Fiction: L'Akatsuki aux aguets. Cible: Kyubi (terminée)

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C’était une salle obscure. Un fois habitués à la pénombre, nos yeux distinguaient une dizaine de silhouettes sombres. On se rendait alors compte que la pièce était en fait une immense grotte dont l’entrée avait été obstruée par un énorme rocher. Les gestes des personnes présentes indiquaient clairement une conversation animée. Soudain leurs voix furent couvertes par une explosion assourdissante. Un flot de poussière et de gravats envahit la grotte et l’on aperçut, ombre sur le fond lumineux du ciel, une jeune fille. Elle venait de faire voler le rocher en éclats, comme en témoignait encore sa position : debout, la jambe gauche perpendiculaire au corps et les bras légèrement écartés pour maintenir l’équilibre.
Lentement, elle reposa son pied gauche au sol et s’avança. Revenu de sa surprise, un des hommes tira vivement une faux à trois lames et se jeta en hurlant sur la nouvelle arrivante. Aussi simplement qu’elle avait brisé le rocher, elle leva la main droite et l’homme fut violemment projeté en arrière.
- C’est gentil de m’accueillir à bras ouvert, sourit-elle, ironique.
Furieux, il se releva et s’apprêtait à recommencer lorsqu’une voix cassante gronda :
- Hidan ! Ça suffit !
Le dénommé Hidan se mit à marmonner contre les malheurs de ce siècle, les infidèles en général, et les femmes en particulier quand un autre homme, les oreilles et le nez bardés de piercings, réclama le silence.
- Vous ne trouvez pas qu’il fait sombre ? Reprit la jeune fille. Et tandis qu’elle parlait, une flamme jaillit de sa paume gauche et vint se stabiliser au-dessus d’elle.

- Qui es-tu ? Demanda l’homme aux piercings.
Pour toute réponse, elle siffla :
- C’est ça la planque de l’Akatsuki ! Eh beh ! Vous auriez pu voter un budget déco' !
Il y eut un retentissant « elle se fiche de nous, ma parole » du côté du fameux Hidan puis le silence retomba.
- Je t’ai posé une question : qui es-tu ?
- Comment ! Je ne me suis pas présentée ! Que je suis impolie !
L’ironie perçait sous le ton innocent. La tension monta d’un cran.
- Je m’appelle Hana. Elle fit une pause : et vous ?
- Tu sais à qui tu t’adresses ?
- Mmh… Je dirais que j’ai affaire à Pein, premier membre de l’Akatsuki.
Encore le silence, oppressant, tendu.

Les adversaires se jaugèrent. Pein d’un côté, pensait que la jeune fille devait être redoutable – ou bien folle – pour venir les provoquer jusqu’ici. Hana de l’autre, savait qu’elle ne s’en prenait pas à des enfants de chœur et qu’un combat général lui serait défavorable.
- Que veux-tu ?
- Je suis venue parler business.
Un homme en partie masqué intervint :
- Je prends ! Quelle est la cible ?
- Ça y est, Kakuzu se réveille, reprit la voix gouailleuse de Hidan. Il est toujours motivé quand il s’agit d’argent.
- C’est toujours mieux que de se faire latter par une gamine, lui répondit son camarade.

Un grand blond éclata de rire après cette répartie et allait en rajouter quand Hana se rappela à leur bon souvenir.
- Je crois que vous m’avez mal comprise.
- Alors, c’est quoi le contrat ? S’impatienta un vieux bonhomme courbé en deux.
- Vous n’êtes pas patient, vous alors !
Il y eut un instant d’effarement : personne qui tienne à la vie n’avait encore osé faire une telle remarque à Sasori…
Seul Pein garda la tête froide :
- Reprenons : qu’est-ce que tu veux ?

