Fiction: Frère et sœur, ensemble jusqu'au bout

Un frère et une sœur, blonds aux yeux bleus tous les deux, sont inscrits au lycée Danzo, terrible bâtiment pour les élèves « à remettre sur le droit chemin ». En fuite, et devant affronter brutes, malfaiteurs et gangsters, ces deux adolescents vont-ils se sortir de leur vie de fugitifs et réussir à bâtir leur vie malgré tout ?
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Rahjenaimar (Féminin), le 29/03/2011
Les titres de mes chapitres sont toujours super- nazes, ne me demandez pas pourquoi...

Désolée si je tarde à poster, mais c'est qu'avec les révisions du brevet je trime pas mal et j'ai pas trop le temps (ou la tête) pour ecrire. Mais ne vous inquiétez pas, j'ai le scénario en tête et la suite arrivera.
C'est promis !

Maintenant, lisez !
Euh... à votre convenance, évidemment ^^




Chapitre 8: L'incendie



Naruto avisa la longue voiture d'un blanc immaculé aux vitres teintées qu'il y avait devant lui. Des pneus et une carrosserie impeccables, des enjoliveurs polis et brillants : autant de choses qui exprimaient l'opulence dans laquelle vivait la famille de Hinata.
Il se tourna vers la concernée. Dans le froid d'un matin de novembre, elle tremblait, ses lèvres tendaient sur le pourpre et ses cheveux soulevés par le vent masquaient mal ses joues creusées par la maladie. Sur son teint de cire, une légère rougeur causée par la morsure de la forte bise était le seul signal qui indiquait qu'il lui restait un souffle de vie. Souffle de vie auquel elle s'accrochait désespérément. Si sa famille était riche, Hinata n'en avait pas grand chose à faire. Elle, elle voulait vivre.
Elle s'approcha de Naruto et lui tendit un sac à dos.

« Pour le retour, lui murmura-t-elle. »

Ses yeux étaient baissés et éteints. Quand le jeune homme voulut prendre le sac, elle serra les doigts sur la toile afin qu'il ne parte pas trop vite. Le jeune homme espéra qu'elle ajouterait quelque chose, un mot d'adieu, ou même un simple sourire, mais rien ne vint. Elle ne prit même pas la peine de le regarder et s'en alla rapidement, sans se retourner.
Cela fit un sacré choc au blond qui, laissant le sac pendre au bout de son bras, avait très envie de la rattraper. Mais l'espèce de champion du monde de catch en costume noir qui faisait le piquet devant la limousine n'avait pas l'air de cet avis. Il attendit que la jeune maîtresse de maison se soit éloignée avant de se planter devant Naruto et de le toiser depuis les petites ouvertures qui lui servaient d'yeux plantées dans sa peau grasse.

Un grognement de la part de ce géant apprit à l'adolescent qu'il avait tout intérêt à monter dans la voiture s'il ne voulait pas avoir de bobos. Naruto évalua ses chances et jugea inutile d'insister. Au mieux, s'il l'affrontait, même Ino ne le reconnaitrait pas. Et il voulait être présentable pour rejoindre sa sœur.
Il prit place sur la banquette arrière en cuir de bœuf et l'autre vint s'assoir à côté de lui. Par précaution, il déposa le sac donné par Hinata entre lui et Mister Muscles et se posa contre la portière. Il remarqua alors que les vitres empêchaient non seulement de voir à l'intérieur mais également vers l'extérieur. Sans doute qu'on ne voulait pas qu'il remette les pieds dans le secteur.

Le chauffeur, un homme chauve prématurément au visage balafré comme un ex-mafieux, abaissa le panneau opaque que le séparait de l'arrière du véhicule et demanda d'une voix traînante :

« Où est-ce qu'on va ?
- Euh... »

Naruto n'avait pas réellement réfléchi à la question.

« Déposez-moi devant les immeubles du pensionnat pour les élèves du lycée Danzô. Ce sera parfait.
- Très bien, mon p'tit monsieur. »

Le jeune homme n'était pas sûr d'apprécier le « mon p'tit monsieur » mais il jugea inutile de tergiverser et de s'attirer les foudres du passager à côté de lui. Il étendit les jambes et regarda en direction du paysage qu'il ne pouvait pas voir, essayant d'imaginer la réaction d'Ino à son retour.

