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L'ennui quand on fait les vœux et les promesses, c'est qu’on ne peut les faire qu’une fois sans possibilité de s'en défaire. L'ennui avec l'amour, c'est qu'il vous tombe dessus sans qu’on ne puisse rien y faire. Kame a décidé de protéger deux personnes afin qu'ils ne deviennent jamais des ennemis. Que faire quand les deux vous aiment et que l'un déteste l'autre? Un vœu irréfléchi et une promesse impossible à tenir vont l’amener à faire un voyage au cœur des ténèbres qui corrompent les
Narsha (Féminin), le 08/03/2011 Cette fiction se passe en même temps dans le monde réel et dans celui de Naruto. Les personnages inventés sont inspirés de personnes réellles qui se reconnaîtront. Bonne lecture.
Chapitre 6: L'obsession de Shisui Uchiha
Ils ne l’avaient jamais avoué, mais les trois garçons qui avaient observé Kame avaient envie de revenir le plus souvent possible. Le destin fit qu’ils ne se trouvèrent jamais un soir tous ensembles au même moment à cet endroit. Itachi était souvent bloqué chez lui ou à cause de missions, Neji était trop jeune pour échapper à la surveillance de son oncle. Mais Shisui, lui, libre de tous mouvements et habitant juste à côté du lac, tâchait de venir presque chaque soir. Cependant cela finit par ne plus lui suffire. Il lui fallait encore et toujours plus. Il voulait voir cette fille, il voulait tout connaître d’elle.
C’est ainsi qu’il commença à interroger Itachi. En apparence il le titillait sur sa prétendue relation sur Kame, en son fort intérieur, il se renseignait sur elle. Chaque fois qu’il en parlait, cela lui faisait étrange au creux de son estomac. Il était attiré par cette fille de manière incroyable, et en même temps il se demandait si c’était sage de jouer à cela avec une gamine de dix ans. Il avait tout pouvoir sur elle. Il pouvait même, grâce à ses yeux la soumettre totalement à lui. Mais quelque chose en son fort intérieur l’empêchait de faire ainsi. Il n’oserait jamais lui faire tout ce mal. Et il refusait que quiconque la touche.
L’été avançait à grands pas, et il savait qu’une nouvelle année se profilait à l’horizon. Il voyait avec regret la famille de Sasuke et Itachi partir en vacances pour il ignorait laquelle des maisons Uchiwa réparties à travers le pays du feu et même au-delà des frontières. Il était triste et mélancolique. Parce qu’une partie de son cœur était partie dans leurs bagages. Et ce cœur s’appelait Kame. Il ricana. Il savait qu’Itachi ne pourrait jamais avoir la fille. Après tout, il était fiancé au pire pot de glue qui existait sur cette terre. Et Kame était libre de toutes attaches.
Bien entendu il y avait le petit dernier de la famille des héritiers. Sasuke. Ce fourbe de Fugaku avait chargé Kame de la sécurité de l’enfant. Shisui avait trouvé cela profondément illogique. Et injuste. Parce que l’enfant profitait indûment de la présence de cette fille. Il aurait aimé être plus jeune et être un compagnon de jeu pour Kame. Malheureusement, quelqu’un avait fait naître son ange bien trop tard, et il était obligé d’attendre qu’il soit en mesure de comprendre quels sentiments emplissaient son cœur et le consumaient petit à petit.
Il avait aussi voulu savoir l’issue de cette prophétie. Les anciens refusaient de lui répondre et le clan Hyuuga ne lui ouvrait pas ses frontières. Hizashi avait été un bon ami, presque un père pour lui. Malheureusement il était mort. Et Shisui de se demander comment il pourrait bien apprendre cette histoire. Il y avait cet enfoiré de Fukita qui semblait au courant. Et il fanfaronnait du haut de ses vingt-et-un ans. Il y avait bien un moyen par lequel il avait pu apprendre le contenu des paroles dites aux ancêtres des deux maisons, non ? Les archives de l’Hokage étaient décidément bien muettes sur le sujet.
C’est alors qu’un des anciens, son grand oncle, vint à mourir. Et Shisui fut demandé sur le lit de mort du vieil homme pour récolter ses paroles. Et au creux de son oreille, la voix qui n’existait même plus et le cerveau qui ignorait ce que disait la bouche, le vieil homme lui donna la clef de toute l’affaire. Et Shisui comprit tout. Il comprit pourquoi Fugaku faisait garder son plus jeune fils par Kame, pourquoi il avait fait adopter la fille, et surtout pourquoi dans ses intérêts il fallait qu’il se taise et empêche la fille de son cœur de savoir quoi que ce soit sur ce futur qui se profilait.
L’année scolaire commença pour Kame, et Shisui fut obligé de s’éloigner pour ses missions de Chuunins. Depuis qu’il avait passé l’examen, il avait tenté en vain d’être engagé comme professeur dans l’école de ninjas. Alors il avait compris assez rapidement que Kame n’y était plus. Et qu’un de ses collègues avait en charge la petite. Quel dommage. Il aurait tant aimé être la personne qui lui apprendrait tant de choses, qui aurait été le centre de ses admirations.
Mais il décida de ne pas se laisser faire. Il voulait à tout prix que la fille s’intéresse à lui. Alors il provoqua des coïncidences qui n’en étaient pas vraiment. Lorsqu’elle se rendait à la bibliothèque, il était toujours là quelques tables plus loin et ne manquait pas de lui faire un gentil signe de la main. Immanquablement elle rougissait. Et lui se rengorgeait de cette petite victoire. Il s’arrangeait pour être le plus souvent avec Itachi, pour que celui-ci ne profite pas trop de la présence de Kame. Quand elle se promenait dans la rue, il était toujours à un croisement différent ou passait dans l’autre sens et lui adressait un sourire. Mais malgré tout cela, il y avait une distance entre eux. Il finit par en connaître le nom. Cette distance s’appelait Uchiwa Sasuke.
Le garçon n’arrêtait pas de suivre sa grande sœur. Il l’admirait. Shisui savait que bien qu’aimant profondément son frère, Itachi était quelque peu distant et n’avait que peu de temps à lui consacrer. Itachi était le pion du clan au sein de l’ANBU. Même si Itachi aurait aimé jouer, il n’en aurait pas eu le temps. Shisui ricanait intérieurement à ce propos car Itachi n’avait jamais le temps de rien. A peine pour voir Kame au sein même de sa maison. Ils se croisaient sans se parler, lui exténué des nuits qu’il avait passées à tuer des gens et elle encore endormie de celle qu’elle avait passé au creux de ses draps.
Bref, pour en revenir à ce Sasuke esseulé, celui-ci reportait sa frustration sur sa sœur d’adoption. Il n’était pas violent, loin de là. Tout simplement il était toujours avec elle. Shisui lisait de la fatigue et de l’irritation se cacher parmi la douceur dans les prunelles vertes de la demoiselle. Elle n’aimait pas jouer avec lui, il le sentait, même si elle était investie de sa sécurité. Alors il fallait trouver un compagnon moins indolent qu’elle. Shisui la voyait qui s’épuisait peu à peu. En plus des missions inintéressantes de rang D, elle devait se coltiner le petit dernier. Lui aussi aurait fini par péter un plomb.
Chaque fois qu’elle le voyait arriver, ses épaules s’affaissaient d’un coup et elle soupirait avec discrétion. Puis, comme prise d’un regain d’énergie, sans doute factice, elle se redressait et adressait un grand sourire au petit. Mais elle le surnommait avec le mot qu’elle avait employé lors de la fête « Usuratonkachi ». Le ton était doux, et Sasuke s’y laissa prendre au début, jusqu’à s’y habituer quand il connut la vérité. Toute la frustration cachée de Kame se réduisait à ce simple surnom.
Et Shisui était jaloux de ce petit bout. Il aurait lui aussi aimé avoir ce petit surnom, rien que cela. Mais il n’avait droit à rien, seulement les joues roses de la fille quand elle le croisait, une lueur de gêne dans ses yeux et son nom murmuré par les lèvres de corail. C’était déjà trop. Et pas assez. Il se sentait comme en manque de toute cette tendresse qu’elle envoyait au petit.
Parallèlement il avait ses propres missions. Il travaillait surtout en solo, ce qui lui permettait de faire les missions à sa propre vitesse. Ainsi il pouvait retourner l’observer sans qu’elle ne le sache. En réalité, il lui semblait souvent qu’elle se rendait compte de sa présence. Il voyait cela dans la contraction des épaules. Même si c’était lui, elle voyait qu’elle n’aimait pas être mirée de la sorte. Mais comment l’approcher autrement si le petit était toujours avec elle ?
Sasuke savait quand Kame n’était pas en mission. Et à chaque fois qu’elle lui demandait qui le lui avait appris, il répondait inévitablement : « papa ». Ce qui signifiait que Fugaku l’avait appris d’une manière ou d’une autre, quitte à manipuler le Sensei de la belle. Lui aussi savait jouer le jeu. Et il y introduisait un nouveau pion, un tout petit de rien du tout. Un pion déjà présent mais qui n’avait qu’un rôle mineur. Un pion que Fugaku ne soupçonnerait pas. Un pion si facile à manipuler. Aya Uchiwa.
Il s’était simplement présenté à elle comme le meilleur ami d’Itachi. Tous savaient que la relation entre elle et son fiancé était distendue, justement par ses mauvais rapports avec Kame. Cela faisait jaser toutes les daronnes du clan. En tout cas il avait exploité la faille et lui avait proposé un marché.
_ Hors de question que je devienne amie avec cette… cette… Il n’y a qu’elle que mon futur regarde alors qu’elle n’est rien. Pas plus qu’une servante. J’aurais pu comprendre un simple désir physique. Mais il s’est entiché de cette garce ! Comme j’aimerais lui tordre le cou.
Shisui s’était bien gardé de préciser à la grassouillette brune qu’elle n’aurait aucune chance face à Kame. Et aussi qu’il avait bien envie de la gifler pour tous ces termes grossiers dont elle affublait injustement sa belle. Il avait simplement répondu :
_ Je sais de source sûre qu’elle doit s’occuper du frère de mon ami Itachi. Mais même lui se rend compte qu’elle n’apprécie pas la tâche qui lui est confiée.
_ Une servante qui ose ainsi braver les ordres qu’on, lui donne, s’était faussement offusquée Aya. Mais j’avoue que gérer un enfant n’est pas de tout repos. Il faut être maternel.
Elle avait eu un désagréable rire de mépris. Il avait senti ses jointures blanchir. Pourtant sa voix ne changea pas d’un iota.
_ Si vous vous en chargiez à sa place, non seulement vous auriez une victoire sur elle, mais vous gagneriez l’estime de votre futur.
Chacun d’eux s’était alors souri hypocritement.
Et la fois suivante, lorsque Kame s’était rendue à la bibliothèque pour lire un livre elle était seule. Et soulagée d’un poids aussi. Bien que sceptique. Son sourire avait-il été différent lorsqu’il l’avait croisé ? Il ne savait pas. Toujours était-il qu’elle s’était rapprochée d’une table en s’installant pour travailler ou lire. Et lorsqu’elle était allée remettre son livre à sa place, elle lui avait dit merci. Un simple petit mot qui changea tout. Le premier qu’elle lui adressait.
Néanmoins, elle restait de temps à autre avec Sasuke, quand Aya ne pouvait pas venir ou quand elle se savait sous la sphère d’influence de Fugaku. Dans les moments où le petit était entre les deux, il planait un silence de mort.
Malgré ce rapprochement qu’il y avait eu entre eux deux, elle continuait toujours de voguer trop loin. Comme si elle planait dans son champ de vision, mais qu’en faisant tous les efforts qui lui étaient possibles, il puisse à peine l’effleurer. C’est alors qu’advint l’incident.
Kame, Aya et Sasuke marchaient dans ces feuilles d’automne. Elles crissaient sous leurs pieds et répandaient une odeur d’humus que seule la jeune ninja était à même d’apprécier. C’est alors qu’elle entendit un bruit un peu plus loin. Elle était habituée avec tous ces Uchiwa plus ou moins doués que le chef de clan mettait sur ses traces. Mais cette fois l’ambiance était différente. Comme plus lourde. Le matin même, les services de police avaient annoncé une patrouille assez importante de ninjas de Kiri. Certains auraient pu se perdre en route. Cette idée la glaça jusqu’aux os.
_ Aya, murmura-t-elle le plus silencieusement possible.
Celle-ci s’arrêta et tourna la tête de tous les côtés sans savoir d’où cette voix qui l’appelait pouvait bien provenir. Kame nota que les bruis s’étaient stoppés dans les broussailles. Elle devina aisément que les ennemis n’étaient pas nombreux, peut-être deux. Il fallait une diversion. Le clan n’était pas loin et Aya avait de grandes chances d’ameuter du monde si elle s’en retournait. De l’autre côté, c’était la forêt. Elle n’était pas sûre de pouvoir semer un ninja expérimenté, mais elle pouvait au moins protéger Sasuke.
_ Aya, c’est Kame qui te parle. Ne bouge pas ! Tu vas faire exactement ce que je te dis. Il y a des ennemis autour de nous. Il faudra que tu coures le plus vite possible vers le village avec Sasuke pendant que j’emporterais un clone de lui. Je vais lancer un fumigène et quand je te pousserais dans le dos, tu courras le plus vite possible, compris ? Ne fais aucun mouvement qui puisse les alerter et tiens-toi prête.
Kame saisit quelques Kunais avec des fumigènes et les lança à différents points stratégiques. Une épaisse fumée de couleurs qui se mélangeaient envahit la clairière où ils se trouvaient. Kame créa un clone simple qu’elle transforma en Sasuke avant de le jucher sur son dos. Elle ne se transforma pas en Aya, cela aurait pu mal tourner pour le vrai couple. Elle effectua ensuite une brusque poussée sur le dos de l’adolescente effrayée qui partit comme une flèche sous l’effet de l’adrénaline. Elle en avait même oublié d’être discrète. Kame perçut un mouvement maladroit vers la jeune fiancée d’Itachi alors qu’elle se mettait elle-même en mouvement à une vitesse bien supérieure. Le ninja qui la poursuivait ne s’y était pas trompé. Il avait su d’un sel regard quelle fille poursuivre avec efficacité.
Kame courrait à perdre haleine. Plusieurs fois elle dut éviter des arbres en travers de sa route. Elle devait se concentrer à la fois sur son faux Sasuke, son chemin à suivre et les projectiles que l’autre lui lançait. Elle coupa par différents raccourcis. Des ronces s’accrochèrent sur ses mollets nus et elle sentit la douloureuse morsure des épines. Du sang chaud coula de différentes écorchures. Mais elle s’en fichait, elle devait sauver sa peau. Alors elle courrait et courrait encore. Son souffle se fit erratique. Son cœur battait à coups sourds, martelant ses oreilles d’un battement irrégulier et douloureux. Elle avait un point de côté.
Ils étaient encore dans les limites surveillés autour du village. Mais elle n’avait plus à se retenir comme elle le faisait parfois devant ses camarades de classe ou devant Fugaku. Ici, la moindre chance qu’elle eût devait être saisie. Mais le shinobi adverse ne s’y trompa pas non plus. Il savait qu’il avait l’avantage sur la fille. Il fit pleuvoir sur elle des projectiles jusqu’à ce qu’il l’épingle contre un arbre, faisant disparaître le clone. Ce fut là, qu’il se rendit compte à quel point il avait été naïf. Il voulut la tuer pour se venger d’avoir été si bête.
Elle sentit que sa veste était attachée à l’arbre. Il n’y avait pas de vent et l’air était si lourd. Il y avait un orage au dessus d’eux. Comme pour prouver ses dires le ciel tonna une fois avec brutalité. Elle dégagea ses bras de sa veste verte et noire qu’elle portait. Il ne lui restait qu’un débardeur couleur de jais et un short de même couleur. Ses cheveux détachés coulaient librement le long de ses épaules, comme le sang de la coupure sur sa joue. Elle retomba sur le sol et fixa l’homme de ses yeux verts. Il y avait quelque chose de bestial et beau dans sa position.
Elle bondit sur lui. Il se baissa immédiatement et elle chuta avec lourdeur derrière lui, la terre et les feuilles en décomposition laissant de larges races sombres sur ses habits. Il la fixa d’un air narquois. Elle eut le même sourire que lui aux lèvres. Il bougea. Elle bougea aussi. Miroir plus petit mais tout aussi précis. L’homme ne put s’empêcher d’être impressionné par la petite. Si jeune et déjà une telle aura autour d’elle. Mais il ne devait avoir rien d’autre que la mission en tête. Il n’avait pas le loisir de jouer.
Dans un même mouvement ils plongèrent l’un sur l’autre. Mais lorsqu’il lui saisit le bras, il la fit pivoter avec violence et l’immobilisa avec une clef. Elle se laissa tomber en avant et il fut obligé de la lâcher pour que ce ne soit pas son propre bras qui lâche. Elle roula en avant pour se rétablir plus loin, dos à lui. Elle se retourna, mais pas assez vite pour se mettre en garde. Elle venait de l’agacer. Son poing frappa la fille en plein visage et elle heurta un tronc vert avec violence. Il vit qu’elle saignait du nez et que sa lèvre inférieure était fendue. Du sang coulait sur ses lèvres et son menton. Elle glissa douloureusement le long de la mousse. Elle était totalement sonnée.
Il sortit un kunai de sa poche pour l’égorger. Ou alors il lui briserait la nuque pour qu’elle ne puisse plus bouger. Mais elle ouvrit les yeux avec brusquerie et le fixa de ses iris si verts, si purs, si innocents. Elle fixa sa lame et comprit. Il vit sa glotte bouger alors qu’elle déglutissait nerveusement. Se remettant sur se pieds elle saisit une volée de shurikens qu’elle lui lança brutalement. Il ne réussit à tous les éviter qu’en se tordant avec violence puis en s’aplatissant au sol. L’enfant avait tout prévu. Dans l’ombre des projectiles elle glissa au sol et lui envoya deux coups de pied en plein visage. Puis elle se releva et se glissa derrière lui et tenta de la faucher pour qu’il retombe.
Incroyable. Elle avait le niveau physique d’un Chuunin et se servait avec avantage de sa petite taille et du fait qu’il doive se blesser pour l’atteindre aux points faibles du corps humain. Ils s’étaient engagés dans une danse mortelle. Elle saignait de partout mais parvenait à lui tenir tête. Comment faisait-elle pour disparaître d’un endroit et réapparaître quelques centimètres plus loin en si peu de temps. Elle n’utilisait même pas de chakra pour cela. Un nouveau Jutsu spatio-temporel ?
_ Qui es-tu, lui cracha-t-il au visage alors qu’elle se relevait une nouvelle fois.
Elle aurait dû cracher du sang, n’aurait pas dû être capable de se relever ainsi. Elle était comme en transe. Ses yeux étaient vides de toute présence. Elle bougeait de façon étrange et illogique. Qu’est-ce que c’était que cette gamine ? On n’en avait jamais parlé à Kiri. Ce village recelait d’atouts qu’il ne savait pas.
Kame ne savait pas ce qu’elle faisait. Sa tête était si épaisse. Elle ne percevait les images et le son que si elle était si loin de son corps tout en y étant si proche à la fois. Elle ne savait pas ce que faisaient ses membres douloureux. Elle n’avait pourtant pas la force de les bouger. Elle ne se souvenait que de cette soudaine volonté de rester en vie coûte que coûte. Et maintenant les images trop rapides se fondaient les unes aux autres dans des traits informes qu’elle ne savait discerner correctement. Ses oreilles ne percevaient que des échos fragmentés répétés à l’infini comme au point de la faire hurler.
Le ninja de Kiri hésita un instant devant la furie. Il n’avait pas encore utilisé de Ninjutsu dans cette lutte. Après tout il se voyait face à un enfant. Et il avait le sens de l’honneur. Mais cette fille, cette fille… Un éclair éclaira la scène et la pluie se mit à tomber drue sur eux. Leurs armes brillaient de sang et d’eau qui tombait du ciel gris, éclairé par la lumière sourde de ce soleil absent. L’eau sembla calmer le jeu. Il était essoufflé et blessé assez profondément en plusieurs endroits. Mais la fille elle ne frémissait pas du tout. Ses longs cheveux bouclés s’aplatirent comme un rideau brun devant ses yeux verts. Ils lui semblèrent redevenir naturels. Elle tomba à genoux et gémit en se tenant la tête. Il s’approcha d’elle.
Il saisit avec douceur son menton fin dans son poing. Elle avait les traits si délicats. Et encore les rondeurs de l’enfance dans certains d’entre eux. Mais elle était si forte. Qui était-elle. Il reposa sa question.
_ Youshiko Kame, murmura celle-ci qui venait à peine de reprendre ses esprits.
Et le ninja hésita. Ils devaient ramener l’hériter des Uchiwa, mais la fille était avec eux. Et c’était l’enfant le plus puissant qu’il ait jamais vu à ce jour. Devait-il vraiment respecter ses ordres à la lettre ? Pouvait-il ramener la fille ? Son nom signifiait enfant trouvé, sans doute à raison. Il pouvait faire ce qu’il voulait de cette fille aux yeux de tortue. Mais oserait-il ? Pouvait-elle prêter sa force à un autre village ? Oui. Elle était jeune. Elle comprendrait. Elle apprendrait. Elle oublierait. Il la prit doucement dans ses bras.
Kame tenta de résister, mais toute sa belle énergie semblait s’être envolée. Elle était si molle et si lente à réagir. Et l’homme repartait en courant. Il fut rejoint par d’autres qui avaient les mains vides.
_ Alors Kagami, se moqua son Sensei, on s’est fait entuber par une gamine ?
_ Et alors, Kaneru a été incapable de poursuivre une grosse qui portait un gosse, moi j’ai mis la main sur un truc qui peut valoir gros.
_ Me raconte pas de bobards, on ne sait même pas qui est cette fille.
_ Et alors ? J’ai compris certaines choses sur elle en la combattant. Elle peut très bien être elle aussi utile à Kiri. Bien plus que ce minuscule héritier de la pupille maudite.
_ Me raconte pas de cracs, on est tous les trois blessés et incapables de se battre contre d’autres ninjas de l’envergure des jounin de Konoha. C’est au moins un Chuunin qui t’a blessé.
_ Crois ce que tu veux, moi j’emporte la fille.
Il plongea son regard gris dans ceux verts et entrouverts de l’enfant. Elle respirait avec difficulté. Etait-ce vraiment cette fille pitoyable qui l’avait blessé ainsi ? Même lui doutait.
_ Lâchez cette enfant ! tonna une voix derrière eux.
Un Uchiwa aux cheveux bouclés les menaçait durement. Ils comprirent en le voyant qu’il valait mieux fuir. Deux s’éloignaient déjà pour fuir. Mais Kagami refusait de lâcher son butin. Quelque chose s’était réveillé en lui, quelque chose de possessif au sein de chaque homme. Il ne pouvait pas laisser partir l’enfant. Mais quelque chose, un éclair vert, peut-être s’échappa de ses mains. Elle avait eu assez de force pour s’éloigner. Et Shisui Uchiwa la réceptionna d’une prise ferme. Les trois ninjas étrangers s’enfuirent. Shisui s’éloigna lui aussi. On les rattraperait peut-être. Mais ce n’était pas son problème.
Dans ses bras, une fille au visage blessé se mit à sangloter sans pouvoir s’arrêter. Elle pleurait de plus en plus fort. Il caressait sa tête d’un geste maladroit. Il l’emmena dans sa petite maison pour la laisser se reposer avant de prévenir Fugaku. Elle ne cessait de murmurer son nom dans sa fièvre. Même après avoir été installée dans un futon confortable par Mikoto qui lavait ses plaies.
Dans la pièce adjacente, Shisui n’osait pas avouer à Itachi qu’il avait embrassé la petite perdue dans son délire. Il n’avait qu’à affronter deux yeux furieux et rouge sang. Il pouvait y lire comme une promesse de mort.