Hana avisa un rocher, s’assit et croisa les jambes. Puis elle se décida :
- Voilà mon marché. Je travaille avec vous, disons un mois, je vous fournis de quoi bosser, et je récupère, admettons, un tiers du butin à chaque fois. Au bout d’un mois, si le boulot me plaît, je restitue l’argent et je continue à bosser avec vous… définitivement et sans contrepartie.
Toute ironie avait disparu de sa voix. Elle s’exprimait avec aisance et autorité, comme si personne ne pouvait avoir l’idée de la contredire.
- Tu veux… intégrer l’Akatsuki ? Articula lentement Pein.
- Quoi ? Mais non ! Je n’ai jamais dit ça ! Non, je bosse avec vous mais je reste libre de mes décisions et de mes mouvements. C’est une collaboration d’ordre purement professionnel.
Tous accueillirent cette déclaration dans le plus profond silence. Hana croisa les jambes dans l’autre sens :
- Alors ?
- J’aimerais en débattre avec les autres, répondit Pein prudemment.

Elle s’éloigna légèrement et Pein s’adressa à ses acolytes :
- Votre avis ?
- Provocante.
- Oui mais canon !
Pein foudroya Hidan du regard et reporta son attention sur Hana qui semblait perdue dans la contemplation de ses ongles. Puis il se tourna vers le seul qui n’avait pas répondu en même temps que les autres :
- Itachi, qu’en penses-tu ?
- Provocante, ça c’est sûr, et peut-être forte… Après, à toi de voir comment on peut l’utiliser.

Pein hésita un instant, pesant le pour et le contre, puis il ajouta plus haut à l’adresse d’Hana :
- D’où viens-tu ?
La jeune fille parut surprise :
- D’où je viens ? De dehors !
- Mais non. De quel village ?
- Ah, mon village ! C’était… Voyons… Attendez, ça va me revenir…
De nouveau, elle les faisait marcher.
- C’est un nom compliqué… mais compliqué ! Je n’arrive jamais à le retenir !

Une voix calme et froide s’éleva :
- Tu ferais mieux d’arrêter ta provocation avant que ça ne dégénère.
Hana fronça les sourcils et dévisagea celui qui osait l’interrompre dans son numéro. Il était jeune , « même pas la trentaine » pensa-t-elle, et il la fixait de ses yeux écarlates à l’éclat sanglant.
- Je fais ce que je veux. Nul ne me donne d’ordre, vous moins que personne, Itachi Uchiwa.

Un grand homme bleu éclata de rire :
- Plutôt bonne la gamine ! Dis, poupée, t’es prise ce soir ?
- Toi, le merlan frit, apprends à rester à ta place.
Le visage de l’homme bleu se crispa, mais déjà Itachi, nullement impressionné, reprenait :
- Du calme Kisame. D’où viens-tu pour me connaître ?
- De là où vous êtes une légende !
La réponse avait fusé du tac au tac, ironique, cassante.

Soudain Hana s’étira, et :
- Bon il se fait tard et j’ai besoin d’une réponse, alors jouons cartes sur table. Mon offre est très sérieuse et, puisque vous semblez y tenir, sachez que je viens de Konoha.
- Qu’y faisais-tu ? Reprit Pein, qui n’avait pas jugé utile d’intervenir dans la discussion avec Itachi.
- Mon dieu ! Rien, justement ! Je m’ennuyais.
- Tu es ninja ?
- Évidemment.
- Quel grade ?
- Je suis hors catégorie.
Un fou rire quasi-général salua cette réponse.

- Taisez-vous.
Pein se tourna vers Hana :
- J’accepte ton offre à une condition.
Hana haussa les sourcils dans une interrogation muette.
- Tu vas te battre contre l’un de nous.
- Je peux tuer mon adversaire ?
- On verra… Choisis-le d’abord.
- Alors ce sera… lui.
D’un doigt qui ne tremblait pas, elle désignait Kisame, qui porta la main à son épée.

- J’ai une meilleure idée, intervint une jeune femme qui s’était tenue en retrait jusqu’ici.
Pein la consulta du regard et l’invita à poursuivre.
- Tu viens de Konoha, alors affronte Itachi.
Hana afficha une moue boudeuse :
- Mais je voulais choisir, articula-t-elle comme une petite fille gâtée.
- Tu as peur ? Ricana Kisame très sûr de lui.
- Seulement du noir ! Persiffla-t-elle.
- Assez. Toi, dit Pein à Hana, reviens ici demain soir.

Et il disparut. A sa suite, les autres membres de l’Akatsuki se volatilisèrent et Hana resta seule.
- Pfiou ! Ils sont si méfiants ! Et pourtant je les ai menés par le bout du nez… Les hommes sont si prévisibles…

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