Une bonne heure plus tard, la limousine pénétrait dans la ville. Le chauffeur usait du bruit retentissant de son klaxon et tapait sur les nerfs de Naruto. Celui-ci gardait son calme tant bien que mal, conscient que dès qu'il sortirait de la voiture, il serait exposé au danger que représentait le chef du gang de brutes qu'il avait affronté au côté de Kiba et Ino. Il serra les mains sur ses genoux, soudain aux prises avec un accès d'angoisse. La gorge nouée, il attendit patiemment que la luxueuse voiture s'immobilise sur l'espace gris qui servait de parking aux rares jeunes gens possédant une moto et qui résidaient dans les immeubles du lycée. La brute se tourna vers lui et, l'éjectant presque de son siège, il lui dit :

« Mon patron vous remercie d'avoir diverti sa fille pendant la semaine. Il vous recommande aussi de ne plus vous approcher de ses affaires... Compris ? »

Naruto songea que c'était une manière polie de dire « Tu ne t'approches plus jamais de ma fille. Et si tu viens encore interrompre mon business, je te démolis, petit merdeux. » Il fit mine de ne pas avoir compris le sous-entendu et remercia le tas de muscles de l'avoir déposé. L'autre referma la portière en balançant le sac de Hinata par la fenêtre, puis ils redémarrèrent et sans doute oublièrent son existence même.

Le jeune blond se pencha pour récupérer le sac en toile et passa une des sangles sur son épaule droite. Puis il se retourna pour s'assurer que le parking était désert et prit la direction de chez lui. Bien qu'il en était beaucoup plus proche, Kiba attendrait bien. Il voulait revoir Ino d'abord.
Lorsqu'il arriva au bout de la rue dans laquelle il habitait, il eut un spasme d'inquiétude. Et s'il ne retrouvait pas Ino ? Si elle n'était jamais rentrée après la nuit de lutte une semaine plus tôt ? Il eut l'envie de faire demi-tour, de revenir plus tard. Mais ses tripes lui hurlaient de se précipiter chez lui. Et Naruto avait toujours écouté ce que lui disaient ses tripes.
La petite maison branlante où lui et sa sœur partageaient leur vie fut bientôt en vue. Le cœur du jeune homme fit un bond dans sa poitrine. Assise sur le pas de la porte, le nez plongé dans un bouquin, l'adolescente aux longs cheveux blonds qu'il chérissait plus que tout au monde semblait l'attendre. Il eut envie de lui faire une petite surprise en s'approchant doucement, retrouvant toute son espièglerie et son envie de se chamailler avec elle, comme avant.

Sa dressant sur la pointe des pieds, il se glissa furtivement vers elle et se pencha dans le but de l'embrasser sur le front.

C'est alors qu'il se prit la plus volumineuse mandale qu'il eût jamais reçue.

Elle jaillit de nulle part, claqua sur sa joue comme un coup de tonnerre et lui fit voir trente-six chandelles. Il vacilla sur lui-même, trébucha, tomba à la renverse et s'affala sur le derrière. Endolori, il grimaça et se frotta la joue d'une main et les fesses de l'autre, les yeux humides sous le coup de la douleur. Il leva la tête et vit Ino, terrifiante et fulminante telle une déesse des enfers, qui serrait les poings pour ne pas le frapper encore.

« C'est... C'est maintenant que tu rentres ? »

Elle avait lancé cette phrase dans un couinement aigu, lourd de reproche. Puis, sous le coup d'une émotion sans doute beaucoup plus forte que la colère, elle se laissa tomber à genoux et prit la main de son frère en pleurant. Le soulagement détendit ses traits chargés de douleur et d'inquiétude et il put lire l'étincelle de bonheur qui brillait habituellement dans les yeux bleus de Ino et qu'il voulait voir étinceler pour toujours. Sans même s'en rendre compte, il se mit à pleurer avec elle. Il se releva doucement, et, l'emmenant avec lui, rentra chez lui, enfin.

