Fiction: Pensées secrètes

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"Allez, courage Hinata ! Un peu de nerf !
-Doucement Kiba. Toi tu ne fais pas le tournoi ! Je suis un peu fatiguée.
-Mais tu as magnifiquement gagné hier ! Du grand art !
-M…merci Kiba…
-C'est vrai ! Tu m'as vraiment impressionné ! Mais demain tu peux encore faire mieux !
-Mais…"

Son attention est distraite par un essaim d'insecte qu'elle esquive.

Assis sur une branche basse, sous le soleil de midi, Kiba observe le simulacre de combat qui se déroule sous ses yeux. Shino, toujours calme et serein, lance ses insectes à l'assaut, tandis qu'Hinata évite tant bien que mal ses diverses attaques. Elle saute, bondit, sans cesse en mouvement, mais toujours les insectes la rattrapent. La jeune Hyûga essaie une fois de ne pas trop les toucher, car Shino n'aime pas gaspiller ses punaises.

Sous les yeux de Kiba, l'affrontement s'intensifie et prend de la vitesse. Au pied de l'arbre, Akamaru sommeille, allongé de tout son long dans l'herbe baignée de soleil. Kiba le regarde un instant, avant de reporter son attention sur les deux silhouettes. Il aimerait vraiment qu'Hinata réussisse pendant ce tournoi, qu'elle montre à tout le village de quoi elle était capable.
Car elle ne s'était jamais vantée de ses progrès, qui étaient tout de même assez conséquents. De plus, c'était l'honneur de leur équipe qui était en jeu. Elle était la seule à s'être impliquée dans ce tournoi, et elle avait passé le premier tour.
Plutôt impressionnant, quand on voyait l'adversaire à laquelle elle avait été confrontée. Le combat avait été rude, pour les deux ninjas, mais Hinata avait fini par l'emporter. Il avait trépigné comme un gamin dans les gradins durant le match et avait bruyamment manifesté sa joie lorsque Hatake Kakashi avait désigné la Hyûga comme gagnante du match.
Épuisée mais ravie, la jeune ninja avait aidé son adversaire à se relever et toutes deux étaient sorties bras dessus bras dessous de l'arène. Pour une fois, il y avait eu des applaudissements nourris, et ils étaient destinés à Hinata.

Soudain, Shino baisse les bras et les punaises refluent. Hinata, haletante, reste en position de garde, mais Shino lui fait signe que l'entraînement est fini. Kiba saute de sa branche pour les rejoindre, tandis que Shino récupère ses insectes et Hinata son souffle. Akamaru ouvre un oeil, se demande si ça vaut le coup ou non de se lever, mais reste à se prélasser.

"Parée pour demain ?
-Je... Je crois.
-Génial ! Tu vas tout déchirer."

Lui en est certain, mais c'est elle qu'il faut convaincre. Hinata lui sourit faiblement.

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Le calme plat. La plupart des ninjas ont été libérés pour la durée du tournoi, ou bien affectés à la sécurité interne. Mais même si Konoha est plein à craquer, Ino ne trouve rien à faire. Shikamaru et Chôji, pas très concernés par le tournoi, ont "gentiment" refusé de s'entraîner.
Chôji a attrapé un sac de chips - un sac, pas un paquet -, et, accompagné par un Shikamaru un peu amorphe, est parti s'installer sur une colline pour grignoter.
Tu parles d'équipiers... Une paire de glandeurs, oui !
La jeune Yamanaka erre sans but dans les rues de Konoha. Elle aurait voulu profiter de son temps libre pour s'entraîner un peu, tranquillement, mais toute seule ce n'est pas très marrant.
"Allez ! Je m'ennuie à mourir. Faites que je tombe sur quelqu'un que je connais !"

