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Fiction: Full Moon (terminée)

"La folie désigne, en langage populaire, l'état d'une personne dont le discours et/ou les actions, le comportement ne semblent avoir aucun sens pour l'observateur. Elle peut être passagère ou perdurer, être provoquée ou exister à l'état de base"
Spoil | Fantasie | Mots: 2629 | Comments: 2 | Favs: 2
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kakasha (Féminin), le 06/10/2010
Tout est virtuel après tout...



Chapitre 1: Douce folie



- Je ne sais pas ce que je fais là, mais je suis dans ta tête. Alors bouge-toi si tu ne veux pas crever sur place.
Killya se réveilla en sursaut. Toujours le même rêve du jour où Ekyr était arrivé. Il avait cru devenir fou, ce n’était pas normal d’avoir une double personnalité, une autre personne que soi dans sa tête. Mais très vite, Ekyr était devenu son compagnon, comme un frère et ce malgré leurs différences. Si Killya n’était qu’un fils d’artisan peureux, Ekyr et la guerre étaient faits l’un pour l’autre, Ekyr était aux anges au cœur de la bataille.
Ensemble, ils avaient parcouru le monde ninja en tant qu’assassin, mercenaire, soldat en première ligne sur le front. Les hommes l’admiraient pour ses talents mortels, ses dons d’assassin. Ils le recherchaient comme un talisman. Avant, ils venaient pour le tuer, mais à présent c’était pour le défier. A chaque fois, Ekyr les tuait ou ils fuyaient.
Au début Killya comptait les hommes tués, se souvenait d’eux. A présent, seul un visage restait gravé dans sa mémoire : celui du Kage, Simius. Son premier homme tué : la mâchoire tailladée, le nez coupé, les membres épars, par vengeance.
Killya aimait les moments de l’aube, au réveil, quand Ekyr n’était pas encore là. C’était les rares instants où il était seul dans son esprit. Il se délecta de ce moment d’intimité et alla remettre une bûche dans le feu. Il sortit ensuite de la cabane où il vivait reclus de toute forme de société.
- Quand est-ce qu’on mange ?
- Tu aimerais peut-être attraper les poissons toi-même, cette fois-ci ? Dit Killya, à voix haute.
- Trop ennuyeux ! Et puis, tu le fais si bien ! Note qu’en plus ça entretient tes capacités guerrières et ton corps !
Killya enleva ses bottes et ses cuissardes, ne gardant que son bandeau pour maintenir sa longue chevelure pendant l’effort et entra dans l’eau froide du petit cours d’eau. Les truites venaient nager ici avant de rejoindre le lac plus loin dans les montagnes. Il patienta quelques minutes, l’eau le frigorifiait, les truites ne s’approchaient pas de lui. Sois patient, se dit-il, un chasseur sait patienter.
Enfin, un mâle vint le frôler. D’un geste vif, Killya tendit les mains, il saisit le poisson et l’envoya sur la terre ferme où il se débattit. Killya sortit de l’eau, acheva le poisson et le vida.
- Pas mal, tu t’es bien débrouillé.
Séché, Killya prépara un petit feu et y fit cuire le poisson. Il n’avait aucun goût, ça manquait de sel. Lorsqu’il avait dû fuir, il n’avait rien pu prendre avec lui.

