Fiction: Pensées secrètes

Personne ne sait exactement ce qui se passe dans la tête de Sabaku no Gaara. Est-il toujours un monstre ? On pense que non mais a-t-il autant changé qu'on le dit ?
Humour / Romance | Mots: 45638 | Comments: 114 | Favs: 72
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Ichigano (Masculin), le 02/02/2010
J'ai des gros soucis avec OpenOffice, il se retranscrit très mal sur WoN, donc faut reprendre tous les chapitres du début à la fin, la fleeeeeemme...


Ouais, no excuse...




Chapitre 18: Il faut qu'on parle.



La demeure de la délégation de Suna est en pleine effervescence. Plus précisément, Kankurô tente en vain de calmer sa sœur, qui elle-même s'agite dans tous les sens, Gaara est introuvable et les ninjas d'escorte sont certainement en train de se terrer dans les étages supérieurs, de crainte d'essuyer la tempête se déchaînant dans le salon.

« Mais c'est une catastrophe ! »

Temari marche de long en large dans la grande pièce, les bras tourbillonnants dans les airs, sous les yeux de son frère qui a pris soin de ranger tous les objets précieux de la pièce. Il parle d'une voix douce, dans une délicate tentative pour apaiser sa soeur aînée. Elle est prise d'une hyperactivité monstre, à croire qu'elle n'a pas combattu deux heures auparavant.

« Non Temari, tu dramatises. Souffle un coup, tu verras que ce n'est pas si grave.
-Pas si grave ! Mais c'est une...
-Une catastrophe, je sais. Et je ne suis pas d'accord avec toi.
-Tu as envoyé un message...
-Au Conseil pour le prévenir ? Oui, dès la fin du match. Nous aurons la réponse demain à la première heure.
-Et tu es allé voir...
-Le Conseil de Konoha pour avoir leur avis ? Bien entendu, juste après l"envoi du pigeon. Ils nous rendront leur verdict demain également.
-Pourrais-tu cesser de finir mes phrases ? C"est agaçant.
-Pardon, sourit Kankurô.
-Depuis quand es-tu si responsable, petit frère ?
-Tu n'as pas à avoir tout sur les épaules, grande soeur. »

Temari soupire et se laisse tomber sur l'un des grands canapés. Elle semble tout à coup épuisée.

« Excuse-moi pour cette crise de nerfs, Kankurô. Je suis un peu à cran aujourd'hui.
-Tu t'es pris la tête avec Shikamaru.
-Qu'est-ce qui te fais dire ça ? »

Kankurô s'assoie sur le même canapé et prend ses aises.

« Je ne suis pas aveugle, soeurette. Ces derniers temps, quand tu pète un plomb, c'est toujours parce que ce crétin traînait dans les parages dans la journée.
-Ah bon ?
-J'aime pas qu'il te tourne autour.
-Tu trouves ? Moi j'ai plutôt l'impression que c'est toujours moi qui vais lui chercher des noises.
-N'empêche, j'ai l'impression qu'il cache bien son jeu. On peut pas être aussi fainéant de nature, je suis certain qu'il joue la comédie. »

Il voit Temari pouffer de rire et se demande ce qu'il a dit de drôle.

« T'es mignon de t'inquiéter pour moi, frérot, mais y'a vraiment pas de quoi. Je suis pas près de laisser un gars, encore moins un flemmard macho, me rentrer dans la tête au point de me faire avoir une crise de nerfs quand il me dit pas bonjour.
-Alors il ne t'a pas dit bonjour aujourd'hui, c'est ça ?
-Mais... ben ouais, c'est ça. Mais il ne m'intéresse pas, sincèrement. Tu nous vois, tous les deux, ensemble ? »

Kankurô réfléchit quelques secondes à l'idée, puis admet qu'elle est complètement débile. Il scrute les yeux de Temari, mais il a toujours été nul pour deviner si les gens mentaient ou non.

« Bon, je te fais confiance.
-J'espère bien ! »

La porte de la demeure s'ouvre sur Gaara, et immédiatement Temari lui saute dessus, sa combativité retrouvée.

« Gaara !
-C'est moi. Il n'est pas nécessaire de hurler, Temari.
-Où étais-tu, s'enquiert Kankurô. »

Gaara le fixe de ses yeux verts, le visage impassible.

« Cela ne te regarde en rien, Kankurô.
-Erreur. »

Il rajuste son capuchon qui lui tombe sur l'oeil et lève un doigt professoral.

« En tant que ton grand frère, tout ce que tu fais me concerne, Gaara. »

Celui-ci lâche un imperceptible soupir.