Mais non. Le calme plat. Si elle n'avait pas un peu d'amour propre, elle s'exclamerait bien un gros "Galère !" retentissant. Mais non. Digne et calme, elle marche d'un pas qu'elle veut altier. Mais au bout de quelques mètres ses épaules s'affaissent, son dos s'arrondit, et le pas "altier" devient plutôt "traînant". Mais elle continue à marcher sans trop regarder ou elle va. Puis soudain, une idée lumineuse lui traverse l'esprit. Mais bien sûr !

"En avant ! Hinata est sûrement chez elle, à l'heure qu'il est ! Youp-là ! On y va !"

Ce regain de dynamisme lui fait oublier que les Hyûga habitent à l'autre bout du village. Il faut absolument qu'elle parle à quelqu'un sinon, elle va exploser. Et elle a une question urgente à trancher, Hinata sera parfaite pour y répondre.
Vingt minutes plus tard, Ino arrive en vue du domaine Hyûga, entouré de hauts murs sans imperfections. Une vraie forteresse. A en avoir des frissons dans le dos. Enfin...
Ino va frapper à l'énorme porte d'entrée du domaine. Elle attend quelques instants, mais aucune réponse ne lui parvient.

"C'est bien ma veine. Quelle gal... Ah non ! Assez de cette influence de Shikamaru. Mais quelle poisse quand même !"

La Yamanaka commence à bouder, le dos appuyé au mur, déçue d'avoir fait tout ce chemin pour rien. Elle n'a même plus le courage de repartir à la recherche d'une bonne âme pour se vider la tête. Mais...

"Hinata est-elle vraiment absente ? C'est peut-être juste le garde de la porte qui n'est pas là ? Allez, on tente le coup !"

Un coup d'oeil à droite, un coup d'oeil à gauche. Personne à l'horizon. Ino inspire un grand coup, et saute. Elle se réceptionne sur le faîte du mur et s'y accroupit, un peu trop visible à son goût.

"C'est juste pour voir s'il y a quelqu'un, hein ? se morigène-t-elle. Faudrait pas qu'on me surprenne ici, j'aurais des ennuis. Passer par-dessus le mur comme une voleuse, quelle idée aussi..."

La jeune fille blonde se laisse tomber du mur et se réceptionne aussi silencieusement que possible. Mais un caillou traître s'enfonce dans son pied gauche, lui arrachant un léger juron.

"Décidemment, je parles trop avec Shikamaru... Bon, voyons qui est là."

Ino avance de quelques pas, observant les alentours. Elle se trouve dans le jardin entourant le groupe de maison formant la résidence des Hyûga. Le domaine est immense, elle n'est donc pas plus étonnée que ça que personne ne se promène dans le point.

"Mmm, enfin. Les Hyûgas ne se "promènent" pas. Ils arpentent."

Tous les villageois voient ainsi les membres de la grande famille Hyûgas. Comme des aristocrates marchant d'un air important, cachant leur secrets et leur mode de vie derrières leurs murailles. Ils forment un clan tout à fait à part, et s'en accommodent très bien. Mais les préjugés ont la vie facile, que ce soit chez les civils ou chez les ninjas. Mais depuis que Ino fréquente Hinata, celle-ci lui a fait découvrir le vrai visage de sa famille, sa façon de vivre et ses habitudes.

La jeune fille progresse encore d'une dizaine de mètres, boitillant et jurant intérieurement. Elle s'approche de l'imposante bâtisse principale qui fait face à la porte, et jette un rapide coup d'oeil par la double porte ouverte. Celle-ci donne sur une petite cour intérieure dallée presque parfaitement plane, sur laquelle évoluent deux silhouettes fugaces. Au premier regard, Ino reconnaît deux représentants de la famille Hyûga : le père d'Hinata, Hiashi; et son cousin, Neji.
Tous deux combattent, les yeux fermés, dans un tourbillon de bras, de jambes et de cheveux noirs. Ino soupire de soulagement. Elle a un gros coup de chance que l'exercice du jour soit le combat en aveugle, car, selon Hinata : "Neji peut voir une souris sur le domaine avec son Byakugan." Ayant de plus conscience d'être un poil plus gros qu'une souris, la blondinette se doute que le cousin en question est largement capable de la détecter, sans parler du grand ninja qui lui tient compagnie.
Les deux hommes font à ce moment une pause, et Ino se surprend à détailler le plus jeune.

