Fiction: Crime passionnel pour fou d'amour (terminée)

Le pouvoir, le pouvoir de tuer, le pouvoir d'appartenir. Elle est à moi, elle est mienne et personne, non personne ne l'aura. Je brûlerai, je tuerai, je truciderai le premier, et même le dernier, qui osera la toucher, la regarder. Non, je ne suis pas fou, je vous contredirai quoi qu'il arrive, je ne suis pas fou, je ne suis pas fou.. Mais un seul regard, un seul mot...et je le tue.
Classé: -16D | Horreur / Suspens | Mots: 3389 | Comments: 2 | Favs: 6
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Beverlyy (Féminin), le 20/08/2010
Cet O-S est totalement hors de mon registre habituel, et pour cause, il oscille entre suspens/folie/psychologie/horr Il est un mélange aussi nocif qu'une cigarette, un chaos perpétuel dans l'esprit d'un meurtrier en la personne d'Asuma. Un crime mêlé de sang et d'ingéniosité, tout simplement.

Bonne lecture à vous.




Chapitre 1: Crime passionnel pour fou d'amour



"Non, je ne suis pas fou". Je l'affirmerai à toute personne osant dire le contraire. Pourquoi certaines personnes pourraient me prendre pour un fou, vous demanderez-vous ? Peut-être parce que l'histoire qui va suivre n'est pas anodine, loin de là.

Je m'appelle Asuma Sarutobi. Un homme normal pour ne pas dire banal, bientôt la trentaine, populaire auprès des femmes, cadre dans une grande entreprise, fumeur invétéré et jeune marié. Ma femme s'appelle Kurenaï. C'est une femme d'une beauté exquise et pure, douce et mystérieuse, infirmière à l'hôpital Iris et ancienne membre du club d'art floral. Notre mariage était à mes yeux le plus beau jour de ma vie. Un jour si parfait, sortant de ma routine d'homme célibataire. Cependant, mes habitudes et mon travail m'accaparant, notre couple fut vite plongé dans la monotonie du quotidien. Je m'absentais souvent, à mon retour, ma femme si aimante était là pour me redonner un sourire qui me manquait terriblement durant mes heures de dur labeur. Néanmoins, je pouvais lire dans ses yeux qu'elle n'était plus la femme que j'avais épousée. Très vite, ses iris d'un rouge si éclatant étaient devenus ternes, ses petites attentions de femme aimante appartenaient au passé et ses absences étaient répétitives et s'allongeaient dans la durée.

Il y eut des rumeurs, des signes, je commençais à douter. Et si... Non, c'était impossible. Et pourtant... Et si ma femme me trompait ? J'ai commencé à suspecter n'importe qui, n'importe quand. Le facteur ? Le voisin ? Son patron ?

Je réfléchissais, je voulais savoir. Je regardais avec mépris les posters de cet Itachi Uchiwa, le chanteur à la mode dont elle raffolait. Le briquet glissa dans ma main. Il était froid, lourd, entre mes doigts. Je pouvais brûler... Oui, je pouvais brûler les posters si je le désirais. Je ne supportais plus ce regard, ce regard qui se posait dans toute la maison, ce regard sur papier glacé que Kurenaï admirait tant. J'entendais encore ses minauderies : "Qu'il est beau..." - "As-tu entendu sa dernière chanson ?" - "J'espère pouvoir assister à son prochain concert". Oui... Oui.. Ce chanteur idiot. Il allait payer, il allait voir de quel bois je me chauffe. Que c'est drôle, l'ironie du sort. Je sentis la douce odeur des flammes qui léchaient le papier où était imprimée l'image de ce sinistre imbécile. Mes narines frémissaient à cette senteur de papier calciné, les poils de mes bras se hérissaient à la chaleur émise par les posters en feu... Une sensation étrange. Non... Non... Je la connaissais... Cette sensation de pouvoir. Cette sensation de puissance. Personne n'aurait ma femme, non, personne, pas même cet idiot célèbre. Il ne regarderait plus ma femme, il ne lui chanterait plus ses chansons avec sa voix de bellâtre. Je pris la pince en fer et les cd de cet imbécile. Le bruit du cd qui se casse sonnait à mes oreilles comme une douce mélodie. Un voile passait devant mes yeux, un voile rouge. C'était comme si je me sentais libéré en voyant les petits copeaux de ce qui était, il y avait deux minutes, un disque.

