Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: La vie de Sabaku No Gaara

Certains diront que c’est le destin qui les amené à se rencontrer. D’autres un coup du hasard. Mais tous seront d’accord pour dire que leurs vies ont été jalonnées d’obstacles. Ainsi le jeune Gaara découvrira la cruauté du monde dans toute sa splendeur alors qu’il connaitra le bonheur avec une petite fille nommée Tsuki. Bonheur rapidement volé par des adultes impitoyables. Ils vont devoir se perdre pour mieux s’aimer. Malgré les pronostics sombres de l’adversité, ils vont se retrouver.
Classé: -12D | Spoil | Général / Romance | Mots: 132969 | Comments: 393 | Favs: 232
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Sanephar (Féminin), le 15/07/2010
Merci à ceux qui continuent de commenter, même s'ils sont peu nombreux, et ceux qui continuent à lire.
Je remercie les commentateurs commentant la première fois : Chikiya, Lééa, canelle17, HyeSun, t-pain2 et Zetstroy !

Bonne lecture pour ce nouveau chapitre !




Chapitre 29: Chapitre 29 : Les secrets sont dévoilés, les larmes sont essuyées



Gaara n’est pas au bout de ses peines ! Après avoir découvert les joies et les inconforts du sommeil, Tsuki lui avoue l’existence du journal intime de sa défunte mère, réveillant un passé qu’il pensé avoir enterré. Le flot de souvenirs et le mot écrit par Yashamaru à son égard plongèrent le jeune Kazekage dans une détresse qu’il avait finie par oublier. Grâce à l’aide de Tsuki, Gaara put tourner la page sur ce passé qui l’a longtemps traumatisé. L’avenir ne peut qu’être promesse de bonheur, désormais…


La vie de Sabaku no Gaara

Chapitre 29 : Les secrets sont dévoilés,

les larmes sont essuyées



Lorsque Gaara émergea de son sommeil, il ne se sentit pas très bien. Il avait la gorge sèche, ses paupières étaient gonflées et douloureuses, son corps endolori par la position inconfortable qu’il avait adoptée, et surtout, il était vide. Allégé du fardeau de la veille, mais totalement vide. Il aurait pensé être soulagé, mais pas ce vide béant effroyable. Pour peu, il regretterait peut-être de ne plus rien avoir.

- Ca va mieux ?

Il tourna la tête pour regarder Tsuki. Il se rendit alors compte qu’il avait toujours sa tête sur ses cuisses et il se redressa un peu brusquement, se causant un vertige. Il dévisagea ensuite son amie et comprit son erreur : elle n’avait pas dormi. Les cernes et les poches sous ses yeux étaient formelles.

- Tu n’as pas dormi.
- Si, mais trop peu. Et je ne regrette pas, continua-t-elle alors qu’il ouvrait la bouche. Je te dois bien ça.
- Tu ne me dois rien.
- Ah oui ? J’ai le souvenir d’un petit garçon qui veillait sur mes nuits il y a dix ans de cela…
- Merci, dit simplement Gaara alors qu’une petite paix intérieure s’installait en lui.
- Par contre… il faut se dépêcher. Sinon, nous allons être en retard.
- Tu veux me faire plaisir ?
- Toujours !
- Repose-toi. Rejoins-moi plus tard.

Tsuki aurait protesté avec une autre personne. Non pas par principe, mais parce qu’elle ne voulait pas qu’on pense qu’un rien pouvait la décourager. Seulement, la demande venait de Gaara, qui en plus, avait employé une phrase très convaincante : fais-moi plaisir. S’il voyait au moins la puissance qu’il avait sur elle !

- C’est d’accord. Mais juste quelques heures, hein ?
- Comme tu veux.
- Bien, je vais rentrer alors.
- Non. Mon chez moi, c’est ton chez toi, dit-il en reprenant la phrase qu’elle lui avait dite il n’y a pas si longtemps de cela.

Elle ouvrit la bouche, stupéfaite, et rougit de bonheur.

- Chouette, j’ai deux maisons maintenant !
- Non, trois. Il y a celle de Konoha.
- Konoha ! Il faudrait que je prenne des nouvelles de mon professeur, ça fait longtemps.
- Et si tu prenais congé ? Tu as beaucoup travaillé ces derniers temps à l’hôpital.
- C’est vrai qu’il y a beaucoup de choses que j’ai laissé en plan avec tout le travail qu’il y avait… concéda-t-elle. Tu as raison, ils sauront où me trouver si besoin.
- Passe une bonne journée, annonça Gaara en se levant.

Elle lui répondit de même avec un sourire joyeux. Alors que Gaara sortait pour aller à son bureau, Tsuki empruntait le lit de son ami, rayonnante de bonheur. La journée commençait si bien !

