Fiction: Rendre sa beauté au Désert. (terminée)

Shikamaru est désespéré. L'amour de sa vie vient de mourir. Elle l'avait pourtant prévenu, qu'elle ne vivrait pas longtemps. Malgré ça, il n'était pas préparé à la voir tomber, et surtout pas comme ça. Alors, il la transporte là où elle est née. Là où leur amour est né.
Version imprimable
Aller au
Hanabi-chan63 (Féminin), le 20/11/2010
Lui... je l'ai écris... vers deux heures du matin, en juillet dernier. Il est un peu court, mais je le trouve correct, personnellement. A vous de me dire comment vous le trouver ! =D



Chapitre 1: Rendre sa Beauté au Désert.



Shikamaru Nara laissa les larmes perler sur ses joues. C'était beau. Les lointains plateaux, orangés dans la lumière du coucher de soleil, lui avaient paru écrasants la première fois, presque intimidants. Étouffants. Le ciel d'un bleu si profond qu'il craignait autrefois de s'y perdre était d'un exceptionnel turquoise. Sans un nuage pour s'y repérer. Le vent soufflait violemment dans sa figure, irritant son visage, l'obligeant à fermer les yeux pour ne pas recevoir de sable. Ce sable infini et doré. Chaud, aussi. Il déposa au sol son précieux fardeau.
Comment décrire ? Tout avait une beauté authentique et sauvage. Comme ses frères et comme elle. Elle qui l'avait protégé, rendu fou.
Pendant des années, elle avait répliqué, encore et encore. Elle ne l'avait jamais laissé avoir le dernier mot. Jamais. Elle l'avait forcé à se défendre, à parler, à crier, à se battre. Par la force, elle avait obtenu beaucoup de lui. Il se souvenait encore.
Ce jour-là, elle portait son habituel kimono noir, rehaussé d'un large ceinturon rouge qui lui servait avant tout de rangement pour l'énorme éventail qu'elle portait dans son dos. Un jour comme un autre. Un jour différent, très différent. Ce jour-là, elle lui était apparue comme illuminée, auréolée de soleil. Ce jour-là, il était tombé amoureux d'elle. Si stupidement amoureux qu'il s'en était voulu.
Il avait toujours tout fait pour contrôler ses sentiments. Il s'était fixé pour objectif de devenir jonnin, d'avoir une femme ni trop moche ni trop laide, une fille puis un garçon, et de se retirer du monde ninja dès que son fils aurait été en mesure de reprendre le flambeau. C'était ça, la vie qu'il s'était fixée, du haut de ses treize ans. Malheureusement pour lui, ça n'avait pas continué ainsi. Il s'était fait battre par une fille, cette même fille qui l'avait sauvé quelques semaines plus tard. Obligé de la remercier. Galère. Puis les missions s'étaient enchaînées, en un flot morose et continu. Il s'ennuyait de plus en plus pendant celles-ci. D'accord, ce n'était pas une nouvelle qu'il était le ninja le moins motivé du monde. Mais là, c'était différent. Il ne rechignait plus à faire les missions. Seulement, il les trouvait inutiles. Puériles. Espionner un quelconque diplomate pour lui soutirer des informations, assassiner un politicien gênant, quelle importance ? Tout n'était que violence stupide. Il aurait presque préféré être employé de bureau chez l'Hokage. Au moins, un Naruto volant sortant d'une visite à Tsunade l'aurait distrait de temps à autre.
Mais en mission, niet. Ino qui essayait de le sortir de sa torpeur, Chôji qui le soutenait moralement, des adversaires suicidaires et suicidés, quelques égratignures de temps en temps. Et une prime en fin de mois. Certes, il ne refusait pas cette petite somme de plus. On n'a pas idée du nombre de kunais perdus à racheter. Et accessoirement, sa provision d'élastiques pour les cheveux. Oui, ses coéquipiers trouvaient hilarant de lui détacher les cheveux chaque fois qu'il s'endormait au mauvais moment. Leur sens de l'humour pour le moins spécial était resté étranger à Shikamaru. Mais ça, c'était avant.
Avant qu'il apprenne qu'elle allait mourir.




