Fiction: Pensées secrètes

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Naruto s’avance sur le sable, très excité, suivi de près par son adversaire, un tout petit ninja, qu’il domine de deux bonnes têtes. Vêtu de plusieurs teintes de violet et de bleu sombre, il a un visage timide et farouche. Sa touffe de cheveux bruns part en tout sens, mal entretenue. Il arbore un bandeau frontal gravé de l’emblème de son pays, Taki, deux éclairs symétriques symbolisant une cascade.
Il prend place face à Naruto, légèrement recroquevillé sur lui-même, les épaules voûtées.

Et le troisième match commençe. Dès le signal du départ lancé par Kakashi, Naruto s’élance, à une vitesse surprenante, directement au contact. Il envoie un puissant coup de poing qui fend l’air vers la tête de son opposant. Tsuga Keo se jette à terre, visiblement effrayé. Puis, d’un geste qui semble purement instinctif, il lance ses mains en avant, qui effleurent Naruto au niveau du ventre. Le jeune homme blond est projeté en arrière, et, incapable de se retourner, atterrit lourdement sur le sol.
Naruto se redresse, un peu assommé. Keo ne semble pas vouloir l’attaquer. Il s’est redressé, tremblant, et attend de voir ce qui va arriver. Une attitude aussi passive étonne Naruto. Il aurait dû profiter de cette occasion de le toucher, alors qu’il était à terre. Mais le shinobi ne perd pas de temps à tergiverser, et repart à l’attaque.

“Kage Bunshin no Justu !”

Trois clones apparaissent, se séparent et lancent simultanément un shuriken sur Keo. Celui-ci sort un kunaï, pare deux des armes de jet, en esquive une troisième, mais ne peut eviter la quatrième, qui trace un ligne de feu dans son dos. Il grimace et met un genou à terre. Naruto saute sur l’occasion et s’approche pour lancer un uppercut magistral. Le jeune ninja de la cascade le voit arriver d’un air affolé et tente une parade. Il lève une main en bouclier.

Et tout devient noir...

“Aïïïïïïïïïïïïïë ! Qu’est-ce qui s’est passé ? J’ai maaal !”

Une terrible douleur lui vrille le cerveau. Le simple fait de penser lui inflige une douleur atroce. Naruto tente d’entrouvrir un oeil. Difficilement, il y parvient. Il est ébloui par une intense lumière blanche. Un nouvel élancement lui parcourt le crâne.

“Ouille...”

Des bruits de pas résonnent tout autour de lui. Puis une voix s’exclame, un peu trop fort à son goût :

“Il est réveillé ! Naruto ? Naruto, tu m’entends?

-Oui, mais ce serait bien si tu arrêtais de crier...

-Oh, pardon, je suis désolée. Les filles ! Venez, il s’est réveillé !

-Sakura... Moins fort..

-Oups, excuse-moi...”

Naruto arrive à soulever ses paupières juste à temps pour voir Hinata et Ino entrer dans la chambre en souriant. Il grimace en retour.

“Quessecépassé ?”

Ino fronce les sourcils.

-Ben en fait, on a pas trop compris. Tu allais mettre une raclée à ce gars, et puis il t’a envoyé voltiger dans les airs, sans faire un seul geste. Enfin il a agité les mains, c’est tout. T’es très mal retombé, ta tête a heurté un rocher et tu t’es ouvert le crâne. Heureusement, Tsunade-sama t’a soigné sur-le-champ et elle t’a fait amener à l’hôpital jusqu’à ce que tu te réveilles.”

Le jeune blond se tâte précautionnement la tête et sent un gros bandage lui ceinturer le crâne.

“Ca fait longtemps que je suis là ?

-Non, pas tant que ça, reprend Sakura. Tu as dormi toute la journée, mais il est pas si tard. Tsunade-sama a dit que tu pourrais normalement sortir dans deux jours au plus tôt. Tu vas juste rater les quarts de finale.

-Raaa, le tournoi... J’ai raté quoi ?

