Fiction: Pensées secrètes

Personne ne sait exactement ce qui se passe dans la tête de Sabaku no Gaara. Est-il toujours un monstre ? On pense que non mais a-t-il autant changé qu'on le dit ?
Humour / Romance | Mots: 45638 | Comments: 114 | Favs: 72
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Ichigano (Masculin), le 08/01/2008
Je viens de me rendre compte que ça fais 6 mois que j'ai pas posté de chapitre... Les études me prennent un temps considérable, bien plus que l'année dernière... Enfin... J'espère que vous aimerai le premier chapitre de l'année 2008 !



Chapitre 10: Matin froid et bol de riz



Le soleil pointe au-dessus des arbres, les caressant de son souffle d'or. Dans les premières lueurs de l'aube, les rues de Konoha sont presque désertes. Seuls l'arpentent quelques passants empressés, regrettant déjà d'avoir quitté la chaleur de leur foyer.
Des commerçants matinaux préparent leur boutique et l'odeur de pain chaud flotte jusque dans les plus petites ruelles. Peu à peu le village s'éveille, tandis que le soleil réchauffe peu à peu les habitations glacées par la nuit. Les premiers filets de fumée s'élèvent dans le ciel d'un bleu pur et éclatant, alors que les premiers chants d'oiseaux résonnent au cœur de la forêt.

Mêlée aux civils qui se hâtent dans les avenues pavées, une petite silhouette se faufile.
Tout ici est si différent. Si humide. Si vert. Pas un grain de sable à l'horizon. Juste ces pluies qui trempent tout, faisant pourrir les tissus et transformant le sol en boue. Jusqu'au retour du soleil qui vient tout sécher et durcir.
Puis le cycle recommence. Pluie, soleil, pluie… Pour l'instant, c'est le soleil qui domine, réchauffant peu à peu l'air ambiant, mais rien ne peut dire combien de temps il vaincra les nuages. Trop changeant, trop mobile. À Suna, c'est sable, sable, et désert. Le vent brûlant qui fouette maisons et ninjas, les tempêtes furieuses, et les journées torrides, où le soleil écrase le village d'une chaleur étouffante. Rien à voir avec ce climat mou et humide. Le sable endurcit les guerriers, et leur donne de la force. En tout cas, c'est ce qu'en disent ses habitants.

Tout en tripotant le manche de sa dague, Siam explore les ruelles de Konoha. C'est la première fois qu'elle visite ce village caché, bien loin de Suna et de son désert permanent. Ici, tout est plus extravagant. Vous imaginez, deux hurluberlus habillés en vert marchant sur les mains dans l'herbe humide de rosée, à six heures du matin ? Ridicule. Et absolument impossible dans la fière cité du sable. Mais bon, les ninjas de Konoha font ce qu'ils veulent, et pour l'instant ça leur a bien réussi, alors elle ne critique pas.

"N'empêche, ça doit faire trop froid aux mains."

La ninja de Suna poursuit sa balade, amusée par les commerçants qui l'interpellent et les bonnes odeurs qui s'entremêlent dans l'air. Plusieurs stands de restauration sont déjà ouverts et elle décide de s'arrêter manger un morceau. Elle avise une petite échoppe de riz et commande un bol. Si tôt le matin, ce n'est pas dans ses habitudes, mais on est en vacances où on n'y est pas !

"Voilà mademoiselle.
-Merci beaucoup."

Juste avant d'entamer son bol, elle a une étrange impression et se retourne, la main sur sa dague. Visiblement, il n'y a personne. Méfiante, Siam observe quelques instants la rue avant de se concentrer à nouveau sur son bol, toujours en alerte.

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"Ah, quelle crasse !"

Jeté par sa mère dehors, de si bon matin, Shikamaru, en bon Nara qu'il est, est d'une humeur massacrante. Les "Galère !" succèdent aux "Fait chier..." à une vitesse surprenante. On n’a pas idée de réveiller les gens si tôt, surtout pour une histoire de ménage.

"Tsss, vivement que j'ai une maison à moi. Pas de femme pour me faire la loi, pas de réveil, pas de stress..."

Tout en maugréant des imprécations à l'encontre de sa chère maman, Shikamaru se traîne dans les rues, se demandant s'il a le courage de trouver un endroit pour finir sa nuit. Toujours un peu dans son brouillard matinal (levé généralement vers quatorze heures), il ne regarde pas trop où il va. Son estomac le ramène à la réalité, lui rappelant qu'il a eu la flemme de manger la veille, et que ce serait bien de s'y mettre.

"Bon, objectif : trouver un lieu calme, sans trop de bruit, pour manger quelque chose."

