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Fiction: Entre la Pierre et les Feuilles.

Ils étaient au fond du gouffre. C'était ce qu'il disait. Ils arrivaient au bout du tunnel. C'était ce qu'il ferait. S'en sortir enfin, du fléau de haine qui opprimait leurs cœurs, leurs âmes, et leur monde. Ils sont quatre, puis trois, puis deux... Et seul. Seul face à tous ; Il s'en sortira.
Classé: -12D | Spoil | Action/Aventure / Drame / Romance | Mots: 13004 | Comments: 21 | Favs: 21
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Nerwan (Masculin), le 15/01/2011
Le passé. Souvenir immortel, le rappel de l'amitié malgré la froideur du temps, le vieillissement du monde.

Ils se rappellent, ils honorent, ils combattent.

Au nom de leurs amis, de leurs compagnons. Au nom de leur vie, et au nom de la raison.




Chapitre 4: Au souvenir de l'amitié.



Un an plus tard.

Dix octobre.

- Alors nous sommes d’accord.

Aujourd’hui, jour même de l’anniversaire de Naruto Uzumaki, se tenaient face à face les deux Rois du pays du vent, le Daimyo et son Kage, la reine du Pays du Printemps, ainsi que le mystérieux leader du Pays de la Pluie. Susumu Etsukazu, le seigneur, et Gaara no Sabaku, son ombre. Tout deux dans leurs tenue traditionnelle de cérémonie de Daimyo et de Kage, ils regardaient, impassible, la personne qui dirigeait Ame-gakure, et Ame no Kuni. Uzumaki Konan. Elle venait de parler, d’un ton dénué de toute émotion, clôturant le traité qui allait les unir. A la droite de la femme aux cheveux bleus foncés se tenait la somptueuse Daimyo du Printemps. Ses longs et fins cheveux noirs étaient attachés par une coiffe pointilleuse, et deux longues baguettes en bois de cerisier, décorées d’artifice.

Un an maintenant que Uzumaki Naruto avait été incarcéré dans le pénitencier le plus protégé du fief de Konoha. Plus personne n’en avait plus entendu parler depuis. Suite à cette nouvelle annoncée par l’instance martiale de Konoha, beaucoup de pays s’étaient renfermés sur eux même. Oui, le coup monté qui avait visé Naruto avait fait un grand émoi dans les nations adjacentes. Une réaction totalement inattendue par le Pays du Feu. Aussitôt la peine du blond annoncée, le Pays du Printemps avait coupé les liens : Koyuki Kazahana ayant même jusqu’à qualifier le Pays de nation des traîtres. Cette insulte ouvertement donnée devant la presse, un conflit aurait pu voir le jour si le Daimyo du Feu lui-même n’avait pas stoppé la polémique. Suite au scandale, les liens avec Haru no Kuni furent coupés, économiquement et juridiquement, privant ainsi le Pays du Feu de la suprématie militaire intermédiaire du pays, et de sa technologie avancée.

Peu après, c’était l’archipel du Pays des Vagues qui commençait à s’isoler. Auparavant, se détacher de la grande Hi no Kuni aurait porté préjudice au jeune pays, autant aujourd’hui, la Vague se comptait parmi les états les plus riches du continent, les services bancaires internationaux ayant investis, et finalement installé leurs sièges généraux au sein de l’île citée. Ce fut le même cas, respectivement du Pays des Oiseaux et du Pays de la Cascade. Toki avait été furieuse, allant faire un scandale diplomatique aussi important que Koyuki Kazahana. Shibuki, le leader de Taki-gakure, n’avait même pas relevé la traîtrise. Il avait juste donné l’ordre du couvre feu sur touts citoyens du Feu présent à Taki no Kuni.

Aujourd’hui, la toute première nation élémentaire, celle du Vent, s’alliait ouvertement avec la Pluie et le Printemps contre le Feu. Suna avait rompu les liens avec Konoha, suite aux recommandations du Daimyo. Il avait fait prévaloir le manque d’honneur de trahir l’un des hommes qui avait sauvé le continent, et qu’il paraissait peu crédible l’inculpation de l’équipe Uzumaki dans une série de crimes. Il fut alors spécifié que les ninjas du village caché de la feuille ne disposaient d’aucune autorisation d’entrée de territoire, et seraient abattus à vue. Même critère pour Ame no Kuni, qui entretenait des relations encore plus tendues, ayant même renforcé leurs frontières.