"Sans sa technique qui lui donne un air de psychopathe, il est plutôt pas mal le Neji. Bon, les cheveux un peu longs, les yeux un peu effrayants, le visage un peu fermé, mais sinon..."

Aussitôt elle se reproche ces pensées. C'est de Neji qu'on parle tout de même ! C'est un "génie" dans tout ce qu'il entreprend, d'accord ; il fait parti d'une des plus prestigieuse famille de Konoha, d'accord ; mais il a salement amoché Hinata lors de son premier examen chûnin, il ne vit que pour imposer qu'il est le meilleur, et est aussi aimable que Shikamaru réveillé en pleine sieste.
Tout un programme. Même si, d'après sa cousine, il peut être "gentil" quand il le veut, - et ça, Ino en doutait franchement - , la ninja n'avait pas la moindre envie de connaître Môssieur L'Injustice-est-sur-moi-depuis-ma-naissance.
Le jeune homme responsable de toutes ces pensées tourne légèrement la tête et fixe intensément l'intruse qui se fige. Paniquée, Ino, se replie derrière le coin.

"Je le savais, j'aurais jamais dû entrer ici, ils vont me tuer."

Elle s'apprête à prendre ses jambes à son cou lorsque Neji émerge de la cour, une expression indéchiffrable sur le visage.

"Qu'est-ce que tu fais là ?"

Ino se crispe, sûre de passer un sale quart d'heure, mais Hiashi n'est pas en vue. Sous le regard de glace qui semble lui analyser le cerveau, elle tente de répondre.

"Je... Je..."

Neji soulève légèrement un sourcil, signifiant certainement chez lui une grande perplexité.

"Je... Je suis venue voir Hinata et la porte était fermée, déballe-t-elle très vite. Alors je suis passée par-dessus le mur mais juste pour jeter un oeil sinon je ne me serais pas permis ça ne se fait pas et puis j'ai rien vu c'est promis."

Extrêmement mal à l'aise, et tout à fait consciente de passer pour une hystérique, Ino tente de retrouver une contenance et fixe tour à tour ses pieds ou le ciel, sans oser affronter les yeux de son vis à vis.

"Que veux-tu ?
-Voir Hinata.
-Bien."

Il désigne d'un mouvement de la tête la porte sur ma droite. Je grimace un sourire , un "Merci" à peine audible, et pivote vers la porte en question, que je franchis sans demander mon reste. Au dernier moment, je risque un oeil dehors. Toujours debout, seul au milieu de la cour baignée de soleil, Neji semble au milieu d'une peinture. Je referme la porte sans bruit. Une main se pose sur mon épaule. Hiashi ! Il m'a retrouvé !

"Haaaa !
-Ino ! C'est moi !
-Hi... Hinata... Tu m'as fait une de ces peurs...
-Désolée, je rentre de l'entraînement. Qu... Qu'est-ce que tu fais là ? Je n'ai pas entendu la cloche des visiteurs.
-En fait c'est... compliqué.
-Que me vaut l'honneur de ta visite ?
-J'ai un truc important à te demander.
-Eh bien... Si je peux t'aider, tu sais que je le ferais.
-Pour le bas, robe noire ou blanche ?"

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Encore une journée à attendre. Quel calvaire... Temari est introuvable, Kankurô également. La demeure réservée à la délégation de Suna est vide, totalement vide, à se demander quel sérieux ont mes ninjas pour être toujours dans les rues. Sous le soleil de midi, le sable brille et chauffe ardemment. je commence à avoir faim.
Je me relève souplement et je m'étire, un peu ankylosé par cette position longuement maintenue, tandis que le sable tombe de lui-même de mes vêtements. je me dirige d'un pas lent vers la ville, pour trouver quelques chose à manger. Étrangement, mes pieds me mènent au stand de ramen testé quelques jours plus tôt. Peut-être à cause des souvenirs que j'y ai eu. Je commande un bol au tenancier, qui semble un peu tendu du fait de ma présence. j'attend quelques minutes sans montrer mon irritation due à ces derniers jour de presque inactivité.

