour mieux la regarder. Le moment était magique mais malheureusement pas éternel.


La jeune fille ouvrit les yeux doucement. Elle était allongée dans un lit très serré et il n'y avait, comme lumière, que le rayon du clair de lune qui traversait la fenêtre. Elle se releva doucement et sentit un contact chaud sur sa main. Kiba avait la tête posée sur les draps et un mince filet de bave coulait de sa bouche. Il serrait la main d'Haruko très fort. La jeune fille tourna la tête de droite à gauche et comprit qu'elle était dans un hôpital. Elle décala doucement Kiba pour regarder par la fenêtre. Elle vit Naruto, qui pleurait toujours, la tête dans les mains. Cette image lui déchira le cœur et elle voulut descendre le voir mais Kiba se réveilla à ce moment là. Il se leva brusquement et l'enlaça.

-Kiba-kun ! Tu me fais mal !
- Ne me refais plus jamais un coup comme ça ... murmura-t-il à son oreille.

Elle pouvait voir des traces de larmes sur les joues bronzés du garçon et elle s'émut de tant d'affection pour elle. Il l'obligea à se recoucher et appela un médecin qui vint vérifier son état de santé.

-C'est bon, Haruko. Ton malaise n'était dû qu'à un enchaînement de problèmes que tu as dû avoir, ou à beaucoup de stress. Tu restes ici en observation et tu pourras partir demain.
-Merci docteur.

Il quitta la salle, laissant les deux adolescents seuls.
Mais ce moment de solitude ne dura pas. Naruto entra dans la pièce. Il avait l'air fatigué et il avait le regard abattu.

-Naruto-kun ! Tu as les yeux rouges ! Que s'est-il passé ?! Dit Haruko, soudainement inquiète.

Les deux adolescents n'osaient pas se regarder en face et aucun ne se décida à raconter la confrontation de toute à l'heure.
Elle regard Kiba et Naruto mais aucun ne répondit.

- Kiba-kun, réponds-moi !
-Il ne s'est rien passé, j'ai mis les choses au clair avec Naruto, c'est tout.

L'adolescente sentit son cœur chavirer. Son cauchemar lui revint en tête et elle commença à pleurer.

-Haruko-kun !

Kiba l'enlaça très fort et Naruto vint se placer à côté d'elle.

-Qu'est-ce que tu as ? Tu as mal quelque part ? Demanda le brun, inquiet.
-Non, j'ai fait un cauchemar... dans lequel vous vous battiez à mort pour moi ... et à la fin ... vous ... vous étiez morts tous les deux ! Je ne veux pas que ça se reproduise !
- Ça ne se reproduira pas, Haruko-kun. Ne t'inquiète pas.

Tout son corps tremblait et elle poussait des sanglots toutes les minutes. Elle se sentait tellement faible et vulnérable...
Les garçons se toisèrent et Naruto soupira.

-Content que tu n'aies rien de grave, lança-t-il avant de partir.
-Naruto-kun ! Tu vas où ?!
-Je rentre chez moi. Je n'ai plus rien à faire ici.
- Naruto-kun !

Il se retourna une dernière fois et fixa la jeune fille de son plus triste regard avant de détourner la tête. Il lui fit un bref signe de main et disparut dans le couloir.
Kiba ne put s'empêcher de ressentir un grand soulagement malgré le tragique de la situation. Il embrassa Haruko et l'obligea à se rallonger.

-Dors, mon ange. Le médecin l'a dit. Je veille sur toi, ne t'inquiète pas.

La jeune fille s'obligea à fermer les yeux mais son cauchemar était trop présent dans sa tête. Elle n'arrivait pas à vider son esprit et elle sombra peu à peu dans un sommeil sans rêves ni cauchemars, où seul le vide régnait.

Naruto marchait tranquillement dans la rue. Il fallait qu'il quitte cet endroit au plus vite. Il ne pouvait tout simplement pas rester les bras croisés. Il n'allait pas déprimer trois milles ans. Il avait pris sa décision. Il rentra chez lui et prit un sac dans lequel il rangea toutes ses affaires les plus importantes. Chaussures, affaires de toilettes, caleçons ... Tout y passa et il referma son sac au bout d'une heure de rangement. Il hésita à prendre une photo. Cette photo sur laquelle il était tout souriant avec Haruko. Ils venaient de se rencontrer et ils l'avaient prise en ville. Le blond décida de ne pas la prendre. S'il devait l'oublier autant le faire jusqu'au bout. Il prit un bout de papier et marqua ces derniers mots :

"Haruko-kun, je t'aime beaucoup et c'est ça le problème. On est deux à t'aimer et entre Kiba et moi, l'un de nous deux est de trop. Je me rappelle encore le premier jour où on s'est rencontré. Tu te rappelles ? T'avais raté la marche et tu t'étais écroulée sur moi ! Tout ça pour dire que je ne regrette absolument pas de t'avoir connue ... Tous ces jours passés avec toi ont été les plus beaux jours de ma vie. Je ne reviendrai pas sur ma décision. Ne culpabilise pas, ce n'est pas ta faute. Il faut juste que je réfléchisse et je ne peux pas continuer à te voir dans les bras de Kiba. Je suis ... jaloux. Je n'ai jamais ressenti cette sensation de haine quand il t'embrassait, ce brusque sentiment de tristesse et de regrets. Je ne veux pas te faire du mal, ni à toi ni à Kiba. C'est pour ça que j'ai décidé de partir, loin, très loin. N'essaye pas de me retrouver. Tu ne me feras que souffrir d'avantage. On ne se reverra jamais ... Adieu Haruko-kun. Je t'aime."

Le garçon versa quelques larmes dont une s'écrasa sur le "adieu" pour le faire à moitié disparaître. Il prit le papier et son sac et ferma sa maison à clef. Il posa sa lettre dans la boîte de son ami et s'en alla vers la gare. Pour lui, une nouvelle vie commençait. Une vie où son soleil n'existait plus, une vie où ses étoiles avaient été volées, une vie vide. Il reviendrait peut-être un jour, mais il sera adulte et ce sera trop tard.

Haruko se réveilla brusquement. Le matin était en train de se lever. Elle avait un mauvais pressentiment. Kiba était parti chercher ses affaires. Elle jeta un coup d'œil par la fenêtre et la couleur du lever de soleil lui fit penser à Naruto. Elle avait décidé que dès qu'elle le verrait, elle irait s'excuser. Ce qu'elle ne savait pas encore, c'est qu'elle ne le reverrait plus avant longtemps...

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