***


Tsuki avait vite déchanté. Elle était partie se rendre à l’administration, après quelques heures de sommeil qu’elle n’avait pas volées, afin de voir où en était sa demande pour prendre Kaoru comme élève. Refusée ! Celui qui se chargeait de son dossier n’avait pas été méchant pourtant, il avait même été désolé mais c’était la loi. Tsuki ne pouvait pas prendre d’élève particulier car elle n’était pas de Suna. Pauvre Kaoru, il allait être si déçu qu’elle ne devienne pas son professeur ! Dire que pour la première fois de sa courte existence, l’enseignement la tentait tellement !!

Elle soupira dans les couloirs quand elle croisa le gérant de la volière. Ce dernier l’invita à venir avec lui car il avait reçu deux lettres personnelles pour elle la veille. Tsuki le suivit et fronça les sourcils en voyant l’écriture de Tsunade sur le premier parchemin. Depuis quand la Godaime Hokage lui écrivait personnellement ?

Elle ouvrit le parchemin, avide de curiosité, mais pâlit au fur et à mesure de sa lecture. Elle n’entendit même pas le gérant lui demander pourquoi elle était aussi blanche.

- Où est Kankurô-san ?
- Il est aux archives, je crois. Il y a un problème ?
- Oui, mais… c’est personnel, rien qui ne concerne Suna, dit-elle laconiquement.

Elle partit sans demander son reste, utilisant toute son énergie pour ne pas craquer. Pas encore.

***


- Ça déroge aux règles, Gaara-sama.
- Les règles sont là pour encadrer, mais il peut y avoir des exceptions.

En face de lui, Baki restait perplexe.

- Si c’est parce que le dossier de Tsuki-san a été refusé…
- Le dossier ? l’interrompit son ancien élève.
- Vous ignorez que l’ambassadrice a fait une demande pour devenir professeur ?
- Je n’ai appris l’ambition de l’enfant que par ses grands-parents. Tsuki étant une excellente ninja-médecin, j’ai trouvé l’opportunité idéale de former cet enfant auprès d’elle. J’ai eu l’occasion de la voir plusieurs fois en pleine action et elle est incontestablement douée. Que l’un de nos éléments puisse être formé par elle serait bénéfique pour améliorer nos connaissances sanitaires.

Si Baki fut surpris de son éloquence et de ses renseignements auprès de la famille de Kaoru, il n’en montra rien. Il médita sur les paroles de son supérieur hiérarchique quelques secondes.

- Il est vrai que l’ambassadrice nous a beaucoup apporté dans le domaine sanitaire à en croire le personnel hospitalier, concéda Baki. Si un ninja pouvait suivre ses enseignements, cela ne pourra être que bénéfique pour notre village. Mais pourquoi lui proposer un enfant qui n’a suivi aucune formation de ninja ?
- L’enfant avait une détermination qui me rappelait celle de l’ambassadrice. Orphelin, désirant le métier de ninja médecin. L’élève et le professeur avait une histoire commune. Et maintenant que vous me dites que Tsuki voulait cet élève…
- Je continue à penser qu’il serait plus rapide de lui présenter un meilleur élément.
- Je partage votre point de vue, mais il y a aussi une question politique. L’ambassadrice pourrait mal interpréter que nous voulons user de ses compétences. Nous pouvons bien la récompenser en la laissant choisir son élève.
- L’enfant aura beaucoup de travail.
- Et s’il réussit, nul doute qu’il sera un excellent shinobi.
- Vos arguments sont pertinents… Je vais présenter cette idée aux conseillers. Nous l’étudierons au prochain conseil.
- Je vous en prie, salua Gaara alors que Baki prenait la porte.

Temari, assisse sur l’un des fauteuils, sortit enfin de son silence avec une moue admirative.

- Je ne te savais pas manipulateur.
- Manipulateur ? répéta son frère avec des yeux innocents.
- Tu n’ignorais pas que Tsuki avait posé sa candidature ?
- Je l’ignorais.
- Alors… tu pensais tout ce que tu as dit ?
- Absolument. Mais je dois t’avouer que ma motivation n’était plus purement politique par la suite.
- On ne peut pas être tout le temps professionnel. Et tu n’as jamais négligé le village. Tu peux te permettre un petit caprice de temps en temps.

Gaara attrapa une liasse de papier à sa gauche alors que Temari prit le petit carnet vert.

- Au fait… je n’ai pas eu le temps de te remercier pour le journal à cause de la venue de Baki.
- Il n’est pas qu’à moi.
- C’est vrai, mais merci. Et… est-ce qu’il est…

Gaara releva la tête quand il sentit sa sœur hésiter. Elle regardait le journal avec une sorte d’appréhension. Cette réaction laissa le cadet perplexe.

