Fiction: L'Akatsuki aux aguets. Cible: Kyubi (terminée)

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La brume se levait lentement sur les rizières, tandis que des voyageurs matinaux s’avançaient paisiblement le long du chemin. Un vieillard, quelques marchands… Dans ces contrées où les brigands faisaient la loi, il valait mieux voyager en groupe. Aussi furent-ils plutôt surpris quand ils rencontrèrent une jeune fille confortablement endormie dans l’herbe moelleuse du bas-côté. Mais la surprise fit vite place à l’inquiétude : et si c’était un piège ?
Pourtant la jeune fille s’éveilla en sursaut quand ils s’approchèrent ! Elle leur jeta un regard apeuré, désorienté, puis, comprenant à qui elle avait à faire, s’étira paresseusement.
- On n’a pas idée de tirer les braves gens d’un sommeil réparateur, s’écria-t-elle en guise de bonjour.
- Ce n’est pas une idée de passer la nuit sur le bord des routes quand il y a une auberge à moins d’un kilomètre, lui répondit le vieillard sans se démonter.
Chose étrange, elle parut ravie de sa réponse et lui sourit de toutes ses dents :
- Mais dans une auberge, on ne peut guère contempler le ciel !
Le vieillard lui rendit son sourire :
- Où allez-vous comme ça, sans bagage ni escorte ?
- Les riches ont besoin d’escorte, mais les pauvres n’ont à rien à perdre, et donc rien à protéger.
- Voilà un état d’esprit bien singulier, s’exclama le vieillard en riant de bon cœur ! Me ferez-vous le plaisir de voyager avec nous ? Un éclat malicieux s’alluma dans son regard : dites oui, chuchota-t-il, je n’en peux plus de ces trouillards efféminés !
Le coup d’œil qu’il lança à ses compagnons de route en disait long sur l’estime qu’il leur accordait.
- Allons-y, fut la seule réponse de la jeune fille !
Elle sauta sur ses pieds et partit avec eux en babillant. C’est ainsi qu’Hana prit contact avec sa cible : Sakurada Takeshi.
À quelques kilomètres de là, sur une butte qui surplombait les rizières, deux hommes observaient la scène avec intérêt. Quand Hana se leva, l’un deux siffla :
- Non mais, regarde-moi ça ! Tu as vu comment elle les a embobinés en trois coups de cuillère à pot ?!
- Que veux-tu ? C’est ça d’avoir un joli minois… Fut la réponse impassible.
- Itachi, tu m’as l’air préoccupé…
- C’est trop facile… Justement, on parle d’un grand ninja et il se laisserait embobiner si simplement ? Il y a quelque chose qui cloche…
Kisame reporta son regard sur le groupe qui s’éloignait. Il réfléchit un instant et assura à son coéquipier qu’il était trop pessimiste.
- Vous êtes tous comme ça, les Uchiwa… Vous ne voyez que le mauvais côté de la vie.
Le regard noir lancé par Itachi était une furieuse invitation à se taire sous peine de gros problèmes… Malgré son amour de la bagarre, Kisame jugea plus sage de ne pas insister.
- Des nouvelles de Kyubi ?
- Zetsu est toujours à leur recherche… Il nous joindra dès qu’il y aura du nouveau.
- Zut ! Moi qui espérais tant pouvoir m’amuser un peu… Se renfrogna l’homme bleu. Je vais encore devoir attendre…
- D’ici quelques heures, Sakurada est à toi. Cesse un peu de te plaindre ou je vais finir par croire que tu n’es pas plus évolué que Hana.
Kisame sursauta, comme sous le coup d’une injure. Puis il grogna qu’ils feraient mieux de rejoindre le point de rendez-vous où Hana devait mener la cible. Ils partirent aussitôt.
Pendant cette agréable discussion, Hana faisait route aux côtés de Sakurada Takeshi. Bien qu’il ait l’allure d’un vieillard, elle avait très vite remarqué que ce n’était qu’une façade. Il était encore vigoureux et très perspicace, ce qui n’était pas pour déplaire à la jeune fille. S’en prendre à des cibles sans défense n’était pas très amusant.
- Kisame va avoir du fil à retordre… Il sait encore se battre, le pépé…
Prise dans ses réflexions, elle n’avait pas vu qu’il la fixait intensément. Enfin, elle parut s’en rendre compte et lui renvoya son regard :
- Il y a un problème ? Demanda-t-elle sur un ton innocent.
- Je me disais juste que… Tu n’es pas une fille ordinaire…
- Comment…
- Tes yeux… Ils sont noirs, et pourtant…
- Pourtant ?
- Ce n’est pas leur couleur naturelle, n’est-ce pas ?
- … Euh…
- Ils ne sont pas censés être pourpres ?
Hana sentit un frisson lui remonter la colonne vertébrale. Se sentant percée à jour, elle se mit à réfléchir à toute vitesse : inutile de lui mentir, visiblement il savait pas mal de choses… Mais à quel point était-il renseigné ?
- Il arrive qu’ils soient un peu violets, mais c’est ce qu’on m’a dit, je ne l’ai jamais vraiment constaté moi-même.
- Pas violets, pourpres… Tu es de Konoha, jeune fille, aucun doute là-dessus !
- C’est mon accent qui vous le dit ? Ou le fait que la nuance entre violet et pourpre m’échappe ?
- Tu es une belle effrontée, ma jolie, s’exclama Sakurada, un rire dans la voix.
- Tant mieux si ça vous amuse ! Bon, bas les masques ! Oui, je suis une ninja de Konoha, chargée de votre protection… Sous couverture, évidemment, car notre Hokage n’ignore pas que les anciens comme vous supportent mal les protections rapprochées.
- Ah, si tu es d’accord pour faire de la protection « rapprochée », je ne vois aucun problème tant que c’est toi qui t’en charges, fut la réponse du vieillard, tandis qu’il la déshabillait d’un coup d’œil.
Comme elle ne répondait pas, il reprit :
- En revanche, ce qui m’intrigue, c’est qu’on ait chargé Konoha de ma protection… Et pourquoi ?
- Pourquoi ? Attendez… AH ! Oui, je crois me souvenir ! Ne serait-ce pas parce que votre tête est mise à prix par des hors-la-loi ?
- Des hors-la-loi…
- Ne vous font pas peur, je sais ! Mais ceux-là sont spéciaux ! Il s’agit de l’Akatsuki… Une organisation si dangereuse que les Sannins de Konoha eux-mêmes ont décidé de la surveiller !
Sakurada fit une moue sceptique.
- Je les vois mal s’en prendre à moi… Je ne suis plus personne depuis qu’Uzushio a sombré !
- Comment ? ! Soyez sérieux ! Vous êtes le maître des Sceaux !
Le vieillard ne répondit pas, il était plongé dans ses souvenirs. Comme pour le réconforter, Hana lui prit le bras… et ralentit l’allure… Soudain, Sakurada s’arrêta brusquement ! La jeune fille voulut s’éloigner mais il la retint… et traça du bout des doigts quelques signes étranges sur son front. Abasourdie, Hana lâcha le bras du vieillard et porta sa main à son front. Le contact des doigts du vieillard lui avait laissé une étrange sensation de froid.
- Depuis trop longtemps, je suis seul au monde, sourit-il tristement, je peux bien faire ça pour vous.
Ils restèrent quelques instants les yeux dans les yeux, lui triste mais satisfait, elle complètement déboussolée !
- Qu’ils y viennent, maintenant, vos hors-la-loi de l’Aoitsuki, s’exclama-t-il !
- C’est l’Akatsuki, Sakurada Takeshi !
À peine avait-elle fini sa phrase que deux silhouettes sombres sortirent des fourrés et arrêtèrent le vieillard. L’un des deux hommes dégaina une immense épée :
- Samehada a envie de s’amuser, grand-père.
Mais son compagnon lui coupa la parole :
- Kisame, les affaires d’abord ! Sakurada Takeshi, acceptez-vous de mettre vos connaissances et techniques au service de l’Akatsuki ? Si vous acceptez, il ne vous sera fait aucun mal. Dans le cas contraire…
Le Sharingan s’activa et jeta un éclat sanglant sur le visage d’Itachi. Le vieillard leva la main.
- J’ai deux choses à dire : premièrement, pourquoi aiderais-je une organisation que votre camarade a décrite comme malfaisante ? Deuxièmement…
Le vieillard vint se placer à quelques centimètres d’Itachi…
- Qui aurait cru qu’il me serait donné de voir une dernière fois un tel regard ? J’avais entendu dire que tous les Uchiwa avaient été exterminés…
Ce furent les dernières paroles de Sakurada Takeshi, ninja d’Uzushio et maître dans l’art des sceaux. Quand la lune se leva, son cadavre sans tête gisait sur le chemin rougi par son sang.

