Fiction: Le lycée de l'amour ? Au secours !

A la fin de ses vacances, Sakura reçoit un étrange présage de la part d'un vieux croulant. Elle est loin de se douter que sa rentrée risque d'être, par la suite, mouvementée. Et de fait, son lycée si banal va alors se transformer en établissement dédié à l'amour. Le nouveau concept bat son plein, l'amour est présent de tous les côtés et Sakura va devoir supporter cette ambiance digne d'un roman de science fiction pour vieilles filles !
Classé: -12D | Humour / Romance | Mots: 10377 | Comments: 38 | Favs: 29
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Beverlyy (Féminin), le 24/07/2011
C'est suite à ma critique, "Réaction face aux stéréotypes, la foire aux critiques" que je me décide à écrire une school fic. De fait, un des lecteurs m'a donné une idée qui m'a séduite je dois l'avouer : Ecrire une school fic originale, sortant du cliché SasuSaku de base.

Je relève donc le défi et vous pose le concept suivant : Imaginez votre lycée, ses élèves si moroses, les profs si peu motivants.. Et si ils devenaient tous amoureux, tous heureux, tous roses, tous mignons à en faire pâlir les Bisounours ? Bienvenue au lycée de l'amour ! Le lycée où amour rime avec toujours, où les couples sont chose commune et où l'on vous fait aimer les cours (Oupa ! 8D)

Je tiens à préciser que j'ai gardé le personnage de Sakura, pour bien montrer que l'on peut faire un Sasusaku classique, en étant dans l'optique d'un concept frais et original !

Bonne lecture à vous !




Chapitre 4: Marions les dans l'année !



Il y a des situations où vous ne savez jamais comment réagir : quand votre petit copain vous quitte, que faire ? Pleurer ou se montrer forte et indifférente ? Ou alors quand votre prof vous annonce "Interro surprise" ? S'enfuir discrètement de la salle ou prévoir un plan de derrière minute en urgence ? Et bien c'est mon cas en ce moment même. Je vous rappelle la situation : je suis Sakura, lycéenne dans un lycée totalement transformé en établissement pour fans de Twilight ou du Pays de Candy, réduite à regarder, impuissante, l'imposante pierre précieuse que mon amie Ino me colle sous le nez tandis que son Jules louche sur mon débardeur trop petit et beaucoup trop cher pour mon pauvre porte-monnaie. Dans ce cas de figure, que faire ?

Première solution : s'enfuir à toutes jambes ! Allez hop, on quitte le Titanic. Manque de classe totale et vu les talons que j'ai décidé de porter pour accompagner mon superbe haut haute couture, autant dire que je risque de finir en crêpe géante sur le trottoir. A oublier tout de suite !

Deuxième solution : s'évanouir ! Ca fait toujours too much, à l'image de la vieille maman qui voit sa fi-fille chérie avec son premier copain et qui pense déjà au mariage et aux gamins qui viendront ensuite. Ce serait la bonne occasion de me prendre une dizaine d'années en pleine figure, donc non merci. Je ne suis pas encore prête à acheter de la crème anti-ride et à m'abonner au téléachat !

Troisième solution : jouer la carte que toutes les filles préfèrent en cette situation : l'Hypocrisie. On serre les fesses, on rentre le ventre, on imite le mannequin de la pub Colgate et on sort son plus beau sourire forcé en prenant l'expression de celle qui vient de voir le plus grand miracle de sa pauvre vie.

Préférant la prudence et le raisonnable, un grand sourire digne de figurer sur le visage de Paris Hilton lorsqu'elle se fait limite insulter de catin à la télé s'étale sur mon visage, mon regard se veut aussi pétillant qu'un soda light et des petits gestes précipités digne d'une hystérique qui cherche à imiter un ventilateur convulsent mes mains.

-Ino ! Ma chérie ! Waouh c'est... Waouh quoi !
-Oui ! Je sais ! C'est... Waouh quoi ! Répéta la blonde, accompagnant ses paroles de petits cris surexcités.

Et tandis qu'elle bisoute ce qui lui sert de fiancé, je m'interroge. Quand est-ce que j'allais me réveiller de ce cauchemar ? Non pas que je n'apprécie pas les séries romantiques et gnan gnan lorsqu’elles passent à la télé, mais me retrouver dans ce qui ressemble à un épisode d'Amour gloire et beauté, très peu pour moi. Non mais regardez-moi ça. Ce n'est même plus un baiser c'est une prise de catch ! Adoptant ma tactique préférée pour éviter d'admirer ce genre de situations embarrassantes, je sors mon portable et fais semblant de répondre à un quelconque sms. Autant dire que j'ai largement le temps d'écrire des tartines de texto. Alors que je tapotais dans le vide, Ino m'agrippe le bras et me prend à partie tandis que son Roméo, cherche l'air hébété, la rue où se trouve le cinéma.