"Votre commande, Kazekage-sama."

Je prend mon bol sans dire mot. J'aime bien les ramens, c'est chaud et fondant dans la bouche. Je comprend que Naruto ne mange que ça. A propos de Naruto...

"Salut Gaara ! Comment ça va ?"

Je répond d'un grognement qui se veut positif, tandis que le blondinet prend place à mes côtés, et se commande un bol de nouilles au poisson. Comme à son habitude, Naruto déborde d'énergie et de bonne humeur. Je me demande sincèrement comment il fait.

"Alors, tu es prêt pour ton combat de demain.
-Bien sûr."

Je prend soudain conscience que nous parlons du même tournoi dont il a été éliminé la veille, après un unique combat, et dont il vantait tellement son futur triomphe. Je me souviens également qu'il a été sorti de l'arène complètement inconscient. Je tente un :

"Es-tu remis de tes blessures ?
-Mais oui ! Et puis il servaient pas de ramen à l'hôpital, alors je n'avais aucune raison d'y reste. J'ai esquivé la vieille et me voilà !"

Il engloutit une grosse bouchée de pâtes dégoulinantes de soupe avec un sourire lumineuse, et se met à mâcher avec conviction. Moi je n'ai rien à dire. je n'ai jamais rien à dire. Heureusement, Naruto a de la conversation pour deux.

"T'as entendu parler de la fête de clôture du tournoi ? Ça va être gigantesque, ils ont réservé une énooorme salle, et il y a une demi-douzaine de ninjas affectés à la réparation. Et tu sais pas le meilleur ? Il y aura buffet à volonté !"

Pas possible. En plein repas, il arrive tout de même à penser à manger autre chose. Quel cas.

"Ça va être gigantesque, je te dis !
-Oui, tu me l'as déjà dit.
-Et je vais inviter Sakura à danser."

Il a les yeux brillants et un air extatique sur le visage. depuis le temps que je le connais, je sais qu'à chaque occasion il essaie de se rapprocher de sa coéquipière, et qu'il finit le plus souvent, une main sur la figure. Mais il persiste.

"Naruto !"

Tiens, mon homologue de Konoha. Elle ne semble pas de très bonne humeur. Mon compagnon de comptoir se fige une fraction de seconde, puis engloutit à toute vitesse le reste de son bol.

'Gloumph... Salut Mamie Tsunade.
-Ne m'appelle pas comme ça gamin, dit la chef de village en l'attrappant par la l'oreille. Bonjour, Kazekage-sama.
-Hokage-sama.
-Ravie de voir que vous appréciez la cuisine de chez nous. Et toi crétin, aboie-t-elle au blond j'ai autre chose à faire que te courir après figure-toi. J'avais dit trois jours de convalescence. Trois !
-Mais je vais bien, Mam... commence Naruto, toujours accroché par l'oreille.
-Stop ! Plus un mot, ou je sépare ton oreille de ta tête, et on pourra admirer le vide qui te tient place de cerveau. Apprend un peu à obéir, si tu veux grandir.
-Gnn..."

La grande femme s'éloigne, traînant son subordonné. Avant de tourner le coin de la rue, elle lance par-dessus son épaule :

"Au passage, Kazekage-sama, j'ai oublié de vous prévenir, mais vous avez une obligation à remplir. Il est de tradition que les bals de Konoha soient ouvert par les chefs de village présent accompagnés par un ninja d'un village différent. Pour renforcer l'amitié entre les villages, vous voyez ? Au plaisir, Kazekage-sama."

Je reste immobile au comptoir, les yeux fixés sur le coin où ont disparu les deux ninjas de Konoha. je demeure ici un long moment, silencieux, sans réaction.

"Quoi ?"

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