Fiction: Frère et sœur, ensemble jusqu'au bout

Un frère et une sœur, blonds aux yeux bleus tous les deux, sont inscrits au lycée Danzo, terrible bâtiment pour les élèves « à remettre sur le droit chemin ». En fuite, et devant affronter brutes, malfaiteurs et gangsters, ces deux adolescents vont-ils se sortir de leur vie de fugitifs et réussir à bâtir leur vie malgré tout ?
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Rahjenaimar (Féminin), le 13/09/2010
Et voilà le deuxième chapitre.
Remarquez, le héros est Naruto : comme dans le manga !
Je voulais aussi écrire une fiction avec lui comme héros sans replonger dans l'univers rébarbatif d'un Naruto déserteur ou seul ninja surpuissant du monde ninja.

Bonne lecture !




Chapitre 2: Des amis et un vice-proviseur



Ino lança à son frère un regard inquiet, puis s'aventura de son côté dans le lycée. Non pas qu'elle voulait se séparer de sa présence rassurante, mais elle y était obligée. En effet, par mesure de sécurité, les filles et les garçons étaient séparés. Cela réduisait considérablement les risques de bagarre par jalousie et les dangers d'agressions. Le garçon la regarda s'éloigner le cœur serré et entra dans la partie masculine. Les murs étaient défoncés, tagués, souillés ; le sol était enfoncé çà et là et la plupart des casiers n'avaient plus de porte. Les fenêtres, sans carreaux, exposaient les couloirs à tous les vents et les « élèves » ne parlaient pas. Un silence de mort planait et Naruto eut du mal à contrôler ses jambes qui tremblaient comme un ourson au Pôle Nord. Un son sourd et grave prévint tout le monde du début des cours de la journée. Aussitôt, comme des automates réglés sur la fréquence de la sonnerie, tout le monde se dirigea vers la cour intérieure.
Dans la foule, le blond reconnut la coiffure caractéristique du jeune homme le plus flemmard et fainéant qu'il connaisse. Ses parents, désespérés qu'il ne fasse jamais le moindre effort, avaient décidé d'employer les grands moyens et de l'endurcir en l'inscrivant ici. Échec critique : non seulement il n'avait pas le moins du monde changé d'attitude, mais en plus il se plaisait beaucoup entre ces murs oppressants, car les autres avaient depuis longtemps renoncé à lui chercher des noises, devant son manque de réaction. Il accéléra le pas pour arriver à sa hauteur et lui donna une bourrade dans l'épaule. Le garçon brun avec sa queue de cheval haute comme les feuilles d'un ananas ne tourna même pas la tête. Il grommela d'une voix ensommeillée :

« Hmm... Uzumaki, chiant dès le matin...
- Salut, Nara, répondit le jeune blond avec enthousiasme. En forme ?
- C'est moi ou t'es plus abruti de jour en jour ?
- Maussade, d'accord... Répondit l'adolescent aux yeux bleus.
- Mouais... Dis, je t'ai vu arriver avec une fille ce matin... C'était qui ?
- C'est rare que tu t'intéresses à quelqu'un... Alors j'te préviens : pas touche à ma sœur !
- Ta sœur, je vois... Elle est très belle... Pas comme toi.
- Moi aussi je suis content de te connaître... »

Le Nara eut, l'espace d'un instant, l'ombre d'un sourire sur les lèvres, immédiatement balayée par l'approche d'un garçon brun, aux pupilles étrécies et aux dents pointues. Sur chacune de ses joues était tracée une canine rouge, comme assoiffée de sang. Plus grand que les deux autres, il aimait beaucoup chercher la petite bête avec le garçon à tête d'ananas, ce qui était la raison de la grimace qu'affichait désormais celui-ci. Le nouveau venu, répondant au nom de Kiba Inuzuka, se planta devant eux et les salua bruyamment :

« Salut vous deux ! Vous faites vraiment tache dans le décor, vous savez ?
- 'Jour Inuzuka, répondit Naruto.
- Hm, fit le Nara.
- Alors, vous parliez de quoi ?
- De la sœur de Uzumaki, dit le flemmard, soudain plus causant.
- Ah oui. Très belle, commenta le garçon aux canines rouges. C'est bizarre qu'il ne se soit jamais rien passé entre vous, alors que vous habitez ensemble, reprit-il à l'intention du blond.
- T'es con ou quoi ? C'est ma sœur !
- Et alors ? »

