Fiction: Frère et sœur, ensemble jusqu'au bout

Un frère et une sœur, blonds aux yeux bleus tous les deux, sont inscrits au lycée Danzo, terrible bâtiment pour les élèves « à remettre sur le droit chemin ». En fuite, et devant affronter brutes, malfaiteurs et gangsters, ces deux adolescents vont-ils se sortir de leur vie de fugitifs et réussir à bâtir leur vie malgré tout ?
Version imprimable
Aller au
Rahjenaimar (Féminin), le 09/09/2010
Il y avait un moment que je n'avais pas posté de chapitre... Cela me fait plaisir et me rend nostalgique, en même temps...

Alors...
C'est ici que commence l'histoire d'un frère et d'une sœur, liés pour toujours.
Je ne vous demande pas de commenter, ou même d'apprécier, mais simplement de lire et de repartir le cœur léger (purée la rime !)
Parce que cette fiction est dédiée à l'amour que je porte à ma petite sœur, qui, même dans les moments où elle est le plus exécrable, reste ma sœur que j'aime tant.

Merci de votre attention, et merci d'avoir pris la peine de cliquer sur ma fiction pour accueillir un peu de mes émotions dans votre esprit.
Bonne lecture (quand même il le fallait :3)




Chapitre 1: Un frère, une soeur



Tout commença dans une petite bicoque bancale, renforcée par quelques poutres en bois brut. Bien que l'extérieur eusse une apparence misérable, avec une porte aux gongs rouillés et des fenêtres obstruées, le cœur de la bâtisse était juste assez douillet pour deux jeunes gens de quinze et seize ans. Un canapé défoncé aux ressorts ayant fait leur temps, une vieille télévision qui captait mal les émissions en couleur, une table et deux chaises, ainsi qu'un petit frigidaire et un micro-ondes montés sur un meuble où se rangeait la vaisselle formaient le salon et la cuisine. Ensuite, un couloir mal éclairé donnait sur deux chambres et une salle d'eau. Il était sept heures et trente-quatre minutes. Un jeune homme avec une brosse à dents dans la bouche et une serviette autour du cou frappa à la porte de la salle d'eau avec un air excédé. Une voix lui répondit :

« Oui, c'est bon, je sors ! Minute papillon ! »

La porte s'ouvrit doucement et dévoila une jeune femme aux cheveux blonds, longs et encore chauds par le lissage qu'elle venait de leur imposer. Elle n'était vêtue que d'un soutient-gorge en tissu blanc et un short bleu marine. Mais bien que sa tenue fusse légère, le jeune homme ne détourna pas les yeux, ne rougit pas et n'eut même pas l'air gêné. Il plongea ses deux grands yeux bleus dans ceux, de la même couleur, de la jeune femme, et elle soupira. Elle s'effaça pour le laisser entrer même si elle n'avait manifestement pas terminé. Elle s'empara de son crayon noir pour le maquillage et alla finir de se rendre présentable dans sa chambre. Le garçon acheva d'astiquer ses quenottes et frotta son visage avec un gant de toilette mouillé. Portant déjà un jean, il enfila simplement un T-shirt vert sapin aux manches orange et passa une main dans ses cheveux courts et blonds. Il regarda sa montre : sept heures quarante. Il alla dans le salon récupérer son sac abandonné là la veille et attendit patiemment que sa sœur veuille bien sortir de sa chambre.
Elle sortit enfin, arborant un débardeur rose pâle à décolleté léger, un jean troué et ses ballerines fétiches. Elle avait noué ses cheveux en une natte qui descendait contre sa poitrine sur le côté gauche de son coup. Son micro-sourire s'effaça pour laisser place à une moue dénigreuse d'adolescente blasée. Son frère lui lança :

« Je commençais à croire que tu ne serais jamais prête à temps, Ino. Tu mets beaucoup trop longtemps à te préparer.
- Oh, ça va... Je ne te dis pas comment m'habiller, moi, Naruto ! »

Pour toute réponse, le garçon haussa les épaules et entreprit de sortir de la maison. Il fit trois pas dehors et se retourna pour attendre la jeune fille qui se regardait une dernière fois dans son miroir de poche. Exaspéré, il l'appela une fois de plus :

« Bon, tu viens ? Franchement, t'es lourde ! »

Sans quitter son reflet des yeux, l'adolescente lui fit un geste grossier de la main et réajusta une mèche de cheveux. Elle suivit ensuite une fois pour toutes son frère au-dehors.

*****

Décontracté comme chaque matin, Naruto gardait le nez en l'air sur le chemin. L'habitude lui avait permis de créer en sixième sens lui évitant crottes de chien, vieilles dames et poteaux. Le jeune homme était grand, fin et avait un visage aux traits familiers et enfantins. Sa voix finissait de muer et vacillait encore de temps à autres sur des octaves plus aiguës. Il se délectait de la température encore douce au début du mois d'octobre. Les mains plongées dans les profondeurs des poches de son jean, il faisait racler ses baskets sur le gravier, produisant un crissement qui énervait non seulement les passants mais également sa sœur. Cassante, elle maugréa :

« T'as pas bientôt fini de faire du bruit exprès ? C'est incroyable d'être aussi stupide. »

Amusé, le garçon jeta un coup d'œil à celle qui partageait toute sa vie. C'était une grande fille élancée, aux jambes musclées légèrement par son footing hebdomadaire. Son beau visage changeait sans arrêt d'expression, au fur et à mesure des sautes d'humeur de la demoiselle. Elle était à prendre avec des pincettes, mais le lycéen avait appris à ne plus faire attention aux facettes si différentes de sa cadette, et aimait beaucoup la faire enrager.
Néanmoins, il prit le parti de ne pas la faire stresser encore plus qu'elle ne l'était déjà. Depuis qu'elle avait arrêté la cigarette, la jeune fille était extrêmement susceptible. Et il ne voulait pas qu'elle recommence à se servir de cette redoutable tueuse pour évacuer la pression. Nerveuse, elle triturait son petit couteau de poche et pinçait les lèvres. Stoppant le bruit qui causait du tord à sa frangine, il la taquina légèrement :

« Si tu continues de serrer les lèvres comme ça, ton gloss va te souder les lèvres à tout jamais.
- Ah, ah. Je me tords de rire, répondit-elle, sarcastique. »

Il ne dit rien, mais se gratta pensivement la joue. Il sourit de sentir sous ses doigts les innombrables cicatrices reçues au cour de bagarres générales à l'école puis au collège. Il grimaça quand il arriva à celles qui lui laissaient le souvenir le plus cuisant. Elles lui venaient de sa sœur, qui l'avait pris par les joues avec ses mains aux ongles acérés dans le but de le secouer comme un prunier. Elle l'avait griffé jusqu'au sang, ce qui laissait des marques, trois sur chaque joue, lui donnant un air de félin. Le malheureux avait en fait renversé un pot de peinture sur son chemisier neuf, acheté aux suites d'une succession de petits boulots. Elle l'avait lavé maintes et maintes fois, mais il avait beaucoup rétréci et, pire, la tache ne partait pas.
Il avait fallu du temps pour qu'elle daigne à nouveau lui reparler.

« Dis, Naruto... commença Ino d'une voix mal assurée.
- Hum ?
- Tu... Tu penses qu'on a fait le bon choix ? Je veux dire, rentrer au lycée après avoir loupé sept mois de cours... c'est un peu brutal, non ? On ne devrait pas aller en classe spécialisée, plutôt ? Notre situation est déjà assez précaire... »

L'adolescent garda le silence. Il ferma les yeux, et se laissa guider par son ouïe fine. Il revoyait nettement ces derniers mois, écoulés si rapidement. D'abord, l'affreuse bonne femme qui avait voulu faire de Ino sa belle fille à l'âge de quatorze ans, ensuite leur fuite de cet endroit si glauque qu'était la pension pour ceux qui attendaient une famille d'accueil. Puis venait la rencontre avec la police, leur séjour à la gendarmerie, les nombreux coups de fil passés pour retrouver leur foyer... Ces flics n'avaient rien trouvé. C'est normal, ils n'avaient pas de chez-eux. Ils étaient en fuite, ils n'étaient répertoriés nulle part. On ne se souvenait pas d'eux. Il avait du porter une Ino inconsciente sur un kilomètre, après s'être enfuis du poste de police, faute de n'avoir rien mangé depuis un bout de temps.
Après ça, ils n'avaient plus approché les grandes villes, ou bien ils restaient en banlieue. Ils avaient vaqué, çà et là, parmi tant d'autres anonymes. Finalement ils s'étaient dégotés cette petite habitation branlante, tout près d'un lycée sorti de nulle part. Il était beaucoup fréquenté. Mais pas vraiment par des gens de première classe... Les yeux mi-clos, il souffla :

« Nous n'avons pas vraiment le choix. C'est le seul endroit où on pourrait aller sans trop se faire remarquer. Je te rappelle que notre « responsable légal » est un nom inconnu trouvé dans un livre de science-fiction. Et puis, imagine deux jeunes de notre âge allant se balader au lieu d'être au lycée ? Ce ne serait pas normal. Et on ne peut pas se permettre d'attirer l'attention sur nous.
- Je sais, mais... je n'aime pas ce lycée. J'ai la frousse chaque fois que je pose mon regard dessus. Non mais tu as vu le genre de fréquentation ? Et les regards des gens ? J'arrive pas à croire que ça puisse nous tomber dessus comme ça après tant d'efforts.
- Hé, où est passée « Ino la vaillante » ? répondit-il moqueur. A une époque ma sœur était moins froussarde que maintenant. Et nous étions alors dans une situation beaucoup plus dangereuse.
- Je n'ai pas changé ! protesta la jeune fille avec véhémence. Je suis simplement...
- … plus prudente, acheva Naruto. Oui, c'est vrai. Et tu as raison. Mais nous devons être forts. »

Il lui prit la main et la serra dans la sienne avec force. Elle ne pouvait cacher l'inquiétude qui emplissait ses yeux mais au moins elle lui avait souri. Cela lui suffisait.
Il fallait être fort.
Mais il avait beau ruminer ces mots pendant tout le reste de trajet, il ne put s'empêcher d'avoir les poils de ses bras hérissés sur sa peau quand il vit au loin un petit portail noir, unique issue d'une cour entourée de murs en briques. Et à côté du portail, un petit poteau surmonté d'une pancarte en fer indiquait :

« Lycée Danzo, fondation en...
Élu Meilleur Établissement Scolaire pour Retardataires et Délinquants.»

Le garçon serra encore plus la main de la blonde et pénétra dans l'univers hostile qu'était désormais son quotidien.



C'était l'introduction. Court, je sais, mais il faut toujours un commencement à une histoire.
J'espère que vous avez aimé, même si, évidemment, je ne vous force aucunement.

Je vous serai gré de quand même laisser un commentaire, juste pour me dire si cela vous plait, ou pas.




Chapitres: [ 1 ] 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: