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Fiction: Ryokou

L'ennui quand on fait les vœux et les promesses, c'est qu’on ne peut les faire qu’une fois sans possibilité de s'en défaire. L'ennui avec l'amour, c'est qu'il vous tombe dessus sans qu’on ne puisse rien y faire. Kame a décidé de protéger deux personnes afin qu'ils ne deviennent jamais des ennemis. Que faire quand les deux vous aiment et que l'un déteste l'autre? Un vœu irréfléchi et une promesse impossible à tenir vont l’amener à faire un voyage au cœur des ténèbres qui corrompent les
Classé: -12D | Spoil | Général / Action/Aventure / Romance | Mots: 18807 | Comments: 4 | Favs: 5
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Narsha (Féminin), le 15/02/2011
Cette fiction se passe en même temps dans le monde réel et dans celui de Naruto. Les personnages inventés sont inspirés de personnes réellles qui se reconnaîtront. Bonne lecture.



Chapitre 5: La cérémonie de fiancailles



Kame avait maintenant neuf ans, et entamait sa dernière année à l’académie. Elle gravissait les échelons sous l’œil aimant de Mikoto et celui blasé de son mari. Depuis qu’elle avait décidé de l’affronter ainsi, il ne lui laissait presque plus de libertés pour elle toute seule. Il l’obligeait soit à accompagner Sasuke, soit Itachi à la suivre. Même s’ils s’appréciaient comme une fratrie digne de ce nom, ils en avaient assez d’être obligés de rester ensemble. Fugaku essayait maintenant de l’avoir à l’usure. Qu’il essaye !

En effet, plusieurs fois réprimandé par sa femme sur les mauvais traitements qu’il faisait subir à l’enfant, mais aussi parce que ses deux fils avaient vu les marques bleues des coups sur le corps de la fille. Il ne pouvait plus prétendre à un entraînement, celle-ci ne les suivant plus. Au moins n’avait-il pas à jouer le père aimant. La tâche ne lui était pas facilitée par Kame qui se faisait de plus en plus incontrôlable.

_ Assez, explosa un jour Itachi au beau milieu d’un repas de famille.

_ Qu’y a-t-il, mon chéri, demanda sa mère.

_ Ce qu’il y a ? Ne le vois-tu pas ? Père et Kame ne cessent de jouer à ces jeux puérils et nous entraînent au beau milieu. Je ne peux plus de toute cette tension. J’ai besoin d’air. Je sors.

La table fut renversée par le père de famille qui se leva pour gifler son fils. Kame attrapa son poignet avant qu’il n’atteigne sa cible. La main de Fugaku ne fit qu’effleurer la tenue de son fils. Kame le regarda doucement. Elle n’avait pas tendresse pour ce simulacre de père, elle respectait seulement la volonté du fils. Dehors il pleuvait des cordes. Pour se défouler, Fugaku entraîna la jeune femme plus loin et voulut la frapper. De nouveau dans ses yeux verts, il vit cette lueur colérique qu’elle avait eue lorsqu’il lui avait proposé d’être entraînée par Fukita. Il activa sans le vouloir ses sharingans. Cette enfant était dangereuse.

Quelques jours plus tard, ils avaient un jour de libre. Il décida d’organiser une sorte de petite fête. Etait-ce pour remercier Shisui le meilleur ami d’Itachi qui venait de le ramener à la maison, ou pour avoir une raison de cloitrer sa fille adoptive dans cette maison lugubre. Pour officialiser la chose, il avait même invité la famille Hyuuga à cette petite réunion. Très préoccupé afin que tous reconnaissent sa supériorité face à ces « connards aux yeux blancs », il tenait à ce que tout soit parfait. Il fit mettre des tenues traditionnelles encore plus belles à ses enfants. Kame n’en avait pas une moins somptueuse. Il avait même insisté pour qu’on la maquille.

Levée très tôt par le son d’un gong qui devait donner une note assez spirituelle à l’ensemble de la cérémonie, une vieille femme du clan vint tirer la fillette de son sommeil réparateur. Ne pouvant la résoudre à quitter sa peluche de tortue, son oreiller ou sa chemise de nuit, elle l’emporta dans cette tenue jusqu’au bâtiment des bains du clan. Devant elles passaient de nombreuses héritières du clan qui avaient donc le droit de passer avant elle. Kame dut patienter plusieurs heures, voyant tous ces bébés, ces fillettes, ces filles et ces jeunes femmes passer devant elle. Elle les trouva magnifiques. Elles étaient petites, avaient la peau blanche, de grands yeux noirs ou bleus profonds. Leur silhouette était menue et gracile. Elles avaient la peau douce de celles qui n’avaient pas dû travailler. Seule dans une salle d’attente qui s’était vidée, Kame se demanda si on ne l’avait pas oubliée
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Elle se leva de son siège et se regarda dans le miroir. Elle avait de grands yeux en amandes sans être trop bridés et de longs cils. Mikoto lui avait toujours dit qu’elle avait de beaux yeux verts clairs. Ils étaient ternes ce jour-là, et soulignés de cernes de fatigue. Elle trouvait ses lèvres trop fines et son nez trop lutin. Ne pouvait-elle avoir aucun charme ? Ses cheveux d’un brun sombre formaient une tignasse emmêlée et sombre qui atterrissait hérissée et fourchue sur ses hanches. Elle se tira la langue. Elle avait l’air d’un lutin bronzé. Sous ses mauvais traitements elle avait forci et grandi. Elle avait la taille fine, par malnutrition et entraînement. Sous sa peau jouaient des muscles qu’elle ne voyait pas pour ces autres filles. Soudain elle vit plus loin une fille qu’elle n’aimait pas. Aya Uchiwa.

Cousine éloignée d’Itachi et Sasuke, elle était la fiancée de l’ainée. Celui-ci n’était nullement attiré par elle, mais celle-ci avait le don de s’incruster, à l’instar de son demi-frère Fukita. Fugaku lui devait un service pour l’avoir entraînée, et étant issue d’une autre branche de la famille assez prospère, l’union des deux jeunes gens avait été acceptée. Tout en étant jalouse de ne plus être la seule fille chère au cœur de son frère (Mikoto exceptée), elle ne supportait pas le personnage d’Aya. Elle était plus âgée que son fiancé, environs treize ans, soit quatre de plus que Kame. Mais Kame mesurait la même taille qu’elle, peut-être plus. Aya était aussi grasse que Kame maigre, puisqu’elle ingurgitait le double des sucreries dont Kame était privée. Assurément elle n’avait pas été prévue pour un avenir dans les ninjas. Et Kame, parce qu’elle avait un esprit plus vif qu’elle, la considérait comme stupide. Cette fille gardait sa peau la plus blanche possible et ne sortait jamais de chez elle pour éviter le soleil, alors que Kame se laissait volontiers bercer par ses doux rayons. Elle était aussi passive et ne supportait pas la vie que Kame courrait partout et vivait son existence dans les moindres détails.
Elle constata avec une joie féroce que sa présence en ces lieux était une nuisance pour la jeune femme. Malgré tout son bon vouloir, elle n’aurait jamais Itachi. Kame le savait. Mais elle en restait jalouse. L’autre lui adressa quelques grimaces puériles auxquelles Kame préféra ne pas répondre. Son but de la journée serait de faire mieux que cette fille gâtée.

La vieille femme la saisit par le poignet. Ses doigts étaient déformés par l’arthrite. Sa peau était sèche et pelait comme de grandes écailles de peau qui se détacheraient de ses paumes fatiguées. Pour cette raison et son caractère exécrable, Kame la surnommait le Dragon. Celle-ci la tira jusqu’à une bassine d’eau qui fumait encore. Kame pensa amèrement qu’en tant qu’animal de compagnie, ce genre de traitements suffirait. Elle pouvait pleurer, certes, elle pouvait renoncer. Mais Kame était fière et susceptible. Elle se refusait à perdre ce petit jeu face à Fugaku. Là, deux jeunes femmes, deux servantes attitrées au service des Uchiwa attendaient.

_ Veillez à ce que Fugaku-sama puisse être fier de cette enfant. Elle fait partie des biens précieux de sa famille. Je dois veiller à ce qu’une place lui soit faite à une des tables proches du jardin.

Les plus éloignées de celles du maître de maison, là où on laissait manger les domestiques dont on était fier des services ou au contraire les personnes du clan qui ne donnaient pas satisfaction. C’était une grave insulte à sa personne. Si elle devait considérer cela comme un honneur, cela voulait dire qu’elle était domestique, mais si elle voulait garder sa fierté, elle n’était qu’un membre mineur du clan. Cet homme était malfaisant et diabolique. Elle ne pourrait tirer aucune fierté de cette brimade là, contrairement à ce qu’elle avait fait pour les autres. Kame ne pouvait pas se prétendre martyr. Les jeunes femmes commencèrent à la laver dans cette eau bouillante, trop chaude pour ne pas blesser l’enfant ou les jeunes femmes. Elles pouvaient bien avoir enivrions treize ans. La bassine était très large. Kame vit en y plongeant son reflet, qu’elle donnait l’impression d’avoir le même âge. Elle pouvait en tirer profit.