Je dus faire croire à ma femme que l'on avait été cambriolés. Mais étrangement, elle s'en fichait. Elle n'était pas horrifiée, n'avait pas le regard d'une femme qui perdait quelque chose de cher. Pire encore, elle ne m'embrassa pas de la soirée, ni les jours suivants. Ma rage était telle que je sentais ma veine palpiter au niveau de mon front, mes poings se serrer d'eux-mêmes lorsque j'étais près d'elle... Je voulais savoir, désespérément. Je rageais de ne pas savoir, je voulais savoir. Non. Je DEVAIS savoir, il le fallait. Les rumeurs à l'hôpital ne m'apprirent rien de plus et pourtant, il y avait un bruit, quelque chose qui capta mon attention. Ce fut cette petite sotte de Shizune, lorsqu'elle avait trop bu un soir où j'eus la gentillesse de la pousser à finir la bouteille de Gin, qui me le révéla entre deux verres.

- Hic... Tu sais Asuhh', 'Naï, l'a pas l'air bien en c'moment *Hic*. L'ai vue pleurer dans les bras d'ce beau gôôss *HIC* T'sais, Hatake machin chose... *Rooonfl*.

Hatake ? Hatake Kakashi ? Mais oui, c'était forcément lui... Un collègue de ma femme, beau, jeune, avec une gueule digne de tourner dans un feuilleton pour adolescentes pré-pubères... Oui, forcément... Je savais que j'allais lui faire payer. Pourquoi pas lui enlever quelqu'un qui lui était cher ? Non... Non.. Ne pas faire souffrir les autres. C'était lui le fautif... Il devait payer. Lui. Et lui seul ! Je regardais une nouvelle fois mon briquet. Immuable et capable de mettre le feu... A mon image. Je sentais jusqu'au gaz contenu à l'intérieur, qui pouvait, par simple pression, libérer une flamme. Une flamme qui brûlerait, une flamme qui pourrait faire mal, brûler... la chair humaine.

Dans ma tête, les idées fusaient pour faire payer à cet idiot le prix de son impudence. Il n'aurait pas ma femme, jamais ! Il devait mourir... Mais non. La mort simple ne suffisait pas. Il devait payer... Il devait souffrir. Mais comment ? Quand ? Où ? Tellement d'idées, toutes aussi peu réalisables. Je regardais le ciel. Ironiquement, je demandais une idée à notre cher Père. J'aurais voulu lui demander de faire le mal, une idée sublime pour faire souffrir ce Kakashi. Mais la réponse ne viendrait jamais. Il fallait seulement que je réfléchisse, que je trouve une idée. Une idée à la hauteur de mon ambition, une idée à la hauteur de ma haine. Je pris mon paquet de cigarettes et entreprit de libérer un de ces bâtonnets de nicotine qui m'aidaient à y voir plus clair. Je pris mon briquet, allumai le petit rouleau de tabac. Le feu consumait les premières parcelles de papier remplies de tabac, commençant déjà à produire quelques cendres. Je sus à cet instant, je savais, non je le sais... Il devrait... il devait brûler, brûler, jusqu'à ce qu'il ne reste de sa maudite carcasse que de misérables cendres. Mon idée était figée dans mon esprit, je la mettrais en œuvre, coûte que coûte.

En soi, ce n'est pas si compliqué de kidnapper une personne. Une bonne dose de somnifère dans le gobelet de café de ce sombre crétin et il s'endormit sur son bureau pendant son service de nuit. Je l'avais transporté jusqu'à ma voiture, foutu dans le coffre, la tête sur le côté comme une marionnette désarticulée, une posture aussi ridicule que cette personne insignifiante qu'était en ce moment le "beau" et "gentil médecin" Kakashi. Au volant, un sourire s'afficha sur mon visage. Le décor était planté, l'acteur arriverait et le rideau se lèverait, laissant place au spectacle, sur une scène où le jeu ne serait que pure réalité.

Il faisait noir. Que j'aime le noir. Cette obscurité qui nous plonge au cœur même de nos peurs les plus secrètes. Chronologiquement, de l'enfance à l'âge adulte, nos peurs évoluent. L'on passe alors du terrifiant monstre sous le lit au tueur sanguinaire, du fantôme au psychopathe. Et ce Kakashi avait visiblement quitté l'enfance depuis bien longtemps. J'étais derrière la porte de la cave, là où seuls les rampants et les rats peuvent s'aventurer sans crainte et sans source lumineuse. Je l'entendais geindre, cet idiot. Il devait se douter qu'il ne pourrait pas s'en sortir aussi facilement, et de fait, un bruit métallique parvenait à mes oreilles tant il en venait à se débattre. Je l'entends encore, ce doux bruit, ces doux gémissements d'une proie qui lutte pour sa survie alors que le chasseur n'est qu'à deux pas d'elle. Il était temps d'allumer les projecteurs, sur ce si beau spectacle qu'est un condamné qui vit ses derniers instants.

