Fiction: L'Akatsuki aux aguets. Cible: Kyubi (terminée)

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Quand elle reprit connaissance, Hana se sentait complètement moulue. L’attaque de Kisame se jetant sur elle avec la puissance d’un requin blanc y était pour beaucoup. La jeune femme se releva, et constata que ses coéquipiers l’avaient enfermée dans les combles. Avec un soupir résigné, elle s’accroupit à côté de la trappe qui descendait à l’étage et frappa quelques coups. Elle eut tout juste le temps de reculer pour ne pas prendre la trappe dans la tête tandis que Kisame grimpait la rejoindre.
_ Tu es calmée ? C’est dommage, j’aurais vraiment adoré te mettre en pièces. Tu as de la chance qu’Itachi m’ait arrêté. Maintenant, ramène-toi, et tiens-toi tranquille ; sinon même une armée d’Uchiwa sera bien incapable de m’empêcher de te transformer en charpie.
Hana ne répondit pas, mais son silence était plus dû à la migraine qui venait de pointer le bout de son nez qu’aux menaces du membre de l’Akatsuki. Encore que… la puissance dévastatrice qui l’avait clouée au sol quelques heures plus tôt lui faisait désormais redouter cet homme bleu.
_ Direction la cuisine. Tu vas gentiment préparer le dîner, et après on verra…

Sans mot dire, la jeune fille rejoignit le rez-de-chaussée pendant que Kisame s’arrêtait à l’étage. Après une seconde de réflexion, il entra dans la chambre d’Itachi. Le jeune Uchiwa était assis au pied de son lit, la tête dans les mains. Son camarade attendit qu’il se redresse pour commencer :
_ Itachi, honnêtement, pourquoi ne m’as-tu pas laissé la tuer ?
_ …La vérité, c’est que j’ai fermement l’intention de me servir d’elle pour approcher Naruto.
_ Elle était prête à te tuer. Tu veux prendre le risque d’avoir un fauve comme animal de compagnie ?
_ Je doute qu’elle ait vraiment tenté de me tuer.
_ Alors pourquoi m’appeler à la rescousse ?
_ …c’est très simple… quand elle m’a touché… j’ai perdu mon Sharingan.
_ Perdu ? Comment ça, perdu ? Tu veux dire que tu l’as désactivé, non ?
_ … Je dirais plutôt… perdu… du genre éteint… disparu… Impossible de l’activer. Je ne peux même pas me servir de mon chakra pour faire un jutsu basique.
_ Plus de chakra… et plus de Sharingan… ça craint… Surtout pour ton Sharingan…
_ Précisément.
_ J’ai toujours dit que c’était dangereux pour toi d’utiliser ces pupilles. Maintenant, on a un gros problème : parce que sans ton Sharingan, tu es…
_ Aveugle. Ou presque. Inutile de me le rappeler, trancha Itachi d’un ton sans réplique. Pour l’instant, nous devons absolument savoir comment elle s’y est prise. Envoie-la-moi, j’ai deux mots à lui dire.
Kisame sortit en bougonnant que c’était une mauvaise idée, qu’il aurait mieux valu appliquer son plan mais qu’après tout, il n’était pas la baby-sitter d’Itachi, que d’ailleurs les Uchiwa n’aient pas besoin de baby-sitter…
_ Kisame est inquiet… Je n’aime pas ça. Un Kisame de mauvaise humeur, ce n’est juste pas bon pour la santé… Mais un Kisame inquiet, c’est carrément ingérable. Il va falloir quitter Konoha au plus vite. Malheureusement, je n’ai même pas de chakra pour masquer ma présence en dehors de la maison. Pain a eu une idée de génie le jour où il nous a fait installer une barrière autour de la maison pour masquer notre présence aux ninjas en ville, mais il n’avait pas prévu ce cas de figure….