Une fois l'information transmise au cerveau, celui-ci commande les pieds, les envoyant dans une direction précise : tout droit. Trois coins de rues plus loin, il arrive en vue de son échoppe préférée, qui sert l'un des meilleurs riz de la ville. Mais au même moment, il aperçoit une tresse de cheveux bruns surmontant un visage fier. Il reconnaît instantanément la ninja contre qui il s'est battu la veille, et se plaque contre le mur.

Sa mauvaise humeur n'entame pas son bon sens, ni son instinct de survie. D'après la tête qu'elle faisait la veille, cette ninja ne risque pas d'être enchantée de le voir. Shikamaru estime plus prudent d'éviter le coin et de sauvegarder sa santé. Il rebrousse chemin, mais quelqu'un lui barre la route.

"Wouah ! Shikamaru levé avant onze heures du mat’, c'est un évènement exceptionnel ! Qu'est-ce que tu fabriques là ? Il y a eu une catastrophe naturelle ou un truc du genre ?"

Devant lui, tout sourire, Temari s'exclame à voix haute au milieu de la rue. Shikamaru lui grommelle un bref résumé de sa matinée, tout en jetant des regards inquiets par-dessus son épaule, vers l'échoppe de riz. Mais la longue tresse brune a disparu, entraînant sa propriétaire avec elle. Shikamaru pousse un petit soupir de soulagement. Enfin une bonne nouvelle.

"Hey, tu m'écoutes où tu rêves ?
-J'ai faim.
-De quoi ?
-J'ai faim.
-Quel rapport avec ce que je te raconte ?
-Aucun.
-Oh, tu m’énerves !
-T'es sûre ?
-Ouais !"

Pendant quelques secondes, ils se regardent en silence. Puis Temari éclate de rire :

"Bon, tu veux manger un morceau ? Je t'invite, ça fait une éternité que je ne suis pas venue. Du riz, ça te tente ?"

Shikamaru lui sourit et s'engage dans la rue. Après avoir tourné l'angle, il voit une lame luisante viser son visage et s'immobilise.

"Ne crois pas t'en tirer comme ça. Je veux ma revanche. Maintenant !"

"Et galère !"

"N'essaie pas de te défiler ! Moi, Hanato Siam, je te défie en duel !
-Mais...
-Qu'est-ce qui se passe ici ?"

Temari, ayant suivi, Shikamaru, tombe sur un spectacle plutôt original. Les deux ninjas se font face : Shikamaru, mal à l'aise et sur la défensive, et Siam, droite et enragée, son sabre tendu dans le prolongement de son regard, pointé sur son adversaire.

"C'est quoi le problème ?
-Temari-san !"

Sous le regard de sa supérieure, la ninja se raidit et la salue d'un geste de la tête et de la lame. Shikamaru tente un discret retrait tandis que Temari fronce les sourcils.

"Pas de "san" j'ai dit ! Explique-moi : tu lui veux quoi à l'autre fainéant ?
-Il m'a blessée et humiliée, je veux me venger !
-Vraiment ? Et bien désolée, mais ça va pas être possible.

Shikamaru stoppe son repli stratégique, très étonné. Temari, toujours partante pour un combat, toujours encline à lui décocher un coup d'éventail, en train de le défendre ? Il se rapproche, intéressé.

"Mais pourquoi ? Je veux juste lui planter mon sabre dans le ventre !
-Tout d'abord, c'est un habitant de Konoha, de notre hôte. Il ne serait pas très sage de déclencher une guerre pour une simple affaire de vengeance personnelle.
-Vous en êtes sûre ?
-Et bien, on pourrait maquiller le meurtre et le faire passer pour un accident, mais ce serait risqué. Et surtout..."

Shikamaru s'arrête net et repart dans l'autre sens. Finalement, ça ne présage rien de bon pour lui toute cette histoire. Temari poursuit :

"Demain, il se bat contre le Kazekage, et s'il n'est pas en forme, il risque d'y avoir un massacre, dont il ne serait pas la seule victime.
-Ah...
-Une autre fois, peut-être. Mais attend au moins après-demain.
-Bien, Temari-san !"

Tout en grommelant un "pas de san", Temari se retourne vers Shikamaru.

"Alors, on se le mange ce riz ?"

Quelques minutes plus tard, les deux amis se retrouvent attablés à l'échoppe de riz. Le propriétaire dépose deux bols fumants devant eux. Temari attaque derechef sa part, du riz accompagné de petits poissons grillés, tandis que Shikamaru commence tranquillement de son côté.