Naruto se tut, se rappelant soudainement de la raison de la scolarisation du jeune homme brun dans cet établissement si spécial. Le jeune homme avait, apparemment, agressé son aînée alors qu'ils étaient seuls chez eux. Sans aucune preuve pour affirmer ces faits, il n'avait pas été envoyé en prison mais éloigné tout de même de sa famille. Le garçon parlait de cela avec une telle aisance et une telle décontraction qu'on pourrait presque croire normale une chose pareille. Mais ce n'était pas le cas, et l'Inuzuka vivait en paria, encourageant même la rumeur à se répandre. Malgré tout, notre héros aux yeux bleus avait du mal à voir ce gars pétillant et malicieux comme un agresseur terrible. Il était sûr de ne pas savoir toute la vérité...

Désirant changer de sujet, il émit un léger grognement en arrivant dans la cour intérieure du lycée. Cet espace, pourtant censé être un lieu éducatif et ludique, reflétait exactement l'image de tout le bâtiment. Le gris était partout, uniforme : sur les murs, le sol, les portes, les pylônes... Même le ciel, quelle que soit la saison, était d'un gris clair, délavé et triste. Une estrade ornée d'un micro sur pied et un escalier de bois se dressait au milieu de ce décor lugubre. Deux centaines de chaises étaient disposées en carrés autour de l'estrade. En regardant autour de lui, Naruto put voir que chaque visage était aussi sombre que le sien. Comme d'habitude, deux gardiens en uniforme les firent asseoir en hurlant quelques « Silence, tas de bouseux ! » et, quand tout le monde eut sa place, un boucan assourdissant et superflu de trompettes et de pauvres tambours martelés se fit entendre, accompagnant l'arrivée du vice-proviseur. Notre jeune blond, qui s'était levé comme tous les autres, plus pour éviter la sanction que pour saluer le nouveau venu, ne put s'empêcher de dévisager l'homme qu'il n'avait jamais vu jusqu'alors. Ce fut le Nara, assis à côté de lui, qui dut le tirer par le poignet pour qu'il repose ses fesses sur son fauteuil.
Cependant, ce dernier comprenait le moment de flottement de son ami blondinet. Le vice-proviseur ne ressemblait en rien à tous les petits hommes râblés, acariâtres et décrépis qui faisaient la coutume. Celui-ci était grand, jeune, avec des cheveux argent et une coupe plus que surnaturelle. Ses cheveux partaient vers la gauche de son visage, maintenus dans cette position par une technique inconnue, couvrant son œil dont on apercevait l'éclat entre ses mèches en bataille. Il portait un long manteau bleu foncé dont le col lui remontait devant la bouche et le nez, si bien qu'on ne pouvait voir de lui que son œil droit, gris clair, qui luisait froidement. Il gravit les marches de l'escalier avec souplesse et décontraction, mais Naruto remarqua que ses bras effectuaient des mouvements peu communs, et qu'il joignait les mains avec une étrange obstination. L'homme se campa devant le micro et s'éclaircit la gorge. Le blond perçut son mouvement de mâchoire et ne sursauta pas quand la voix de l'homme, claire et posée, résonna dans l'air figé depuis son entrée :

« Bonjour, chers élèves... A partir d'aujourd'hui et pour une durée indéterminée, je serai le vice-proviseur de cet établissement. Je me nomme... Kakashi Hatake. »

Une rumeur s'enflamma aussitôt dans les rangs. Personne, absolument personne, n'était sans savoir que Kakashi Hatake était le plus grand stratège du cambriolage, le plus éminent fuyard face à la police lors des hold-up, le plus incroyable des malfaiteurs du domaine de l'arnaque. C'était donc assez incroyable de le trouver sous ses yeux, parfaitement libre de se déplacer. Toujours était-il que cet homme n'était peut-être qu'un homonyme de l'éminent voleur. Et puis ce malfrat était toujours ceint d'un masque et d'un bandeau. Impossible de deviner son vrai visage.
L'homme paraissait savourer l'effet que causait son nom. Quand les murmures s'estompèrent, il reprit sur un ton égal :

« Donc, je vais occuper les fonctions de vice-proviseur parce que le précédent est décédé hier suite à une agression gratuite. Il n'a même pas été dépouillé de ses biens, preuve qu'il était la cible. Tout le monde ici est suspecté. »

Il appuya légèrement sur ce dernier mot en vrillant le regard sur un groupe de rouquins, tous recouverts de piercings, de douze à dix-neuf ans. Ils étaient six, et ils souriaient d'un air de défi à quiconque posait les yeux sur eux. Ils étaient calmes et posés. Et, très franchement, ils étaient intimidants. S'ils avaient pris pour cible le pauvre vieillard gâteux qui se tenait bien portant la veille, au même endroit que ce Kakashi Hatake à présent, ce dernier n'avait pas trop de chances de s'en sortir...
Naruto se souvenait très bien du dernier garçon qui avait osé se dresser contre eux : c'était un grand gaillard qui s'appelait Jirôbô, imposant par son tour de taille et par ses muscles épais comme des pneus de voiture, à qui jamais personne ne refusait l'argent de son goûter par peur de représailles dont on sortirait pas joli à voir. Eh bien quand il avait menacé le plus jeune des six frères, il avait été rayé de la liste des élèves dès le lendemain pour cause d'incapacité physique à suivre un cours. Le blond s'était bien juré de ne jamais se mettre en travers de leur chemin.
Le vice-proviseur poursuivit, le tirant de ses pensées :

« Comme vous vous en doutez, un nouveau vice-proviseur signifie de nouvelles règles... (Tout le monde se garda bien de rechigner, les gardiens avaient l'air de méchante humeur.) Je vais donc vous informer du nouveau règlement intérieur... »

Il leva alors une feuille de papier au niveau de son œil visible, les deux bras étendus devant lui, comme s'il était un annonceur du Moyen-Âge qui énonçait les nouvelles lubies du Roi. Mais Naruto n'écouta pas un traître mot de ce qu'il disait : grâce à sa bonne vue, il avait repéré un éclat argenté au niveau des poignets de l'homme. Et il était à peu près certain de ce que c'était : des menottes. Ce qui expliquait beaucoup de choses : le nom, les mouvements étranges des bras et des mains...
Il fut ramené à la réalité quand le sujet de ses réflexions haussa le ton pour bien se faire entendre de tous :

« Et tous les élèves devront se rendre à un entretien particulier de trente minutes toutes les trois semaines avec notre psychologue scolaire afin de discuter de ses troubles scolaires et de ses raisons de scolarisation dans notre établissement ! »

Cette fois, l'expression menaçante des deux hommes postés à l'entrée ne réussit pas à dissuader certains de hurler des : « HEIN ? QUOI ? N'IMPORTE QUOI ! VOUS POUVEZ CREVER ! ». Les deux gorilles s'approchèrent, maugréant des insultes et des jurons bien sentis, la main posée sur leurs matraques. Grossière erreur.
Les plus nerveux se mirent à crier que c'étaient pas eux et à courir partout comme des hystériques. Les plus discrets se levèrent dans un mouvement d'ensemble et allèrent se terrer contre les murs, au point qu'il auraient pu se fondre dedans. Les bagarreurs ramassèrent leurs chaises et commencèrent à les balancer sur les autres - Kiba se joignit à eux. Les névrosés, les flemmards et les fatigués s'installèrent par terre après avoir proposé leurs fauteuils à quelqu'un qui s'en donna à cœur joie pour la démolir et sortirent qui une cigarette, qui un baladeur. Shikamaru s'assit à côté d'un garçon enveloppé qui dévorait un paquet de chips à une telle vitesse que c'en était effrayant. Et Naruto, lui, profita de la situation pour se glisser près de l'estrade et tenter de voir de plus près cet étrange personnage qui était maintenant le vice-proviseur de ce bâtiment qui lui serrait l'estomac de peur quand il en entendait parler.
Mais il avait disparu de l'estrade. La feuille du règlement gisait, abandonnée au pied du micro. Le jeune homme découvrit avec stupéfaction qu'elle était vierge. Et il comprit soudainement pourquoi Kakashi Hatake leur avait vivement recommandé de ne pas essayer de lancer des pastèques sur les professeurs sous prétexte de vouloir tester leur fermeté afin de s'en servir comme ballon de basketball. En fait, il avait tout inventé au fur et à mesure... Quel personnage bizarre...

