Fiction: Frère et sœur, ensemble jusqu'au bout

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« D'accord, alors... quelqu'un peut-il m'expliquer ? demanda Naruto, assis sur l'une des chaises métalliques de la chambre de Kiba. »

Il faisait face à cinq autres personnes : Kiba, un peu perplexe quant à la manière de lui relater les derniers événements ; Ino, qui ricanait de son expression ahurie ; le toxicomane qui semblait penser à quelque chose bien loin de le pièce où ils se trouvaient ; Tenten qui lui lançait un regard mi-amusé mi-désolé ; et une dernière personne parfaitement décontractée. C'était d'elle que provenaient toutes les interrogations du garçon. Cette personne avait un long manteau noir qui remontait jusque devant son nez, ainsi qu'une chevelure grise en bataille qui masquait son œil gauche...

« Qu'est-ce qu'il fout ici ?! s'exclama Naruto en montrant Kakashi Hatake du doigt. »

Il n'avait rien à secouer de son manque de respect envers cet homme influent du lycée. Il était quasiment tombé à la renverse quand il l'avait vu en entrant dans la chambre de l'Inuzuka. Depuis, il ne l'avait pas quitté du regard. Le vice-proviseur l'avait tranquillement salué d'un signe de tête avant de se servir un café le plus naturellement du monde.
Encore un peu sous le choc, Naruto avait du mal à exprimer le fond de sa pensée, ce qui n'était pas plus mal car il aurait risqué d'être grossier.

Kiba se frotta le menton, pensif. Il regarda le blond et se pencha en avant, posant ses avant-bras sur ses cuisses. Il lui dit :

« Bon, Naruto... déjà on peut te dire qu'il est pas notre ennemi.
- Ah oui, vraiment ? répondit le jeune homme sur un ton ironique.
- Non, c'est vrai, je t'assure, affirma Ino. En fait, il a besoin de notre aide.
- Ben voyons, fit le garçon. Un gangster reconnu qui a besoin de l'aide de jeunes en difficultés familiales... »

Kiba et Ino échangèrent un regard. Il n'allait pas être facile de le convaincre. Ils se tournèrent vers l'homme aux cheveux gris qui reposait sa tasse de café sur la table. S'il y avait une personne dans cette pièce qui pourrait lui expliquer, ce devait être lui. Néanmoins, il se contenta d'encourager l'Inuzuka et la blonde à relater les faits.

« Je prendrai la suite quand j'en jugerai bon, annonça-t-il avant de retourner à sa boisson chaude. »

Le jeune châtain reporta alors son attention sur le blond qui avait du mal à tenir en place. Il inspira à fond et se lança :

« Bon, euh... Le soir où monsieur Hatake nous a envoyés chercher la lettre, une espèce de gang nous est tombé dessus pour la récupérer. Donc, comme tu te souviens, on a dû jouer un peu des muscles et finalement on t'a laissé un arrière, Ino et moi. Ino a d'ailleurs pas été très compréhensive. Elle m'a mordu tellement fort à l'oreille que j'en ai encore des marques. »

Il souleva les cheveux qui tombaient sur le haut de son oreille et montra à tous les rectangles rouge sang, comme découpés au couteau, qui l'ornaient. Naruto reconnut que c'était effectivement une belle blessure, et que sa sœur n'y était pas allée de main - ou plutôt de dents - morte. Ino rougit et regarda ailleurs, ignorant le reproche. Kiba reprit :

« J'ai eu un mal fou à l'empêcher de retourner en arrière. J'ai bien failli l'assommer quand elle m'a balancé son genou entre les jambes mais j'avais trop mal pour le faire... Bref, elle s'est cassée pour aller te tirer de là, mais ils t'avaient déjà embarqué, et je pense pas que c'était pour une visite guidée. Du coup, le temps que Ino se calme, on est revenus ici et on a attendu. On n'attendait pas un miracle, mais bon, ça aurait été sympa que tu te ramènes vite fait. Mais comme t'es pas rentré, on savait pas trop quoi faire. On n'a pas osé ouvrir la lettre, mais je l'ai pas donnée au vice-proviseur. Alors, on est allés au lycée le lendemain, et le surlendemain. Et là, quelqu'un a fait cramer le bâtiment. »

Il s'interrompit car Kakashi Hatake venait de reposer sa tasse vide et s'était éclairci la gorge, signe qu'il avait l'intention de parler. Il posa son coude sur la table, à côté de sa tasse, et regarda Naruto fixement.