- Tu as peur ?
- Pas vraiment, mais… mère disait te détester, et… enfin, elle avait tort. J’avoue que ça me blesserait.
- Pourquoi ?
- Je ne sais pas vraiment, avoua Temari, mal à l’aise. Je n’aime plus qu’on t’insulte.

Un étrange sentiment assaillit Gaara. Il n’était pas rare que Temari montre de la considération à son égard. Moins que Kankurô, certes, mais c’était bien la première fois qu’elle s’ouvrait à lui de cette façon.

- Elle m’aurait aimé s’il n’y avait pas eu le Shukaku.
- Elle aurait dû t’aimer. C’était une mère.
- C’était aussi une humaine.

La kunoichi analysa la phrase de son frère.

- Mère aurait dû dire ça à ta place. Elle aurait dû t’aimer, comme… comme la mère de Tsuki.
- On ne peut pas avoir les mêmes réactions. Et puis Tsuki a été adoptée. Ses parents ont choisi en toutes connaissances de cause. Ils n’ont pas appris que leur fille possédait un monstre dans ses entrailles.
- Peut-être, mais… je trouve ça tellement injuste que tu n’aies pas été aimé comme nous !

Après un moment de silence qui sembla interminable, Gaara décida de dire ce qu’il ressentait et pensait vraiment en cet instant.

- J’ai votre amour. Ca me suffit.

Les yeux verts sapin de Temari s’écarquillèrent et elle resta penaude quelques minutes. Puis, avec hésitation, elle lui tendit la main. Gaara la fixa quelques secondes, surpris, avant d’approcher sa main, aussi hésitant qu’elle. Elles s’effleurèrent timidement, puis s’attrapèrent avec plus d’assurance.

- Merci… souffla-t-elle. Si tu savais combien je regrette de ne pas avoir été là pour toi plus tôt.
- On t’en a empêché, répondit Gaara en pensant aux phrases de Tsuki.
- Ca n’excuse pas tout, mais, il serait stupide de regarder tout le temps vers le passé. Maintenant… nous sommes une famille.

Les mots serrèrent le cœur de Gaara en même temps que la main de Temari étreignait un peu plus la sienne. Ils se regardèrent encore quelques minutes avant de se lâcher d’un accord tacite. Temari reprit le journal et dit d’un ton enthousiaste qui sonna faux à cause du malaise revenu :

- Bon, je ne vais pas te retarder plus longtemps. Passe une bonne journée !
- Toi aussi.

Le Kazekage se dit qu’il leur faudrait encore des années pour ne plus être mal à l’aise les uns envers les autres, et être totalement une famille unie. Mais l’avenir était radieux. Il ne l’avait jamais été autant. Oui, Gaara était vraiment heureux.

***


Kankurô fulminait. Le tri des archives était une tâche vraiment ingrate réservée d’ordinaire aux secrétaires. Dommage qu’elles aient décidées de faire grève pour un temps indéterminé…

Il déposait un carton sur le sol quand il vit Tsuki à l’entrée de la salle des archives. Un sourire narquois étira ses lèvres alors qu’il demanda :

- Dis-moi que Gaara t’a envoyé pour m’aider dans cette tâche rébarbative ?

Mais elle ne répondit pas et Kankurô avisa seulement sa mine défaite. Il s’avança vers elle à mesure qu’un air grave peignit ses traits maculés de peinture violette.

- Ca n’a pas l’air d’aller…

Silence. Kankurô sentit l’inquiétude se déverser dans ses veines. Cela devait être grave pour que cette jeune fille si enjouée perde toute sa joie. Il baissa les yeux et vit un parchemin ouvert dans sa main. Il le prit sans mal car Tsuki le tenait à peine.
Le marionnettiste parcourut l’écriture du Hokage et regarda son amie avec un air peiné. Qu’est-ce qu’il pouvait bien lui dire dans ce cas là ? Que c’est le risque d’une vie de shinobi de mourir ? Elle le savait, et ça n’apaiserait en rien la perte de son professeur.

- Je ne sais pas quoi te dire, avoua-t-il sincèrement.
- Je n’arrive pas à croire, finit-elle par dire, sa gorge nouée de sanglots contenus.
- Tu devrais aller en parler à Gaara.
- Il ne pourra pas m’aider, tu sais qu’il n’est pas très à l’aise avec ce genre de chose…
- Et tu crois que je vaux mieux ? Tu sais, ce défaut là, c’est de famille… Quoique, avec Temari…
- Est-ce que je peux rester ?
- Oui, évidemment. Tu veux m’aider ?

Elle hocha mollement la tête et déposa ses deux parchemins sur la table présente dans la salle. Kankurô montra des trésors d’effort afin de parler pour deux, lui qui n’était pas spécialement un grand bavard. Il parlait de tout et de n’importe quoi, même si Tsuki ne montra une once de réaction, quand un craquement sourd retentit. Le carton dans les mains de l’ambassadrice craqua et une vague de paperasse déferla. Le jeune homme poussa un profond soupir et annonça qu’il partait chercher un autre carton alors que Tsuki ramassait les dossiers et feuilles éparpillés.

Kankurô mit une bonne dizaine de minutes à trouver un carton qui n’avait pas l’air d’avoir une espérance de vie plus longue que son comparse. Du moment qu’il tenait jusqu’au prochain tri… Mais alors qu’il revenait dans la salle des archives, il la trouva vide. Il appela l’ambassadrice à plusieurs reprises mais aucune réponse ne vint. Il bougonna haut et fort qu’elle aurait pu l’avertir de son départ. Un autre soupir et il commença à ranger les dossiers dont la plupart étaient en pile. Il ramassa un dossier ouvert et le lut alors qu’il s’apprêtait à le fermer. Une photo avait attiré son attention. En effet, il s’agissait de celle Tsuki quand elle était petite. Ce dossier était celui de la famille de l’ambassadeur de Konoha qui était venue il y une décennie de cela. Il le parcourut distraitement et son cœur rata un battement quand il lut la fin. En rouge, sur un document, était assignée la mission d’assassiner cette famille.

- Merde ! jura Kankurô, comprenant aussitôt l’absence de Tsuki.

***


Gaara se massa la nuque avant de reprendre une pile de feuille à étudier. Cette paperasse était le revers du rêve de Gaara, cependant, il n’arrivait pas à la détester car même cette tâche pénible à effectuer représentait beaucoup. Elle lui rappelait qu’il aidait le village avec la fonction la plus importante qui soit. Rien que pour cela, il aimait ces paperasses qu’il avait parfois envie de jeter par la fenêtre. Un instant, il se demanda si Naruto avait pensé à ce revers, mais une petite voix à l’intérieur de lui chuchota que non. C’était tout Naruto.

Il leva la tête quand Kankurô entra sans frapper. Gaara lui aurait fait une remarque s’il ne savait pas que son frère n’était si impoli qu’en cas d’urgence. Le marionnettiste déposa un parchemin ouvert sur son bureau que le Kazekage prit et lut.

- Où est-elle ? demanda simplement Gaara en se levant.
- Attends, ce n’est pas tout…

Il déposa de nouveau un dossier et le rouquin recommença les mêmes gestes.

- Elle l’a lu. Je… j’aurais dû faire attention.
- Tu ne pouvais pas deviner.

Les deux frères sortirent en même temps du bureau et partirent à la recherche de Tsuki.

- Elle doit être sûrement rentrée chez elle !

Mais Gaara s’arrêta net. L’ainé le dévisagea quand il obliqua vers une tout autre direction.

- Qu’est-ce que tu fais ?
- Je sais où elle est allée.

***


L’eau était très froide mais Tsuki l’ignora et se laissa dériver au gré du lac souterrain. Elle savait qu’elle devrait sortir pour ne pas attraper froid mais elle s’en moquait. Elle se sentait si vide que plus rien n’avait d’importance.

Des mains empoignèrent ses épaules et elle rouvrit les yeux pour croiser deux pupilles turquoise qui la fixaient sévèrement. Gaara la ramena vers le bord où se trouvait Kankurô.

- C’est malin, ça, répliqua ce dernier en la frictionnant. Tu te rends compte que tu es vraiment stupide au moins ? Regarde, tu as même les lèvres violette !

Elle effleura mollement ses lèvres alors que Kankurô continuait son massage. Gaara allait l’aider quand Tsuki fit un signe incantatoire. Les deux frères s’éloignèrent un peu alors qu’une nuée de vapeur sortit brusquement du corps de Tsuki. Kankurô se jeta dans le brouillard pensant que la jeune fille voulait en profiter pour s’échapper mais elle n’avait pas bougé. Ses vêtements et sa peau étaient redevenus chaleureux.

- Comment tu as fait ça ? demanda le ninja alors que la vapeur se dissipait.

Elle haussa les épaules et Gaara lui présenta de nouveau son dos. Dans la précipitation, il avait oublié sa jarre, et son amie avait visiblement besoin de contact. Il s’était dit que la porter comme la dernière fois lui apporterait un certain réconfort, et il fut bien déçu de voir qu’elle pleura durant tout le trajet du retour pour retourner au village. Mais loin de se démonter, il resta avec elle jusqu’à ce que Temari prenne le relais. L’ainée de la famille chassa ses « incompétents de frères » comme elle les appelait et les deux jeunes hommes se retrouvèrent en face de la porte d’entrée close.