-Attends, que je me souvienne... Après toi il y a eu Shino contre une autre kunoichi de Suna. Il a gagné, mais ça a pris un temps fou ! Elle arrivait à créer des illusions si réalistes que même les punaises de Shino se sont laissées avoir. Mais il a finalement réussi à l’avoir. Puis Tsunade-sama a affronté Neji. C’était très impressionnant, pas vrai Ino ?

-Oh oui ! Je te jure, Tsunade-sama a retourné toute l’arène, elle a du être retapée avant le match suivant. Et Neji voltigeait dsans les airs, presque sans prendre appui sur le sol. Il a évité des dizaines de coups mortels. Mais finalement, elle lui a fait un coup en traitre. Elle a fait exploser le mur derrière lui avec un parchemin explosif. Tout lui est tombé dessus. Il a utilisé le bouclier divin et aucun débri ne l’a touché, mais elle en a profité pour lui en remettre une couche niveau tremblement de terre et il s’est retrouvé coincé dans une crevasse.

-Non, Neji s’est fait battre ?

-Il était furax, ça se voyait. Il est pas très expressif, mais là c’était flagrant.

-Après, il y a eu Temari et Kankurô. Les deux frangins opposés. C’était du grand spectacle ! Mais Temari a transformé les marionnettes de son frère en pièces détachées. Des toutes petites pièces. Elle s’est quand même pris une flèchette empoisonnée et elle a été emmenée d’urgence à l’hôpital à la fin de son combat. Elle est sortie il y a à peine deux heures. Et ensuite...

-Sasuke contre Lee, explique Hinata. Mais on a pas vu grand’chose vu qu’ils allaient à une vitesse incroyable. Finalement, Sasuke a eu l’avantage grâce au sharingan. Mais c’était très serré entre les deux. Et c’est tout...

-Tu plaisantes Hinata ? Le dernier match, c’était le meilleur. Sakura contre Hinata. Et c’est cette dernière qui a gagné.”

Naruto ouvre des yex ronds.

“C’est vrai Hinata ?

-Ben... oui...

-Fantastique ! Bravo, c’est génial !!!

-Et moi, j’ai perdu.

-Ah oui Sakura, désolé. C’est... triste pour toi.

-Mais non crétin ! Je me suis bien amusée et je me suis donnée à fond. C’était un très beau combat.”

Naruto adresse un immense sourire à Hinata, qui paraît très gênée de tout ces compliments.

“J’ai eu de la chance quand même...

-Mais non Hinata, tu m’a massacrée !”

Commence alors une longue discussion pour savoir si Hinata avait mérité de gagner. Naruto laisse son regard se balader dans la pièce et il voit quelque chose qui lui fait vraiment plaisir. Appuyé contre le mur dans un coin, Sasuke le regarde avec un demi-sourire un peu moqueur.

“Alors, on se fait battre par un gamin ?

-Moi aussi je suis content de te voir, Sasuke.

-Je me suis surtout rappelé que la dernière fois que je me suis retrouvé à l’hôpital, tu n’es pas venu me voir, toi.”

Naruto lui prend un air contrit, mais Sasuke sourit un peu plus. Il a vraiment changé. Un peu moins glaçon, un peu plus concerné par les autres... En un sens, ça lui a fait du bien de partir. Tsunade l’avait aussitôt accepté lorsqu’il était revenu de chez Orochimaru, mais elle l’avait gardé à l’oeil un moment, pour vérifier qu’il n’était pas un espion à la solde du village d’Oto. Finalement, elle avait réussi à lui faire confiance et Naruto avait vu avec plaisir son meilleur ami revenir auprès de lui. Car Sasuke, ce n’était pas Kiba ou Shikamaru. Des gars comme lui, y’en avait pas des tonnes. De plus, très bonne nouvelle, Sakura ne lui avait pas sauté dessus, ce qui signifiait qu’il avait encore ses chances.
Bref, tout va au mieux depuis que Sasuke est revenu.

Mais personne ne lui avait demandé pourquoi il était revenu. Et il ne semblait pas avoir l’intention d’en parler...