- Yuki-gakure et Haru no Kuni sont en accord avec le traité, dit-elle en apposant le sceau royal des Kazahana. A compter d’aujourd’hui, Haru no Kuni est liée de tout aspect à Ame no Kuni, financièrement, militaire, et politiquement. L’alliance est fonctionnelle.

- Nous sommes d’accord, répéta le Daimyo Susumu Etsukazu en apposant le sceau royal sur l’édit de l’alliance entre Ame et Kaze. A compter d’aujourd’hui, nous clôturerons les frontières adjacentes à Hi no Kuni… Jusqu’à la libération d’Uzumaki Naruto.

L’intrigante leader de la Pluie se leva, toujours aussi taciturne. Et s’en retourna, après avoir fait une copie de l’édit et l’avoir fait disparaître dans ses vêtements. « Attendez Konan-san. » prononça Gaara. « Je voudrais vous parler un instant. » rajouta-t-il alors qu’elle le regardait sans rien dire. Le Daimyo vit là une raison de se retirer, laissant cette discussion aux ninjas. S’excusant, il quitta la salle. Koyuki se leva à son tour, et regarda Konan.

- Bien à vous, Uzumaki Konan. Nous nous reverrons bien assez tôt. Portez vous bien jusque là, prononça la princesse des neiges, se retirant gracieusement de la salle.

- De même, Kazahana-san.

- J’ai deux questions pour vous, Konan-san. Les deux sont liées, enchaîna aussitôt Gaara.

- Je vous écoute, Kazekage.

- Pourquoi vouloir militairement engager votre pays, pour un seul homme ? Et surtout, pourquoi portez vous le nom de Naruto ?

Elle le reconsidéra longuement, et poussa un soupir que le Sabaku ne remarqua qu’à peine.

- Naruto à ouvert les yeux à mon pays. Grâce à lui et les nombreuses missions qu’il a fait en Ame-gakure, j’ai pu améliorer les conditions de vie de mon pays. Les criminels ont presque tous été emprisonnés et exécutés pour leurs crimes. Les conditions de vie de la population et le régime totalitaire ont stoppé. Nous avons commencé des programmes académiques à Ame-gakure, où l’on y inculque l’honneur et la loyauté… Il a fait beaucoup pour moi et Ame. Et il m’a ouvert les yeux, une chose pour laquelle je consacre ma vie à l’admirer et le respecter, à l’aider. J’ai commencé par prendre son nom, lui montrant ainsi que même si nous sommes éloignés, je tiens à lui comme une sœur. Mon village a prêté serment pour l’honorer, et nous fêtons en son honneur la fin de l’Akatsuki, cette organisation qui a vu le jour en Ame pour y calmer les pleurs de mon pays.

- Tout comme moi, n’est-ce pas. Nous ressentons les mêmes choses vous et moi. Cette dette éternelle de cœur pour Naruto. Je le considère aussi comme mon frère.

Elle ne répondit pas, se contentant juste d’arborer un mince sourire. Oui, elle considérait Naruto elle aussi comme un frère. Elle l’admirait car il avait changé la haine de Nagato Uzumaki, son frère d’arme et d’idéal, en amour pour son prochain. Du vengeur et du bourreau, il était redevenu le rêveur et l’empereur qu’il était jadis. Un miracle qu’elle n’avait jamais réussi à déclencher. Elle acquiesça, et s’en retourna alors. L’ange d’Ame, c’était comme ça qu’on l’appelait. « Je suis content de vous avoir pour alliée, Konan. Merci. »

- Merci à vous, Gaara du désert, répondit-elle en quittant ainsi la pièce, disparaissant dans une multitude de feuilles de papier pour s’envoler, en direction du nord, vers la Pluie…

