Fiction: Frère et sœur, ensemble jusqu'au bout

Un frère et une sœur, blonds aux yeux bleus tous les deux, sont inscrits au lycée Danzo, terrible bâtiment pour les élèves « à remettre sur le droit chemin ». En fuite, et devant affronter brutes, malfaiteurs et gangsters, ces deux adolescents vont-ils se sortir de leur vie de fugitifs et réussir à bâtir leur vie malgré tout ?
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Rahjenaimar (Féminin), le 17/04/2011
Hé hop, l'intrigue avance encore un peu plus !
Ceux qui ont lu Da Vinci Code verront peut-être une légère ressemblance... ;)
Bonne lecture !

PS : encore pardon pour le titre moisi de ce chapitre... On dirait un truc à la Twilight... -_-




Chapitre 10: Explications, révélations



Ils s'étaient tous entassés à l'arrière d'une Audi noire, Kakashi conduisant seul à l'avant. Cette voiture appartenait à une « connaissance » de l'ex-détenu qui lui devait un service et qui avait eu la bonne idée de ne pas poser de questions. Avoir une voiture était très pratique pour eux qui voulaient se déplacer rapidement, mais c'était extrêmement risqué : au premier contrôle de police l'homme aux cheveux gris serait identifié et arrêté, ainsi que ses quatre passagers qui se cachaient tant bien que mal, assis sur le fond de la voiture ou allongés sur la banquette.
Kiba, dans une position très inconfortable, la tête calée contre la portière et les jambes pliées dans un sens peu orthodoxe, jurait entre ses dents. Ino et Tenten, silencieuses, s'étaient assises dos à dos sur le tapis de sol du véhicule et Naruto s'était arrangé de manière à bloquer ses genoux contre son menton en s'appuyant contre la portière opposée à celle de Kiba. Kakashi leur jetait de temps à autre un regard amusé, auquel les adolescents répondaient par une expression de haine éternelle.
Naruto, brisant le calme qui régnait dans l'Audi, demanda au conducteur :

« Et donc, vous avez compris quelque chose au message ?
- Bien sûr, répondit Kakashi en souriant derrière le col de son vêtement. »

Il fouilla dans une de ses poches de pantalon et lui tendit le rectangle de papier cartonné sur laquelle le bébé aux joues rondes photocopié souriait de toutes ses dents. Le blond relut les quelques mots griffonnés à la hâte au dos de la carte et dut se rendre à l'évidence : il n'avait pas la moindre idée de ce que tout cela signifiait.

« C'est un code, expliqua Kakashi. Jiraiya - l'homme qui a fait la livraison - a horreur de laisser les informations au grand jour, surtout si quelqu'un désire s'en emparer. Mais ne t'inquiète pas, j'ai en gros tout compris. Il m'a donné rendez-vous. Il y a eu un léger contre-temps, certes, puisque le message a tardé à me revenir... En revanche, je ne sais pas trop comment vous en expliquer le sens.
- Dites-nous où il nous attend, alors, supposa Kiba.
- Près de son champ, sans doute.
- Son champ ? s'exclama Tenten. Il est cultivateur ?
- Pas exactement, non... répondit Kakashi avec un petit rire. Il parlait de son champ de prédilection. Manifestement pris d'assaut par des... limaces.
- Des limaces ? »

L'homme aux cheveux gris se passa une main sur le visage, pensif. Expliquer tout ça à ces jeunes gens allait être difficile.

« Bon. Pour tout vous dire, Jiraiya est un vieil homme qui s'est retiré du métier. Mais avant cela, il était une sorte... d'espion. Son rôle c'était de récupérer des informations. C'est à peu près ça son champ de prédilection. Pour avoir la paix, il est parti s'installer à l'extérieur de la ville. Mais il a beau avoir pris des précautions, il a été dérangé par des limaces. Une limace, dans le milieu, c'est celui qui ressemble aux autres, mais qui n'a pas la carapace, vous voyez ? Il est couvert par autre chose... Une taupe, si vous préférez, qui travaille pour les flics. Jiraiya est donc parti chercher de quoi se défendre contre ces indésirables.
- OK... soupira Ino. Encore un truc illégal.
- On n'est plus à ça près, lui fit remarquer Kiba.
- Oui, c'est vrai... Au fait, Kakashi, poursuivit la blonde, vous parliez de « milieu » et de « métier ». Vous faites partie d'une espèce de gang, en fait ?
- Non, ce n'est pas trop mon genre. Ceux qui font partie des gangs ont toujours des tas d'embêtements et sont tout le temps soupçonnés de traîtrise. Je parle du milieu en général, le milieu des... gens de mon genre. On travaille et on vend sous le manteau. Enfin, j'imagine que vous avez lu la presse, vous devez savoir qui je suis. »

Effectivement, Kakashi Hatake avait fait la une des journaux pour des vols spectaculaires d'objets très précieux sous haute surveillance, sans jamais blesser qui que ce soit. De plus, la plupart des choses qu'il volait étaient rapidement restituées, comme s'il faisait cela seulement pour se divertir. Il avait souvent été comparé au légendaire Zorro, notamment à cause du masque qui lui cachait continuellement le visage et à sa souplesse incomparable qui le menait à faire les plus dangereuses cabrioles.
Kakashi décida de ne pas leur dire que « limace » avait également un tout autre sens et qu'il n'était pas exclu qu'il soit le bon. Il n'était pas nécessaire qu'ils s'inquiètent pour un rien, alors qu'il n'était même pas sûr de ce qu'il avançait.

