Fiction: Pensées secrètes

Personne ne sait exactement ce qui se passe dans la tête de Sabaku no Gaara. Est-il toujours un monstre ? On pense que non mais a-t-il autant changé qu'on le dit ?
Humour / Romance | Mots: 45638 | Comments: 114 | Favs: 72
Version imprimable
Aller au
Ichigano (Masculin), le 13/11/2008
Et un nouveau chapitre de validé, c'est super, super, super ! ^_^
Je suis fier de mon rythme d'écriture, mais j'aimerais aller tellement plus vite, car j'ai également envie de connaître la fin de cette fic. J'ai un grand projet de réécriture des premiers chapitres de cette fic, qui ne collent plus du tout à mon nouveau style. Prévoyez ça d'ici un ou deux mois, le temps que mes chapitres en cours de validation soient validés. Quoi d'intéressant sinon... Il y a du nouveau presque partout dans mon recueil, donc si vous aimez ma façon d'écrire, donnez-moi un avis sur mes autres fics...
Gaara : Quelle tirade.
Shikamaru : Il se surpasse aujourd'hui.
Gaara : C'est sérieux cette histoire de réécriture ?
Shikamaru : Ca veut dire que j'aurais l'air moins idiot dans les premiers chapitres ?
Hum, on verra bien ! J'aimerais avoir des années de libres devant moi pour coucher toutes mes idées sur le papier, car j'ai des épisodes précis decette fics en tête, que je veux absolument exploiter, mais je répugne à écrire de façon non linéaire. Excepté pour le passage de la passerelle, qui apparaîtra bientôt (trois quatre chapitres, au moins ! ^_^)
J'ai vraiment envie des faire une intro super longue aujourd'hui, même sans les réflexions intelligentes et pertinentes de mes deux persos adorées
Gaara : ...
Shikamaru : Quoi ? Un compliment ? Il a été frappé par la foudre ou quoi ? Un compliment, non mais quoi encore ?
Je suis heureux. ^_^




Chapitre 14: Enfin...



Je remonte d’un pas lent une rue anonyme. J’erre sans but, plongé dans mes pensées. Dès la fin de son combat, Temari m’a traîné à l’hôpital, presque paniquée. Je n’ai rien tenté pour la calmer, moi-même perplexe. Ma blessure ne m’inquiète pas plus que ça, mais plutôt les étranges symptômes que j’ai ressenti, et que je ressens toujours, bien qu’un peu atténués.
Une fois arrivés, Temari a exigé que je sois examiné sur-le-champ, car mon état de santé était TRES grave. Un médecin, visiblement habitué aux excentricités de ma sœur, s’est exécuté sans poser de question m’a fait un rapide bandage, et a assuré que j’étais dans une forme physique parfaite.
Temari, l’air sceptique, est partie, sans oublier de me glisser un « Plus que deux jours ! », et m’a laissé seul à l’hôpital. On m’a contraint à attendre une heure dans une salle vide, à signer deux-trois papiers – tout ça pour un simple bandage – puis on m’a signifié que j’étais libre de partir.

Et me voilà, l’esprit égaré, arpentant une nouvelle rue tout aussi inintéressante que la précédente. Le pire, c’est que Temari a raison : demain ont lieu les finales, et dans deux jours la finale. Et le soir de la finale, il y a ce maudit bal. Je n’ai trouvé pour l’instant aucune solution à mon épineux problème. Kankurô lui-même m’a conseillé la fuite, mais ce mot m’écorche la bouche. Je pourrais prétexter une urgence relative à l’administration de Suna pour partir dès la fin de la finale. Mais Temari sera contre, et elle serait bien capable d’en informer Tsunade. Avec le temps, l’emprise que j’ai sur elle s’émousse. Etrangement, elle a moins peur de moi. Je ne pense pourtant pas avoir sensiblement changé d’attitude. J’ai simplement légèrement modifié ma vision du monde.