Killya baissa les yeux sur le petit feu de camp. Il se rappela ce grand incendie qui avait englouti le palais de Simius. Il avait fui dans la forêt, les gardes Anbus à ses trousses, tombant, se griffant aux branches basses. Il les avait semés au milieu des bois. Il avait marché longtemps avant de trouver, au creux d’une vallée une clairière avec une cabane de bois, sans doute d’un ermite mort depuis des années. A l’intérieur il restait des casseroles, des ustensiles de cuisine et des outils pour travailler la terre. Il en avait fait son refuge, vivant de chasse, de pêche et d’herbes sauvages trouvées dans les environs. Il aimait cette vie solitaire où il était libre de toutes contraintes et de toute temporalité. Les seuls hommes qu’il voyait étaient des villageois qui passaient par la vallée pour aller à la ville. Il leur parlait rarement car il leur faisait peur.
Puis un jour, le passé l’avait rattrapé. Des ninjas de Kusa, son ancien village, étaient arrivés dans la vallée pour le tuer. Jusque là, Ekyr avait été une voix désincarnée dans sa tête, apparaissant dans ses rêves.
Il l’avait entendu pour la première fois quand il avait regardé les armes des hommes, luisantes au soleil. Ekyr s’était frayé un chemin dans le monde de la chair.
- Je ne sais pas ce que je fais là, mais je suis dans ta tête. Alors bouge-toi si tu ne veux pas crever sur place, avait dit la voix, cynique.
- Qu’est… qu’est-ce que je peux faire ? Avait hurlé Killya, effrayé.
- Nous allons les tuer, répliqua l’autre.
- Nous ne pouvons pas ! Objecta Killya. Je ne suis ni un ninja, ni un tueur !
- Alors, laisse moi faire, avait répliqué Ekyr. A moins que tu sois un lâche ?
Les hommes avançaient, il ne restait plus que quelques mètres, ils étaient huit, armés de katanas effilés. Ekyr avait pris le contrôle du corps de Killya, ce dernier était à présent spectateur de lui-même. Ekyr s’approcha lentement, les rejoignit et, plus vif que l’éclair, plongea un long couteau dans le cœur du premier.
- Va pourrir en enfer, sale fumier, dit Ekyr.
Les hommes furent tués ainsi, les uns après les autres, sans pouvoir répliquer aux attaques mortelles d’Ekyr.
Ekyr s’assit tranquillement et regarda les cadavres. Il força Killya à passer devant pour qu’il puisse voir la scène. Killya se souvint de son père, mort sur une croix, jugé par la haute cour du village, hué comme un traître, son visage était lacéré, ensanglanté. La mort de ces ninjas lui parut plus agréable.
- Plus jamais, murmura Killya. Plus jamais je ne tuerai.
- Tu n’en auras pas besoin, lui dit Ekyr. Je le ferai pour toi, j’ai aimé ça.
Dans un élan de volonté, Killya avait repris le contrôle sur Ekyr. Puis, il s’était enfui dans la forêt, en proie au doute. Toute son enfance avait été bercée par des histoires de ninjas héroïques, de hauts faits guerriers. Aucun héros n’aurait ressenti la même chose que lui à ce moment-là. La joie progressive d’Ekyr avait dégoûté le jeune homme innocent des jeux de mort. Et pourtant, il avait apprécié cette joie.
Killya se secoua, finit son maigre repas et alla travailler dans le petit arpent de terre qu’il avait mis en culture. Ce peu de culture lui apportait le nécessaire pour faire une sorte de pain suffisamment nourrissant pour un homme.
- Fermier, susurra Ekyr. Mais Killya n’y prêta pas attention.

Il court, droit devant lui, il est perdu dans la forêt sombre. Il entend derrière lui les cris des hommes qui le pourchassent. Il a tué le Kage Simius, l’assassin de son père. Ce n’est pas lui qui l’a tué, c’est l’autre, cette voix qui l’habite. Elle est apparue quand il a regardé le corps de son père mutilé, crucifié. Elle lui avait promis de le venger. Le lendemain, elle avait repris possession de l’esprit de Killya et avait provoqué en duel le Kage. Cela avait été rapide, en quelques minutes, Ekyr avait découpé, tailladé son adversaire.
Il avait dû fuir. Il fuyait. Il avait tué le seigneur et devait être puni pour cela.
A droite, un cours d’eau, un torrent, et profond d’après le bruit. Il change de direction, court vers l’eau, entre dedans. Elle est froide. Il tombe. Il va se noyer. Il lutte, se cogne à une pierre. C’est la chute dans le noir.
Killya se réveilla en sursaut. C’était la première fois qu’il rêvait de ce passage qu’il appelait le « naufrage », il s’était échoué à moitié mort sur une rive. Longtemps il était resté là, inconscient, jusqu’à ce que le soleil le ramène au monde du réel. Au début, il avait désespéré, cherché à se suicider. Les souvenirs de son père et de Simius étaient trop durs à supporter et l’odeur du sang sur ses mains ne disparaissait pas. Il avait failli devenir fou. Comment lui, pauvre fils d’artisan d’à peine vingt ans avait-il pu défier le Kage et le tuer ainsi. Il ne pouvait qu’être fou, qui d’autre qu’un fou pourrait croire qu’il avait quelqu’un dans la tête. Un autre qui parlerait et serait capable de prendre possession de son corps quand il le voulait.
Mais il avait réussi à reprendre le dessus. Il s’était enfoncé plus profondément dans la forêt jusqu’à ce qu’il trouve une clairière où une cabane abandonnée semblait l’attendre. Il s’était installé là, pêchant des truites dans le torrent qui coulait non loin de là, cueillant des plantes et des baies. Il les avait échangées avec des villageois qui passaient par là pour se rendre à la ville contre quelques grains de blé. Il les avait plantés, espérant avoir à la fin du printemps de quoi faire quelques galettes pour agrémenter ses repas. Petit à petit, sa vie en solitaire s’était construite. Il vivait au jour le jour, ne se souciant que de lui-même avec pour compagnie Ekyr et ses remarques piquantes. Puis un jour, il s’était décidé à partir, s’enfonçant dans le monde sanglant des armes, laissant faire Ekyr. Chaque jour il y avait des morts, des pleurs, du désespoir. Ekyr tuait toujours, avec joie, sans flancher. C’était un assassin, jamais atteint, jamais égalé. Killya observait de l’intérieur, ne reprenant le dessus qu’une fois les combats finis, empêchant Ekyr de tuer ses propres alliés par goût pour la mort. Mais il n’aimait pas ça, il n’était pas ça. Il était revenu dans la clairière.