Naruto voulut poser une question qui lui brûlait les lèvres :

« Dites, ce Jiraiya... il possède beaucoup de renseignements sur les... »

Il hésita sur le terme à employer.

« Malfrats ? termina Kakashi avec un sourire. Oui, il était un très bon espion. Les renseignements ça le connait. Mais pourquoi tu me demandes ça ?
- Oh, c'était juste pour savoir. »

Il évita soigneusement le regard que lui lança le conducteur dans le rétroviseur. Il ne voulait pas qu'il devine qu'il pensait à autre chose. Ce Jiraiya pourrait bien lui être utile.

« Et il détient des informations qui garantiraient votre liberté ? reprit Ino.
- Cela va sans dire, jeune fille.
- Une minute, fit Kiba. Y a un truc que j'ai pas compris. C'est qui le bébé dont il vous félicite ?
- Ça, c'est la partie du message que je n'ai pas comprise, soupira Kakashi. J'espère bien qu'il pourra m'en apprendre plus... Merde, planquez-vous. »

Le dernier ordre était clair. Les adolescents se tassèrent tellement contre les parois du véhicule qu'ils eurent l'impression de se fondre dedans. L'homme aux cheveux gris serrait si fort le volant que ses mains en avait rougi. En regardant dans le rétroviseur de la plage arrière, Naruto aperçut un gyrophare bleu et rouge sur le toit d'une voiture blanche. Deux hommes en uniforme bleu ciel jouaient les chiens de garde et scrutaient les voitures de derrière leurs lunettes noires. Il y avait un radar juste à côté d'eux. Un simple contrôle de la circulation. Pourtant, Kakashi ne reprit son calme qu'un bon kilomètre après les avoir dépassés.

Ils roulaient à présent en pleine campagne, en direction de la demeure dudit Jiraiya. Une fois là-bas, ils obtiendraient de quoi innocenter Kakashi sur l'incendie du lycée et reprendraient leurs vies comme si rien ne s'était passé. Mais Naruto aurait du mal à oublier. Le voulait-il seulement ? Il n'en savait rien encore.

Kakashi fit entrer la voiture noire à l'intérieur d'une cour recouverte de graviers. Les pneus crissaient sur les cailloux. C'était plutôt bien pensé : impossible de s'approcher discrètement en véhicule sur roues de la propriété en briques qui trônait au centre, entourée d'une rangée de hauts arbres masquant les fenêtres. L'homme aux cheveux gris gara l'Audi près de l'entrée, une imposante double-porte en bois pourpre, à la poignée de cuivre.
Avec soulagement, les quatre jeunes gens descendirent de la voiture en étirant leurs membres ankylosés pendant que Kakashi s'approchait de l'entrée et examinait de près la sonnette. Après réflexion, il choisit de tirer sur le cordon de la lourde cloche pendant au bout d'une chaîne sur le côté de la porte. Le gong sonore résonna dans toute la maison. Pendant une minute il ne se passa rien. Puis, ils entendirent une voix étouffée :

« Voilà, voilà, j'arrive ! »

Le battant gauche de la porte s'ouvrit sur l'homme qui avait fait la livraison, vêtu d'un peignoir vert pomme. Les mêmes longs cheveux blancs, le même visage vieilli par les années. Ébloui par la lumière extérieure, il plissait les yeux et dit d'un ton désagréable :

« Qu'est-ce que vous voulez ?
- Jiraiya, c'est toi qui m'as donné rendez-vous, répondit calmement Kakashi. »

L'homme âgé demeura un instant interdit puis il s'exclama :

« Ah, te voilà enfin, Kakashi ! Tu en as mis, du temps !
- Des complications imprévues, expliqua l'homme aux cheveux gris. Si ça ne t'ennuie pas, on pourrait entrer ?
- Bien sûr, bienvenue la jeunesse ! »

Les cinq invités pénétrèrent dans le hall de ce qui pourrait être qualifié de « villa miniature ». La décoration était de bon goût, avec ses murs lambrissés et ses tapis d'Orient, mais l'espace était tellement restreint qu'ils avaient peine à tous tenir dans le petit corridor. Le dénommé Jiraiya paraissait assez médusé du monde qui était venu avec Kakashi. Il le prit d'ailleurs à part pour lui demander :

« Kakashi, est-ce que ces quatre jeunes gens sont au courant de ce qui t'amène ?
- Oui, je n'ai pas pu faire autrement.
- C'est mauvais, ça, Kakashi ! Plus il y a de monde au courant, plus il y a des risques de fuite !
- Je sais, mais laisse-moi t'expliquer... »

Tandis que les deux hommes débattaient à voix basse, Ino se rapprocha de son frère et lui souffla :

« Dis, Naruto... On s'apprête à aider un homme qui devrait être en prison. Si jamais on est chopés par les flics, tu ne crois pas qu'ils nous ramèneront aussi sec chez... Enfin tu vois de qui je veux parler. »

Le jeune blond frissonna. Oui, il voyait très bien. Un peu moins d'une année plus tôt, il avait pris la décision de tirer sa sœur d'un mauvais pas. Une grosse et hideuse femme dont il ne se souvenait même plus du nom avait tenté de la marier de force à son fils âgé d'une quarantaine d'années. Elle avait proposé de l'argent, et déclaré quelque chose de terriblement odieux : De toute façon, tu finiras ta vie comme pute, pourquoi tu commencerais pas maintenant, petite salope ? Cela résonnait encore aux oreilles de Naruto comme une injure qui avait sali jusqu'à l'esprit même de Ino, et qui avait créé un fantôme qui le faisait frémir dès qu'on parlait de prostitution. Le soir même ils avaient quitté cet endroit infâme. Puis ils avaient été récupérés par les services sociaux et avaient été placés en foyer d'accueil, attendant désespérément que quelqu'un se soucie d'eux. Mais personne n'était jamais venu.

« Ne t'inquiète pas, répondit le jeune homme avec une vigueur qui le surprit lui-même, ça n'arrivera pas. »

Plus jamais.

Il lui prit la main et la serra. Ino leva les yeux au ciel et se dégagea en maugréant un « Lâche-moi, andouille ! ».
Au même moment, Kakashi et Jiraiya se tournèrent vers eux et le maître des lieux les invita à passer dans la pièce d'à côté, une salle à manger classique, décorée de meubles d'un temps ancien et de tapisseries sur les murs nus. Ils prirent place sur des fauteuils disposés autour d'une table ronde vernie. Le plus jeune des deux se gratta la joue, ayant l'air de ne pas trop savoir par quoi commencer. Finalement ce fut Jiraiya qui prit la parole :

« Bon, les jeunes, puisque Kakashi vous a mis au parfum, pas besoin de préciser à qui vous avez affaire. Il faut quand même que je vous prévienne d'un truc : on n'est pas en sécurité ici. J'ai été repéré et y a de temps en temps des descentes de flics. Et dans ces moments-là, c'est chacun pour soi. C'est bien compris ? »

Tous acquiescèrent.

« Bien. Bon, Kakashi, j'ai pas tout mon temps. Si tu venais voir ce qui t'intéresse ?
- J'arrive. Ne bougez pas, vous tous, dit-il aux adolescents.
- Et on va rester glander là, nous ? l'apostropha Kiba.
- Pour l'instant, oui. Vous voulez débarrasser votre quartier d'Orochimaru, alors faites ce que je vous dis, OK ? J'en aurai pas pour longtemps. En attendant, je sais pas moi, faites un peu plus connaissance. »

Et les deux hommes sortirent de la pièce.
Le silence tomba sur les quatre adolescents. Ce fut Tenten qui le brisa, gênée. Elle se redressa sur son siège et posa les mains sur ses cuisses, les yeux écarquillés, en proie à une peur panique. Le souffle court, elle regarda Ino et murmura quelques mots à son oreille. La blonde ouvrit des yeux ronds et se leva d'un bond. Poussant Tenten devant elle, elle quitta la pièce. Complètement stupéfaits, les deux garçons les virent disparaître en coup de vent, se demandant quelle mouche les avait piquées. C'est alors que Naruto remarqua une légère tache pourpre à l'endroit exact où la brune était assise. Il comprit aussitôt, et un sourire amusé détendit son visage resté sérieux si longtemps. Il pointa l'auréole rougeâtre du doigt afin d'expliquer à Kiba le pourquoi du comment. Il s'attendait à ce que celui-ci éclate de rire, mais il se contenta de détourner les yeux, gêné.
Naruto en perdit ses moyens. Kiba, celui qui avait une réputation d'agresseur, celui qui se moquait de toutes les bonnes mœurs, celui qui paraissait le dernier des gentlemans, rougissait à la vue d'une simple tâche de sang menstruel. Il en était tellement abasourdi qu'il fut incapable de parler pendant quelques secondes. Kiba remarqua son expression sidérée et regarda ailleurs.

« C'est bon, ça va, grogna-t-il. Tu peux te foutre de moi. »

Ce n'était pas du tout l'intention du blond qui, au prix d'un gros effort, parvint à calmer le flot de question qui le submergeait. Il lui demanda, encore sous le choc :

« Kiba, tu me fais quoi, là ? Ça colle vraiment pas avec ta tête, ce genre de choses.
- Oh, c'est bon, lâche-moi, répliqua le brun dont les joues gardaient une couleur rose soutenu. J'ai été surpris, c'est tout.
- Non mais attends, c'est toi-même qui me disais que coucher avec Ino serait parfaitement normal et tu rougis pour... ça ! »

Ils regardèrent tous les deux la petite trace de sang. Kiba se frotta les yeux avec le pouce et l'index. Visiblement il n'avait pas prévu de se lancer dans de grandes explications à ce moment-là, mais Naruto ne lui laissait pas vraiment le choix. Il se pencha en avant et posa ses coudes sur ses cuisses, les mains jointes. Il baissa instinctivement la voix en disant :

« OK, je vais te dire un truc que même ma mère ignore. Si un jour tu l'ouvres, je te démolis la face à coup de beignes, alors t'as intérêt à tenir ta parole que tu ne le répèteras jamais à personne. T'as capté ? »

Naruto hocha la tête, attentif. Il était sur le point de connaître ce qu'il avait toujours soupçonné chez Kiba. Un secret jalousement gardé. Une vérité qui ne devait jamais éclater au grand jour.

« Alors... fit Kiba tout en réfléchissant à ce qu'il allait dire, tu sais pourquoi j'ai été envoyé au lycée Danzô. C'est parce que j'ai agressé Hana, ma sœur. Enfin, c'est ce que j'ai dit. Mais ça n'a jamais été le cas. C'est juste qu'en faisant ça, je la protégeais. Je les couvrais, tous les deux.
- Qui ça ? questionna Naruto.
- Hana et mon demi-frère. »

Le blond accusa le coup. Il saisissait de moins en moins. Kiba, qui attendait sa réaction, frotta machinalement les triangles rouges courbés qui ornaient son visage, et reprit en soupirant :

« En fait, c'est un vrai bordel. Mon père et ma mère se sont mariés très jeunes et ils ont eu Hana. Puis mon père a eu une liaison avec une femme et ils ont eu un enfant qu'il a reconnu. Ma mère a pas supporté et a quitté mon père juste après ma naissance. Quinze ans plus tard, elle en avait trente-neuf, et elle s'est mariée avec un gars qui était en fait le fils de mon père. Alors mon père lui a dit d'aller se faire foutre et que s'il le revoyait il le tuerait. Il ne savait pas que ma mère avait épousé son fils afin de le tirer d'un problème de fric. Hana et mon demi-frère sont sortis ensemble à ce moment-là, sans savoir qu'ils avaient un lien de parenté, et ils ont déconné. Ils ont couché ensemble sans capote, et ils ont découvert après coup qu'ils étaient de la même famille. Hana avait tellement la trouille d'être enceinte de lui, puisqu'elle était persuadée que mon père voudrait éliminer mon demi-frère, que je lui ai proposé d'inventer cette histoire d'agression. Elle a refusé, mais je lui ai prouvé que je ne risquais rien. Il suffisait qu'elle m'accuse, et sans preuve, il n'y aurait pas de risque. C'est ce qu'elle a fait. Mon père s'est chargé de la paperasse, et finalement j'ai été placé dans ce soi-disant établissement de redressement. Voilà, tu sais tout. »

Il se renversa sur son siège en passant une main sur ses cheveux. Évoquer son passé compliqué avec sa famille n'avait pas été le plus agréable des passe-temps, et il espérait que Naruto ne lui pose pas trop de questions. Le blond, assis en face de lui, était complètement abasourdi.
Alors c'était ça. C'était pour la protéger qu'il prétendait avoir agressé sa sœur.

« Au fait ! s'exclama soudainement Kiba. Je ne sais même pas pourquoi toi tu y es, dans ce lycée.
- Euh... C'est que... »

Il n'eut pas le temps d'expliquer à Kiba qu'il ne pouvait justement pas le lui expliquer car un bruit qu'il ne reconnurent que trop bien leur parvint du dehors. Un bruit qui leur glaça le sang.
Y a de temps en temps des descentes de flics.
Sur les graviers, des pneus crissaient.



Beaucoup de dialogues, de révélations et d'explications dans ce chapitre. Ça ne vous a pas trop barbé, j'espère ?
Excusez-moi pour le retard, j'avais comme qui dirait un brevet blanc et après je suis partie en vacances. Plus une minute à moi !
L'histoire avance à son rythme, avec un retour sur l'intrigue initiale :) Les engrenages s'emboîtent...




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