Fiction: Concern and protection

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Le choc fut dur à encaisser pour Fugaku. Perdre un fils, un jeune fils n'est jamais évident même si les relations avec lui n'étaient pas fameuses, même s'ils n'étaient pas très proches, savoir que la chair de notre chair à clos les yeux et que l’on n’a pas pu lui dire ses mots, un simple pardon qui pourtant veut dire pleins de choses.

Il sentit que quelques larmes voulaient couler mais il en laissa échapper juste une seule qu'Itachi remarqua en se relevant.

Chacun se regardait dans les yeux, de la douleur pour l'un, de la tristesse et haine pour l'autre.
Bien-sûr que le grand-frère en voulait à son père, pour lui, c'était le seul et unique responsable. Enfin, peut-être pas le seul mais au moins un peu.

Sasuke voulait qu'il lui pardonne mais une telle chose était difficile à faire, il lui faudrait du temps et malheureusement du temps il en avait contrairement à son petit-frère qui avait décidé de rejoindre le blond.

Non, Itachi ne lui en voulait pas d'avoir choisit le blond à lui mais un chagrin énorme lui embaumait le cœur.

Fugaku ne put regarder plus longtemps son fils dans les yeux, il savait qu'il n'était pas tout blanc dans cette histoire et qu'il risquait de subir des remontrances mais il fera tout ce qu'il pourra pour se faire pardonner.
Puisque les paroles ne peuvent plus toucher son petit Sasuke, les actes seront la solution en espérant qu'il le voit de là-haut.

Le père fit un geste qui l'étonna lui-même. Il prit soudainement son grand fils dans les bras et le serra contre lui comme pour vérifier qu'il lui restait bien un fils.

Alors oui, l'héritage, l'honneur de la famille, il s'en fichait totalement. Tout ce qui comptait maintenant, c'était que Sasuke soit fier de lui de là où il est et qu'Itachi vive une vie paisible sur cette terre.

Il avait toujours voulut ça pour ses enfants mais la mort de sa femme a été une descente aux enfers ou plutôt une descente dans l'alcool qui a engendré des dégâts, trop de dégâts et notamment sur son petit Sasuke à qui il ne pouvait pas dire qu'il était désolé.

Itachi, bien que surpris, se laissa enlacer malgré sa rancœur éprouvée, sentir les bras protecteurs et réconfortants de son père lui faisait du bien. Il pleura toutes les larmes qui n'avaient pas encore coulé avant de se ressaisir et de s'éloigner de celui dont il ne savait plus s'il le détestait, l'appréciait ou bien les deux en même temps.

Le grand brun partit de chez son père, le laissant seul avec ses remords et sa peine. Lui-même en éprouvait, il se disait qu'il aurait pu empêcher son petit frère de faire une telle chose ou même trouver une solution contre le sida qu'avait Naruto mais bien-sûr, il n'aurait pu faire plus qu'il ne l'avait déjà fait. Sa présence auprès de Sasuke et sa gentillesse envers le blond avait grandement suffit à améliorer leur quotidien.


M. Uchiwa prit le bottin et chercha le numéro de M. Uzumaki et l'appela.
Il avait l'intention d'organiser de magnifiques funérailles pour son fils et son amoureux. Il leur devait au moins ça. Une sonnerie retentie puis deux, trois et enfin il entendit une voix lui répondre :

"Oui, allo ?"

Une petite voix tristounette à l'autre bout du fils, il pouvait sentir que le père du blond ressentait lui aussi la même peine.

"Oui, bonjour, c'est monsieur Uchiwa, je vous appelle parce que...enfin j'ai appris et..."

Fugaku fondit en larmes, dire ces mots, dire que son fils était bel et bien mort lui fit prendre conscience qu'il ne le reverrait plus jamais, plus jamais...

- "Monsieur Uchiwa, vous allez bien ?"
- "Oui, oui, je suis désolé, je me suis laissé emporter. Je voulais vous dire que...enfin toutes mes condoléances pour votre fils. Je sais qu'il était très proche de...mon fils."

Sa voix était empli de sanglots, savoir que Sasuke était mort était déjà assez difficile à accepter mais l'annoncer à quelqu'un était encore plus éprouvant.

- "Je...Sasuke est décédé."
- "Qu'est-ce que...je...vous...non, ce n'est pas possible, non, enfin...pourquoi, il...non...pas ça..."