- Franchement, Itachi, était-ce bien utile de lui couper la tête ? Et pourquoi c’est moi qui la porte ?
C’était au moins la dixième fois de la journée que le déserteur de Kiri posait la question.
- Sa tête, c’est pour la prime, grogna Hana, qui suivait.
- Bien, alors vas-y, prends-la !
Mais alors que Kisame voulait la lui mettre de force entre les mains, il vit les yeux de la jeune fille virer au violet.
- Garde-la ! C’est un boulot qui te sied à merveille, face de requin ! Et maintenant, reprends ta route ou je me ferai un plaisir de t’égorger avec ces ongles-là !
Un grognement monta de la gorge de l’homme bleu.
- Sale gamine prétentieuse ! Parle-moi encore sur ce ton et Samehada se délectera de ta chair et de ton sang !
Un soupir résigné leur fit tourner la tête : Itachi les regardait se mesurer l’un à l’autre, une fois de plus.
- Sérieusement, envoyez-moi une carte pour votre mariage. Deux êtres qui s’entendent aussi bien que vous, c’est tellement rare et exceptionnel !
Kisame bredouilla tant qu’il put pour sauver la face tandis que Hana piquait un fard incontrôlable sous le regard perçant du jeune homme…qui afficha un sourire triomphant, repartit… et savoura un silence bien mérité tout le restant du chemin…

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