*****

Ino n'avait rien voulu lui dire pendant les deux heures qui suivirent sur ce qu'elle et Kiba avaient fait après sa disparition. Elle voulait d'abord connaître en long, en large et en travers tout ce qu'il lui était arrivé. Elle voulait savoir ce que lui avaient fait les sbires du terrifiant homme aux longs cheveux noirs, comment il s'en était sorti, et qui était Hinata.
C'est avec la dernière partie qu'il eut le plus de mal.
Comment pouvait-il lui décrire Hinata avec des mots ? Sa fragilité, sa candeur, son innocence, sa beauté ? Le simple fait de se remémorer son image et le sourire éphémère qu'elle avait parfois lui fit perdre le fil de ses pensées et il s'interrompit au beau milieu de sa phrase. Ce fut seulement lorsque Ino se racla la gorge pour lui montrer qu'elle était toujours là qu'il revint soudain à la réalité. Il bredouilla et s'excusa maladroitement :

« Oh, euh... désolé, qu'est-ce que je disais, déjà ?
- Tu allais me dire à quoi ressemblait Hinata.
- Ah, oui, hé bien... Elle est... C'est une fille merveilleuse. Mais en même temps, elle est très fragile... Et elle est belle. Vraiment très belle.
- Plus que moi ? le taquina sa sœur.
- Oh oui. »

Ino éclata de rire. Elle agita ses cheveux blonds et regarda son frère avec un grand sourire :

« Toi mon vieux, tu es amoureux ! Quand est-ce que tu me la présentes ? »

Elle devait penser pouvoir le faire rougir et même obtenir une des réponses évasives dont Naruto avait le secret, mais il n'en fut rien. Elle vit le visage du jeune homme se fermer, et casser du même coup le lien qui les unissait lorsqu'ils étaient ensemble.
Ino comprit que la situation était plus sombre qu'elle ne le paraissait.

« Qu'y a-t-il, Naruto ? lui demanda-t-elle à mi-voix. Qu'est-ce qui ne va pas ? »

Il leva un regard douloureux vers elle et, en quelques mots haletants et désorientés, il lui apprit qu'elle était affreusement malade et que les activités de son père la coupait de toute relation. Elle ne souffrait que davantage de sa maladie lorsqu'elle était seule. Et pourtant, elle lui avait demandé de partir. Il ne dit pas à Ino que c'était pour elle, il ne voulait pas qu'elle se sente redevable à Hinata. C'était lui qui l'était, et il ne saurait dire à quel point.

Quelque chose lui traversa l'esprit. Maintenant qu'il avait tout raconté à Ino, c'était à elle de lui dire comment ils s'étaient tirés de là, Kiba et elle. Il se tourna vers l'adolescente mais celle-ci éluda la question d'un signe de tête négatif.

« Ce n'est pas à moi de te le dire, lui expliqua-t-elle rapidement.
- Comment ça ?
- Je vais te montrer. Mais va falloir sortir.
- Ma sœur me propose un rencard. Dois-je m'inquiéter ? plaisanta Naruto. »

La jeune fille le regarda d'un air consterné et se leva en poussant un long soupir exaspéré. Elle lui lança sa veste et attrapa la sienne.

« Au lieu de raconter n'importe quoi, enfile donc un pantalon plus épais. Il fait froid, dehors.
- Je ne sais pas si tu as remarqué, mais c'est normal qu'il fasse froid : on est en novembre.
- Ah, ferme-la. »

Naruto sourit. Ino était restée la même, pétillante et vive. Il obéit et, se glissant dans sa chambre, mit un jean gris. Il remarqua en passant devant une glace que des poils blonds lui poussaient sur le haut des joues et qu'il avait l'air plus vieux. Il en tira une certaine fierté. Mais il ne resta pas planté là à s'admirer car il entendit sa délicate cadette le héler depuis l'entrée :

« Bouge ton cul, andouille ! »

Il leva les yeux au ciel et marmonna :

« C'est bon, j'arrive... »

Il la rejoignit et ils sortirent dehors. Il s'aperçut alors qu'il n'y avait personne dans les rues, ce à quoi il n'avait pas trop fait attention en venant. Il remarqua également que le soleil était haut. Il devait être plus de midi. Normalement, un jour de congé et à cette heure-ci, les rues commerçantes grouillent de monde. Il s'interrogea une bonne partie du trajet et finalement se tourna vers Ino.