- On va boire un verre ? Parce que cette journée me laisse sur le cul, fit Kankurô, se manquant d’être vulgaire pour une fois.

En d’autres temps, Gaara aurait refusé car ce genre de sortie n’était pas habituel pour lui, mais là, il était trop dans les nuages pour refuser quoi que ce soit et il suivit son frère d’un pas mécanique.

***


Quelques semaines s’étaient écoulées depuis cette succession de mauvaises nouvelles. Tsuki avait retrouvé sa joie habituelle, quoique un peu atténuée et vaquait normalement à toutes ses occupations. Pourtant, le temps où elle pleurait toutes les nuits sur l’oreiller de Gaara n’était pas loin. Le jeune Kazekage sacrifiait son sommeil pour veiller sur elle. Il ne faisait rien d’autre qu’être là, elle ne se blottissait même pas contre lui. Mais il se devait d’être là et comme Tsuki ne l’avait pas repoussé, il en avait conclu que sa présence servait à quelque chose, si peu réconfortante soit-elle.

A présent la vie retrouvait son cours normal. Tsuki venait manger le soir chez lui et repartait passer la nuit dans son appartement. L’approbation du conseil sur l’enseignement que Tsuki pouvait donner à Kaoru avait sûrement aidé cette dernière à se relever. Pourtant, Gaara avait craint le pire. Et si cela enfonçait davantage son amie ? Le fait de devenir enseignante alors que son propre professeur venait de trépasser était risqué. Le fait que Tsuki refuse d’aller aux obsèques de Kana semblait le conforter dans son hypothèse. Kankurô et Temari avaient la même inquiétude. « Ce sera quitte ou double » avaient-ils affirmés, et ils ne pouvaient rien faire d’autre que d’attendre. La joie renouvelée de Tsuki avait apaisé leur crainte.
« Je vais être un bon professeur en mémoire de Kana-sensei » lui avait confié Tsuki. Elle lui devait ça, selon elle. Gaara ne put s’empêcher d’admirer la force intérieure de son amie. A l’instar de Naruto, elle était exceptionnellement admirable. Kaoru ne pouvait rêver meilleure enseignante, Suna ne pouvait mieux espérer que cette jeune fille pour améliorer leur état sanitaire.

Tout allait bien, aussi, Gaara ne fut pas surpris quand son amie lui demanda s’il pouvait programmer le combat qu’il lui avait proposé il y a un mois et demi de cela. Quand elle lui avait demandé si Kaoru pouvait assister, il ne s’en était pas étonné. C’était tout Tsuki. Ils mesuraient leurs forces, ils s’entrainaient, et en plus de cela, Kaoru pouvait en tirer quelque chose. Le Kazekage avait accepté tout naturellement.

Il retrouva l’élève et le professeur au terrain d’entrainement dans lequel ils s’étaient donné rendez-vous. Tsuki imposa derechef une ligne de démarcation impressionnante que son élève contesta. A cette distance, il ne verrait rien. L’ambassadrice sortit une paire de jumelle de son sac, et Gaara retint un sourire. Quelle prévoyance !

Après les mesures prises, Gaara et Tsuki se mirent en position. De longues minutes s’écoulèrent où ils se jaugèrent avec un sérieux qui faisait froid dans le dos.
Ce fut Tsuki qui lança la première offensive avec une lancée de kunais que Gaara arrêta sans problème. Elle s’élança de suite contre lui, très vite arrêtée par la barrière ensablée de son adversaire. Le Kazekage ne laissa pas une minute de répit à la jeune fille et l’inonda d’une avalanche de sable. Il connaissait suffisamment Tsuki pour savoir qu’avec elle, il valait mieux employer les grands moyens tout de suite. Il allait retirer le sable pour éviter que la jeune fille ne meure étouffée quand la surface du sable devint sombre.
Il fronça les sourcils et Tsuki sortit des sables, le corps ruisselant d’eau. Il sourit. Son amie avait nimbé son corps d’une couche aquatique et le sable qui la plaquait perdait le contrôle de Gaara car il était devenait inutilisable. Une technique qui avait cependant un désavantage : il était plus difficile de sortir de la couche de sable car elle devait plus lourde. Sans compter que Gaara pouvait renouveler encore et encore les couches sans que Tsuki ne parvienne à sortir.

A peine sortie, l’ambassadrice se jeta sur lui, et Gaara tomba sur un os. Son sable ne parvenait pas à toucher la jeune fille car elle était toujours recouverte de son bouclier aquatique. Il dut se téléporter pour éviter d’être atteint. Cette fois-ci, et même si cela manque d’originalité, il enterra de nouveau Tsuki en utilisant le point faible de sa technique. Il fut surpris quand un coup dans le dos le projeta à terre. L’instant d’après, Tsuki était sur lui et lui écrasait le ventre de ses mains.
Bon sang, il avait enterré un clone aquatique !

Gaara se sentit soudainement assoiffé. Il ne mit que quelques secondes à comprendre que Tsuki était en train de le déshydrater. Plutôt dangereuses ces nouvelles techniques ! Son amie était pleine de ressource, et une excitation, proche de celle qu’il ressentait avec Shukaku naquit dans le fond de ses entrailles. A la différence qu’elle n’était pas malsaine. Il était simplement ravi de trouver un adversaire qui lui permettait de dépasser ses limites, de le perfectionner dans sa force.
Cependant, la demoiselle était fatiguée. Gaara profita de la concentration de son adversaire pour les enterrer tous les deux. Il ressortit le premier, et éleva son bras pour faire sortir son amie recouverte d’une couche de sable qui se renouvelait sans cesse pour contrer la technique de la jeune fille. Puis, il l’étreignit, non pas pour la tuer mais pour lui faire comprendre qu’il avait gagné. Seulement, Tsuki se mit à pousser un hurlement déchirant et Gaara pâlit. Il relâcha directement son amie et se précipita vers elle.

Elle avait la peau rougie par la pression mais rien qui montrait qu’elle était véritablement blessée. En revanche, elle semblait affreusement choquée. Il s’agenouilla et tendit la main vers lui.
Elle recula, apeurée en le suppliant de ne pas la toucher.

- Je t’ai fait mal ?
- Tu as essayé de me tuer !
- Non, tu sais bien que non…
- Si ! Il y a trois ans, tu as voulu me tuer !!!

Gaara sentit son corps se liquéfier. Elle se souvenait… Elle se souvenait parce qu’il l’avait emprisonnée dans la même technique. Elle avait retrouvé la mémoire et la vérité qui allait avec.
Elle s’enfuit en pleurs alors que Kaoru les rejoignit.

- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demanda-t-il.

Mais Gaara ne répondit pas. Il était bien trop anéanti.

- On dirait… Tsuki-sensi n’était pas blessée…

La voix du petit garçon était si lointaine. Il ne réagit que quand l’enfant le secoua de ses petites mains.

- On dirait que Tsuki-sensei fait un choc émotionnel.
- Un choc ? répéta machinalement Gaara.
- Oui ! C’est le tout premier cours que Tsuki-sensei m’a donné, parce que j’en ai fait, tu te souviens ?
Il opina à peine.
- C’est dangereux ! Tsuki-sensei pourrait se suicider, elle aussi !

Il n’en fallut pas plus pour remettre Gaara en alerte. Il se leva d’un bond en réajustant sa jarre et s’apprêta à s’élancer à la poursuite de l’ambassadrice. Seulement, il se tourna vers Kaoru.

« Une telle maturité dans un corps encore si innocent, pensa-t-il ».

- Aide-moi à la retrouver.
- A vos ordres, Kazekage-sama !

Et d’un même élan, ils partirent retrouver Tsuki.

***


Tsuki avait trouvé refuge à l’hôpital. Alors que les souvenirs datant de l’examen de chûnins se pressaient dans son esprit, son cœur se meurtrissait. On lui avait menti. Gaara, certainement, car à la vue de l’expression de son visage, il avait compris de quels souvenirs elle voulait parler. Qu’en était-il de Temari et Kankurô-san ? Le savaient-ils ? Possible, Kankurô-san avait été étonné après tout qu’elle ait vu Gaara durant cette période et en soit sortie indemne. Et puis, même s’ils savaient la vérité, ça ne changerait rien au sentiment de trahison qui martelait son être tout entier.

Elle se plongea dans les soins. Il n’y avait que cette méthode qui lui permettait d’oublier. Elle arrivait aisément à placer la barrière entre la vie privée et sa profession. Quand elle travaillait, elle était la ninja-médecin. Le seul problème se posait en sens inverse : elle avait souvent du mal à oublier la profession chez elle.
Elle savait qu’elle fuyait, mais elle avait besoin de digérer. Il fallait qu’elle pense à autre chose.

Elle se débrouillait bien jusqu’à l’arrivée de Kankurô. Il avait été blessé lors d’une mission. Rien de grave, mais il avait appris de sa dernière erreur. La moindre blessure pouvait causer une infection. Il avait été bien dégoûté d’être resté cloué au lit à cause d’une entaille assez profonde. C’était finalement elle qui avait eu le dernier mot. Aussi, à la moindre blessure un tant soit peu profonde, il venait à l’hôpital. Mieux valait rester une petite heure qu’une semaine.

- Figure-toi que Gaara te cherche, dit-il alors qu’il enlevait sa veste pour lui montrer son bras.
- Ah.
- Je lui dirais que tu es là.
- Pas la peine, je viendrais le voir plus tard.
- Pourquoi pas maintenant ? Il est tard.

Elle leva les yeux vers la fenêtre pour voir que le soir tombait déjà sur Suna. Il la taquina sur son attitude tête en l’air. Mais Tsuki l’ignora car elle pensait à tout autre chose : elle allait devoir confronter tôt au tard Gaara, autant commencer cette histoire avec Kankurô.

- Est-ce que tu savais que Gaara avait essayé de me tuer il y a trois ans ? commença-t-elle d’un ton froid alors qu’elle préparait ce qu’il lui fallait pour soigner la plaie.

Le sourire du marionnettiste se figea, puis un air grave se peignit sur ses traits.

- Oui, et non. Je savais que Gaara tuait facilement. Quand tu m’as dit que vous vous étiez revus pendant les examens, je me suis demandé s’il n’avait pas fait une tentative. Quand tu m’as affirmé que non, je n’ai pas cherché plus loin. C’était possible après tout. Vu comment il tient à toi maintenant, peut-être que c’était ça qu’il l’avait empêché.
- Bah non. Il a bien essayé. Preuve que je n’ai pas autant d’importance que ça à ses yeux…
- Tu mélanges tout là. C’est malheureux que Gaara ait voulu te tuer, mais tu n’es pas la seule dans cette situation. Toi, tu as subies ça quoi… deux mois, c’est ça ? Imagine toi que moi et Temari c’était des années !
- Mais moi je l’ai toujours aimé !

Kankurô encaissa la réplique difficilement. Ses traits se contractèrent et Tsuki s’empressa de s’excuser pitoyablement.

- Non, mais tu as raison. A part toi, et peut-être d’autres, nous ne l’avons pas aimé tout de suite. Je comprends que dans ce cas-là ça soit plus difficile à accepter d’avoir été traitée comme ça. Mais tu sais bien qu’il avait ses raisons. Et puis, ce n’est pas parce qu’il a voulu te tuer qu’il ne t’aime pas maintenant. Sans compter que tu n’es pas toute blanche non plus. Ca fait combien de temps que tu lui mens sur un point ?
- Je sais…
- Ecoute, continua Kankurô après un moment de réflexion. Gaara tient sincèrement à toi. Tu sais combien de temps ça nous a pris de manger de temps en temps avec lui ? Des mois, Tsuki, des mois ! Et toi, même pas une semaine tu mangeais tous les soirs avec lui ! Si, ça ce n’est pas une preuve…
- Tu exagères là.
- A peine ! Et tu sais pourquoi ça été plus rapide avec toi ?
- Non.
- Parce qu’il t’aimait déjà. Parce que tu ne lui avais jamais tourné le dos, même après qu’il a tenté de te tuer. Il se devait de faire plus d’effort avec toi.
- Tu es sûr ?
- Non. Je ne connais malheureusement pas assez bien Gaara pour l’affirmer avec certitude. Après, si tu en veux une, tu sais ce qu’il te reste à faire, non ?
- Oui… Merci, Kankurô-san.
- De rien. Tu as fini ?

Mais il n’attendit pas et remit sa veste. Il passa sa main dans les cheveux de la jeune fille pour les ébouriffer et cette dernière ne se déroba pas. Elle lui offrit un timide sourire en guise de reconnaissance et il sortit. Elle l’entendit échanger quelques mots dans le couloir sans prêter une grande attention, déjà accaparée par les outils qu’elle devait désinfecter et ranger ou jeter. Quand elle se retourna, Kaoru et Gaara était dans l’entrée. Son élève se précipita vers elle et elle s’excusa à nouveau. Mais contre toute attente, le petit garçon réagit autrement :

- C’était bien un choc émotionnel, hein ?
- Euh… ben… oui.
- Vous avez vu ? J’avais raison ! claironna l’enfant en se tournant vers Gaara.

Sa réaction fit augmenter le malaise entre les deux adolescents, ce que Kaoru ne sembla pas avoir remarqué, car il poursuivit sur sa lancée :

- C’était trop bien ! Kazekage-sama est vraiment trop fort ! Mais, euh, vous aussi, Tsuki-sensei !
- Euh, merci, fit l’ambassadrice désarçonnée.
- Demain, on fera une nouvelle leçon, hein ?
- Euh… je passerai à la boutique car je ne connais plus mes horaires.
- Demain matin, alors ?
- Oui, oui, demain matin…
- Je vous laisse alors ?

Mais il n’attendit pas la réponse. Il s’inclina rapidement devant Gaara en guise de politesse et partit aussi vite qu’il était venu, laissant les deux adolescents à une atmosphère tendue qui n’en finissait pas de grimper. Après un temps qui sembla interminable, Gaara referma la porte derrière lui et Tsuki commença :

- Je ne sais pas vraiment ce qui est le plus douloureux. Redécouvrir que tu as essayé de me faire du mal ou de savoir que tu m’as menti ? Sûrement les deux à la fois, conclut-elle après quelques secondes de silence. Pourquoi tu ne m’as pas dit la vérité, Gaara-kun ?
- Je ne voulais pas te refaire du mal.
- Tu devais bien te douter que si je le découvrais toute seule, ça me ferait plus de mal !
- J’avais honte.

Un nouveau silence s’installa encore plus pesant. Tsuki chercha désespérément quelque chose à dire, en vain. Contre toute attente, ce fut Gaara qui lui tendit une perche :

- Pardon.
- Accordé. A une condition.
- Laquelle ?
- Plus de mensonge, de secret qui peut blesser l’autre.
- D’accord. Mais tu ne dois pas en avoir pour moi aussi.
- Bien sûr, ça marche dans les deux sens.
- Pourtant tu en as un. J’ai entendu Kankurô le dire.
- Tu nous as écoutés ?!
- J’avais besoin d’écouter pour savoir quoi dire. Dis-moi la vérité, exigea-t-il.
- C’est que… elle est difficile à dire, à entendre…
- Je préfère la savoir maintenant que par un tiers.
- D’accord… laisse-moi juste un peu de temps pour la formuler dans ma tête.

Gaara opina et vient s’asseoir à côté de Tsuki. La jeune fille se mordillait la lèvre inférieure en fixant le sol qu’elle ne voyait pas vraiment tant elle était absorbée par ses pensées. Elle finit par reprendre la parole après de longues minutes de silence.

- Je ne trouve pas une façon de te déclarer ça… commença-t-elle en se levant. Comment dire… la vérité, Gaara-kun, c’est que je t’aime, finit-elle par dire en se tournant vers lui. Je suis amoureuse de toi depuis les examens chûnins.
- Quoi ?

Pour la première fois de sa vie, Gaara ne comprenait absolument plus rien. Elle venait de lui dire quoi ?!

- Je t’aime, Gaara.

Mais ces mots n’aidèrent pas plus le Kazekage. Il avait toujours les yeux écarquillés et la bouche ouverte. Il finit par baisser la tête ne supportant soudainement plus le regard de Tsuki. Après quelques minutes, elle annonça son départ et Gaara ne l’entendit même pas car la vérité que Tsuki venait de lui annoncer remettait une bonne partie de lui-même en cause.

*Cfr chapitre 28





Notes d’auteur :

- Vous trouverez peut-être exagéré la multitude de problème que Tsuki a dans ce chapitre, mais c’est volontaire de ma part. Il y a dans ce monde des personnes qui n’ont vraiment pas de chance où elles ne se prennent pas une tuile sur la tête mais plusieurs. Tsuki est dans ce cas. Vous regarderez le nombre de fois qu’elle se foule la cheville, qu’elle manque de se faire tuer, ou qu’il lui arrive des trucs... Même quand elle fait les courses elle tombe sur un problème (cfr Kaoru).

- Je ne sais pas si c’est compréhensible l’endroit où Tsuki se trouve quand elle est malheureuse (après la salle des archives), parce que je n’ai cité qu’implicitement le lieu. En fait, elle est dans les souterrains.

- Les lecteurs exigeants – et ils ont raison de l’être – remarqueront que, même si Tsuki se tape un tas de problèmes, je passe vite dessus. C’est pour cela que je vais les détailler dans le prochain chapitre ce qui décale la réponse de Gaara aux sentiments de Tsuki… * S’enfuit pour éviter la nuée d’œufs*
Bon, trêve de plaisanteries, en fait, je ne sais pas si ça décalera, parce que vu que ce n’était pas prévu, je ne peux pas savoir ce qu’il y aura exactement. D’ailleurs, grand merci à ma bêta-lectrice, Siana, et ses conseils prodigieux !!

- Tsuki ne se serait jamais suicidé, mais Kaoru ne se base que sur sa propre histoire. Je trouvais que ça faisait petit garçon… et puis il fallait secouer Gaara ^^’

- Ca y’est ! Elle l’a fait !!!!! Je ne sais pas pour vous, mais je me sens vachement soulagée. Punaise, depuis le temps que j’avais cette scène en tête ><
*s’écroule *
J’ai réussi, maintenant je peux dor- zzzzZZZZZ !
*Siana arrache le micro à l’auteur*
Merci à tous d’avoir lu ! Au prochain chapitre !




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