- Encore un cauchemar ? Demanda Ekyr, réveillé de bonne heure.
- Oui, répondit Killya d’une voix lasse. Celui de mon « naufrage ».
Pour une fois, Ekyr n’eut rien à redire de cela et se tut. Killya lui en fut reconnaissant et se leva.

Les journées de Killya étaient toutes pareilles, d’un ordre régulier et sûr. Malgré cela, il ne s’ennuyait jamais, avec Ekyr tout prenait une tournure plus drôle. Les remarques cyniques de ce dernier ne manquaient jamais de pimenter un peu le quotidien. Il ne comprenait pas la vie de Killya, il rêvait d’une vie de combats perpétuels où sa force serait admirée de tous. Chaque jour, sous les directives d’Ekyr, il s’entraînait au combat. Son corps avait changé, il était plus fort, plus musclé, parfaitement rodé aux combats. Il était devenu en un an un ninja parfait. Il suffisait que Ekyr prenne le contrôle et il était imbattable.
Ce jour-là, Killya devait aller chercher du bois. Il s’arma de ses deux longues lames prises à Simius et d’une hachette d’un ninja venu le tuer et s’enfonça dans la forêt. Mais au milieu de la journée, une pluie drue s’abattit. En quelques instants, il fut trempé. Il glissa dans un chemin, tenta de se relever mais retomba la tête la première dans la boue. La voix d’Ekyr s’éleva dans son esprit.
- Ah, ne faire qu’un avec la nature.
Killya poussa un juron.
- Allons, allons, répondit Ekyr. Il faut toujours essayer de garder le sens de l’humour !
- Tu aimes l’humour, répliqua Killya, énervé. Alors, marre-toi !
Il ferma les yeux, ouvrit les routes intérieures et se replia sur lui-même. Ekyr tenta de l’arrêter, mais ce repli avait été si inattendu qu’avant qu’il ait pu préparer sa défense. Ekyr se retrouva au premier plan, aux commandes d’un corps trempé et frigorifié.
- Fils de chienne ! Hurla Ekyr, l’eau ruisselant de toutes parts.
- Ah, ne faire qu’un avec la nature, ironisa Killya, au chaud et à l’abri.
Ekyr tenta de faire sortir Killya de son refuge, mais en vain. A présent furieux, Ekyr regarda autour de lui et se mit à l’abri sous un grand pin.
- J’ai compris maintenant, frérot, dit Ekyr. Laisse-moi rentrer, j’ai froid et je m’ennuie.
- Je suis bien là, moi.
La pluie tombait toujours à seaux. La foudre tomba non loin de là. Ekyr jura puis un sourire s’étira sur ses lèvres. La vie n’était que hasard, décida-t-il, et le hasard était fait pour être testé.
- D’accord, tu peux rentrer, dit Killya.
- Non, je commence à m’y faire.
Une nouvelle fois la foudre tomba tout près. Ekyr montra les dents, loup éveillé.
- Viens ! Cria-t-il. Viens sur moi si tu l’oses !
- Tu veux que nous mourrions ? Demanda Killya.
- Je m’en fous, répondit Ekyr. C’est pour ça que je suis le meilleur. Je me fous de la mort.
La tempête cessa comme elle était venue.
- Laisse-moi rentrer frérot, dit Ekyr. Reviens dans le monde de la boue. Je me suis assez amusé.
Killya reprit le contrôle et retourna ramasser du bois. Il faudrait le faire sécher au soleil un bon bout de temps avant qu’il puisse être brûlé. Une fois qu’il eut fini, il prit le chemin du retour, la nuit était tombée depuis longtemps.