_ Vous êtes Kame ? demanda timidement l’une des filles.

_ Oui, c’est bien moi, répondit-elle naturellement, essayant de faire plus âgée.

_ On nous avait dit que vous étiez moins âgée, fit l’autre.

_ On ne vous a pas menti, j’ai seulement grandi beaucoup. Les coups reçus n’avaient pas que du mauvais.

_ Ils vous frappent aussi ? fit une des filles.

_ Quels sont vos noms ? demanda-t-elle aux deux servantes.

_ Je suis Keyoke, et voici Tanami.

_ Et vous avez été punies aussi. C’est pour cela que vous êtes là à me laver, comme on laverait un chien du maître. Encore heureux qu’on ne me nourrisse pas dans une écuelle.

_ Cessez de vous plaindre, au moins partagerez-vous ce repas et n’aurez pas à en manger les restes.

_ Vous êtes peut-être au courant alors de qui il y aura aux tables.

_ Eh bien pour les tables d’honneur, nous auront les Hyuuga, Fugaku-sama et sa famille, la fiancée de monsieur Itachi…

Kame se mit à rire. Monsieur Itachi. S’il entendait cela.

_ N’y a-t-il pas Shisui-sama ? fit Tanami, je croyais que la fête était pour lui.

_ Que tu es bête, le chef du clan a seulement dit cela pour que son fils aîné soit content, la corrigea Keyoke. Peut-être l’aurez-vous comme voisin. Le pauvre, il viendra sans sa famille. Ils sont en froid avec la branche principale.

_ Restez sage, mademoiselle, demanda Tanami de sa voix aigue. Nous devons vous habiller convenablement.

Kame se calma, c’était vrai, elle souhaitait ardemment être plus belle qu’Aya pour l’éclipser. Elle se laissa aller dans cette eau trop chaude qui avait rougi sa peau. Pendant que l’une brossait ses cheveux encore secs, l’autre la frottait vigoureusement avec un gant de toilette en poil de crin.

_ Est-ce que… Est-ce que vous pouvez me rendre jolie ? demanda Kame, rêveuse.

_ Vous êtes déjà très mignonne, lui répondit-on. Cela devra suffire.

_ Je veux être jolie, pour la première fois de ma vie.

_ Vous l’êtes déjà.

Kame se redressa avant de déclarer que si c’était pour la laver ainsi, cela ne servirait à rien et qu’elle était capable de le faire elle-même. Joignant le geste à la parole, elle saisit la brosse et se coiffa plus vigoureusement que ce que les jeunes femmes avaient esquissé. Celles-ci échangèrent un regard.

_ Pourquoi cette volonté de vouloir surpasser par la beauté.

_ Parce que je veux garder un semblant de fierté. Si je dois être le jouet du chef de clan, autant que je lui fasse honneur, non ? Lança-t-elle avec hargne en réponse.

Les jeunes femmes sourirent.

_ Est-ce une histoire de rivalité ? Voulez-vous éclipser celle de la fiancée des Uchiwa ? Alors nous allons faire en sorte que notre maître n’oublie pas votre bravade.

_ Mais à une seule condition.

_ Soyez sage et silencieuse.

Tandis que l’une restait auprès d’elle et la lavait avec plus de vigueur, dans un désir de bien faire, l’autre alla subtiliser quelques savons particuliers. Elles en sentirent quelques uns et se décidèrent pour un qui sentait le miel avec lequel l’eau se mit à embaumer dans toute la pièce. Les filles riaient, et Kame aussi, bien qu’ayant l’impression de n’être qu’une poupée sous leurs doigts. Elles appliquaient des masques sur sa peau, qu’elles avaient subtilisés un peu partout dans l’établissement. Toutes trois avaient l’air de folles. Une fois ses cheveux et sa peau nourrie, elles la séchèrent et vidèrent l’eau du bac. Celle-ci avait des reflets moirée étranges et beaux.

Tandis que l’une lui faisait une manucure et une pédicure, l’autre s’occupait de ses cheveux. Elle les dégrada à l’arrière, tressa quelques mèches dans sa chevelure, accentuant les boucles, avant de les tordre dans une coiffe semi-professionnelle au dessus de sa tête. Kame la vit prendre des piques blanches décorées de perles de jade et les enfoncer dans ce chignon étrange. Elle n’était recouverte que d’une serviette de bain blanche. Elle tendit la main vers sa tortue en peluche pour la serrer dans sa main.

Keyoke fut plus rapide qu’elle. Et elle découvrit le secret de Verte alors que personne n’avait su le décerner auparavant. A l’intérieur, il y avait comme une pierre verte aux reflets changeants, enchaînée à une chaînette dorée, ainsi qu’une vieille photographie représentant une maman et un petit enfant de quelques années...

_ Oooh, c’est joli ça !

Elle joua quelques instants avec avant que les vives protestations de Kame ne la fassent arrêter. A contrecœur elle glissa à nouveau les trésors dans la peluche et la rendit la Kame qui pressa la peluche contre son cœur. Elle retint quelques larmes et pensa à sa mère. Elle n’avait jamais oublié comment elle était arrivée ici.
Elle sortit de sa léthargie de souvenirs lorsqu’elles la firent lever pour l’habiller. Elle ne reconnaissait pas cette inconnue devant elle. Elles avaient transfiguré son visage. Accentuant le teint doré de sa peau, elles avaient cerclé ses yeux de khôl noir et coloré ses paupières d’un far doré. Ses joues étaient roses, tout comme ses lèvres colorées… Elle était magnifique, bien plus qu’Aya sans doute. Mais ce n’était pas fini. Elles durent prendre la tunique que Fugaku leur avait fait fournir, elle était d’un vert olive qui mettait en valeur les yeux de la jeune fille. Elles trouvèrent une ceinture d’un vert plus clair, mordorée avec des reflets de soleil. A son cou, elles pendirent une parure simple avec des perles de jade, comme elles firent pour ses oreilles. Kame était… impériale.

Le dragon revenait en pestant.

_ Cela fait plus d’un quart d’heure que le maître vous attend.

Puis elle avisa la tenue de Kame qui lui semblait une toute autre personne que cette sauvageonne qu’elle avait eue tout à l’heure. Kame vit les servantes enfouir la peluche discrètement dans une de ses manches. Elle fut présentée à Fugaku qui s’étrangla. Il avait pensé pouvoir ridiculiser cette petite, et elle venait jouer sur son propre terrain. Alors qu’il n’avait fait que la déprécier et l’évaluer comme une chose sans grand intérêt, il découvrait un esprit fort et réfléchi qui lui plaisait bien. Il avait une sorte d’estime pour cette effrontée qui venait le défier.

Elle s’inclina juste devant lui, à ses pieds comme s’il eut été le daimyo en personne. Elle était magnifique. Sasuke la regardait comme une créature de conte de fée et Mikoto était fière d’elle. Itachi aussi la regardait, et elle vit son reflet dans ses prunelles de jais. Il ébaucha le minuscule sourire dont il avait le secret juste pour elle. Et cela furent capté par deux yeux jaloux. Ah… Oui… Elle en avait presque oublié cette petite peste d’Aya. Dans ses beaux atours rouges et blancs des Uchiwa, elle semblait un petit oiseau perdu au milieu d’une grande robe taillée pour une femme adulte. Là où elle aurait dû avoir des formes, il n’y avait pas assez pour combler le vide.

On la fit s’asseoir sur le devant de la terrasse. Elle abandonna ses gettas au soleil et s’assis en seiza. Dans le jardin quelques enfants des familles domiciliées au loin s’ébattaient en courant bruyamment. Elle avait envie de se frotter les yeux. Elle aurait voulu quitter ces lourdes robes pour courir avec eux. Mais au loin, face à elle, Fugaku la fixait, et ces gestes dérisoires se muaient en signes de redditions. Et cela était hors de question. Elle ne pouvait que serrer cette pauvre tortue dans sa manche avec ses mains moites.

Fukita, arrivé avec sa demi-sœur vint s’asseoir près d’elle. Celle-ci désigna Kame du doigt, laquelle salua la fratrie d’un sourire pincé, l’air hautain et le regard méprisant. Elle vit clairement les regards meurtriers converger vers elle. Par provocation, elle envoya un baiser à Itachi de ses lèvres fines. Celui-ci fit comme s’il venait de trouver le plus beaux des oisillons tombé du nid et serra cette preuve d’affection contre son cœur. Bientôt, la salle se remplit de monde. Une voix masculine demanda.

_ Excusez-moi belle dame, la place est-elle libre ?

Elle tourna la tête. Devant elle se tenait le plus beau jeune homme qu’elle n’ait jamais vu. Du clan Uchiwa, les cheveux noirs et bouclés qui retombaient tout autour de ses joues. Il devait avoir quelque chose comme quinze ans. Il portait sur les joues l’ombre d’une barbe naissante, laquelle soulignait ses lèvres charnues. «Des lèvres de fille » pensa Kame. Il avait les yeux d’un noir si profond qu’on aurait pu s’y perdre à jamais, mais ils brillaient d’une lueur particulière. Heureusement que l’épais maquillage couvrait son visage, sinon il l’aurait vu rougir. Elle ouvrit la bouche pour répondre et raffermit le plus possible sa voix avant de lui dire qu’il pouvait s’installer à ses côtés.

Au loin, elle vit Itachi adresser un sourire dans sa direction. Son voisin y répondit par un discret signe de main. Ils avaient l’air de communiquer par gestes. Elle décida donc que ce voisin devait être Uchiwa Shisui. Puis, elle vit que celui-ci la désignait du doigt avec l’air de demander qui elle était. En réponse, Itachi soupira et passa son bras autour des épaules d’Aya qui se pelotonna langoureusement à ses côtés. Kame serra les poings mais ne cessa pas de garder son air impénétrable. Ses yeux brillaient de colère et de mépris. Au sourire de son voisin, elle comprit qu’il venait de demander à Itachi si elle-même était sa promise. Et celui-ci avait répondu en désignant sa rivale. Evidemment, il devait être avec sa future, et non pas avec sa sœur adoptive. Mais le fait qu’on l’ait ainsi confondue lui procurait un plaisir malsain, mais intense. Mais maintenant, Shisui devait se demander qui elle était. Et s’il refusait de lui parler en imaginant qu’elle était la fille, ou pire la jeune fiancée ou épouse d’un des notables invités à la fête.

Hiashi Hyuuga arrivait avec sa femme et sa fille. Sa femme avait le ventre rond et ne tarderait pas à agrandir la fratrie. Peut-être ce fils qu’ils espéraient tant mais que son frère avait eu. Ce frère relégué à une place auxiliaire du conseil de famille. La famille s’assit, et Hinata s’installa aux côtés de Sasuke. Qu’ils étaient mignons ! Mais alors, où pouvaient bien se trouver le reste de cette famille ? Elle ne connaissait pas le nom des autres. Il lui semblait que le jumeau du chef de clan se nommait Hizashi, mais rien n’était moins sûr que cela. En face d’elle s’installa un petit garçon à la peau blanche. Sans doute ce garçon Hyuuga condamné à vivre dans l’ombre de sa cousine jusqu’à la fin de ses jours. Il avait de grands yeux blancs, comme si l’iris avait gobé la pupille. Mais dans ses yeux brillaient une lueur de fierté que Kame reconnaissait puisqu’elle en portait une semblable en elle. Elle avait envie de dire à cet enfant qu’il fallait résister aux brimades, et se servir des marques de coups portés au corps et à l’âme comme un emblème qu’on pouvait être fier d’arborer.

_ Bonjour, fit Hizashi d’un ton formel. Vous êtes Shisui, n’est-ce pas. L’Uchiwa qui vit à côté du lac sur nos terres.

_ Sauf votre respect monseigneur, ce lac n’appartient à aucun de nos deux clans, rétorqua-t-il de sa belle voix grave.

_ Qui est cette charmante jeune fille qui vous accompagne ?

_ Je... Commença Kame qui ignorait quoi dire après. Déclarer ouvertement qu’elle était « l’animal de compagnie » du chef du clan.

_ C’est ma fiancée, déclara Shisui, nullement gêné et sur un ton polisson, sauvant la mise à Kame dont il avait perçu le trouble.

_ Enchantée, fit la femme de Hizashi à la place de son mari. Ils s’assirent.

Fugaku commença son discours en l’honneur de ses invités. Kame le connaissait par cœur ou presque pour l’avoir entendu répéter par ces mêmes lèvres plusieurs soirs d’affilés. Suivraient les remerciements des autres notables dans leur ordre. Elle soupira et commençait à s’ennuyer vraiment ferme. Son regard plongea dans le vague et observait la salle. Beaucoup de gens la regardaient. Des filles plus âgées qu’elle avec des œillades jalouses, et des jeunes hommes avec des sourires charmeurs. Oui, aujourd’hui elle pouvait être qui elle voulait, de la fiancée du plus important des nobles à la domestique fortunée. Elle avait ce pouvoir entre les mains. Les plus petits enfants la regardaient d’un air émerveillé. Le petit en face d’elle aussi. Elle s’en sentait flattée. C’est alors qu’elle surprit la conversation entre le couple Hyuuga à ses côtés.




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