Fiction: J'en suis tombée accidentellement amoureuse (terminée)

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La blonde aux quatre couettes mit ses dernières affaires dans son sac et prit ses clés de voiture. Elle s'assit confortablement dans sa petite Fiesta et se mit à rouler en direction de l'école. Elle souffla, les poings bien serrés sur le volant. Aujourd'hui allait être un grand jour. Elle avait pris une décision. Une décision qu'elle aurait dû peut-être prendre depuis longtemps. Mais pourtant, elle se disait que ce n'était pas plus mal que ce soit le cas maintenant. Il savait tout. Elle savait tout. Il n'y avait plus rien à comprendre, à apprendre. Elle voulait sa présence le matin, l'après-midi et le soir. Juste ça.
Temari se gara et dans la salle des profs, elle repéra ses deux amies, ainsi que Shikamaru et Kiba. Elle alla saluer Hinata, sembla jeter un regarda noir à Sakura avant de lui sourire, puis se dirigea vers les deux hommes.
Et l'Inuzuka le sut directement. Ca se lisait. Noir sur blanc. Ce n'était pas écrit sur son front, mais dans ses yeux. Kiba sourit. Il se doutait que ça arriverait. Il avait juste voulu vivre ces quelques jours, mais il avait toujours su que ça ne durerait pas.
La sonnerie retentit et Shikamaru et Temari se dirigèrent vers la classe de la blonde.
Kiba les regarda s'éloigner, un bête sourire sur le visage. Sakura s'approcha de lui.

_ Tu t'en doutais, non ?
_ Ouais... je sais que c'est une bonne chose. Temari est moi, ça n'aurait jamais pu marcher. C'était pas la bonne personne. Ca se sent ce genre de choses.
_ Mouais...Kiba ?
_ Hum ?
_ Tu fais quelque chose ce soir ?


Son regard avait changé. En fait, elle le regardait avec la même expression qu'hier soir. Elle avait beau donner son cours de Japonais, Shikamaru savait qu'elle le fixait. Lui, il était emporté par le labyrinthe vert, oubliant complètement les élèves et Kabuto. Il n'y avait qu'elle.
Il n'y a toujours eu qu'elle.
Il le savait. Il le sentait. C'était elle. C'était la bonne personne.
Il pensa au proverbe "Les contraires s'attirent", puis se remémora " Qui se ressemble s'assemble". Ces deux dictons étaient diamétralement opposés, et pourtant, ils se complétaient parfaitement. Shikamaru se dit que lui et Temari, c'est vrai, étaient opposés. Un peu comme le Yin et le Yang. Elle était toujours sérieuse. Il plaisantait à la moindre occasion. Elle était très active. Il était très fainéant.
Pourtant, ils avaient la même vision des choses, la même façon de penser. Leurs caractères étaient complémentaires finalement.


A la fin de la journée, Shikamaru passa vite prendre ses affaires à la salle des profs et, après avoir rejoint Kabuto sur le parking près de sa voiture, ils allèrent chercher Aiko à l'école, puis bifurquèrent vers la ville afin d'aller chercher un portable pour l'adolescent. Alors qu'ils étaient sur le chemin du retour, le spécialiste sentit son GSM vibrer dans sa poche. Il le passa à Kabuto en lui demandant de décrocher à sa place. L'adolescent s'exécuta, pas tout à fait à l'aise avec la voix à l'autre bout de l'appareil. Shikamaru l'interrogea du regard et, pendant qu'il répondait un bref "au revoir" et qu'il raccrochait, Kabuto expliqua.

_ C'est une certaine Sakura et euh...elle veut te parler dans le parc.

Le Nara fronça les sourcils.
Qu'est-ce qu'elle mijote ?


Un peu plus tôt, alors que Temari repassait par la salle des profs, elle fut déçue de découvrir que le Nara était déjà parti. Elle décida alors de rejoindre ses deux amies qui rangeaient leurs affaires et s'affala sur une des chaises.

_ Que se passe-t-il ? S’inquiéta l'Hyûga.

La blonde soupira.