« D'abord, dit-il de sa voix fatiguée, il va falloir que tu jures que ce que je vais te raconter ne sortira jamais de notre cercle, sauf sur demande expresse de ma part.
- Et pourquoi ça ? demanda le blond, méfiant.
- Parce que sinon, je devrais t'éliminer, et je n'en ai pas la moindre envie, expliqua l'homme, glacial. »

Naruto ne répondit pas tout de suite. Il rompit un instant l'affrontement de leurs regards et croisa celui de Ino qui lui hurlait de faire ce qu'il lui disait. Le jeune homme prit alors une grande inspiration et, plantant ses yeux bleus dans ceux, noirs, de l'homme en fuite, il déclara :

« C'est d'accord, je jure que je me tairai.
- Bien, très bien, acquiesça le vice-proviseur avec un air satisfait.
- Alors... Qu'est-ce que je dois taire ? demanda-t-il.
- J'ai besoin de votre aide, parce que quelqu'un veut me renvoyer derrière les barreaux, et que vous possédez la seule chose que me permettrait de m'en tirer.
- La lettre ? devina Naruto.
- Exactement. Il me la faut pour balancer Orochimaru au trou et me permettre de reprendre une vie normale.
- Pardon... Orochimaru ?
- L'homme qui a décidé que ta vie allait probablement se terminer rapidement.
- Ah, cet homme-là. »

Naruto se souvenait parfaitement de la lueur cruelle qui luisait dans les yeux animaliers de l'homme aux longs cheveux noir. Oh oui, il s'en souvenait... Il eut l'espace d'une seconde la désagréable impression de sentir le sifflement de sa voix lui glisser sur les tympans.

« Je pense que tu sais qu'il tenait absolument à ce papier. Je ne sais pas comment tu as fait pour te sortir de ses griffes... et je ne te le demanderai pas, ajouta-t-il, voyant que Naruto ouvrait la bouche. Il savait que vous étiez des élèves du lycée, et il a envoyé quelques-uns de ses « novices », comme il aime les appeler, dans l'établissement pour débusquer ses cibles... Vous comme moi. Sa manière préférée pour procéder est le feu. À la chasse, c'est en enfumant un terrier que l'on fait sortir le lapin. »

Être comparé à une proie sans défense devant un serpent affamé laissa à Naruto une sécheresse soudaine dans la bouche et la gorge. Il ne savait plus trop comment réagir et se sentit soudainement très seul. Il regarda Ino qui baissait la tête et Kiba qui serrait les poings. Ses yeux revinrent au visage de Kakashi Hatake qui sourit derrière son manteau.

« À partir de maintenant, dit-il, il va falloir qu'on marche de concert, si on veut s'en sortir vivants. Tous. »

Kiba profita du moment de flottement qui régna après la sentence du vice-proviseur pour se lever de sa chaise et aller chercher le fruit des convoitises des personnes de la salle. Il glissa la main dans un T-shirt posé à même une commode et en retira l'enveloppe qui avait été la cause du supplice de Naruto. Kakashi Hatake se redressa sur la chaise et les adolescents purent clairement lire sur son visage qu'il avait bien envie de se jeter sur Kiba et de lui arracher la lettre des mains. Constatant le regard avide de l'homme, Kiba se retourna vers Tenten et lui tendit l'enveloppe afin de montrer qu'il n'était pas question, du moins pour le moment, qu'ils lui la laissent.

« Tenten, si tu veux bien nous faire le plaisir d'ouvrir cette lettre et de la lire pour nous... »

La superbe brune décroisa ses jambes galbées et fit un sourire ravissant, trop heureuse de revenir au premier plan, après avoir été quasiment oubliée depuis l'arrivée des deux blonds. Elle prit le morceau de papier kraft et se tourna vers le garçon aux lunettes noires qui dodelinait de la tête, un peu dans les vapes.

« Hey, Shino, t'es avec nous ?
- … Je sais pas, j'ai du mal à me concentrer sur quelque chose de précis. Mais je pense que je suis capable de faire un truc facile.
- Tu me prêtes ton couteau ?
- … Attends un peu... »

Le toxicomane, répondant au prénom de Shino, fouilla son manteau avec lenteur, ses gestes saccadés ne lui permettant pas d'aller beaucoup plus vite. Il sortit enfin le petit couteau avec lequel il avait menacé Naruto. Il le tendit à Tenten qui s'affaira à ouvrir l'enveloppe. En la voyant ainsi armée, Kiba fit une légère grimace. Il n'avait pas oublié qu'il avait failli la perdre à cause du même genre de couteau de poche.
La jeune fille fit parcourir la lame le long du bord de l'enveloppe dans un bruit de déchirure et l'entrouvrit afin de regarder à l'intérieur. Son visage inexpressif ne permit pas de savoir s'il s'agissait d'un message, de documents, ou d'autres choses plus mystérieuses encore. Elle plongea la main à l'intérieur et en sortit ce qui permettrait d'innocenter l'ex-gangster expert en magouilles. Il s'agissait d'une simple carte de vœux de bonheur pour une naissance de bébé, et la photo d'un nourrisson enveloppé de linges ne parut pas vraiment intéresser Kakashi Hatake. Il attendit que la brune retourne la carte et lise ce qu'il y avait d'écrit. Mais celle-ci fronça les sourcils en lisant le message.