Dans ma jeunesse, un élément déclencheur particulière ment pénible m’a révélé deux évidences qui m’ont suivi pendant six ans . Tout d’abord, j’étais invincible, car même un assassin chevronné n’avait pas réussi à me blesser. Ensuite, j’avais compris que la vie n’avait aucune valeur, aucune importance. En conséquence, il était inutile de s’attacher aux gens, qui de toute façon finissent par vous trahir et à mourir. Sur ces idées, je m’étais refermé sur moi-même, n’établissant aucun lien avec Temari, Kankurô, ou même Baki, mon maître. Le village entier me voyait comme un monstre incontrôlable – ce qui n’était pas tellement faux – et j’ai tué, massacré et anéhanti des centaines d’hommes, de femmes ou d’enfants pour trouver une raison d’exister. En vain.

Puis, lors de ma douzième année, alors qu’Ichibi se faisait de plus en plus dur à maîtriser, mon équipe avait été désignée pour représenter Sunna lors de l’examen Chûnnin, et, accessoirement, pour préparer l’invasion du village. Suite à de fâcheux évènements, j’en avais été réduit à affronter un minable genin que j’avais à peine remarqué avant. Et il m’avait battu.

J’avais été battu, moi, Sabaku no Gaara, le démon vivant, par un simple gamin, qui m’avait mis aux portes de la mort, malgré la libération de Shukaku. Je n’étais pas invincible, ni immortel, ni même tout-puissant. Mon adversaire non plus d’ailleurs, il était pareillement dans un sale état. Mais plus que les blessures, plus que le sang qui courait se coaguler sur le sol, c’était cette prise de conscience qui m’avait laissé sur le carreau, incapable de me relever après le combat. Le genin qui me faisait face avait parlé, longtemps parlé. Il m’avait révélé qu’il était comme moi, réceptacle d’une abomination, d’un monstre qui lui valait la crainte de tous les siens. Mais lui ne tuait pas pour le plaisir, connaissait un tas de sentiments qui m’était inconnus : l’amitié, la tristesse, la joie, la peur ; et avait un but dans la vie : être reconnu par son village.

C’était il y a cinq ans. Depuis, j’ai changé d’opinion sur les autres et sur moi-même. Certes, je ne me suis pas mis à faire des galipettes dans des clairières pleines de fleurs du jour au lendemain – quelle idée saugrenue – mais j’ai commencé à voir les êtres humains et leur existence comme quelque chose de relativement important. D’abord, j’ai appris à apprécier ma sœur et mon frère – relativement, j’ai bien précisé. « Le lien du sang », comme dit Temari. Puis je me suis rapproché du village dans son village dans son ensemble, et, en tant que Kazekage, j’ai prêté serment de protéger ses habitants jusqu’au dernier. Ca ne veut pas dire que je n’ai plus d’envies de meutre, mais je me contrôle. En contre-partie, mon statut me permet de me réserver les ennemis les plus dangereux, et donc de laisser mon démon se défouler régulièrement, ce qui le stabilise. Après ma famille, j’ai commencé à m’attacher à ressentir de l’attachement pour certaines personnes, dont Naruto. L’amitié. J’ai enfin compris ce que c’était, ce qui a mis Naruto en travers de ma route alors que je visais l’Uchiwa.

Donc, depuis cinq ans, j’ai successivement appris la fraternité, la loyauté et l’amitié. Mais il m’est impossible de mettre un nom sur l’étrange sensation qui s’empare régulièrement de moi depuis quelques temps. Ce n’est pas à proprement parler désagréable, même si l’idée d’être incapable de formuler une phrase correcte est irritante, mais cela m’intrigue. Il faudrait que je parle de cette émotion à quelqu’un, mais je ne sais vraiment pas à qui. Temari semble un peu trop inquiète à mon sujet en ce moment. Kankurô ? Naruto ? Non plus, ils ne pourraient pas comprendre. A l’évidence, puisque personne ne semble de taille à m’aider ; je vais chercher tout seul. Depuis quand Sabaku no Gaara a-t-il besoin d’aide ?

J’entends confusément la voix caverneuse de Shukaku au fond de moi

« Depuis que tu t’attache aux gens. Tu deviens faible, Gaara. »

Je le fais taire d’une pensée furieuse. Toujours là quand on n’en a pas besoin… Je me téléporte sur un toit, loin de l’agitation de la rue. Mais mon esprit ne se calme pas pour autant. Je renonce à rester à méditer et je pars en quête d’un terrain d’entraînement.


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Sasuke est réveillé par des murmures près de lui. Il émerge de son sommeil, sans pour autant ouvrir les yeux et fronce imperceptiblement les sourcils sous les assauts d’un mal de tête. Son cerveau encore embrumé déduit du contact de draps un peu rêches et inodores qu’il se trouve à l’hôpital. En sortant de l’arène, après être certain que plus personne ne le voyait, Sasuke s’était effondré dans les bras de deux ninjas qui l’avaient transporté en ce lieu, puis un médecin au visage flou lui avait enfoncé une seringue dans le bras, le laissant tomber dans un sommeil réparateur. Le ninja hésite avant d’ouvrir les yeux. La dernière fois qu’il s’était réveillé à l’hôpital, Sakura était endormie à son chevet, attendant qu’il se réveille. Mais cette situation n’avait aucune raison de se reproduire, si ?

Sasuke ouvre brièvement les yeux, les refermant tout de suite. Comme il le pensait, Sakura n’est pas là. De toute façon, elle n’en a aucune raison, c’est même plutôt logique. Mais pourtant le ninja ne peut s’empêcher de ressentir comme un pincement au cœur. Déception… Son bref coup d’œil lui néanmoins permis de voir le soleil de fin d’après-midi filtrer sous les rideaux masquant la fenêtre, ainsi qu’un autre ninja allongé dans un lit parallèle au sien, sur sa droite. Les murmures, plus ou moins étouffés, viennent de ce coin de la pièce.

« Allez, tu pourrais pas lui demander de me laisser sortir ? Je m’ennuie à mourir ici ! »

Sasuke reconnaît aussitôt la voix de son meilleur ami. On a du le mettre dans la même chambre que lui en espérant que ça calmerait Naruto, le chûnin ayant la réputation d’être absolument invivable en hôpital. Pourtant Tsunade s’obstine à lui infliger des temps de convalescence ridiculement longs, pour le faire enrager, et tient à ce que ses indications soient respectées à la lettre.

« Parle moins fort Naruto, tu vas le réveiller. »

Sasuke frémit en entendant la voix de Sakura. Mais il feint toujours l’inconscience, n’ayant pas la force – ou l’envie – de discuter avec ses coéquipiers.

« Je t’ai déjà dit que je n’ai aucune influence sur Tsunade sur le plan médical, poursuit Sakura à voix basse.
-Mais, commence Naruto à voix haute, puis il continue tout doucement, mais, quand il dit trois jours, c’est 72 heures exactement, ou je peux partir le troisième jour ? Hein ? Parce que ça change tout !
-Mais chut ! Arrête de crier, Sasuke dort.
-Bon d’accord, d’accord.
-…
-Euh, Sakura ?
-Oui ?
-Il faudrait que tu me rendes un service.
-Euh… Je crois que j’ai assez de « services à rendre » en cours.
Allez, s’il te plait, c’est pas compliqué du tout
-Bon dis toujours, mais je te promets rien.
-Super !
-Moins fort ! »

Sasuke a assisté à cet échange, toujours immobile. Il tend l’oreille, mais la demande de Naruto est inaudible.

« Tu veux quoi !
-Moins fort Sakura, tu vas le réveiller, pouffe Naruto.
-Mais…
-Allez Sakura, ça fait trop longtemps… Tu acceptes ? »

Sasuke se raidit, en attente de la réponse. Il craint d’avoir deviné la requête de Naruto. Tout le monde sait qu’il tourne autour de Sakura depuis son enfance. Se pourrait-il que...

« Oui, répond Sakura dans un souffle. »

Sasuke se sent incapable de faire le mort. Il se redresse sur son lit, à temps pour voir Naruto sauter au coup de la kunoichi. Sakura le remarque et se dégage de l’étreinte du blond, l’air gênée.