« Si tu tiens tant à le savoir, Naruto m'a offert un verre pour fêter ma victoire.
-Pas un verre... d'alcool, au moins ? demande Temari, soupçonneuse. »

Aucun des trois n'a oublié l'effet que cinq verres d'alcool ont eu sur le grand Kazekage.

« Non, je suis vacciné maintenant.
-Parfait, fait Temari, on a assez d'un soulard dans la famille. »

Elle jette un regard accusateur à Kankurô qui sifflote innocemment en admirant le magnifique plafond blanc du salon, avant de glisser un oeil vers Gaara qui articule un mot en silence, le regard perdu sur le sol. C’est vrai que ce n'est pas souvent qu'on prononce le mot « famille » entre eux. Kankurô se rappelle soudain de quelque chose.

« Gaara, il faut qu'on te parle de quelque chose. »

Temari revient brusquement à la réalité et se plante devant Gaara avec un air paniqué. C’est limite si elle ne va pas l'attraper par les épaules pour le secouer, mais l'instinct de survie semble la retenir.

« Oui, c'est une catastrophe ! »

Gaara ne semble pas comprendre et déclare tranquillement :

« Plus tard. »

Il plante ses aînés là, et s'en va dans les étages. Temari reste figée, statufiée. Kankurô s'approche d'elle et lui pose une main compatissante sur l'épaule.

« Il n'a pas l'air de saisir Temari. On lui expliquera. »


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Shikamaru adore les tournois. Pour la simple et bonne raison qu'il ne se passe pratiquement rien dans les rues pendant les matchs, l'idéal pour se prélasser à son aise et sans aucun bruit de fond la matinée, et que le reste du temps toutes les missions sont annulées, ce qui lui permet de ne rien faire pendant une semaine sans se faire houspiller par sa mère ou par Ino. Le paradis quoi. Et si en plus des ninjas étrangers, ou étrangères, viennent pour un petit séjour au village de la feuille, on ne peut espérer mieux.

Shikamaru n'est pas allongé dans l'herbe sous un arbre pour l'instant, certes il en rêve, mais il doit d'abord effectuer une tâche importante. Il a décidé de se libérer de l'emprise maternelle. Pour cela, il a effectué un bon nombre de calculs mentaux, d'approximations et de probabilités et est arrivé à deux solutions les plus à même de réussir.
Tout d'abord, renverser le pouvoir en place et créer un gouvernement entièrement masculin, décréter que la place de la femme dans la société est limitée aux tâches ménagères, et qu'empêcher son fils de dormir n'est pas part des tâches ménagères. Mais en vue de la longue expérience de Konoha en matière de presque égalité homme-femme, le risque de révolte et de résistance est trop élevé pour que l'opération soit entièrement réalisable.

Sinon, il pense s'acheter un appartement, ou au moins en louer un. Un petit. Un tranquille. Un endroit où se sentir chez lui sans avoir à se réveiller à des heures indues le matin. Ouais, un endroit comme ça.

Il se traîne donc dans la rue commerçante, et enfile quelques ruelles plus tranquilles avant d'arriver devant un immeuble décrépit et un peu vieillot. C'est sa cinquième visite, il ne s'imaginait pas si difficile en matière de lieu pour vivre. Mais il lui faut le déclic, le coup de foudre.

L'appartement est au troisième étage, premier inconvénient. Mais il s'avance tout de même à la rencontre de la propriétaire, une vieille femme revêche, sèche, au teint jaunâtre, qui ouvre la marche d'un pas sec et précipité. Le jeune homme peine à la suivre mais il arrivent finalement devant la porte de l'appartement, qui n'arbore aucun numéro. La serrure grince et la porte mérite un bon coup d'épaule pour accepter de s'ouvrir. L'entrée est étroite, et donne sur une petite salle à manger, elle-même s'ouvrant sur une minuscule cuisine où l'on peine à se tenir à deux. Shikamaru ne s'autorise pas le moindre commentaire, se contenant de jeter des regards à droite et à gauche. C'est petit, c'est un peu sale, mais ce n'est pas très cher. Autant à la vente qu'à la location. Et puis à la base il y sera seul ici, alors pas besoin de prendre un local immense.
Un petit couloir part de la salle à manger vers la chambre. Il s'y engage lentement, et ouvre la porte de la chambre. Et là, c'est l'illumination. La pièce est grande, très spacieuse, et surtout extrêmement lumineuse. Une immense baie vitrée, occupant un mur entier, offre une vue impeccable sur les toits alentours et, même allongé sur le lit, on ne peut pas manquer d'admirer les nuages. La porte de la salle de bain est planquée dans un coin, et Shikamaru y jette un oeil. Tout est basique, mais rien de suinte. Il retourne tranquillement vars la proprio, s'efforçant de masquer son enthousiasme, son air blasé habituel collé sur le visage.

« Alors ? l'agresse-t-elle d'une voix de momie.
-Mouais. Je le prends. »

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Naruto est un peu déçu que Gaara soit déjà parti, mais il trinque avec Kiba pour oublier ça. Ils se sont retrouvés entre ninjas de Konoha pour discuter de la prometteuse finale de demain. Les avis sont partagés entre les féministes qui misent tout sur Tsunade, les machos incapables de penser qu'une femme peut battre un homme, les mitigés qui ne se risquent pas à supposer quoi que soit, les prudents qui parlaient de Gaara quand il était là et de Tsunade maintenant qu'il est parti, et ceux qui ne disent rien parce qu'ils n'ont rien compris ou rien suivi.

Naruto lui ne se prononce pas, tout à son verre qu'il n'a pas pu remplir trop à cause de Sakura, et de son entrevue du matin. Même après avoir papoté une heure, la jeune fille, qui n'avait toujours pas voulu lui dire son nom, n'avait pas vraiment l'air convaincue de l'humanité de Gaara. Il s'était un chouillat énervé et ils avaient fini par s'envoyer des kunaïs à la figure. Mais tout s'est bien terminé, sans blessés et l'escrimeuse lui a même dit de repasser un de ces jours s'il était motivé par un entraînement matinal. En parlant d'entraînement...

« Alors Naruto, ça te dit un peu d'exercice cet aprèm ?
-Bien sûr Sakura ! Tu viens Sasuke ?
-Hn. »

Autrement dit, « ouais, ça marche ».

« Alors let's go ! Qui m'aime me suive ! »

Il voit sa coéquipière lever les yeux au ciel en souriant et Sasuke se lever en soupirant profondément. Tous trois sortent du bar, et Sakura grommelle :

« Et zut, il va pleuvoir, je le sens. On peut pas remettre l'entraînement, tout compte fait ?
-Allez, Sakura, moi j'aime bien la pluie, fait Naruto avec un sourire enjôleur. Et puis ça nous change du beau temps perpétuel. Kakashi dit toujours qu'il faut s'entraîner en toute circonstance.
-Oui, mais pas au point d'attraper une pneumonie, grimace-t-elle en frissonnant. »

Sasuke se rapproche un peu de Sakura et Naruto cache un sourire. Il se demande si son ami sait à quel point il est transparent. Non, certainement pas. S'il le savait, il ferait une crise cardiaque. C'est qu'il tient à son image, l'Uchiwa. C'est parfois dur d'être le meilleur ami d'un glaçon inexpressif.

Les trois amis se dirigent vers leur terrain d'entraînement habituel, celui de l'équipe numéro sept. Cela fait bien longtemps que leur équipe a été officiellement dissoute, avec leur passage au rang de chûnin. Mais Naruto et sa délicatesse légendaire ont fait comprendre à l'Hokage que l'équipe, c'est sacré, et que s'il n'a pas plus de la moitié de ses missions avec SES coéquipiers, il risque de refuser le poste d'Hokage qu'on lui offrira prochainement sur un plateau. Donc, question d'habitude, les trois se réservent des moments privilégiés en commun, histoire de se rappeler le bon vieux temps.

Une goutte dégringole du ciel pour venir s'écraser sur le nez de Naruto.

« Au fait, Sakura.
-Oui ?
-Merci. Ça a très, très bien marché. Un peu humide, mais au final tout va bien.
-Oh, je me disais aussi qu'elle avait l'air bizarre aujourd'hui.
-Tout va bien je te dis. Tout est clair. »

Naruto voit le visage de Sasuke se fermer encore plus, si tant est que ce soit possible, à cette conversation pleine de connivence entre lui et Sakura. Il parvient presque à faire croire qu'il n'est pas intéressé par la discussion. Sakura vient à son secours et lui explique succinctement de quoi il retourne. Iceberg-man se détend imperceptiblement, juste assez pourtant pour les yeux aiguisés de son meilleur ami. Dans la vie il y a ceux qui montrent ouvertement ce qu'ils pensent, et il y a les autres. Ceux qui cachent tout, gardent bien au fond d'eux leurs pensées et leurs sentiments.

On va dire que Naruto s'exprime pour deux dans leur paire d'amis. Ce qui leur convient parfaitement.



Rien à dire de plus, mais j'ai des idées pour la suite...



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