En un simple cliquetis, la pièce fut éclairée d'une lumière timide, basse, n'offrant toujours qu'une faible visibilité. J'entrais sans que mes pas ne fassent le moindre bruit, mais il avait su déjà détecter ma présence. J'étais à deux mètres de ma proie. Je n'entendais même pas ses cris, ses insultes et ses supplications. Je regardais tout autour de moi, ma scène était parfaitement en place, je me félicitais moi-même : immobilisé, il était retenu au mur par de lourdes chaînes de fer qui lui enserraient les bras et les jambes. Dans une posture digne d'un crucifié, il essayait en vain de s'échapper du piège d'acier qui le retenait à environ un mètre du sol. Je l'avais dévêtu, ne lui laissant que son vulgaire caleçon, il était déjà beaucoup moins beau à voir. Dans ma tête, je n'avais qu'un seul mot : dégoûtant. Il m'inspirait autant de dégoût que les cafards qui ornaient la façade de cette cave insalubre. Mais ces vulgaires rampants jouiraient du spectacle que j'allais leur offrir, ils en profiteraient autant que moi, tandis que je ferais souffrir cet idiot.

Un sourire s'étalait sur mon visage, je le voyais hurler, je voyais la terreur s'emparer de ses traits et diable, ce que c'était bon. Je n'allais pas lui offrir une fin rapide, non... Ce serait gâcher mon plaisir. J'offrirais à cette pourriture, une fin lente et douloureuse... très douloureuse. Je pris un seau et en déversai le contenu sur ses cheveux. Ses cheveux trop longs, rebelles, et qui avaient du succès auprès de la gente féminine. Je voyais déjà Kurenaï... Ma Kurenaï, s'extasier sur cette crinière infâme. Elle disparaîtrait, en premier, cette chevelure dont il devait être fier. Le seau retomba au sol avec un bruit sourd, l'odeur du liquide qu'il contenait quelques minutes auparavant me montèrent jusqu'au narines. Un regard vers la ventilation, et après cette dernière précaution, je sortis cet objet brillant entre mes doigts, lourd, froid, l'objet de toute ma fascination, celui qui pouvait brûler... brûler...

Une flamme apparut, puis vint engloutir la moindre parcelle à l'extrémité de son crâne, pour former un bouquet orangé de gerbes et d'étincelles. Il hurlait, à mesure que le feu s'emparait de ce qui était auparavant ses cheveux et s'approchait dangereusement de son cuir chevelu. Cette vision était tout simplement délectable, mais il ne fallait pas qu'il meure aussi vite, non. Un autre seau vint déverser une trombe d'eau, éteignant l'incendie. Il ne restait plus que quelques cheveux qui finissaient de se consumer lentement et ses cris qui parvenaient à mes oreilles. Je pouvais ressentir sa douleur et n'en retirer que du plaisir. Je ne devais pas m'arrêter là... Pas encore... Pas avant la fin.

Il est un autre bruit qui ne m'a jamais laissé indifférent, loin de là. Le craquement. Le craquement sec, sourd, un "crac" étouffé par les cris de souffrance, le craquement d'un os. Qu'est-ce que je pourrais casser ? Quel os allais-je rompre, broyer ? Quel palpitant jeu de hasard se formait dans ma tête, un peu comme un tirage au sort. Je vis ses jambes bouger, s'agiter convulsivement sous l'effet de la douleur. C'est beaucoup moins drôle lorsque la victime choisit par elle-même... Mais c'était tentant, très tentant. Oh et puis, après tout ? Je pourrais lui briser les chevilles... Puis monter jusqu'aux genoux... Oui, oui... Quelle merveilleuse idée j'avais eu. Oh, bien sûr, il aurait fallu un brodequin, comme au moyen âge, mais quel embarras pour si peu d'utilité ? Il est bien des moyens de fracturer des os... Bien des moyens...

Un cliquetis résonnait dans la pièce, tandis que j'avançais les chaînes de telle façon que les jambes soient bien contre le mur. Je sentais un regard effrayé se poser sur moi, et mon sourire n'en fut que plus radieux. Il devait se demander ce qui allait lui arriver de pire que d'avoir le crâne un peu noirci. Moi, j'avais la réponse. Avez-vous déjà accroché un tableau au mur ? Si oui, vous ne serez en aucun cas surpris. Je pris le lourd marteau posé contre un meuble en fer et tirai un tiroir vers moi. Toutes sortes d'objets piquants vinrent à mes yeux étinceler comme s'ils me faisaient signe de les choisir. Par quoi allais-je commencer ? Quelque chose qui ne faisait pas énormément mal, juste une entrée en bouche. J'eus la réponse très vite : les punaises, celles des posters maintenant en cendres. Il n'y en avait qu'une dizaine, ça irait vite sur la première jambe.