« Ah, Sasuke. Tu… tu es réveillée. Tu te sens bien ? »

Elle contourne le lit de Naruto pour s’approcher de Sasuke. Naruto s’assoie sur son propre lui, tourné vars celui de son ami. La voix de Sakura résonne dans la salle silencieuse.

« Sasuke ? »

Il ne lui répond pas. Il fixe d’un regard haineux Naruto qui a comme un mouvement de recul.

« Euh, Sasuke, ça va ? T’as des yeux bizarre. Eh, Sasuke, calme-toi ! »

Sasuke se rend soudain compte que son sharingan s’est activé, presque inconsciemment, en réponse à son envie de meurtre. Ses iris ouge sang reprennent une couleur normale et il souffle longuement, la tête dans les main, pour essayer de retrouver un semblant de calme. Sakura se rapproche et pose une main sur son épaule, mais Sasuke se dégage d’un mouvement brusque. Elle retire sa main et bat en retrait.

« Mais qu’est-ce qui m’a pris ? Du calme Uchiwa, garde ton calme, se morigène le ninja. Si elle a dit oui à Naruto, c’est pas étonnant, lui au moins ne l’a pas laissée tomber. Tant mieux pour elle-même. Aïe, ma tête… »

Il voit Sakura qui s’éloigne lentement vers la porte, sûrement pour appeler des renforts. SE tenant toujours le crâne d’une main, en proie à un mal de tête indicible, il tend la main vers elle.

« Sakura, ne pars pas. »

C’est un cri du cœur, traduit en un murmure sortant à peine de sa bouche. Il reprend, un peu plus fort.

« Désolé, j’ai… fait un cauchemar. Excuse-moi aussi, Naruto.
-Pas de quoi, mec. »

Sakura revient doucement vers les deux ninjas convalescents. Sasuke essaie de sourire pour la rassurer mais son sourire se transforme en grimace lorsque son mal de tête reprend de plus belle. Sakura se rend compte de la souffrance et se place près de lui.

« Où as-tu mal ?
-Je n’ai pas mal.
-Crétin, ça se voit. Où ?
-… A la tête. »

Sakura se poste à la tête du lit et pose ses deux mains sur ses cheveux. Cette fois, Sasuke est électrisé par le contact. Quelques secondes plus tard, une douce chaleur commence à se répandre dans son cerveau. La douleur subsiste un peu, puis reflue. Sasuke sent tous ses muscles se détendre, et lui-même est tout ramolli, décontracté. Sakura interrompt le flux de chakra mais laisse ses mains.

« Ca va mieux ?
-Mm…
-Sasuke ?
-Merci.
-Mais c’est un plaisir. »

Elle va s’asseoir à côté de Naruto, face à l’Uchiwa qui s’adosse au mur. Le blond s’exclame que Sakura est trop forte, laquelle le rembarre gentiment. Ils sont tellement complices, Sasuke se sent dégoûté.

« Alors Sasuke, ce cauchemar ?
-J’me souviens pas.
-Hein ? s’étonne Naruto.
-Je te jure. Je me souviens juste que c’était atroce.
-Ce n’est qu’un mauvais rêve, oublie ça, me conseille Sakura. »

Sasuke la fixe de regard, mais elle détourne les yeux. Il donnerait tout pour ce qu’il a entendu ne soit qu’un « mauvais rêve ». La kunoichi dissipe l’instant de tension en se levant.

« Bon, je vous abandonne les garçons, j’ai des trucs à faire. Et promis, Naruto, je vais voir ce que je peux faire pour ta sortie. Reposez-vous bien ! »

Elle sort en fermant délicatement la porte. Sasuke fixe d’un œil vide la poignée, comme si Sakura allait revenir d’un instant à l’autre. Naruto se rallonge sur son lit, au dessus de ses draps.

« Tu verras, on est bien ici, même si on s’ennuie à mourir…
-Naruto, tu n’aurais pas un truc à me dire ?
-Quoi par exemple ?
-Je ne sais pas, quelque chose d’importent qui s’est passé récemment ? »

Il fixe le plafond d’un air radieux, croise ses doigts sous sa nuque et soupire d’aise.