L'Uzumaki se remit en quête de ce mystérieux bonhomme, sillonnant entre les chaises volantes et les pauvres victimes des plus forts qui étaient étalées par terre, le nez ensanglanté ou la main tordue lors d'un mauvais coup de poing. En regardant autour de lui, il s'aperçut que c'était le chaos total. Les deux gardiens étaient rendus juste à la sortie et avaient sorti leurs armes à feu, mais les pointaient au hasard sur la foule qui se démenait, ayant peur de tirer. Il aperçut l'endroit où les plus énervés se tapaient dessus le plus fortement possible. Il reconnut son ami Inuzuka parmi eux qui envoya son pied dans le tibia d'un autre type. Ce dernier poussa un piaillement et s'écroula en tenant sa pauvre jambe. Les hystériques et les terrorisés continuaient de hurler comme des dingues, recroquevillés sur eux-mêmes. Les seuls qui paraissaient à peu près tranquilles étaient ceux qui s'étaient tranquillement posés sur le sol. Ils étaient mystérieusement épargnés par ceux qui se battaient.
C'est alors qu'il vit un petit groupe, un peu plus loin, de jeunes qui beuglaient des encouragements, réunis en cercle. Il devait se passer quelque chose. Il s'approcha. Soudain, les élèves qui cachaient ce qui se passait à Naruto s'éparpillèrent en donnant de la voix, terrifiés par quelque chose qu'il ne voyait pas. Quand le dernier l'eut bousculé en se précipitant, il retint un cri de stupeur en découvrant ce qui se passait.
Kakashi le vice-proviseur se battait contre les rouquins au complet, et il venait de soulever de terre le plus âgé pour le balancer dans sa direction. Le blond s'écarta du justesse pour ne pas se le prendre dans la figure. Sonné, le gaillard de dix-neuf ans mit un moment pour se relever, mais l'autre l'attendait de pied ferme. Le jeune homme s'aperçut alors que les cinq plus jeunes étaient déjà au tapis : l'un avait manifestement un bras cassé, un le nez en charpie, un autre avait perdu son jean et l'on voyait des vilains bleus sur ses jambes, le quatrième se contorsionnait en se tenant le ventre et le dernier avait un bel œil au beurre noir. Il n'y en avait plus qu'un debout, qui ne gémissait pas de douleur. Mais quand il croisa le regard de l'autre, il s'effondra et resta au sol, donnant l'impression qu'il était mort.
A cet endroit de la mêlée, il y avait le même silence que dans un cimetière. L'homme aux cheveux gris s'avança, et la foule s'écarta pour lui. Il ne paraissait même pas fatigué. Il remonta sur l'estrade, ramassa la soi-disant feuille de règlement immaculée et s'éclaircit la voix dans le micro. Immédiatement, les bruits cessèrent, et les jeunes garçons regardèrent avec étonnement celui qui venait de se racler la gorge. On entendit juste un dernier « Paf, ouille ! » et puis ce fut le silence total. Les uns après les autres, ils se lâchèrent et se laissèrent tomber au sol, rejoignant ceux qui fumaient paisiblement ou écoutaient de la musique.

« Bien, les gars, dit-il d'une voix douce, finie la récréation, c'est l'heure d'aller en cours. Vous avez déjà un retard d'une dizaine de minutes. Je vous souhaite une bonne journée. »

Et il les laissa plantés là, s'éloignant avec vigueur. Quand il passa à la hauteur de Naruto, qui était resté à côté des rouquins étalés par terre, il lui lança un bref regard, puis regarda les six frères et murmura :

« Je déteste la violence gratuite. Au moins maintenant, justice est faite. »

Le blond eut la nette impression qu'il avait voulu se justifier. Il le regarda partir avec stupéfaction, puis s'aperçut que les scolarisés s'étaient remis debout et se rendaient en cours tels des zombies, presque comme s'il venait de s'écouler un cours barbant et inintéressant. Il rejoignit Kiba, les cheveux en pétard et un coquard sur la joue, et Shikamaru, qui avait encore une cigarette dans la bouche.

Bilan du début de la matinée : le vice-proviseur était un dangereux malfaiteur super-doué pour la bastonnade et désireux de la justice, une espèce de Zorro, en somme, et il devait désormais aller à un rendez-vous assez inutile avec un psy qu'il n'avait pas choisi...
Ce lycée n'avait pas fini de l'épuiser...



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