La pointe s'enfonçait vite dans la chair, n'émettant qu'un faible saignement, mais les cris suffisaient à mettre à mes yeux la douleur qu'il ressentait. Mon regard se troublait. Sept punaises... Sa jambe était pointée de ronds de couleurs sur fond rouge. A chaque enfoncement de punaise, je regardais attentivement ses veines bleuir, puis se violacer au moment où elles explosaient. Un spectacle coloré, que j'aimais à voir, rythmé par ses supplications. Avec un dernier coup de marteau, j'enfonçais la dernière pointe, un dernier cri de douleur se fit entendre. Je regardais mon œuvre, nul tableau n'aurait su être plus beau, mais également aussi incomplet. Je pris une bobine de fils où était plantées une vingtaine d'aiguilles environ et commençai à les enfoncer brutalement. Le bruit de la chair déchirée ne se faisait même pas entendre, tant les hurlements de cet idiots résonnaient. Je n'en pris que plus de plaisir, mais il m'en fallait encore. Je vois encore ces petits pics d'acier se planter d'un coup sec, pour ne plus bouger de leur réceptacle humain. C'était parfait. Les deux jambes se complémentaient : l'une faisait ressortir la beauté de la couleur, l'autre la souffrance qu'il endurait. Qui a dit que tuer était barbare ? Au contraire, c'est bien tout un art. Un art qui n'utilisera qu'une seule peinture : le sang, le nectar d'un rouge ultime, celui qui imprègne la toile pour l'éternité.

A la manière d'un robot, je ramenai les chaînes de façon à ce qu'il ait les bras contre le mur. Il ressemblait à un vulgaire morceau de viande pendu au crochet mortel. J'ai toujours voulu être un chasseur finalement : traquer une proie jusqu'à ce qu'elle m'appartienne éternellement, morte ou vivante. Kurenai était à moi, et ce stupide rampant avait eu raison de moi, il m'avait ravi mon trophée le plus précieux. Dans ma tête, tout un tas de scénarios me vinrent : celui de la hache à petits coups sur tout son corps, ou alors le poignard tailladant ses veines, doucement, faisant jaillir des geysers de sang qui iraient recouvrir les murs... Pas assez original. Je voulais être un chasseur, cette idée ne reculerait pas. J'eus alors une illumination. Je m'étais servi de punaises, d'aiguilles, tout ce qui s'enfonce dans le corps sans être pourtant mortel, j'allais donc continuer sur cette voix. Des flèches, je n'aurais plus qu'à être un indien, un indien corrompu, sachant manier arc et flèches pour non pas ramener du gibier, mais plutôt pour exterminer.

Il me regardait et je pouvais sentir d'ici la terreur qui s'était emparée de son être. Il était en proie à la folie, ses jambes tremblotantes, son corps instable et ses larmes ayant creusé des sillons sur les joues déjà creuses. Je m'humectai les lèvres, savourant pleinement la vue de ses prunelles baignées de larmes, puis m'emparai d'un arc primaire que, par chance, j'avais acheté durant un séjour en Afrique. J'imprégnai les flèches de sel, de sable, de poudre, en clair de tout ce qui pourrait infecter ses plaies, et me mis en position. La corde se tendit et la première flèche partit. Rapide, droite, dangereuse. L'impact ne se fit pas attendre et un hurlement atroce déchira l'air. Sur le coup, c'était si bon que je ne pus m'empêcher de me mordre la lèvre à m'en faire saigner faiblement. Je recommençai presque aussitôt, visant l'épaule gauche, puis le bras droit. Le bras droit, puis l'épaule gauche. Ainsi de suite, jusqu'à ce que ses bras soient cloués au mur par les pointes aiguisées. Je n'en pouvais plus, vraiment plus ! J'en voulais encore, encore un peu. De cet impact, de ce cri, ce regard désespéré, cette souffrance presque palpable, je voulais les ressentir à nouveau. Je me mis en position une nouvelle fois, la corde bien tendue, me demandant où j'allais viser cette fois. Je n'eus pas le temps d'y penser, ni même de remarquer les yeux de ma proie s'exorbiter, ni sa bouche se tordre pour essayer de prononcer un mot : la flèche partit, sans que je puisse l'orienter, un cri était venu jusqu'à moi, un cri que je ne connaissais que trop bien. Et tandis que la flèche se plantait dans la gorge de cet idiot, moi j'avais en face de moi, l'objet de ma passion : Kurenaï.