« Non, non. Tout va bien. »

Sasuke ne supporte la vue de son sourire niais de bienheureux. Il lui tourne le dos et tente désespérément de se rendormir, et d’oublier.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Allongé sous un grand arbre dont les bourgeons commencent à s’ouvrir sous les premiers rayons de Mars, Shikamaru fixe les nuages et se dit que les filles sont vraiment très compliquées, même pour un génie comme lui. Un instant, il discute calmement, - oui, calmement – avec Temari, qui semble heureuse de sa compagnie. Elle ne l’insulte pas, elle ne le frappe pas, rien de tout cela ? Tout va pour le mieux. Puis deux secondes après, elle l’abandonne pour se précipiter vers son frère, puis vers son combat. Pas un au revoir, pas un signe, et il ne l’a pas recroisée depuis. Désespérant. Lui qui pensait qu’elle commençait à apprécier sa présence. Mais non. Madame vient l’embêter quand ça lui chante, et le rejette ensuite pour aller courir vers un autre. Shikamaru ne comprend vraiment pas comment fonctionnent les filles. Il est juste certain d’une chose. Certaines sont d’une compagnie agréable. Et malgré sa brutalité et sa langue acérée, Temari en fait partie. Et pour cela, il peut bien lui pardonner ses quelques travers.

Son esprit de statisticien a beaucoup de mal à définir ce qu’il ressent pour Temari. Pour Chôji, c’est clair : une amitié forte basée sur la confiance et le respect mutuels. Pour Ino, c’est de l’amitié, avec un peu d’agacement, car c’est une fille tout de même, avec tous les tracas qui vont avec. Il voit Naruto et Kiba comme de bons copains, mais sans plus (surtout après la saleté que lui a magouillé Naruto à l’occasion du tournoi, et à laquelle le maître chien à volontiers participé.) Il considère le reste des ninjas de son année avec une indifférence ennuyée. Sans les connaître, il se refuse à les juger. Tenten est un cas particulier. Elle est gentille, peu portée sur l’apparence, sociable et sait écouter. Ce qui la distingue de la plupart des autres kunoichis qu’il connaît de près ou de loin, et explique certainement l’amitié et l’affection qui les lient. Mais Temari…

Temari… est spéciale. Aussi féministe qu’il est machiste, aussi obstinée et têtue que lui, et une excellente stratège en plus. Shikamaru a eu beau cogité de nombreuses fois sur le sujet, il a du mal à de dépêtrer dans ses sentiments pour elle. Il sait qu’il ressent une forme d’amitié pour elle, mais particulière, plus… intense qu’avec Ino. Les insultes de Temari ont bien plus de saveur que celle de la fleuriste qui lui sert de coéquipière. Et puis Temari, il le trouve fichtrement attirante. Avec son sourire, son visage, sa silhouette. Mais bon, ça, c’est pas nouveau, et il ne compte plus les habitants de Konoha que la demoiselle fait se retourner dans la rue, civils autant que ninjas. Sans parler de Suna. Donc, argument à l’eau, on repart de l’amitié.
Mais non, ce n’est pas assez. Il y a quelque chose d’autre, quelque chose de plus. Un peu de respect, un peu d’admiration – mais ça, jamais il ne lui dira -, un peu de joie dans son cœur quand il sait qu’elle est de retour. Compliqué, très compliqué tout cela. Shikamaru essaie de faire, pour la première fois, le point, le tri dans ses pensées. Qu’est-ce qu’il n’aime pas chez elle ? Sa manie de vouloir changer les gens, l’impression qu’elle donne de dominer le monde, ses sarcasmes, son timing réglé pour le réveiller systématiquement en pleine sieste. Ca, c’est fait. Les points positifs maintenant. Il aime bien sa façon d’insulter les gens, et surtout lui, son calme en situation de crise, sa façon de marcher, son air hautain, ses fous rire, ses idées saugrenues, sa présence, sa démarche, sa…

« Woo, doucement, se secoue Shikamaru. Ca commence à faire beaucoup, non ? »

Il réfléchit quelques secondes et se répond, le plus franchement du monde. Non, il a encore des tas de choses à rajouter à sa liste. Il lui faut donc bien s’avouer que, selon toute logique, c’est plus, beaucoup plus que de l’amitié et de l’attirance pour cette fille, aussi galère soit-elle. Shikamaru sourit. Sa mère lui a déjà parlé de ça, quelques tempes plus tôt, mais il ne l’avait pas crue, sur le moment. Après tout, les filles sont bien trop chiantes pour que l’on s’en fasse plus que des amies, non ?
Shikamaru ferme les yeux, et se laisse bercer par le vent.