_ Rien.
_ Ah oui, rien ? Ironisa Sakura. Allez, t'es triste parce que le beau Nara est déjà parti ? Paraît qu'il avait une course à faire.
_ Bon d'accord, avoua Temari. J'aurais bien voulu lui parler.
_ Juste lui parler ? Continua de rire la Haruno.

La blonde piqua un fard puis se releva. Elle leur fit un bref signe de main et partit, prétextant qu'elle allait prendre un peu l'air dans le parc.
Sakura et Hinata la regardèrent partir, silencieuses. Puis, une petite ampoule s'éclaira au-dessus de leurs têtes, et elles se tournèrent l'une vers l'autre, un énorme sourire sur les lèvres. Elles hochèrent la tête d'un air entendu et Sakura composa un numéro de téléphone.

Lorsque que Temari ouvrit sa portière, elle entendit crier son prénom. Elle se retourna et se mordit la lèvre en s'apercevant qu'il s'agissait de Kiba. Il se mit à courir vers elle, son air joyeux habituel sur le visage. Il ne s'assombrit même pas devant le peu d'enthousiasme de la blonde.

_ Ah, Temari ! Il fallait que je te parle !

Temari le toisa un instant, puis prit son courage à deux mains. Après tout, c'était la décision qu'elle avait choisie. Il était temps de prendre un peu sur soi, de foncer, et tant pis si ça ne marchait pas.
Je ne saurais pas tant que j'aurai pas essayé.

_ Moi aussi, Kiba. Faut que je te dise un truc. Euh...

Elle chercha ses mots, avec un minimum de tact. Pourtant, tout ce qui lui venait à l’esprit était bien trop direct, ce qui l'ennuya. Elle ne voulait absolument pas faire de la peine à Kiba.
Devant l'ennui de la blonde, l'Inuzuka hocha la tête, les poings serrés.

_ Je sais, souffla-t-il.

Elle sursauta.

_ Hein, de quoi ?
_ Temari, j'te connais.

Il posa sa main sur son épaule et l'embrassa sur la joue.

_ Je l'ai toujours su. Je voulais juste... essayer quand même. Mais quand on essaye en sachant qu'on va perdre, on n'est jamais victorieux. Dans ce cas-là, ça ne signifie même plus "essayer".
_ Oh, Kiba je...
_ Non, ne dis rien. Merci, Temari. Allez, va le retrouver.

Il lui sourit. Un sourire sincère, malgré la tristesse qui habitait ses yeux noirs.


Temari repassait dans sa tête ce que Kiba lui avait dit. C'était vraiment quelqu'un de bien.
Va le retrouver.
Elle avait pourtant besoin de respirer un peu, d'être seule. Et puis, s'il avait quelque chose à faire, il ne devait pas être chez lui. La blonde décida de garer sa voiture près du parc et alla y faire un tour. Il n'y avait pas grand monde, comme d'habitude. Seulement quelques personnes qui promenaient leurs chiens. C'était normal après tout. Bien que les rayons du soleil se déversent toujours la journée sur la ville, le vent de l'automne commençait à se faire sentir.
La blonde s'assit sur un banc et se mit à réfléchir, le regard dans le vague. Ce matin, quand elle s'était levée, elle était prête à lui avouer ses sentiments. Cependant, elle se rendait compte maintenant que ce ne serait pas si simple. Bon, d'accord, elle savait que c'était réciproque, au moins, ce point là ne poserait pas de problème. Seulement, il avait une fille et en plus, il venait d'adopter officiellement Kabuto, soit un garçon de dix-sept ans. Il avait trente ans et elle venait d'en avoir vingt-cinq. Ces détails pouvaient tout faire changer.
Quand on essaye en sachant qu'on va perdre, on n'est jamais victorieux.
Kiba avait raison. Si elle se mettait à douter maintenant, c'était fichu. Elle devait être sûre d'elle, mais quand le serait-elle, finalement ?
La musique d'un glacier ambulant la fit sursauter et elle sortit de ses pensées.
Temari haussa les épaules et se dirigea vers la petite caravane. Ca faisait longtemps qu'elle n'avait plus dégusté de glace à la fraise.


Shikamaru partit à pied en direction du parc. Il avait cru s'être bien fait comprendre auprès de la Haruno, mais puisqu'elle voulait le revoir, il allait devoir être plus direct.
Lorsqu'il mit un pied dans le parc, une petite musique de marchand de glace lui sifflota aux oreilles. Il haussa les épaules et se dirigea vers la caravane. Ca faisait longtemps qu'il n'avait plus dégusté de glace à la fraise.
Pourtant, quelqu'un arriva avant lui devant le glacier. Une jolie blonde coiffée de quatre couettes...
Shikamaru sourit et s'avança vers elle.


_ Un cornet avec une boule à la fraise, s'il-vous-plaît, demanda-t-elle au glacier.
_ Deux.

La blonde sursauta. Elle se retourna vivement et écarquilla les yeux en découvrant le Nara en face d'elle.

_ Deux cornets fraise, répéta-t-il au glacier, comme si c'était tout à fait normal.

Il lui tendit alors un billet et prit les deux cornets dans ses mains.

_ Vous venez ?
_ Hein...euh, merci.

Shikamaru lui tendit un des cornets, et ils se mirent à marcher lentement, chacun dégustant sa glace.

_ Merci...pour la glace.
_ Hum...de rien ! Ah ! Ca faisait tellement longtemps que je n'en avais pas mangé ! Et...

Shikamaru s'assit dans l'herbe et fixa le ciel.

_ Et regardé les nuages.

Temari le dévisagea en s'asseyant à côté de lui. Serein, il semblait voler sans soucis avec les morceaux blancs cotonneux. Comment avait-elle pu douter un seul instant ? Elle n'avait qu'à le voir pour que son cœur batte fort dans sa poitrine.
Et elle avait cette envie irrésistible de l'embrasser. Action qui ne lui était plus arrivée depuis tellement longtemps. Avec Kiba, c'était toujours lui qui l'embrassait, jamais l'inverse. Mais avec Shikamaru, c'était différent.
En fait...j'en suis complètement folle.
Rien qu'à y penser, ses joues prirent une teinte cramoisie.
Ils terminèrent leur glace en silence, et après quelques secondes, Shikamaru entama la conversation.

_ Hum...je pige pas. Sakura me dit qu'elle m'attendait ici, et je l'ai pas vue.

La blonde tressaillit. Elle repensa à ce qu'elle leur avait dit. Avait-elle parlé du parc ?
Oh oui, je leur ai dit que je venais ici.
Elle se disait aussi que c'était un trop bel hasard. En général, ce genre de plan foireux l'aurait mis hors d'elle, mais elle devait bien avouer que là... bon d'accord, c'était pas mal. C'était même merveilleux.

_ Ah...elle a dû oublier...inventa la blonde.

Ils se regardèrent tous les deux, pensant évidemment à la même chose : Sakura n'oublierait jamais un rendez-vous avec un homme, aussi insignifiant soit-il.
Aussitôt, Shikamaru comprit, devant le trouble de Temari, qu'il ne s'agissait pas d'une rencontre fortuite, ce qui le fit rire.

_ Que se passe-t-il ? Demanda alors la blonde.
_ Je me dis que je devrais pas attendre trop longtemps...il va bientôt pleuvoir.

En effet, le ciel s'était couvert subitement de nuages gris et les rayons du soleil se faisaient plus rares.
Temari frissonna, ce que le spécialiste ne manqua pas de remarquer. Seulement, le "Oh, je vous passe ma veste" était bien trop cliché à son goût. Et cette histoire allait se terminer par un simple "au revoir, merci pour la veste", ce qui ne lui suffirait pas, ou plutôt, ce qui ne lui suffirait plus.
En général, il savait comment s'y prendre, mais pas avec elle. Tout était beaucoup plus compliqué.
Et forcément intéressant.
Il pensa une seconde à Kiba. Et leur promesse alors ? Oui, il devait la tenir. Une promesse était une promesse. Entre amis, c'était important. Alors Shikamaru ne bougea pas, il ne parla pas non plus. A vrai dire, il n'en eut pas besoin.
Devant les prunelles émeraude qui le fixaient avec...
Je dirais de l'envie.
...avec envie, même s'il avait voulu, il ne serait sûrement pas parvenu à dire quelque chose. Même pas un mot.

_ Attendre. J'ai attendu, Shikamaru.

Il tiqua. Pour la première fois, elle venait de l'appeler par son prénom.
Ce n'est pas moi qui vais transgresser la promesse...

_ C'est bien, d'attendre, reprit-elle. Il n'y a des choses qui ne s'apprennent qu'avec le temps. Mais, lorsqu'on connaît tout et que l'on sait, il n'y a plus besoin d'attendre, si ?
_ Euh... non, bredouilla-t-il... mais ça dépend. Des personnes attendent tout en sachant que ça n'arrivera jamais.
_ Quand on essaye en sachant qu'on va perdre, on n'est jamais victorieux. D'ailleurs, il ne s'agit même plus d’ "essayer".
_ Euh...c'est ça...c'est de vous ?

Il avait hésité à la tutoyer, puis s'était ravisé. Malgré sa surprise, il comprenait ce qu'elle lui disait.
Temari se dit qu'avouer au Nara que la phrase était de Kiba n'arrangerait pas les choses.
Non, ce n'est vraiment pas ce qu'il faut dire.
Sans s'en rendre compte, elle s'était tournée complètement vers lui et sa main s'était retrouvée sur celle du spécialiste. Par un simple hasard, bien entendu.
Il n'y a plus rien à dire.
Elle colla son front au sien, comme hier soir.
Bizarrement, après ce geste, elle ne frissonna plus. Elle aurait même parié que son front était brûlant, mais tant pis. Elle avait prit une décision. Elle allait la tenir. Parce qu'elle le voulait.
Calmement, elle posa alors ses lèvres sur les siennes. Ils fermèrent tous les deux leurs yeux au même instant et profitèrent de ce moment tant attendu.
Mais ça valait la peine.
Ils se séparèrent un instant et se sourirent avant de replonger l'un vers l'autre.
Malheureusement pour eux, le ciel en avait décidé autrement. Un grondement se fit entendre et une pluie dense tomba sur la ville, et sur eux, par la même occasion.
Shikamaru et Temari se redressèrent en jurant.
Jamais tranquilles !

_ Ma voiture est garée pas loin, viens !

Elle lui attrapa la main et ils se mirent à courir sous le premier orage de septembre.
Après deux, voire trois minutes, ils rentrèrent en trombe dans le petit véhicule de la blonde.

_ Ah, quelle douche !

Shikamaru passa sa main sur son front, afin de relever ses mèches noires rebelles qui s'étaient échappées durant leur course. Un sourire béat demeurait sur son visage, tel un gamin avec un nouveau jeu.

_ Ah, galère...soupira-t-il.
_ Quoi ?
_ J'ai rien dit... je l'ai pas dit...
_ Mais quoi ?!

Avant que la blonde n'ait eu le temps de demander quoi que ce soit d'autre, Shikamaru posa ses mains de part et d'autre de son visage et de sa voix rauque, il lui souffla :

_ Je t'aime, Temari.

Il captura alors ses lèvres avec passion pour ne plus jamais les quitter.




Bon, voilà, le dernier chapitre ! Comme je vous l'ai dit, il y aura un épilogue qui suivra ^^
Sinon, bah bien sûr j'attends vos impressions !
Je dois faire une petite remarque concernant le titre de cette fic ainsi que la glace à la fraise( oui, il y a un rapport xD) A vrai dire, je ne trouvais pas de titre et puisque, au moment où je m'étais plongée dans une intense recherche, Accidentally In Love passait sur mon ordi, je me suis dit que ça conviendrait bien ! Voilà, si vous avez l'occasion, écoutez cette chanson ! (Des "Counting Crows"). Et la glace alors ?! Oh, c'est juste que c'est une phrase qui apparaît dans la chanson( "To the strawberry ice cream") et je voulais faire un petit clin d'oeil ! Bon, vous savez tout je crois...

PS: Merci pour la correction, Créature !

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