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Enfermé dans un atelier qui lui a été octroyé, Kankurô contemple avec tristesse ses précieuses marionnettes réduites en morceaux. Il calcule mentalement qu’il lui faudra au moins une semaine pour les remettre à peu près en état. Il soupire, enlève sa capuche et se met au travail.

Il avait toujours aimé faire ça. Construire, créer, animer des automates... Il était émerveillé par ce qu’un ensemble de rouages pouvait faire. Il suffisait d’y insuffler un peu de chakra, et la marionnette prenait vie. Il avait commencé par de petits automates, comme des souris sur roulettes, puis s’était amélioré pour recréer toute sorte d’animaux, des fennecs, des chiens mécaniques... Peu à peu, sans s’en rendre compte, il en avait fait sa vie, son style de combat. Il était le meilleur de Suna, et l’un des seuls ninjas à utiliser. Mais ilo n’avait rien à faire de cette particularité. C’était surtout pour lui un moyen d’échapper à la réalité, de faire comme si il pouvait contrôler sa vie. Il avait toujours souffert de l’absence de démonstrations affecteuses de la part de son père. Et cela s’était empiré à la naissance de Gaara. Son petit frère... Il l’avait intensément haï dès son premier jour. Le jour fatadique de la mort de sa mère, à partir duquel la vie de Suna avait changé de cap.

Dirigé par un Kazekage aussi déterminé à arriver à ses fins, les civils étaient remplis de terreur, le village s’était replié sur lui-même pour préserver ses secrets, dont celui de leur enfant-démon. Gaara... Qui ne lui avait rien fait, mais sa seule présence était au début presque insupportable à Kankurô. Il lui avait enlevé sa mère, qui comptait énormément pour lui. Il lui avait enlevé son père, qui ne s’était plus occupé que de lui. Sans le vouloir, ce petit garçon roux avait rendu Kankurô encore plus seul. Il s’était encore plus engagé dans sa voix de marionnettiste, s’était caché sous d’épaisses capuches noires et avait évité d’adressé la parole à son frère.

A l’âge de 7 ans, s’était opéré un virement dans la vie deKankurô. Il avait appris que son père avait essayé d’assassiner son jeune frère. Sur le coup, il avait refusé d’y croire. Son père, le Kazekage, assassiner Gaara ? Son propre fil, pour lequel sa femme était morte ? Non, impossible. Mais lorsque su’un ninja avait atenté à la vie de Gaara juste sous ses yeux, il avait du se rendre à l’évidence, et accepter la vérité.

Il avait alors dû faire un choix crucial. Son père ou son frère. Et ça lui avait pris du temps pour trancher. Des jours à traîner à la sortie du village sans rien faire. Et il avait décidé, de façon objective, de soutenir son frère, ce petit garçon qui ne lui avait jamais fait le moindre mal. Seulement voilà, depuis le début des attentats, Gaara était devenu renfermé et taciturne. Puis l’influence du Shukaku s’était renforcée, rendant chaque jour le fils du désert plus sanguinaire et avide de combat...

Heureusement, il avait à nouveau changé, se battait moins pour le sang que pour le plaisir du combat. Enfin, il l’espérait...

Tout à ses réflexions, Kankurô n’entends pas la porte qui s’ouvre et se referme doucement.

“Salut.”

Il tourne la tête, pour appercevoir Temari, un peu mal à l’aise.

“Salut soeurette.

-Pour le “soeurette”, tu repasseras. Je te signale que je suis plus vieille que toi.

-Oui, mais moi je suis plus grand.

-Pfff...

-Qu’est-ce que tu fais ici ?

-Je peux t’aider ?”

Kankurô hausse les sourcils devant cette demande pour le moins inattendue.

“Tu n’as pas un match demain ?

-Non, on a une journée de repos.

-...

-...

-Allez viens, je vais te dire quoi faire... soeurette.”



Voiiiiilààààà ! Ecrit en deux jours, mais la majorité sur la deuxième journée, et très tard...
J'espère que vous aimerez...

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