"Mmm, il est fameux ! Félicitations Shikamaru, c'est une excellente adresse.
-C'est Chôji qui me l'a indiqué. Dans ce domaine, il est toujours de bon conseil. Lui, il est plus viande et grillades, mais il connaît tous les restos de Konoha sur le bout des doigts.
-Ça j'en doute pas !
-Pourquoi tu dis ça ?
-Ben, vu comme il est..."

D'un signe éloquent des bras, elle montre ce qu'elle pense de la corpulence de Chôji. Shikamaru soupire et enfonce son nez dans son bol.

"Mais non, ne te méprends pas ! Je sais qu'il s'en sert pour le combat. J'ai vu son père à l'action, c'est ébouriffant ! Et puis, il est très gentil. Je ne le connais pas beaucoup, mais Ino m'en parle beaucoup.
-Ouais, mais c'est top secret.
-Pourquoi tu m'en parles alors ?
-Pour te faire enrager !"

Elle pouffe et s'étrangle à moitié avec une bouchée de riz. Emprunté, Shikamaru lui tapote le tos.

"Keuf... Au fait, merci qui ?
-Euh, merci Shikamaru de m'avoir sauvée d'une mort certaine par étouffement ?
-Mais non crétin ! Je t'ai sauvé la mise tout à l'heure ! Du grand art, hein ?"

Le ninja lui jeta un drôle de regard. Alors comme ça, elle n'avait pas cherché à le livrer vivant à son psychopathe de frère ?

"Tu veux dire... c'est pas à cause de ton frère que tu l'a empêchée de m'attaquer ? Ça ne le mettra pas en colère si je déclare forfait demain ?
- Ben... si en fait, je ne te le conseille pas. Il risque d'être vraiment furax.
-Galère..."

"Et dire que je pensais qu'elle voulais juste me sauver de l'autre hystérique... Saleté..."

Il mastique de façon morose sa bouchée de riz, se demandant pourquoi cela le touche à ce point que cette fille ne fasse rien pour lui sauver la vie. Car au fond il ne la connaît pas tant que ça, bien moins que Ino en tout cas. Bien sûr, ils avaient partagé plein de bons moments lors des examens chuunins, ainsi que pendant les missions, mais c'était tout. Elle est une partenaire de travail, rien de plus. Finalement, elle n'a aucune obligation vis à vis de lui, c'est plutôt du fait qu'elle l'ait empêché de se faire massacrer qu'il aurait fallu s'étonner. Bref, Shikamaru ne dit rien, réfléchit, et mange lentement son bol de riz aux champignons.

"Alors, merci qui ?
-Je m'en serais très bien débarrassé tout seul.
-Ouais, c'est ça ! Avec ta motivation et ton dynamisme naturels, je parie ?
-Oh, arrête.
-Quoi ? Monsieur se vexerait-il pour une simple boutade ? Je t'ai connu plus indifférent !
-Tu me fatigues Temari.
-Bah, tu t'habitue !"

Et derechef elle plonge le nez dans son bol, le finissant avec application. Shikamaru pose ses yeux sur le sien, seulement à moitié entamé. Temari suit son regard et lui glisse.

"Tu sais, sur ce point tu devrais vraiment t'améliorer. C'est très impoli de faire attendre les demoiselles."

Le ninja pousse un petit soupir pour la forme mais accélère - légèrement - la cadence de mastication.

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J'ai passé la journée à arpenter les toits et la plage de Konoha, comme un fauve en cage. Mon combat de la veille m'a fait du bien, mais il était loin d'être suffisant. Là, sur l'heure, une envie de sang me prend et m'évite tout contact inutile. La plage est bondée, mais je trouve une petite crique isolée et déserte, où je m'assois. La proximité du sable m'apaise et me détend. Après tout, je peux bien attendre une journée.
Face à moi, les vagues lèchent le sable dans un murmure continu, et le vent siffle doucement entre deux rochers. L'été est très tardif cette année, il fait encore très chaud pour la période. Même le vent est chaud, apportant les odeurs et rumeurs de Konoha. Finalement, ce pays n'est pas si mal, même s'il n'est rien à côté de Suna. Et toute cette eau...
Le soleil grimpe dans le ciel, loin et puissant. Je croise mes jambes et je ferme les yeux. Plus qu'une journée à attendre.



Voili voilou !
Garra : Ce n'est pas trop tôt. Je suis devenu invisible ou quoi ?
C'est dans l'histoire
Shikamaru : Oui, on sait ! L'histoire ! Tu nous bassine avec depuis le début, mais on en voit pas le nez !
Mais euh... non, pas du tout !
Gaara : Si.
Zut !




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