« Dis, pourquoi il y a personne ?
- Bah, tout le monde est au travail, répondit la blonde sur un ton de parfaite évidence.
- Mais... attends, on est quel jour ?
- Mardi.
- Pourquoi t'es pas au lycée, alors ? s'exclama l'adolescent, surpris.
- C'est une longue histoire. Le lycée est fermé.
- Quoi ? Explique !
- Bon, on va faire un détour, je vais te montrer. »

Elle bifurqua à droite, en direction de l'établissement pour jeunes à problèmes. Naruto, de plus en plus stupéfait, la suivit et dut réprimer la déferlante de questions qui lui envahissaient l'esprit. Ils arrivèrent en vue de l'enceinte du lycée Danzô, et il reconnut de loin l'entrée et le grand bâtiment scolaire. Mais quelque chose n'allait pas. Lorsqu'ils furent suffisamment près pour distinguer les toits, le jeune homme comprit.
Le lycée avait brûlé.
Les toits étaient éventrés, noirs de suie et de longs sillons de poussière grises s'écoulaient à cause de la pluie. Les murs, gris foncé, n'avaient plus aucune fenêtre, les cadres de bois étant partis en fumée. Le sol était jonché de débris calcinés, d'objets charbonneux et de résidus fondus. Ç'avait dû être une vraie fournaise. L'air sentait encore le souffre et Naruto eut bientôt les larmes aux yeux et la gorge irritée.

« Mais... quand ? articula-t-il, sonné.
- Deux jours après que nous t'avons laissé, répondit Ino. Le feu est parti un quart d'heure après la fin des cours. Il y a une enquête, mais elle n'a rien donné pour l'instant. Ah, et puis... »

Elle se tourna vers son frère et lui annonça gravement :

« Kakashi Hatake. Il s'est enfui. »

Le blond sursauta à l'évocation de ce nom. À l'origine, c'était lui qui l'avait envoyé dans un guet-apens. Puis comme il aurait pu être accusé par Kiba en raison de son passé lourd en magouilles, il aurait fait partir le lycée en fumée en faisant croire que Naruto avait disparu dans l'incendie, puis il disparaissait. C'était rusé. Et terriblement inquiétant. Il devait encore rester des élèves et des professeurs à l'intérieur quand le feu s'est déclaré. Peut-être avaient-ils péri dans les flammes.

Ino se détourna et serra la main de l'adolescent.

« J'étais dans le bâtiment quand l'incendie a démarré, murmura-t-elle. C'est Kiba qui m'a sauvée. J'étais coincée derrière un mur effondré, et le couloir derrière moi était bloqué. Il est revenu pour me chercher. C'est un gars très bien. Il n'est pas celui que tout le monde croit. »

Elle s'interrompit. Naruto voulut lui dire quelque chose pour la réconforter, lui dire qu'il aurait tout fait pour être venu la chercher lui-même, mais elle haussa les épaules, coupant court à ses mots d'excuse, puis reprit en s'éloignant, ce qui obligea Naruto à la suivre s'il voulait entendre la suite :

« Mais il n'était pas tout seul. Nara était là aussi. Quand on est sortis, il m'a demandé où tu étais. Il s'inquiétait pour toi, lui aussi. Il voulait te parler.
- Ouais, grogna le blond, il m'évitait soigneusement, l'autre jour.
- Ça n'empêche pas le fait qu'il s'inquiète pour toi. Tu devrais pas tenir compte de son caractère.
- OK, c'est bon, j'irai le voir... »

Ino exprima sa satisfaction en lançant une grande bourrade dans le bras gauche de son aîné et en poussant un « Ah, bah quand même ! » sonore. Naruto laissa s'échapper un juron coloré auquel Ino répondit en tirant la langue, et elle se mit à courir afin d'éviter la colère vengeresse de l'adolescent furibond.
Ils arrivèrent devant les immeubles, exténué pour Naruto et même pas fatiguée pour Ino. La jeune fille se moqua du manque d'endurance de son frère et se dirigea vers les immeubles austères. En plein jour et en semaine, les gardes étaient en vadrouille, et ils entrèrent sans aucun soucis.

Naruto ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il était arrivé à sa sœur, et pourquoi elle ne pouvait rien lui dire. Peut-être aurait-il fallu au contraire qu'il ne sache rien, car il s'embarquait dans une belle galère...



J'ai eu du maaaal, avec ce chapitre ! J'ai dû le recommencer quatre fois !

Je sais pas pour vous, mais moi je trouve qu'il y a un vieux flottement vers le milieu, juste au moment où ils se retrouvent, Naruto et Ino. C'était pas terrible. Mais bon. C'était nécessaire si je voulais reprendre le fil de l'histoire initial après cette petite digression chez Hinata. Et puis zut, hein, y a des fois où on écrit moins bien.

Un petit commentaire n'est pas de refus ;)




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