-Il est beau hein !? Me demande-t-elle en ponctuant sa question d'un soupir ridicule.
-Ah euh… Oui. Finis-je par dire après une courte hésitation. Et, comment vous vous êtes rencontrés ?
-Tu vas pas le croire !

Non tu penses ! J'imagine un scénario bien niais et réprime un sourire.

-On était au centre commercial...

Rien que ça. J'aurais dû m'en douter...

-...Et tu me connais ! Je ne résiste pas à flâner dans tous les magasins, même ceux pour les mecs !

Avoue plutôt que le vendeur y est pour beaucoup.

-Donc j'entre et là, je vois ce mec qui sort de la cabine d'essayage avec un jean BLEU et un tee-shirt NOIR !

Oh mon dieu, God save the Queen. Le seigneur nous préserve de l'apocalypse !

-Faute totale de goût ! C'était impensable que je reste là à le voir se pavaner dans cet accoutrement ! Un si beau mec, ç'aurait été du gâchis !

C'est vrai que tu as toujours eu cet instinct de justicière de la mode...

-Bref, donc je lui ai retiré immédiatement son tee-shirt et je lui ai fait essayer un polo bleu électrique ADORABLE ! Même la vendeuse était sous le charme ! Et voila comment ça s'est passé ! Ce fut une sorte de... coup de foudre !
-Comme c'est mignon....

Et voilà. J'ai sorti ma phrase secrète, celle que toutes les filles utilisent face à une amie hystérique en admiration devant le Don Juan classique : "Comme c'est mignon". C'est le rite de passage obligatoire dirons nous. Que voulez vous dire d'autre à une fille qui vous donne l'impression d'être plongée dans un mauvais remix des feux de l'amour ?

-N'est-ce pas !? Me dit-elle l'air réjoui. Ça ne fait qu'une semaine que je l'ai rencontré, mais j'ai l'impression que c'est LUI, que c'est le bon Sakura ! Je... Oh j'en suis persuadée !

Arrêtez, c'est ce spitch la que me servait ma mère lorsque j'ai fais l'erreur de lui poser l'éternelle question classique d'une petite gamine de 7 ans : "Maman, comment t'as rencontré Papa ?". Automatiquement, chaque fin de récit maternel laisse place à une tournure générale qui se résume à : "J'ai su que c'était l'homme de ma vie". A ce moment là, sortez les violons et n'oubliez pas de graver ça dans votre esprit, au cas où la vaisselle viendrait à atterrir dans le mur à la prochaine dispute.
Préférant ne pas faire de commentaire désobligeant sur le fait qu'elle jouait son avenir en une semaine avec un mec qui respirait autant la confiance qu'un arracheur de dents, je me limite à mon grand sourire forcé et mon air enjoué. C'était sans compter la question que je redoutais le plus...

-Oh Sakura, voudras-tu être ma demoiselle d'honneur ?

Me demande-t-elle avec des petits sanglots ridicules dans la voix. C'est proprement la question que je voulais par dessus tout éviter... Non mais vous me voyez ? Moi ? Demoiselle d'honneur ? Si elle choisit des robes roses, je suis proprement foutue. Mes cheveux sont assez voyants comme ça ! Si je rajoute une tenue bouffante assortie, je n'ai plus qu'à me reconvertir au rôle de bonbon géant. Non mais quelle idée ! Et le pire, que voulez vous que je réponde ? "Non très peu pour moi, tu sais les mariages d'un jour qui se finissent en divorce le lendemain c'est un coup à se lever tôt, à se faire chier, à être habillée de manière proprement ridicule, à entendre des filles piailler, des mecs bailler, des vieilles pleurer et à consoler la mariée une fois le mari satisfait". Même avec tout mon sarcasme, je ne peux décidément pas dire une chose pareille à ma meilleure amie. A ce niveau là, une seule solution s'impose : Sortir le mouchoir, mettre la main devant la bouche, prendre l'air de la fille à la fois la plus étonnée et la plus émue du monde et dire d'une voix tremblante :

-M...Moi !? Moi, ta demoiselle d'honneur...? Oh...Oh je... Je suis émue !
-Je suis tellement heureuse que ma meilleure amie remplisse ce rôle ! Me dit-elle en m'adressant un regard pétillant.

Étant mauvaise joueuse, j'ai évidemment pensé : "Je n'ai jamais dis que j'avais accepté". Mais mince ! J'aurais pu prétexter quelque chose ! Je ne sais pas moi ! Comme : "Oh mon grand père est très malade, je dois aller m'en occuper durant les prochaines sem...euh les prochains mois". Autant dire que c'est l'excuse la plus nulle et la plus flagrante qui existe. Un conseil : Oubliez tout de suite !
Sortant de mes pensées, j'écoutais d'une oreille peu attentive les prévisions de mon amie. Tout un tas de recommandations entrecoupées de soupirs niais arrivaient à moi sans que je ne les saisisse dans leur ensemble. Enfin, jusqu'à ce que l'information la plus fracassante du lot s'abatte sur moi.

-Et j'ai pensé faire la cérémonie dans ton lycée !
-PARDON !? Hurlais-je de surprise

Non mais ça c'est le comble ! Pourquoi mon lycée ? Ino étudie dans le privé. Avec un père aussi fortuné que le sien, il était juste impensable qu'elle fréquente un établissement lambda. Et malgré ses résultats médiocres, elle dispose de toute l'affection de ses professeurs et du personnel enseignant. C'est fou ce que l'argent peut rendre les gens aimables. Aucun préjugé bien-sûr, j'aime ma meilleure amie mais si ce n'était pas elle, il est vrai que le côté enfant pourrie gâtée m'aurait tapé sur le système. Mais là, l'annonce me fait l'effet d'un coup de tonnerre.

-Oui ! J'ai vu que le lycée à adopté le nouveau concept de l'APAU et le mien est toujours réticent. Pourtant c'est tellement beau comme idée, moi aussi je veux répandre l'amour tout autour de moi ! Tu vois, un peu comme Aphrodite !

C'est moi ou on touche le fond ? Dites moi quand je pourrais arrêter de creuser hein.

-Et puis, poursuivit-elle, comme je n'ai pas encore 18 ans, ce sera une cérémonie non officielle ! Mais j'ai déjà envoyé un pot de vin au directeur pour qu'il organise tout ça ! Je suis si impatiente !

Cérémonie non officielle qui s'annonce aussi barbante qu'une cérémonie tout court.

-Donc ! Je vais rester une semaine dans ton lycée pour suivre les cours spéciaux et j'ai déjà ma classe ! Je suis en classe B ! Et Kiba est dans la même classe que moi ! On a même des cours de maquillage c'est juste trop cool ! J'en avais vraiment marre des maths, c'est d'un chiant. Les carrés, les racines, pourquoi pas les branches cubiques aussi ? Alors que là, plus de maths, plus de cours, que des... "Love cours", c'est tellement... Waouh quoi !

Waouh... Waouh !? Non mais on arrête les frais ! J'ai bien entendu ? Ino ? Dans mon lycée pour une semaine en attente de sa cérémonie qui s'annonce aussi organisée que le mariage du prince William ? Mais qu'ai-je fais au monde !? Pourquoi moi ?! Je rêvais que ma meilleure amie soit dans mon lycée, mais là c'est le cauchemar complet ! C'est justement quand mon lycée ressemble au château de la belle au bois dormant qu'elle se décide à y mettre les pieds. Et bien sur, il faut qu'elle soit dans la classe B. Beauté, comme si ce n'était pas évident pour cette chère Ino...

-Et toi Saku ma chérie, tu es en quelle classe ?

Me demande-t-elle avec une voix de gamine surexcitée.. Autant dire que j'aurais préféré qu'elle me demande si je n'avais pas pris des cuisses. Euh... Quoi que...

-Moi ? Heum, je suis en classe A.
-Ooooh...

Par pitié. Le genre de "Oooh" compatissant que l'on vous sort lorsque vous vous êtes prit un râteau, une mauvaise note ou que vous avez une épouvantable éruption d'acné.... Et je ne parle pas en connaissance de cause !

Alors que je me sens comme Cendrillon en loques devant princesse diamant et ses 150 amants, le prince de la catégorie "pitoyable à souhait" revient vers nous, les mains dans les poches, un air débile s'étalant sur son visage.

-Ils passent plus "Un mec un jean et deux copines" mais sinon y'a "Megafight 2" au ciné.
-Niaaaah gémit Ino. Ca doit faire peur ! Tu te mettras près de moi alors mon chéri !

Et alors qu'on m'emmenait voir un film totalement débile pour mecs ramollis du cerveau et contaminés aux jeux vidéos d'un niveau intellectuel très élevé, je faisais le point sur la situation : Etait-ce moi qui était resté normale ou était-ce le monde qui avait changé alors que j'avais loupé le coche ? Voyant les deux amants se rouler un patin monumental qui suscitait un talent exceptionnel en apnée, je me dis que finalement, je préfère encore être comme un éléphant dans une boutique de porcelaine plutôt que de mourir asphyxiée.




Ceci est surement le dernier chapitre que je poste avant un bout de temps. Je confie d'ailleurs mon compte à une amie qui chargera de le tenir un peu. J'espère que ce chapitre vous aura plu tout de même :)



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