« Je ne comprends pas... murmura-t-elle. Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Qu'y a-t-il de marqué, jeune fille ? questionna vivement l'homme d'une voix qui se voulait maîtrisée.
- Hé bien... Il est écrit « Une invasion de limaces a dévasté les pétales de mes fleurs. Je vais chercher des produits anti-parasites. J'en ai laissé une boîte près de mon champ de plantations. PS : toutes mes félicitations pour le bébé. »
- Nous voilà bien, avec ça, commenta Kiba.
- Je me suis fait tabasser pour un truc pareil ? fit Naruto, dégoûté. Ça ne nous avance pas à grand-chose. »

Mais le vice-proviseur ne paraissait pas de cet avis. Au bout d'une minute de réflexion, il bondit de sa chaise et s'exclama, pris d'une grande agitation :

« Tu veux bien répéter, s'il te plait ?!
- Oui, bien sûr, répondit Tenten, un peu déroutée par tant d'exaltation. »

Elle relit les quelques mots griffonnés sur le papier. Kakshi se rassit et se perdit dans ses pensées. Ce fut Naruto qui décida de le ramener à la réalité, peut-être un peu brusquement :

« Monsieur Hatake, vous avez compris quelque chose à tout ce charabia ?
- Oh, oui, sans doute... répondit, évasif, l'homme aux cheveux gris. Je songeais simplement à... Oh, et puis, nous verrons ça plus tard. J'ai besoin de savoir si vous êtes toujours disposés à me filer un coup de main.
- Oui, évidemment, fit Kiba comme si la réponse s'imposait d'elle-même.
- Je vous suis, c'est certain, annonça Ino.
- Je crois faire désormais partie de l'équipe, déclara Tenten, bien que Kiba eût l'air de désapprouver.
- Moi de même, commenta Shino. »

Tous se tournèrent vers Naruto. Ce dernier n'avait pas l'air de vouloir se jeter en aveugle dans une affaire, surtout dirigée par un homme dont il ignorait tout et qui, la fois précédente, l'avait quasiment envoyé à la mort. Il en était certain à présent : le vice-proviseur savait dès le départ qu'il y aurait un accrochage et il n'avait pas envie de risquer sa peau une seconde fois. Le jeune blond semblait peu disposé à repasser une nuit comme celle qu'il avait eue une bonne semaine auparavant.

« Dites-moi d'abord, monsieur... Orochimaru ne sera-t-il pas l'ennemi n°1 dans la merde dans laquelle on est en train de se fourrer ?
- Si, certainement. Si tu ne souhaites pas participer, je ne t'en obligerai pas. Sache que si tu tiens parole et que tu ne parles à personne de ce qui s'est dit ici, tu pourrais même ne jamais me revoir. J'entends bien, si je m'en sors, ne pas revenir au lycée. J'étais seulement en liberté provisoire, et les lycées qui partent en fumée font tâche sur mon CV, si tu vois ce que je veux dire.
- Ouais, bon... OK. Je vous suis. Par contre, j'aimerais d'abord que vous nous disiez ce que vous savez.
- Je vous expliquerai en chemin. Je crains que nous ne soyons déjà en retard. »

Il se leva et retira son long manteau qui ne paraissait effectivement pas très pratique pour marcher. Il remonta en même temps le col de son vêtement jusque sur son nez et masqua ainsi une bonne moitié de son visage. Naruto reconnut immédiatement l'homme qui apparaissait sur les avis de recherche avant d'être attrapé par la police. Celui-ci regarda Shino qui peinait à se mettre debout et posa une main sur son épaule.

« Jeune homme, dans ton état, je pense que tu n'arriverais même pas à sortir d'ici. Reste-là et tiens-toi prêt. Si les flics sont sur ma trace, ils risquent de débarquer ici.
- Ouais... »

Shino se rassit et Kakashi, satisfait, se dirigea vers la porte. Au dernier moment, il s'arrêta et regarda en arrière. Il déclara :

« Et par pitié, je ne suis pas si vieux ! Kakashi ça me va bien mieux que « monsieur », d'accord ? … Bon, allons-y ! »



Je ne sais pas si j'ai réellement réussi mon coup au sujet de l'énigme, mais en tout cas j'espère que les fans de Kakashi seront contents : il est repassé (à peu près) du côté des gentils !

J'aime beaucoup ce chapitre, j'ai vraiment aimé l'écrire !
Mais vous a-t-il plu, à vous, chers lecteurs ? C'est grâce à vous que je poursuis mes écrits ! Alors, merci, et au prochain chapitre !

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