Fiction: Démence pulsionnelle.

Je ne suis que démence... Elle lève les yeux au ciel. Cela ne fait pas longtemps que tout est mort, à peine quelques respirations. Une simple larme s'écoule le long de sa joue fine, striée de griffures et de trace de sang séché. Tout ceci, tous ces pleurs, tous ces morts, tous ces corps. En cette minute de chaos, en cette seconde de paix bafouée, d'amour, de confiance, de joie... Elle n'avait plus non plus de compassion. Elle lève les yeux au ciel. Je ne suis que démence.
Drame / Romance | Mots: 1280 | Comments: 2 | Favs: 4
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Polgara (Féminin), le 18/10/2010
Je ne sais pas si ce one-shot peut être qualifié de romantique m'enfin je trouvais que c'était ce qui s'en rapprochait le plus...
J''étais déprimée ce soir-là u.u
Bonne lecture !




Chapitre 1: Démence pulsionnelle



Je ne suis que démence...

Elle lève les yeux au ciel : les étoiles y brillent, fortes, puissantes, magnifiques. Envoutantes lucioles dont elle ne peut détacher son regard. Que pourrait-elle regarder d'autre de toute façon ? Autours d'elle tout n'est que destruction : sa terre natale est ravagée par les pleurs, les larmes et le sang. Elle crie sa douleur elle aussi mais silencieusement, comme une ombre, une simple estompe.

Cela ne fait pas longtemps que tout est mort, à peine quelques respirations. Il ne subsiste plus des rires et des chants que des cris d'agonie, quelques râles des survivants du chaos qui a plongé la terre dans la noirceur. Elle ne pleure pas. Elle ne pleure plus, vidée de toutes ses forces elle ne peut qu'attendre que la mort ne vienne elle aussi la chercher un jour. Elle aurait voulu qu'elle vienne maintenant, dans un souffle, la cueillir. Elle aurait voulu qu'elle la prenne il y a quelques respirations, elle aurait voulu perdre la vie il y a quelques temps déjà. Des secondes, des mois, des années. Sept années au total, sept ans de sanglots réprimés, de peurs, de douleur, de mensonges et de trahison. Aujourd'hui que lui restait-il ? Plus rien. Qui lui restait-il ? Personne : tous déchiquetés, le corps en lambeau. Agonisants.

Une simple larme s'écoule le long de sa joue fine, striée de griffures et de trace de sang séché. C'est la seule qui tombera ce soir. Elle a décidé d'arrêter de pleurer il y a quelques temps déjà, se disant qu'il y avait mieux à faire. Elle n'avait donc pas pleuré à la mort de son sensei. Elle n'avait pas non plus pleuré la mort du borgne possesseur du sharingan. Pas plus qu'elle n'avait versé de larme à la disparition du flemmard et de la tumultueuse, si jeunes, si amoureux, si fragiles. Lorsque son meilleur ami s'était marié avec la douce et belle femme qui fut la sienne, elle n'avait pas non plus versé de larmes. Aujourd'hui, le blond sauveur de son village n'était plus, sa jeune épouse enceinte de même : éventrée, déchiquetée, elle n'avait pas été épargnée par la cruauté de la guerre. Le jeune futur père était lui aussi déchiqueté, mais un fou l'avait attaché bien en vue, vision morbide que la fleur ne parvenait pas à quitter des yeux : les étoiles.

Tout ceci, tous ces pleurs, tous ces morts, tous ces corps... La faute d'un seul homme. Une histoire de tuerie familiale dont tout partait : une nuit, un enfant et sa famille, son clan. Un jour et l'enfant est seul, rongé par la tristesse et la haine. Puis il grandit, s'ouvre peu à peu aux autres puis se renferme, se laisse entrainer, fuit tout ce qui aurait pu l'aider, tous ceux qui auraient pu l'aider. Le traitre. Le paria. La démence qui le prend petit à petit, il se renferme comme il l'a fait avec les sentiments. Il rejette tout, apprend la vérité, pleure, souffre. Elle tentera de le tuer mais... Une faible. Une personne lourde. C'était ce qu'il disait toujours.
Il avait appris la vérité sur le meurtre de sa famille, savait pourquoi il s'était vu déchiré, pourquoi son frère ne l'avait pas tué, pourquoi... Pourquoi ? Pourquoi ?! Ô, elle avait tant espéré son retour, tant voulu qu'il revienne, qu'il oublie, qu'il pardonne. Plein de compassion. De compassion... Il ne savait pas ce que c'était, il voulait en finir. Il en avait fini.

En cette minute de chaos, en cette seconde de paix bafouée, d'amour, de confiance, de joie... Il avait tout piétiné pour son souhait personnel, pour sa vengeance. Pour lui. N'aimer que moi. Un autre avait tenté de faire cela aussi, mais il avait compris. Compris tout ce que cela incluait. Et le blond l'avait ramené sur le droit chemin, en un regard, en quelques paroles. En un souffle. Un simple battement de cœur. Cœur qui avait cessé de battre dans cette poitrine chaleureuse pourtant marquée au fer par la haine des habitants de son village. Le héros s'en était allé, laissant le désespoir la gagner : pourquoi ? Pourquoi ne l'avait-il pas tué ? Pourquoi ne pas lui avoir porté le coup de grâce, permettant à ce traitre, ce fou, cet imbécile, cet amour sanglant de tuer la compassion ? Tueur. Meurtrier. Assassin. Il n'était qu'un assassin. La rage l'habitait, la rose flamboyante, croulant sous la peine, la douleur de ne pas savoir soigné tous ces gens qui peuplaient sa ville, ses rues, ses bâtiments.

Elle n'avait plus non plus de compassion, elle en avait trop donné. Elle avait trop pardonné à ce félon, cet illuminé. Ce traitre. Elle avait fini par le considérer ainsi, oubliant, refoulant, abandonnant son amour pour lui.

Meurtrier.

Assassin.

Tueur, voleur, pilleur. Il n'apportait que le chaos sur son passage. Elle avait un jour cru en lui, maintenant elle ne voulait que le faire souffrir, qu'il paye, qu'il expie ses crimes par la douleur qu'elle lui prodiguerait. Elle maitrisait parfaitement le chakra, cela lui serait chose aisée, plonger ses mains si douces dans le corps si froid de cet homme glacial. Lui saisir le cœur, le couper en deux, le voir ouvrir des yeux hagards, se demander pourquoi elle le faisait autant souffrir. Crie, hurle, pleur, supplie-moi. Je te marquerai comme tu as marqué les miens, comme tu as détruit ton village et tes amis avec une joie incommensurable, je te broierai. Mais elle sait au fond d'elle-même qu'elle en sera bien inaccaparable, dans l'impossibilité de le tuer de ses mains. Elle avait toujours demandé à son frère, son meilleur ami, l'homme qui fut un jour amoureux d'elle, l'impétuosité et l'amitié qu'il était... de le faire pour elle. Elle s'en était rendue compte, lui avait demandé d'arrêter. Il ne l'avait pas pu. Il se détruisait, passait à côté de tout ce qu'il devait faire, ce qu'il voulait vraiment.

Tout ça pour un homme qui ne méritait pas tant d'attention. Un homme qui se trouvait maintenant devant la rose, devant la fleur fanée qu'elle était. Elle le regardait, elle voyait ses kaléidoscopes briller dans le noir, dans le feu, dans le sang. Ils allaient si bien avec l'ambiance...

Cet homme si cruel, si fou, si décevant la regardait, empli d'une froideur incomparable avec ce qu'elle avait déjà connu. La jeune femme qu'elle était le regarda, le fixa, imprima son image dans sa tête. Elle ferma les yeux, se leva. Les gants étaient enfilés, les doigts serrés, les jointures blanches, les jambes tremblantes et le cœur tambourinant. Il le percevait, elle le savait. Elle avait peur, il l'avait compris. Elle aurait voulu mourir, il le comprenait. Il lisait tout ce qu'elle voulait. La vengeance. Mais il ne la laissera pas faire ce qu'elle veut, la bloquera, l'embrassera, la touchera, pleurera, criera, sanglotera, rêvera, s'exprimera, redeviendra froid. Si froid. Si distant. Il l'aimera, elle le laissera faire.

Elle lève les yeux au ciel : les étoiles y brillent, fortes, puissantes, magnifiques. Envoutantes lucioles dont elle ne peut détacher le regard. Que pourrait-elle regarder d'autre de toute façon ? Autour d'elle, elle ne distingue plus rien, seule la sensation du froid l'envahie. Si folle, tellement folle de chagrin, de douleur, de peur. Amoureuse. Haineuse. Il l'a eu, il a eu ce qu'il voulait, avait tout piétiné, criant, hurlant à la terre entière sa victoire : il avait tout gagné.

Seule la force de prononcer ce mot. Ce prénom, si symbolique, si puissant, si mort, si poignardé, si transpercé par une lame éblouissante de pureté. Il l'avait planté, l'aimant jusqu’au bout, jusqu'à la toute fin, jusqu'au dernier souffle, dernier battement de cœur, dernier râle, dernière folie :

"Sasuke...

Je ne suis que démence.




J’espère que vous allez regardez quelque chose de joyeux après ça parce que bon... d'accord c'est pas du mélodrame, du tragique, un truc qui fait pleurer les filles comme Titanic mais c'pas un texte de lutins et farfadets farceurs qui regarde la belle princesse se faire enlever par le prince charmant (C'est un peu exagéré je sais u.u )
Merci de m'avoir lue !




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