Des larmes. Infimes gouttelettes de tristesse qui, une fois versées, sont la preuve du passage d'un malheur. Ma tendre Kurenaï, pourquoi pleures-tu ? Pourquoi ce si beau visage que j'aime à voir, à embrasser, que je ne veux que pour moi, me regardait-il d'un air affolé, triste et même apeuré ?
Je la vis détourner la tête, ne voulant pas regarder Kakashi, et à ce moment là, je compris. Elle ne pleurait pas pour moi, elle pleurait pour lui, pour cet idiot, cet imbécile. Elle me trompait, j'avais raison, mais tout rentrera dans l'ordre ma chérie, ne pleure plus, ne pleure plus, il est mort, mort, et nous sommes réunis, nous deux. Elle ne voulut pas que je l'approche, elle recula rapidement, trop rapidement. Elle pleurait, criait, hurlait. Ses prunelles rouges devinrent écarlates, jusqu'à flamboyer. Elle se précipita vers la sortie de la cave, monta les marches précipitamment en en loupant une ou deux, menaça de glisser sur le parquet et attrapa le téléphone. Les flics, elle appelait les flics. Elle allait me dénoncer ? Kurenaï, mon ange, mon amour... Non, tu ne dois pas, non, repose ce téléphone et viens dans mes bras. Tu es mienne, je ne te partagerai avec personne d'autre. Kurenaï... REPOSE CE TÉLÉPHONE !

Un couteau. D'un seul coup, j'avais réagi en conséquence. J'assenai dans le dos de ma bien aimée environ 5 ou 6 coups d'une violence étonnante. C'était comme dans un songe. Ses cheveux bruns volèrent, sa tunique blanche se constella de petites taches rouges, le téléphone tomba à terre en même temps que mon ange. Elle ressemblait vraiment à un ange, un ange tombé du ciel, un ange pur... Un ange déchu. Mon ange qui m'avait trompé, un ange que j'aurais à moi tout seul. N'importe où, n'importe quand. Je savais ce qu'il me restait à faire, rejoindre l'ange, haut, très haut, dans l'azur infini qui s'étendait par delà l'horizon.

Un enterrement. Je reçois aujourd'hui les condoléances de tous nos amis. Ironique pour quelqu'un qui sait qui est le meurtrier de sa femme. Comment en suis-je arrivé là ? Je n'en sais rien. Le soir où mon ange s'en est allée, j'ai simplement "recruté" un SDF dans la ruelle voisine en tant que coupable idéal. Il accepta volontiers de trouver refuge chez un bon samaritain, qui plus est fortuné et bien habillé. Arrivé dans l'appartement, il m'a suffi du rouleau à pâtisserie qui traînait sur le buffet, à côté du couteau pour l'assommer. J'envoyai valser les armes, nettoyai les traces compromettantes et sonnai chez la voisine en laissant la porte ouverte. Bien entendu, cette vieille bique de Chiyo mit du temps à quitter son fauteuil, tant mieux. Je n'eus qu'à m'éclipser, laissant la porte ouverte, et filer au restaurant du coin, prétextant une envie subite de sushis. La réaction ne se fit pas attendre. A mon retour, je fus interrogé, le SDF arrêté et la vieille Chiyo mise sous suivi psychologique. Personne ne se doute que c'est moi, absolument personne. Et aujourd'hui, je suis là, devant le trou prêt à accueillir le corps de mon amour. Je m'éloigne tandis que le cercueil est mis en terre. Je tire le paquet de cigarettes de ma poche et fais tomber mon briquet. Je le ramasse d'un geste agile et le sens une nouvelle fois dans ma main, la dernière fois. J'avais décidé de l'utiliser, pour achever ce crétin... L'ironie du sort une nouvelle fois, il causera ma propre mort, mon voyage vers l'au-delà. Là où je rejoindrais mon ange, où il ne sera plus seul avec cet imbécile, pour l'éternité, rien ne pourra plus nous séparer. J'allume une cigarette, une choisie bien minutieusement. Dedans ? De l'ammoniac. Lorsque ce rouleau de papier sera entièrement consumé, je ne serai plus. "Non, je ne suis pas fou", je l'affirme, car ce n'est pas vrai. Je ne suis pas fou, je suis, j'étais et je serai encore fou, fou d'amour.



Voila, j'espère que cet O-S vous aura plu.

^^ Il sort vraiment de mon registre, je m'attends donc à des critiques assez pointues qui seront les bienvenues.




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