Elle regardait trop haut, trop loin. Dans sa vie, elle n'avait jamais visé que le titre de meilleure kunoichi de Suna. Rien que ça. N'empêche qu'elle avait vachement bien réussi. Capable de terrasser un adversaire d'un simple battement de cils, d'un regard ravageur... ou d'une attaque bien placée qui ferait voler l'adversaire à des centaines de mètres et le réduirait en morceaux. Cependant... Elle s'était rendue compte qu'il ne lui restait que peu de temps à vivre.
Elle était ninja, son espérance de vie était donc réduite. Allez, mettons cinquante ans.
Kunoichi, quarante.
Fille d'un ancien Kazekage, trente-cinq.
Sœur de l'actuel, trente. Maximum, trente ans.
Et elle en avait vingt-huit. Oui, elle pouvait se tromper. Mais imaginer une seule seconde qu'en tant que cible idéale pour les opposants de son père, de son frère, les misogynes du conseil qui pensaient que les kunoichis devaient être pendues et les ennemis qu'elle combattait, elle allait survivre au-delà de quarante ans, c'était de la pure folie. Et la proximité de sa mort lui avait fait peur.
Mais à qui se confier ? Ses frères auraient pris peur et l'auraient enfermée, ses amies l'auraient internée dans un hôpital pour kunoichis dépressives. Alors, elle s'en était ouverte à Shikamaru. Il l'avait écoutée. Il l'avait longuement regardée.
Puis il l'avait embrassée.
Ce baiser qu'elle espérait au fond de son cœur, ce rêve dont elle ne voulait pas, surtout pas se réveiller. Cette douceur dans son regard de flemmard. Elle s'était laissée aller dans ses bras. Pour la première fois de sa vie, elle confiait les rênes de son existence à quelqu'un d'autre.




Ils avaient été heureux, ils avaient été amoureux. Et tout s'était déroulé ici, sur la route de Suna. Toute sa vie aux pieds des falaises. Ces falaises trop hautes, ces plateaux écrasants, ce ciel intimidant, ce sable atrocement infini, ces bourrasques trop violentes... Tout ça, c'était devenu son environnement. Désormais, il ne se sentait véritablement bien que dans cette atmosphère de chaleur étouffante. Il ouvrait les bras, laissait le vent de Temari s'engouffrer dans ses vêtements. C'était leur endroit, c'était leurs vies, leur commencement et leur fin.
Il se souvint.
Quand elle lui avait confié qu'elle allait mourir, il avait d'abord pensé à une mauvaise blague. Puis à une maladie grave. Pour le coup, il aurait presque couru faire sa carte de donneur de sang si le regard émeraude ne l'avait pas retenu. Et enfin, elle avait tout déballé. Et chaque argument crevait le cœur de Shikamaru. Parce qu'elle avait raison. De par sa position sociale et professionnelle, elle ne pouvait qu'être réaliste. Beaucoup de gens dans les pays voisins voyaient encore Gaara comme un monstre et crevaient d'envie de l'obliger à démissionner. C'était en partie pour ça que Temari était une kunoichi si fière. Elle savait se défendre, et avait juré de ne jamais être un poids pour ses frères.
Il toucha son visage si parfait.
Elle avait eu raison.
Les dirigeants des pays voisins tentèrent de la tuer, et y laissèrent deux ou trois agents ainsi que l'intégralité de leur honneur et leur dignité. Ils furent obligés de s'excuser en personne auprès d'elle, du reste de la famille Sabbaku no et devant Suna toute entière. Temari no Sabbaku ne faisait jamais les choses à moitié. Les conseillers essayèrent de l'exclure de Suna. Ils y perdirent le peu de cheveux qui leur restaient. En vérité, aucun des facteurs qu'avaient énoncés Temari n'était celui qui avait causé sa perte. Le facteur déterminant, c'était la fierté qu'elle avait de toujours protéger son petit monde seule. Accessoirement, de protéger Shikamaru, qui ne réfléchissait jamais à l'avance. Elle s'en était toujours sortie sans une blessure.
Sauf que là, elle ne s'en était pas sortie tout court.
Elle était morte, afin de sauver une vie qui pour elle comptait plus que la sienne. Celle de Shikamaru Nara, son petit ami depuis deux ans. Temari no Sabbaku, trente ans, avait perdu la vie dans un combat contre les ninjas d'Iwa. Dans les bras de Shikamaru. Elle lui avait confié sa vie, et en quelques mots elle lui avait confié sa mort. Doucement, il lui avait fermé les yeux. Ses larmes coulaient de devoir renoncer pour toujours à son regard vert, à son sourire, à ses cheveux couleur et saveur sable. A son caractère de cochon. A son unique amour.
Et comme elle lui avait confié sa mort, il avait obéi. Temari avait obtenu de lui beaucoup de choses par la force. Il avait suffi qu'elle se taise pour qu'il lui offre tout et même plus.
Alors, avec une infinie douceur, il reprit son fardeau dans ses bras, et, au milieu du désert, à cette croisée des destins, il déposa le corps de Temari no Sabbaku dans le sable chaud. Le sable de son commencement et de sa fin. Là où elle était née, où elle avait grandi, où elle avait aimé.
Shikamaru s'éloigna du corps sans vie de Temari, regardant le sable chaud de Suna la recouvrir lentement.
Les larmes coulant sur ses joues, il rendit au désert cette beauté qui lui appartenait.



Que dire ? Il n'a pas été travaillée du tout. C'est un simple coup d'inspiration, en pleine nuit.
A vous de me dire ce que vaut mon inspiration. xD




Chapitres: [ 1 ] Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: