Fiction: la fin des ninjas?

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Cher Mouby,

Bien que j'aie longtemps craint pour ta sécurité, je suis heureuse d'avoir réussi à te cacher et te garder au près de moi. Pouvoir te parler m'apporte un peu de réconfort et de joie. Tu m'as vraiment manqué, tu sais. Penses-tu que ça fait encore trop petite fille, ce besoin que j'ai de venir te causer, alors que tu n'es qu'un journal intime ? Personnellement, je ne le crois pas. Comme je te l'ai dit, j'en ai besoin, je profite donc qu'il fasse nuit et que les autres dorment pour venir t'écrire ses quelques lignes.

Si je n'ai pas pu t'accorder du temps ces derniers jours, ce n'est pas de ma faute. J'ai été capturée lors de la grande attaque des samouraïs sur le village de Konoha. Je me suis très vite retrouvée encerclée avec ma famille et après une lutte épique, nous avons été forcés de reconnaître notre défaite. Mon cousin Neji et ma mère ont été mortellement blessés, et mon père se trouve dans un état grave. Seules ma sœur et moi sommes "intactes", que quelques contusions qui disparaîtront rapidement.

Après notre reddition, nous fûmes emmenées de force vers un grand camp de prisonniers nommé " horyoshuuyoujo". À son entrée, les gardiens samouraïs nous ont "triés" comme du vulgaire bétail : les blessés et les enfants dans une file, les hommes valides dans une autre et les femmes valides dans la dernière. Nous ne savons pas où sont partis les groupes de blessés et les enfants, j'ai été séparée de ma sœur et de mon père. Ensuite avec une trentaine d'autres femmes, j'ai été guidée vers un baraquement. Rapidement, j'ai constaté que nous étions mélangées, des représentantes de tous les villages, mais dans la misère, ces rivalités nous importent peu. Je me suis quand même rapprochée de celles que je connaissais déjà : Hana Inuzuka de Konoha, Karui du village de Kumo et surtout Sakura Haruno du village de Konoha.

Sakura m'est très précieuse, sans elle, je n'aurais déjà pas tenu le coup au moment de ma capture. Elle a aussi été là lorsque l'on m'a séparée d'Hanabi ma petite sœur. Tu sais Mouby, je trouve impressionnant combien on ne se rend pas compte de la chance que l'on a d'avoir des amies précieuses quand tout va bien dans la vie. Mais là, celle que je considérais comme une excentrique avec ses cheveux roses et une rivale car Naruto l'aime, s'est montrée une amie, une vraie, une qui est là pour soutenir lors des moments difficiles. J'ai découvert que sous ses airs de femme forte, elle était très sensible et très fragile, tout comme moi. Quand je pense que sans ce camp de malheur, je ne me serais peut-être jamais intéressée à elle et n'aurais jamais découvert une amitié si précieuse. Oui, je sais ce que tu penses Mouby, tu crois que je cherche les points positifs dans mon malheur et oui, tu as raison. C'est très dur ici, je cherche sur les conseils de Sakura les quelques points positifs qui vont nous aider à tenir le coup.

J'en ai d'ailleurs besoin, en cinq jours, n'ai-je pas vu mourir ma mère et mon cousin, n'ai-je pas vu mon père déporté ailleurs car blessé et n'ai-je pas été séparée de ma sœur qui doit, elle aussi, se trouver dans une grande chambre, entourée d'inconnue. Mais mon plus grand malheur, c'est que je n'ai pas de nouvelle de mon amour, Naruto. Dire que j'avais enfin osé lui dire ce que je ressentais et qu'apparemment, pour lui non plus je ne lui étais pas indifférente, maudits samouraïs et seigneurs du pays du feu, qui nous ont trahis. Séparée de lui, je ne sais quoi penser, est-il mort ? A-t-il survécu ? Est-il prisonnier ? Est-il blessé ? Je ne sais pas quoi penser et ça me travaille, Sakura me rassure, elle me dit qu'il ne peut mourir aussi facilement et n'est pas du genre à se laisser capturer. Il doit combattre quelque part et est en train d'organiser la libération du camp. T'en penses quoi, toi, Mouby ? Moi je dois dire que j'aime cette version et je vais m'y tenir, je te jure que je vais tout faire pour survivre, endurer toutes les souffrances qu'il faudra pour pouvoir tomber dans les bras de mon Naruto, qui viendra me libérer de ce maudit baraquement.

Je t'ai parlé avant de ce que nous ne savions pas ce qui était arrivé aux blessés et enfants, Nahoko, une chuunin d'Iwa, nous a dit avoir surpris des dires de nos tortionnaires. D'après elle, nous pouvons faire le deuil, car ils ont été massacrés car ils ne seraient plus utiles. Towika, une jounin de Suna a émis des hypothèses tout à fait crédibles : les pays restent affaiblis, donc si nous sommes en vie, c'est pour travailler. Les blessés étant inutiles, plutôt que de d'engendrer des coûts pour les soigner, auront certainement été exterminés, de même que les enfants, pour éteindre le savoir ninja. Tu te rends compte Mouby, nous qui étions leurs armes principales, nous sommes devenus leur ennemis au point qu'ils veuillent exterminer notre monde. Je suis complètement déboussolée, comment peut-on massacrer ainsi des enfants innocents. L'être humain est vraiment un être abject.

Après toutes ces discussions, la plupart de mes camarades de chambre ont décidé que nous ne devions pas nous laisser faire et que nous allions nous rebeller. Towika qui semble la plus apte a été nommée cheffe. Kazumi du village, jounin du village de Taki a été nommée sous-cheffe. On nous attribue à chacune des fonctions, cette fois, je n'aurai pas le choix, je ne pourrai plus me dérober, en comptant sur les autres comme d'habitude. Hé oui, Mouby, tu ne rêves pas, la petite Hinata frêle et peu sûre d'elle a cédé sa place à une des dernières survivantes ninjas qui va se battre pour sauver l'univers du ninjutsu. Je pourrai plus m'entraîner au taijutsu, mais je vais pouvoir en cachette développer mon byakugan, pour la surveillance, ma nouvelle assignation.

Mais à côté de ces entraînements intensifs pour notre survie, nous avons nos journées de travail à accomplir. Nous nous retrouvons dans des champs, sous l'étroite surveillance de gardiens n'hésitant pas à manier leur fouet. Grâce à mes facultés, j'ai pu en apprendre un peu plus sur les hommes, ils doivent refaire une route un kilomètre plus loin, dans la forêt. J'ai tout de suite prévenu Towika, qui apparemment, trouve que je suis finalement très utile pour les renseignements.

La nuit passée, Towika est venue me réveiller discrètement. Vu que je pouvais, grâce à mon Byakugan, repérer facilement ce qui se passe sur un kilomètre à la ronde, elle veut que j'étudie les allées et venues des gardes et dresse le tout sur une carte avec les heures de passage. Ça va certainement faire partie du plan d'évasion. Je me sens heureuse, de pouvoir aider ainsi mes camarades et de sentir qu'elles comptent sur moi, c'est un sentiment de joie encore plus indescriptible. Je vais donc faire de mon mieux pour les satisfaire, quitte à ne pas dormir de la nuit et recevoir des coups de fouets au champ. D'ailleurs, je n'ai pas grand-chose à craindre, ce s blessures, même si elles me feront mal sur le moment, seront vite apaisées par Hana et Sakura qui sont des médecins. J'espère juste tenir le coup et honorer la confiance de ces camarades.

T'ai-je parlé de la nourriture ? C'est affreux, nous avons le droit à une sorte de bouillie de riz moisie, que les gardiens ne se gênent pas pour agrémenter de leur salive quand ils nous servent. De plus, les rations qu'ils nous servent sont largement insuffisantes, nous sommes affamées. Donc en gros, mon cher Mouby, même si ce n'est pas très appétissant, je mange quand même, car autrement je ne tiendrais pas le coup. Il faudrait trois rations pour avoir un repas de taille normale. Je me rends compte aussi là, combien j'ai eu de la chance jusqu'à maintenant de ne jamais connaître la faim et d'avoir toujours un grand choix d'aliments.

Je sens aussi que tu veux me poser une question qui te démange, hein Mouby. Pourquoi on ne se rebelle pas et ne massacrons-nous pas ces samouraïs ? Comment crois-tu que les armées du Shogun nous ont vaincus, ils possédaient des armes d'un métal qui annihile tout chakra. Eh bien ici, les gardiens en plus de leurs lances, disposent aussi d'armures en cette matière. Comment lutter contre eux ? On n'en a pas les capacités, car au moindre contact, ils nous enlèvent notre force. C'est pour cela que nous gardons le poing dans la poche et que nous nous montrons coopératifs, voire même plutôt soumis.

Allez, il se fait tard, je tombe de sommeil. Je ne sais pas si je pourrai revenir te parler demain, car je dois te cacher des gardiens qui, s'ils te trouvent, apprendront notre future rébellion, mais aussi de mes camarades, qui n'accepteraient pas que je te raconte tout ces secrets. Si jamais ils mettaient la main sur toi, ce serait catastrophique, je vais donc bien te cacher et te parlerai seulement quand tout le camp dormira. Porte-toi bien d'ici là, mon cher Mouby.

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