- Fais attention frérot, le prévint Ekyr. On n’a pas trop d’amis par ici.
- Tu veux prendre les rênes ?
- Merci,dit Ekyr.
Ils rentrèrent vite à la clairière. A l’orée du bois, Ekyr s’arrêta, tous les sens aux aguets.
- Des hommes, un feu, de la viande. Ils sont du côté de ton taudis.
Avançant prudemment, il regarda à travers les branchages les hommes réunis autour d’un feu, ils faisaient cuire une pièce de viande. Un long sourire se dessina lentement sur ses lèvres.
- Va-t’en tout de suite ! Exhorta Killya.
- Avant que la fête ait commencé ? Sûrement pas !
Sans que Killya ait pu reconquérir le contrôle, Ekyr s’avança vers le feu. Trois hommes étaient assis là. Ils se levèrent à sa vue.
- C’est du bœuf que je sens ? Ironisa Ekyr.
- Tu as bon nez, répondit l’un d’entre eux, un grand ninja vêtu de cuir rouge, Ekyr remarqua son bandeau : Kusa. Joins-toi à nous. Il y en a trop pour trois.
- Et celui qui est dans les arbres, il ne mange pas ? Répliqua Ekyr.
- Tu as les yeux perçants en plus d’un bon nez, lui répliqua un autre. Laisse-moi te présenter ma troupe : l’arbre c’est Kyara, eux ce sont Styart et Hayate. Je m’appelle Latias. Tu as foutu les jetons à mes deux guerriers.
- C’est un piège, dit Killya.
- Bien sûr que c’est un piège, lui répondit Ekyr. La question est de savoir comment ils vont attaquer. Ce ne serait pas amusant qu’ils soient faibles comme ceux d’avant.
- Ils viennent te tuer cette fois.
- Et alors ?
- Tu es plus jeune que je ne pensais, dit Hayate. Si on devait croire tes exploits, tu aurais au moins cinquante ans.
- Il vaudrait mieux y croire. A tous.
- Donc, tu es vraiment plus vif que l’éclair ?
Ekyr ne répondit rien. Le reflet d’une lame fila dans l’air. Ekyr lança sa main gauche et ses doigts se resserrèrent autours du poignet de Latias. La lame ne rata que de quelques centimètres la poitrine d’Ekyr.
- Plus vif que l’éclair, dit Ekyr les yeux brillants.
Latias se débattit pour se libérer de cette poigne de fer. Ekyr leva la main droite et la lueur du feu se refléta sur la lame d’argent de son couteau de lancer.
- Et deux fois plus mortel.
Il plia soudainement le bras, et le couteau partit s’enfoncer dans le cou du chef des ninjas. Latias se débattit plus faiblement et s’écroula. Ekyr soupira et dégagea la lame du corps, il remit le couteau dans sa botte et tira ses deux katanas.
- Venez donc, raclures d’égout ! Hurla-t-il.
Mais les autres hommes avaient déjà fui. Ekyr sentit l’envie de sang monter en lui. Il hurla tel un loup et rentra, laissant Killya reprendre le contrôle.
- Je crois que nous ne serons plus tranquille, dit Killya.
- Partons, la guerre gronde, toi et moi allons devenir riches et célèbres. Je tuerai tous les hommes qui se mettront sur mon passage.
- Quelle est l’utilité, Ekyr ? De combien de morts as-tu besoin ? Demanda Killya d’un ton las.
- Je n’ai pas besoin de morts, objecta Ekyr. J’ai besoin de m’amuser. Et cette conversation commence à devenir ennuyeuse.



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