« Non. »

Il somnole ainsi quelques dizaines de minutes, avant de sentir la présence d’un nouvel arrivant, qui s’allonge à ses côtés.

« Hey, Shikamaru.
-Salut Chôji.
-Sympa ton combat.
-Je veux pas en parler. »

Le silence s’installe. Mais ce n’est pas un silence pesant, plutôt l’ambiance naturelle qui se met en place entre deux amis qui n’ont pas besoin de parler. Puis Chôji le rompt de sa voix grave.

« Aquoi tu penses ? »

Shikamaru s’accorde quelques secondes de réflexion, puis décide de rester fidèle à la franchise et à la sincérité qu’il a toujours eu avec son meilleur ami. Il croise ses doigts derrière sa nuque et lâche doucement :

« Temari.
-Ah ah ! sourit Chôji. Ta « princesse du désert ». Elle te fait tourner la tête c’est ça ?
-Ouais. Et techniquement, elle n’est pas princesse, tu sais ?
-Oui, mais c’est sa façon de marcher, de parler et d’agir comme si le monde lui appartenait.
-…
-Ca ne te dérangeait pas, hein ?
-De quoi ?
-Que le monde lui appartienne. »

Shikamaru soupire en prenant un air excédé, mais le cœur n’y est pas. Il s’étonne une fois de plus de la capacité surprenante de Chôji à lire dans son esprit. Mais il ne répond rien et fixe d’un air songeur un nuage en forme d’oiseau qui traverse le ciel en se déformant petit à petit.

« Alors, insiste Chôji en sortant un paquet de chips, tu compte faire quoi ?
-J’ai une raison de « faire » quelque chose ?
-Mais oui ! Pour Temari.
-Tu me vois – franchement, Chôji, Tu me vois lui faire une grande déclaration enflammée, un genou à terre, un bouquet de fleur en main, sous fond de violons et de soleil couchant ? C’est pas… Enfin ça risque pas d’arriver.
-Le simple fait que tu y aie pensé veut déjà dire beaucoup.
-Chôji ! »

Shikamaru le voit s’étouffer à moitié avec une poignée de chips. Il essaie de lui jeter un regard furieux, mais sa tentative échoue lamentablement.

« Te fâche pas, vieux frère, mais ça fait plaisir de voir que tu t’intéresse brin aux filles laintenant.
-Je ne m’intéresse PAS aux filles, Chôji.
-…
-Mais juste à une en particulier. »

Chôji a un sourire triomphant et sincèrement heureux, amis il repart à l’attaque.

« Tu vas faire quoi alors ?
-Rien.
-Mais…
-Tu me files des chips ? »




Aujourd'hui, les puissants guerriers de Konoha et Suna nous livrent leurs émotions... Rare, non ?
Ce chapitre est fini. J'aime à penser qu'il est bon, bien que très centré sur un petit nombre de personnages. Je ne sais quoi penser de ma façon de découper mon histoire, car mes chapitres pourraient être bien plus longs, bien plus étoffés, mais j'aime les commentaires, et la meilleure façon d'en recevoir et de poster des courts chapitres régulièrement...
Appel à chansons ! Je manque d'idées pour mes songfics, dont si vous connaissez une chansons aux paroles intéressantes pour le sujet, et à la musique sublime (pas difficile l'Ichigano, hein ?) je veux le savoir.
Je dédicace ce chapitre à Inels, dont j'ai lu quelques écrits, et dont le terme "princesse du désert" m'a tapé dans l'oreille (c'est une expression aux sonorités très agréables je trouve).

Question du jour : qu'a demandé Naruto à Sakura ? :p




Chapitres: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 [ 14 ] 15 16 17 18 19 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: