Fiction: Mon Ombre est personne!

Et vous, seriez-vous prêt à risquer votre vie pour ne pas vous ennuyer?
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Uchiwa G. (Féminin), le 13/10/2010
En fouillant dans mon pc, je suis tombée sur cette fic qui date d'il y a bien longtemps... En voici donc le premier chapitre. Les suivants devraient suivre sous peu mais pour la suite, il faut que je l'écrive.



Chapitre 1: Intro



A gauche ? A droite ? Rien. La jeune fille s'élança dans la ruelle déserte et mal éclairée. Ça ne la dérangeait pas, elle ne voulait pas se faire remarquer, justement. Elle sauta sur une poubelle et se hissa jusqu'à la toiture d'une maison. Elle parcourut les derniers mètres qui la séparaient de la muraille qui marquait la fin du village, bondissant de toit en toit, et se cachant derrière les cheminées lorsque les regards des curieux se levaient un peu trop vers le ciel. Un dernier bond la projeta sur la paroi, contre laquelle elle se colla pour ne pas se faire repérer. Elle sortit ainsi du village sans problème, et entra dans la forêt qui bordait les habitations. Au bout de quelques minutes de marche, elle s'écarta du chemin et s'enfonça dans le bois. Derrière les arbres les plus resserrés, et les bosquets les plus touffus, elle s'engouffra dans une petite cabane invisible au premier coup d'œil. Fait du même bois que les arbres de la forêt, elle se fondait dans la masse de branches et de feuilles qui la cachaient des regards indiscrets. La jeune fille craqua une allumette et alluma le chandelier posé sur un petit meuble en bois qui faisait office de buffet. La lumière vacillante des bougies révéla un visage maigre, encadré par des mèches de cheveux que de longues nattes ne parvenaient à retenir. Malgré son regard sûr, elle ne semblait pas avoir plus de 15 ans. Elle prit une baguette de pain sur le buffet, s'en coupa un morceau, s'empara d'un pichet d'eau, observa le buffet, puis ne voyant pas de verre, but goulûment à même le broc.
- Excuse-moi, je me suis permis de me servir, je ne savais pas que tu n'avais pas d'autres verres.
L'adolescente recracha l'eau qu'elle avait dans la bouche et se retourna, les yeux écarquillés. Dans la pénombre de la pièce, un homme était assis sur un matelas posé à même le sol. Il se leva et tendit sa main droite à l'adolescente.
- Je me présente, Uchiwa Itachi.
Voyant que son interlocutrice ne la lui serrait pas, il alla s'asseoir sur une caisse en bois. La jeune fille le fixa sans rien dire, sourcils froncés.
- Tu dois te demander ce que je fais ici, poursuivit Itachi. Je vais tout t'expliquer, mais je t'en prie, assieds-toi !
L'adolescente, bien qu'elle n'aimât pas qu'on la commande chez elle, et encore moins qu'on la tutoyât sans la connaître, obéit. Elle s'installa sur son lit, méfiante.
- Bien. Tu as déjà dû entendre parler de moi, et...
- Non.
- Pardon ?
- Je n'ai jamais entendu parler de toi.
L'Uchiwa tiqua au « toi », mais ne montra rien quant au fait qu'elle ne le connût pas.
- Tant pis, ce n'est pas important. Moi j'ai entendu parler de toi, et c'est pour ça que je suis ici. Ta réputation n'a fait que grandir ces derniers mois.
La jeune fille se redressa, surprise.
- Tu ne savais pas ? Tu commets tes vols dans la plus grande discrétion, et tu ne t'es jamais fait prendre, c'est vrai, mais c'est justement à cause de ça que les gens savent que c'est toi qui les fais.
- Qu'est-ce qui vous dit que je suis une voleuse ?
- J'ai mené mon enquête, et tu ne parviendras pas à me faire croire le contraire.
Il se leva, prit le chandelier et le posa sur la caisse entre eux deux. Il la fixa, tandis qu'elle observait l'objet. En or massif, des roses finement ciselées ornaient son socle.
- Tu vas me faire croire que tu l'as payé ?
- C'est dans ma famille depuis des générations, se défendit-elle, l'air renfrogné.
- Garde tes excuses pour quelqu'un d'autre, j'ai récolté trop d'informations pour que tu parviennes à me faire changer d'avis à ton sujet, répondit Itachi en souriant.
- Et quand bien même je l'aurais volé, qu'est-ce que ça peut te faire ? C'est à toi ? Reprends-le, je n'en ai pas besoin.
- Non, je n'en ai pas besoin, c'est toi que je suis venu voir. Les gens te surnomment « L'Ombre Voleuse », les seules personnes t'ayant aperçue n'ayant vu qu'une ombre.
- C'est moche comme surnom.
- Je suis d'accord avec toi. Comment t'appelles-tu ?
- Ça ne te regarde pas. Dis-moi ce que tu me veux, qu'on en finisse vite, je suis fatiguée.
- Bien. Je n'ai pas tes capacités pour voler, il y a cependant une chose que j'aimerais beaucoup avoir. Je te payerai bien.
- Combien ?
Itachi sortit une liasse de billets de sa poche, et la posa à côté du chandelier. L'Ombre s'en saisit, et compta. Cela représentait une grosse somme.
- Tu auras le triple si tu mènes à bien cette mission.
- Quels sont les risques ?
- Les mêmes que d'habitude.
- C'est à dire ?
- Ne t'inquiète pas, il n'y a rien de bien compliqué.
- Dans ce cas, pourquoi ne le fais-tu pas toi-même ?
- Je te l'ai dit, il y a certaines choses que tu sais faire, alors que moi, non. Ah, et j'ai oublié de te dire, si tu acceptes, tu n'auras plus à habiter dans cette... euh... ici. Tu devras toujours te cacher, mais ce sera beaucoup plus spacieux. Et tu n'auras pas à voler pour manger, je m'occuperai de tout ce dont tu auras besoin...
- ...
- Réfléchis, qu'as-tu à perdre ?
La jeune fille se leva, prit un nouveau morceau de pain, et le mangea petit morceau par petit morceau. Les yeux dans le vide, elle semblait regarder par l'unique petite fenêtre. La noirceur de la nuit parut lui donner la réponse à la question d'Itachi, car elle se retourna, et les yeux plongés dans ceux de son interlocuteur, elle murmura :
- Je te suis.



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