***

Kokei Shijimi, le roi incontesté de la nation du Feu, relu, inquiété, les dernières nouvelles qui lui avait été envoyé. Deux pays alliés avaient rompu leurs liens, le jour même. De frustration, de déception et de désespoir, il froissa la feuille. Nerveusement, il alla se poser dans le fauteuil de son bureau. Une lettre parmi tant d’autre, mais une lettre maudite. Il ne savait plus quoi faire, maintenant. Essayant de calmer sa conscience agitée, il soupira. Sa vie de roi était épuisante. La nation reposait sur ses simples épaules. Tous lui vouaient une admiration immense pour son sang, il était la figure de la victoire, du feu et du pouvoir. Mais plus que lui, ce jeune homme qu’il n’avait pas aidé le moment opportun était un symbole non seulement pour le pays du Feu, mais aussi pour beaucoup d’autre. Ce jeune homme qui indirectement, mettait en danger la pérennité de la nation.

« Tous cela pour des chimères… » pensait-il. Quel dilemme. Uzumaki Naruto. Ce garçon mystérieux et jovial, qu’il avait rencontré plusieurs fois déjà. Il s’en rappelait, de ce jeune homme blond, qui semblait apprécier à regarder le monde par la malice qui brillait dans ses yeux bleu. Deux ans et demi auparavant, c’était lui que sa fille de vingt ans, la resplendissante, la sainte et la très respectée princesse Hyozana Shijimi, avait demandé comme escorte. Ainsi, de la grande ville portuaire de Kitai, dans l’extrême nord-est du pays, le promis Rokudaime avait accompagné la princesse jusqu’à la capitale. Il fallut neuf jours de voyage pour qu’ils y parviennent, suite à quoi Hyozana l’invita à séjourner quelques jours au palais. Ce fut une offre que par respect, l’Uzumaki n’osa refuser. Il ne fallut cette fois que de quatre jours pour que la fille du roi ne se prenne d’affection pour le séduisant – malgré lui – shinobi.

Sa fille ! Sa fille, l’impartiale Hyozana, ne lui avait plus reparlé depuis. Elle lui avait délibérément donné l’affront, devant touts ses suivants, en l’ignorant. Devant tout ses généraux, toute la noblesse de coure, et devant tout ses invités. « Vous ne valez guerre mieux que ces cancrelats de ninjas. » avait-elle dit en excuse pour se débarrasser de la présence de son père. Elle avait bien sûr mis à part Naruto, qui était l’objet de sa froideur. Il aimait tellement sa fille. Il l’avait toujours dis. Sa forte personnalité, ses décisions, son idéal et sa culture. Il l’avait toujours su, elle ferait une si grande impératrice. Il l’admirait. Et il regrettait bien sûr son geste irrévocable. Il avait accepté le procès de Naruto Uzumaki, l’élu des Senju.

Et il en payait les frais. Sa nation en payait les frais. Il avait perdu tout contact avec les pays de la Pluie, du Printemps et du Vent. Le pays de la Pluie, qui avait ouvert certain flux commerciaux avec la nation, s’était refermé dès le procès de Naruto. Aujourd’hui, la tragédie s’était annoncée. Le pays du Vent, l’un des pays les plus peuplés de la péninsule après la Terre, avait coupé tout lien avec le Feu. Et le pays du Printemps avec, qui assurait l’avancée technologique et industrielle du Feu. Deux essentiels pour la nation s’étaient dissipés.

Le pire dans cette situation, pour Kokei Shijimi fut sans doute le fait qu’il ne pouvait demander à reprendre relation avec le Printemps et le Vent. Il les avait définitivement perdu. Pourquoi ? Car il ne pouvait pas, malheureusement, relâcher Naruto Uzumaki. La Terre, et particulier Iwa-gakure, faisaient office d’Ultimatum. Si l’Uzumaki était relâché, la menace serait trop grande.

Il avait trop perdu. Il avait perdu l’espoir de voir sa nation prospérer, et l’espoir de retrouver sa Hyozana. Il avait perdu son pays, sa flamme, et sa fille.