Deux coups discrets furent frappés à la porte.
_ C’est bon, entre, ordonna le jeune homme. Il plissa les yeux pour tenter de mieux discerner la silhouette qui pénétrait dans sa chambre mais il dut se rendre à l’évidence : autant Kisame était reconnaissable par sa couleur (une masse bleue c’est dur à rater même pour un mal voyant, sauf s’il est aussi daltonien), autant il lui était impossible de bien distinguer une personne « normale » d’une autre.
Histoire de lui faciliter la tâche, la jeune fille ordinairement presque aussi bavarde que Deidara et Hidan réunis, gardait un silence obstiné. Itachi fit un geste :
_ Assieds-toi, ne reste pas debout.
Hana prit la chaise devant le bureau et s’assit sans rien dire.
_ Bon, je sens qu’il va falloir un peu la brusquer, pensa Itachi. A voix haute :
_ Tu nous avais caché que tu étais du clan Murasa.
_ Vous ne me l’avez jamais demandé.
Itachi grimaça intérieurement. Le ton d’Hana prouvait une chose : elle était dans le même état d’esprit que le jour où elle s’était pointée dans leur planque pour entamer ce qu’elle avait qualifié de « collaboration d’ordre purement professionnel ». Calme, autoritaire, et totalement sur la défensive. Si elle avait un jour commencé à faire confiance aux deux shinobis renégats, cette confiance avait fondue comme neige au soleil.
_ Donc tu t’appelles Murasa Hana. C’est toujours intéressant à savoir…
_ Je préfère Murasaki Hana, répliqua aussitôt la jeune fille, la voix mêlée d’une certaine fierté.
_ Ah oui, je vois, continua Itachi. Laisse-moi deviner : tu as modifié ton nom afin qu’il ressemble au nom de ton Hijutsu ?
_ Décidément, tu es loin d’être bête. Je commence à croire que les histoires qui courent à ton sujet sont fondées.
_ Et les histoires qui courent à propos de ton clan ? Sont-elles fondées, elles aussi ?
_ Si tu veux parler du fait que nous n’appartenons à aucun Pays ou village, alors c’est oui. Si tu fais référence au fait que la hiérarchie du clan repose sur les femmes, c’est encore oui. Pour ta gouverne, on appelle ça un matriarcat et je comprends que les gros machos que vous êtes aient un peu de mal avec cette notion.
De nouveau, le mépris qui transparaissait dans l’ironie du ton fit comprendre à Itachi que la partie était loin d’être gagnée.
_ Je songeais à d’autres rumeurs, d’ordre plus pratique… Disons, concernant le Murasaki Hôno…
_ Vraiment ?
Itachi aurait presque mis sa tête à couper que la jeune fille était de nouveau absorbée par la contemplation de son vernis à ongles. Mais impossible de bien distinguer ce qu’elle faisait. Elle reprit :
_ Et je suppose que tu voudrais quelques confirmations sur les capacités du brasier pourpre, je me trompe ?
_ Je vais finir par croire que ton intelligence n’a d’égale que la mienne, répliqua Itachi sans se démonter.
Hana encaissa la pique, l’esprit ailleurs.
_ Et à propos de ton Sharingan ? Tu as l’intention de m’expliquer comment ça marche ?
_ Ce n’est pas la question.
_ Ah bon ? Ça alors, j’aurais pourtant juré qu’on en était aux confidences, chapitre Secrets de famille, lâcha la jeune fille d’un ton innocent.

Si Itachi n’avait pas été le destinataire de cette vanne, il aurait volontiers souris de la verve de sa coéquipière. Sauf que c’était sa tête qu’elle se payait… Sauf que sa situation était critique et qu’il avait absolument besoin de réponses. Il soupira :
_ Bon, il se fait tard et j’aimerais une réponse. Alors jouons cartes sur table.
Il ne vit pas Hana réprimer un sourire en entendant cette phrase qu’elle avait prononcé un mois plus tôt lors de son « entretien d’embauche » devant l’Akatsuki au grand complet.
_ Que veux-tu ? demanda-t-elle, quelque peu radoucie à l’évocation de ce souvenir.
Pour ainsi dire privé de sa vue, Itachi n’en ressentait que plus les différentes intonations dans la voix d’Hana. Il saisit sa chance, et attaqua directement :
_ Quelle capacité du Murasaki Hôno as-tu activé lors de notre combat tout-à-l’heure ?
_ Un combat ? Houlà ! Tu oses appeler ça un combat ?! Tout juste une brève escarmouche, à la rigueur…

Elle laissa sa phrase en suspens. Elle avait eu l’intention de disserter sur le mot combat, histoire de faire sortir Itachi de ses gonds (« Juste pour voir si c’est possible ») mais le soudain éclair d’anxiété qu’elle avait surpris dans les yeux du jeune homme l’avait arrêté net. En une fraction de seconde, ses pensées prirent un tout autre tour. Uchiwa Itachi, anxieux ??? Non, c’était impossible. Pourtant, elle était sûre de ce qu’elle avait vu. Alors pourquoi fixait-elle d’un air incrédule le visage tourné vers elle ?
_ Itachi, anxieux ? C’est pourtant bien ce que j’ai vu dans ces yeux, songea-t-elle indécise tandis qu’elle tentait de retrouver la lueur entraperçue juste avant.
_ Hana, s’il te plaît…

Déconcertée de l’entendre prononcer son prénom, troublée que le ton d’habitude si impassible ait disparu, la jeune fille resta perplexe quelques instants.
_ Quelle capacité du Murasaki Hôno as-tu activé tout-à-l’heure ?
_ Aucune.
_ Hana, c’est très important…
_ Mais c’est la vérité ! J’ai libéré le Murasaki Hôno avec la ferme intention de m’en servir mais je n’en ai pas eu le temps. Tu as lâché ton doberman avant que je puisse former ma boule de feu.
_ Une boule de feu ! Elle ne comptait pas y aller de main morte, pensa l’Uchiwa. Mais ce n’est pas ça le problème… Comment a-t-elle fait disparaître mon chakra sans utiliser de jutsu ?
_ Euh… Itachi ? Tu es toujours là ?, demanda Hana en voyant que le silence de son interlocuteur se prolongeait. Et si tu m’expliquais pourquoi tu veux savoir tout ça ?
_ Ça ne te regarde pas, coupa Kisame qui entrait.
_ La confiance règne, ricana Hana. La franchise, ce n’est pas à sens unique, tête de sardine.
_ Après ta démonstration de tout-à-l’heure, n’importe qui hésiterait à te faire confiance, fillette !

C’était reparti… Il n’avait pas fallu longtemps à ces deux-là pour que les habitudes reviennent au galop. Itachi s’interposa avant qu’ils n’en viennent aux mains ; dans le mouvement qu’il fit pour se lever, son T-shirt bougea dévoilant la base de son cou :
_ Mais qu’est-ce…, commença Kisame.
_ … que c’est que ça ?, termina Hana.
_ … De quoi parlez-vous ?
_ Mais de ça !
Ce que le déserteur de Kiri pointait du doigt était une marque circulaire, d’à peu près la taille d’une paume, qui était apparue à la base du cou d’Itachi. Ce dernier, bien qu’ayant aperçu le mouvement de son coéquipier, ne voyait pas ce qu’il désignait.
_ De quoi parlez-vous ?, insista-t-il.
Les deux autres s’approchèrent pour mieux examiner la marque.
_ Je n’avais jamais vu ça, maugréa Kisame. C’est récent sinon je l’aurais remarqué avant.
_ D’un autre côté avec le col de votre manteau de foire, je vois mal comment t’aurais pu le remarquer même si ça avait été indiqué à la peinture rouge, répliqua la jeune femme.
_ On dirait un sceau, lâcha l’homme requin après un instant de réflexion intense.

Hana haussa les épaules :
_ Je ne sais pas ! Par contre, c’est un point extrêmement sensible. Un point de pression à cet endroit et tu peux paralyser quelqu’un. Un seul doigt suffit ! J’utilise souvent cette technique pour torturer mes adversaires. Si tu doses bien ta force, tu peux déclencher une douleur atroce, et en même temps, tu n’empêches pas le prisonnier de parler… c’est pratique quand tu veux obtenir des renseignements.
Les deux membres de l’Akatsuki venaient de découvrir une nouvelle facette de leur « apprentie » : la cruauté. Car le ton détaché qu’elle avait employé faisait clairement comprendre que la souffrance de ses proies lui passait à des années-lumière au-dessus de la tête.
_ Parfois, elle fait peur, pensa Itachi avant de se re-concentrer sur le problème qui les occupait. Ce point sensible, reprit-il à voix haute, de quoi s’agit-il ?
Plutôt que de longues explications, Hana avança la main et exerça une légère pression sur le sceau que portait Itachi.
_ C’est pile ici.
Elle s’arrêta… hocha la tête.
_ Maintenant que j’y pense, c’est… Enfin, j’avais l’intention de faire un point de pression pour que tu me lâches avant de t’envoyer une boule de feu, finit-elle d’un air penaud.

Une idée folle venait de germer dans l’esprit d’Itachi.
_ Kisame, tu disais que c’est un sceau ?
_ Si c’en est pas un, ça y ressemble énormément.
_ Ça expliquerait la disparition de mon chakra…
_ Quoi donc ?, demanda Hana, un peu perdue.
_ Le sceau ! Celui que tu as apposé au moment où tu m’as touché.
_ Bep ! Mauvaise réponse ! Je ne sais pas poser de sceaux ! Les fuinjutsus, c’est un peu compliqué pour moi. Comment dire… c’est trop délicat… je n’ai pas l’habitude de faire dans la dentelle.
_ Pourtant c’est la seule explication logique : tu appuies à un endroit sensible, mon Sharingan se désactive, je ne peux plus utiliser mon chakra, et une marque qui ressemble bigrement à un sceau apparaît… Tu vois une autre explication ?
_ Oui ! Euh… Non…Je te répète juste que je ne connais pas de fuinjutsus, et encore moins des techniques capables de priver un utilisateur de son chakra. En fait je connais bien un moyen mais si je l’avais employé, Kisame t’aurait préparé une couronne de fleurs, pas un bon dîner.