Minato n'arrivait plus à prononcer la moindre phrase cohérente. Il avait senti que Sasuke n'allait pas bien en sortant de l'hôpital mais pas au point de mettre fin à sa vie. Non, il n'arrivait pas à y croire. Sasuke était comme un deuxième fils pour lui, il venait de perdre deux fils dans la même journée et tout ça à cause de cette putain de maladie appeler "sida".

Il fondit en larmes à son tour, deux pères, deux âmes en peine, deux êtres qui souffrent d'avoir perdu leurs fils.

"C'est de ma faute !"

Fugaku avait dit cette phrase au téléphone après une dizaine de minutes où tous deux sanglotaient. La réaction de Minato fut immédiate, non de colère brusque non mais plutôt de réconfort bien qu'il soit dans la même tristesse :

- "Non, vous n'y êtes pour rien. Si Naruto a eu le sida, vous n’en êtes pas responsable, personne ne l'est. Et si Sasuke a voulu rejoindre mon fils, c'était son choix et non le votre, ce n'est pas vous qui l'avez voulu mais lui et vous n'êtes pas coupable !"
- "Oui mais à cause de moi Sasuke a eu une enfance malheureuse."
- "Peut-être que oui, je ne suis pas au courant du passé de Sasuke et ce qu'il a subi mais le fait que vous reconnaissez vos erreurs prouve que vous n'avez pas réellement voulu lui faire du mal puisque vous vous en voulez."
- "Je ne sais pas..."
- "Je vous le dis, moi aussi je m'en voulais pour Naruto, je me disais que c'était de ma faute parce que je n'avais pas su le protéger, je n'avais pas su l'empêcher d'avoir cette maladie. Je me suis même remis en question sur mon rôle de père mais même si je changeais le passé, cela n'aurait rien arrangé. Il fallait qu'il parte un jour, certes jeune et en souffrant mais ce qui me réconforte, c'est qu'il était heureux. Ses derniers jours de sa vie étaient heureux alors je me dis qu'au moins il est parti le sourire aux lèvres même si j'aurais voulu le serrer plus longtemps dans mes bras."

Fugaku était ému par ses paroles alors même si Minato avait été un excellent père, n'ayant jamais levé la main sur son fils, lui aussi s'en voulait, lui aussi se sentait coupable.

- "Et Itachi, est-il au courant ?"
- "Oui, c'est lui qui me l'a annoncé. Il n'était vraiment pas bien et je pense qu'il a besoin de réconfort, que je crois ne pas être la bonne personne pour ça."
- "Vous savez où il est allé ?"
- "Non, il est parti de chez moi sans un mot. Je ne sais pas et j'ai peur pour lui."
- "Je vais l'appeler et je vous tiendrais au courant."

Le bip sonore retentit dans le combiné, Minato avait raccroché et Fugaku se laissa tomber à terre, sur les genoux, ses larmes dégringolant sur le parquet.
Seul avec sa peine, seul avec ses remords, son masque de glace fut enlevé et un voile de tristesse prit sa place.


Du côté du blond, il composa un nouveau numéro sur le clavier de son téléphone. Cependant, aucune sonnerie n'apparaissait au bout du fil, et il tomba directement sur messagerie. Minato soupira, il imaginait le pire. C'est alors qu'il saisit sa veste et sortit rapidement de la maison. Il le savait bien que lui aussi, il souffrait. Perdre un frère, un fils, une femme... Quand quelqu'un qui nous est proche s'en va vers l'autre monde, on ne peut que ressentir ce sentiment. Un sentiment de vide, de tristesse.

Il courut le plus rapidement possible cherchant dans tous les recoins de la ville, mais finalement, il le trouva sur la plage. Le jeune brun était assis sur le sable et regardait la mer. Le ciel était nuageux, le soleil n'était plus là également. Quelques gouttes commençaient à tomber. Cela faisait bien longtemps que ce n'était pas arrivé. L'homme s'installa alors au coté de l'Uchiwa. Celui-ci ni prêta pas attention, ses larmes se mêlaient lentement avec la douce et fine pluie qui se laissait glisser sur ses joues. Alors, pour le rassurer, Minato déposa délicatement sa main sur son épaule, ce qui fit sursauter le grand frère. Puis ensuite, il le serra instinctivement dans ses bras.

"J'ai appris pour ton petit frère... Je suis désolé..."

Des gouttes commencèrent à naitre sous les beaux yeux bleus du blond. Il n'arrivait toujours pas à réaliser, son fils, Sasuke, tous les deux, ils n'étaient plus là désormais.

"C'est moi qui suis désolé... Minato."

Celui-ci le fixa alors, étonné. Non, il ne comprenait pas.

"Je lui ai promis... J'ai promis à Sasuke... De prendre soin de vous, et de ses amis..."

A ses mots, il éclata en sanglot. Son petit frère, Il lui manquait déjà, terriblement. Minato le serra alors plus fort, afin de le consoler.

"Et finalement... C'est vous qui prenez soin de moi... Alors que c'est vous qui avez le plus besoin de réconfort..."

L'homme se décala, et malgré sa tristesse et sa souffrance, il essaya de sourire.

"Tu te trompes... Que ce soit toi ou moi, ou qui que ce soit d'autres... La souffrance est la même pour tous... Et c'est idiot de la partager tout seul, tu ne crois pas ? On est tous tristes. On le ressent tous, ce vide en nous. Mais, il faut malgré tout avancer. Parce que... C'est ce que eux, ils auraient souhaité... Ils sont partis, ensemble... Jeunes, c'est vrai... Mais heureux... Et puis, un jour... Nous aussi... On les retrouvera non ?"

Son sourire s'assombrit, et, sans le vouloir, il pleura.

"Merci, Minato."

Celui-ci essuya ses larmes, puis le brun ajouta à nouveau :

"J'ai fait une promesse. Alors, à partir de maintenant, je prendrai soin de vous... Et de leurs amis..."

L'adulte rétorqua à cette réplique :

"Itachi... Je te remercie vraiment, tu es quelqu'un de gentil... Mais tu sais, je crois qu'il y a une autre personne qui aurait bien besoin de toi en ce moment, tu ne crois pas ?"

Le jeune Uchiwa fronça les sourcils, ne comprenant pas.

"Qui ça ?"

Minato continua alors :

- "Tu te poses réellement cette question ? Sasuke est peut-être ton frère, mais c'est également son fils, ne l'oublie pas. Il doit souffrir autant que toi."
- "Mais, vous, vous avez perdu votre fils. Je ne peux pas vous laisser comme ça."
- "Pourquoi prendras-tu soin de moi, et pas de ton père ? Ne t'en fais pas pour moi, je m'en sortirai."
- "Mais..."
- "Itachi... Ne t’inquiète pas... Tu es quelqu'un de bien, vraiment... Mais je vais bien, alors ne te soucis pas de moi et va le voir... Il a besoin de toi, bien plus que tu ne le penses."

Après réflexion, le brun se leva et répliqua simplement un "Merci encore, faites attention à vous." puis il s'en alla. Minato lui, il resta sur la plage tout en observant le paysage. Les larmes coulaient le long de son visage. Son fils, il lui manquait terriblement.

En regardant cette mer, ce sable, il se rappelait de nombreux souvenirs. Sa femme, son fils et lui, tous les trois au bord de l'eau, riant pour tout et rien à la fois. C'était le bon temps, et maintenant, toutes ces belles choses, ces choses auxquelles il tenait tant, elles s'étaient envolées au paradis. Comment pouvait-il être heureux désormais ? Tout ce qui faisait son bonheur avait disparu. Vivre ? Oui, pour eux, il le ferait. Son fils qui a tant donné, et fait de sa vie un rêve, sa réalité. Sa femme, elle, si pétillante et douce. Et puis Sasuke, un jeune adolescent amoureux, un jeune homme gentil et chaleureux, comme son grand frère.

En parlant de ce garçon, il s'était finalement décidé. Cependant, il était là, debout devant une porte toujours fermé. La question était "sonner" ou "ne pas sonner". L'hésitation était forte. Son père, il n'avait aucunement envie de le voir, mais pour son petit frère, et pour lui même aussi, il se devait de le faire. Après tout, ils avaient tous deux perdu un être qui leur été cher, un frère, un fils. Et puis, il lui avait promis, à son frangin, il se devait de pardonner à son paternel.

C'est alors, après une longue hésitation qu'il posa son doigt sur la sonnerie. Ce n'est que quelques minutes ensuite que la porte s'ouvrit lentement, laissant apparaitre un grand homme. Son visage n'était pas le même que d'habitude, il était pâle, blanchâtre. Ses yeux étaient rougis, par les larmes probablement.

Itachi lui, il était resté immobile, ne savant pas trop comment réagir.


Citation : "Vous savez, on dit qu'on ne reconnaît pas
les moments importants de notre vie lorsqu'ils se produisent.
On se satisfait des idées, de choses, de personnes, et on les prend pour acquises.
Et habituellement, ce n'est que lorsque cette chose est sur le point de vous être enlevée
que vous réalisez à quel point vous vous êtes trompé,
que vous réalisez à quel point vous en avez vraiment besoin, à quel point vous l'aimez."

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