***

« C’est lui ! »

« C’est l’ami du traître… »

Kakashi baissa la tête au sol. Le poing serré, il marcha droit tout le long de la rue, ignorant tout les regards de ces gens qui ne le comprenaient pas. Son cœur battait vite, et cette sensation d’être dévisagé le tordait. Le supporter était si dur, si long… Voilà ce que Naruto avait ressentit. Voilà avec quoi Sakumo avait vécu. Voilà ce sentiment, cette vie, cette humiliation, dans quoi Sakumo son père, et Naruto son élève, avaient baigné. A longueur de journée, supporter les gens vous regarder avec mépris et déception, redouter de rencontrer un proche, de peur qu’il nous vous reconnaisse, ne vous juge. Voilà où en était arrivé Kakashi. A craindre les regards de ceux qu’il connaissait, pour le camp qu’il avait choisi.

« Comment pouvez-vous cautionner une telle traîtrise ? Vous n’êtes tous que des traîtres ! Vous et tout ceux de ce village qui ont osé penser une seule fois qu’ils étaient ce genre d’homme ! »

Un an auparavant, durant le procès, il était intervenu. Lorsque le procès avait abouti, et que Naruto et son équipe avait été jugés coupables, Kakashi s’était levé, hurlant au scandale. Il avait insulté le juge. Il avait insulté l’Hokage. Il avait insulté le Roi. Il avait insulté Konoha. Et il avait insulté la volonté du Feu. Il avait commis un impardonnable, celui qui vous condamne à l’oubli, au mépris et à la disgrâce. Pour défendre Naruto, il avait tout offert. Il avait sacrifié sa réputation, il avait sacrifié son honneur, et avait sacrifié son arme. Aujourd’hui, il n’avait plus rien. Remercié devant tous, il avait alors retiré son bandeau, et l’avait jeté aux pieds de la Godaime, riant jaune. « Avec tout le respect qu’il me reste pour vous, Tsunade-sama, je me moque de votre autorité. Vous ne valez plus rien à mes yeux. »

Il avait été jugé pour cinq mois de prison ferme, et pour deux ans de travaux d’intérêts civils. Oui, il n’était plus un ninja, maintenant. Le gilet pare-balle vert de Konoha-nin n’était plus qu’une vieille relique qui moisissait dans le placard de son studio. « Un studio miteux. » pensa-t-il. Un studio miteux… C’est tout ce qu’il avait droit d’avoir, en tant qu’ami de traître. « Et je ne m’en suis jamais rendu compte, Naruto-kun… Tu as vécu cela pendant seize ans. Vivre dans une telle misère. »

L’ex-ninja copieur s’arrêta alors à un bar, où il décida de s’asseoir. Reconnu, le serveur lui adressa un regard de pur mépris, et s’approcha à contre cœur, un verre à la main. « Que voulez-vous ? » questionna-t-il, renfrogné. Kakashi préféra ne pas relever le mépris, et le regard fatigué, il répondit. « Un saké. S’il vous plait. » L’homme prit une bouteille de terre sur l’étagère derrière, et lui servit dans un verre, avant de partir aussitôt. « … » Kakashi saisit son verre, et en regarda le contenu, silencieusement. Se mettant à siroter la bière de riz, sans réel plaisir, il se remémora alors, inlassablement, comme toujours, sa vie de ninja. Sa vie perdue. « Quel ennui… »

Il se leva, et laissa quelque ryos en pourboire, disparaissant rapidement de l’établissement, et s’engouffrant, laconique, dans les rues de la Feuille. Il mit ses mains dans les poches de sa veste brunâtre, et se dirigea vers le quartier nord. Dure journée de labeur, aujourd’hui. Porteur. C’était maintenant sa fonction en tant qu’intérêt civil. Il portait des caisses, sans même savoir ce qu’il y avait dedans, et ce à longueur de journée, depuis des mois. Il n’était même plus sous la juridiction de ninja, mais de civils. Il n’avait presque plus de contact avec aucun ninja, d’ailleurs… Tous l’évitaient. Il leva la tête, et son regard s’adoucit. Devant lui, un peu plus loin sur la gauche de la rue, un certain stand auquel il n’était pas allé depuis plus d’un an. Une certaine joie le poussa à accélérer le pas, et ce fut rapidement qu’il s’engouffra au sein de l’échoppe.

Il jeta un coup d’œil alors au stand. Ichiraku’s ramen. L’échoppe attitrée de Naruto Uzumaki… Celle où on y faisait les meilleurs ramen du monde… Etait vide et froide. Les propriétaires avaient sans doute quitté Konoha, maintenant… « Quel gâchis… Mais bon sang quel gâchis… » Il s’assit alors sur un tabouret, et s’accouda au bar en prenant sa tête dans ses mains. Il resta ainsi, quelque temps, ses yeux ne tardant pas à s’humidifier. Ils lui manquaient tous. Il se sentait si seul. Naruto lui manquait. L’équipe sept lui manquait. Ses amis lui manquaient.

- Kakashi ? Mae mae, qu’est-ce que tu fais là ?

Cette voix bienveillante et tonique, il la reconnaîtrait partout. Il se retourna.

- Ohayo, Iruka.

Iruka sembla hésiter, puis après quelques secondes, vint s’asseoir à sa droite. Un silence significatif pris place, alors que Iruka l’observait, étonné. L’épouvantail toujours plongé dans ses sombres pensées, regardant devant lui, la cuisine abandonnée.

- Et bien ça alors… Ca fait un sacré bout de temps qu’on s’est pas vu, hasarda assez mal à l’aise Iruka.

- Ne m’en parle pas. Et puis, je suis un nuisible, si on te voit en ma compagnie, ça risque de te nuire. Tu devrais partir…

- Non, je m’en accommoderais, Kakashi. Tu es toujours un camarade de la feuille, pour moi.

- C’est bon à savoir…

De nouveau, la réplique de l’épouvantail les replongea dans le silence, alors que la ville s’éteignait petit à petit, en cette fin de journée, alors que le soir tombait.

- Alors… ? Qu’est-ce que tu deviens ?

- Pas grand-chose.

- …

- … J’ai une question Iruka. Que sont devenus Teu’chi et Ayame Ichiraku ? Ils… Ils devraient travailler, à cette heure ci…

Iruka baissa les yeux, de tristesse.

- Crois-moi, ce qui leur est arrivé n’est pas une belle histoire… Naruto-kun serait fou de rage.

- Dis toujours, prononça avec lassitude le Hatake.

- Cela remonte à six mois maintenant. Je crois que tu étais encore en prison à ce moment là, Kakashi. Je vais abréger. Ayame a manqué d’être violée. Deux jeunes garçons de la vingtaine ont fait irruption vers vingt heures alors qu’elle restait en permanente au stand. Si cela ne tenait qu’aux ANBUs, ils l’auraient violé et sans doute assassiné suite à cela.

- Pourquoi… ? demanda Kakashi, le regard s’assombrissant.

- C’est pourtant simple Kakashi. Ayame est la meilleure amie de Naruto après Sakura… Il n’était pas rare de les apercevoir ensemble avant l’affaire des meurtres en série. Ils étaient très complices. Ca lui a valu le titre de « Pute du démon »… La petite ne s’en est jamais remise.

- Que… Que sont-ils devenus ?

Iruka saisit des baguettes dans un pot devant eux, et les cassa.

- Son père l’a pris et est allé voir Hokage-sama, puis ils ont tout les deux quitté Konoha. Tout ce que je sais, c’est que Teu’chi avait dit que Konoha n’était plus comment l’aimait Naruto. Je crois qu’ils sont partis dans le nord, à la capitale.

Kakashi soupira, de dépit. Toujours de dépit. Pas des Ichiraku. Ils avaient été dignes jusqu’au bout, et il était fier d’eux. Non, il était dépité en sachant que c’était des habitants de Konoha qui avait commis ce crime… Il n’aurait pas manqué de féliciter la petite Ayame et son courage s’il avait pu. Il se leva alors, replaçant le tabouret sous le stand. « Bye, Iruka. »

Une journée comme une autre. Il était au fond du trou, il ne pouvait pas tomber plus bas.

***


Kogan avait depuis longtemps cessé ses pleurs. Qu’avait-il à perdre maintenant ? Plus rien. Il n’était plus rien, il n’espérait plus rien. Que pouvait-il faire ? Il était emprisonné pour des années, interminables.

« Tu n’es pas mon père ! Tu es juste un monstre ! Rien qu’un monstre ! »

Etait-ce sa condamnation finale ? Etait-ce une façon de le torturer, que de le présenter devant son fils, alors qu’emprisonné, on lui avait fait croire que son père était devenu le pire des criminels ? On lui mentait, lui faisant haïr un monstre plutôt qu’aimer un père.

Kogan regarda ses poignets, puis fixa le plafond. Il ferma ensuite les yeux, et retint son souffle, un sanglot. Réprimant ses émotions, c’est ce qu’il aimait penser – Quand bien même il n’arrivait à en réprimer aucune. Finalement, frappant le mur, il poussa un hurlement de rage et de tristesse. Quelle vie de la feuille méritait-elle d’être vécue ainsi ? Combien de détenteurs de la volonté de Feu allaient encore être trahis pour le prestige d’imposteur ? Un ? Deux ? Cent ? Plus encore ?

Qui allaient-ils effacer pour sauver leurs intérêts ? Itachi Uchiha, Naruto Uzumaki, Sakumo Hatake, Kakashi Hatake, et encore bien d’autres figures susceptibles de prendre trop d’importance aux yeux de Konoha. Il ne le supporterait pas plus. Il n’avait pas vu Abarai, ni Naruto, qui avaient été incarcérés en pénitence close, dans la prison nationale des criminels classe S, Kokei Aryuu, pénitencier situé à huit cent mètres de profondeurs sous la terre, dans les régions inhabitées d’extrême ouest du pays du Feu.

Il regarda de nouveau ses poignets, et ferma les yeux aussitôt. Son cœur battait fort, et les sueurs froides n’arrangeaient rien. Mais il en avait assez. Son traitement dans cette prison était infernal. Les gardes le passaient à tabac, les autres détenus n’en faisaient pas moins, si ce ne fut pire. Et il était difficile pour lui de se défendre, car l’on était pas ninja sans ninjutsu, et sans mouvement, et c’était bien ce qu’il avait appris dans cette prison. La volonté du Feu ne pouvait pas l’aider à tout, ou alors, on lui avait brûlé les ailes.

Et qui lui en voudrait d’abandonner ? Il voulait que tout cela s’arrête. Il voulait que cette cruauté cesse, qu’il puisse se reposer en toute quiétude.

Et n’écoutant que son instinct de guerrier, de ninja, ne se confiant juste qu’à ses plus simples mouvements, il mordit de toutes ses forces ses avant-bras. Silencieux, supportant l’immense douleur qui l’envahit, il s’arracha les veines des bras. Quand ses incisives ressortirent de la chair à vif, et quand ses palets furent titillés par le goût métallique de son propre sang, il stoppa sa morsure. Observant le sang collant à flot, ne ressentant cette fois plus qu’une simple douleur, il attendit que ses bras ne s’évident du fluide qui constituait sa vie.

S’épuisant, sa respiration commença à se faire haletante, puis allant decrescendo, elle ralentit. Il perdit alors en couleur, et enfin, vacillant, son esprit se mit à le quitter aussi vite que son sang coulât. Il tomba au sol dans un souffle, et restant quelques minutes éveillé, il se laissa aller à l’inconscience…

Pour ne sans doute plus jamais revenir.

Au loin, au milieu des ténèbres et de la fin, deux hommes relevèrent soudain la tête, avec comme un sentiments de froid, une sueur froide tel un souffle qui leur glaça l’échine, comme si, chacun attaché dans sa cellule, ils ressentirent le poids de la perte.

De quatre, ils n’étaient plus que trois, et de trois, ils étaient passés à deux. L’un des leurs avaient abandonné. Abarai passa une main dans sa chevelure rousse, et froissa ses cheveux dans sa poigne, de rage. Naruto ne se contenta que de fermer les yeux, et de laisser pendre sa tête. Les mains attachées au mur, le laissant offert à la torture, il ne pouvait de toute façon pas bouger.

Si Kogan avait abandonné, lui, ne le ferait pas. Il voulait vivre. Juste vivre.



Comprendront-ils un jour enfin, ses efforts disgraciés, ses passions effacées, ses idéaux refoulés. Se rendront-ils compte un jour enfin, que ses actes étaient désintéressés, que cette folie décrite faussée ?

Il en doute. Il désespère, mais quand bien même, il garde cet idéal au fond de lui, de son âme. Un jour, il brillera de nouveau, lustrera ce bandeau qu'il souffre de ne plus porter.




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