Malgré le regard tueur que lui lança Kisame, elle reprit :
_ Sérieusement, vous êtes encore obnubilés par la dernière mission que vous avez ratée, ça explique pourquoi vous voyez des sceaux partout.
_ La mission que TU nous as faite rater, rectifia Kisame.
_ Vous ou moi, quelle importance ?, fit-elle d’un air condescendant.
Ils s’attendaient à ce qu’Itachi les sépare une fois de plus, mais ce dernier semblait plongé dans ses réflexions.
_ Surtout si on te dérange, n’hésite pas à le dire, ironisa Hana devant son air absent.
_ Itachi ! Laisse-moi lui claquer le beignet !
_ Tiens en parlant de beignet, je mangerais bien des beignets de poisson, provoqua Hana. Des beignets de merlan, de préférence.
Les deux antagonistes bondirent l’un vers l’autre quand un shuriken passa entre eux et se planta dans la porte, les arrêtant net.

_ Je devine peut-être plus que je ne vois, mais je vous assure que le prochain qui bouge, je lui éclate la tête.
Ils avaient fini par réveiller l’assassin au cœur de pierre qui sommeillait en Itachi. Le ton glacial, le visage impassible, le calme même du jeune homme prouvaient sa force et son pouvoir dévastateur. Une fois de plus, la jeune femme ressentit l’aura meurtrière de son aîné, lui laissant présager le pire.
_ A présent, la récréation est finie. Kisame : prépare nos affaires nous partons demain à l’aube. Quant à toi, s’adressa-t-il à la jeune fille, as-tu été en contact, quel qu’il soit avec notre cible ?
_ Tu veux dire le vieux Sakurada ? Non…
_ Réfléchis avant de répondre.
_... Je ne crois pas… Attends ! Si ! Je me souviens qu’il a eu une réaction étrange quand il a su que je venais de Konoha.
_ Comment ça ?

Sans répondre, Hana ferma les yeux afin de se remémorer la scène le plus précisément possible. Puis elle raconta :
_ Nous allions arriver au point de rendez-vous où vous nous attendiez. Je l’ai pris par le bras pour l’obliger à ralentir mais il a réagi bizarrement. Au départ j’ai cru qu’il m’attaquait, mais il s’est contenté de tracer du bout des doigts, une sorte de symbole sur mon front.
Elle rouvrit les yeux :
_ C’est cela que tu voulais savoir ?
_ En effet. Je pense que…
Kisame rentra en coup de vent, interrompant son coéquipier :
_ Pain nous a envoyé un message ! Sasori et Deidara ont fait chou blanc à Uzushio : le conseil se réunit demain matin.
_ Je vous avais dit qu’ils nous supplieraient de revenir avant la fin de la semaine, lança Hana innocemment.
Itachi fit signe à Kisame de laisser tomber, puis, indiquant la jeune fille :
_ J’ai besoin de tes yeux, Kisame. Regarde donc si elle n’a pas une marque sur le front.
Son sourire de requin s’allongea, il fit un pas vers Hana qui s’emporta violemment.
_ Bas les pattes crocodile ! Personne ne m’approche ! Il y a bien un miroir quelque part dans cette piaule ?! Je regarderai toute seule !

Avisant la glace fixée sur un des murs de la chambre, elle se précipita et souleva sa frange. Une trace rosée, semblable à une cicatrice, courait au milieu de son front. Le motif dessinait un étrange symbole qui lui était inconnu. Itachi ne vit pas son visage se décomposer sous l’effet de la surprise et de la peur. Mais le silence qui emplissait la pièce était éloquent.
Ce fut Kisame qui le rompit. Il murmura, surpris :
_ Pas étonnant que les autres n’aient rien trouvé à Uzushio…
L’Uchiwa s’avança, posa sa main sur l’épaule de la jeune fille.
_ Nous avons trouvé le Maître des Sceaux…




Bon, j'admets que c'était vraiment évident ce coup-là mais c'est nécessaire pour la suite... je n'en dis pas plus, vous verrez vous-même ^^

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