Paris,les années 2000.Shikamaru Nara est un nouveau chômeur qui sombre dans sa paresse et sa déprime.Depuis la mort de son parrain Asuma,son apathie le frappe plus cruellement que jamais.Ses meilleurs amis se plaignent de sa nonchalance.Un jour il est mis à la porte!Comment notre feignant favori va-t'il se débrouiller? Shika/Tema et Ino/chôji!!!!!!!
Kunoichi3000 (Féminin), le 15/10/2011 Bonjour tout le monde !
Alors, ce chapitre est un peu spécial, mais je vous laisse lire :) !!!
Bonne lecture !
Kunoichi3000
Chapitre 9: Réflexions philosophiques
Le jeune feignant, quant à lui, ressentait la ferme envie de prendre cette créature par les cheveux, de la traîner jusqu’à la mer et de la balancer au-delà de l’horizon, afin de mettre un terme à ses misères. Qu’est-ce qu’elle l’agaçait, à la fin !
Il vit avec énervement ses lèvres s’ouvrir pour dire :
« Bon, on y va, maintenant ! Il n’y a pas de temps à perdre, nous devons retrouver Gaara !
-Mais…Mais je croyais que vous me détestiez, que vous ne vouliez plus me voir…
-J’ai changé d’avis vous concernant.
Cette phrase, bien que ferme, possédait une nuance de timidité, de réserve. Shikamaru fronça les sourcils devant ce changement d’attitude, qui lui semblait suspect. Ne désirait-elle pas l’amadouer pour l’utiliser à des fins personnelles ?
Temari se sentait fébrile, surprise par sa soudaine franchise. Auparavant, jamais elle n’aurait avoué le fond de sa pensée à un homme.
Et pourtant, elle, la féministe tant irréprochable, venait de dire implicitement à cet individu occulte qu’elle ne le mettait pas dans le même sac que les autres.
Mais, à bien y regarder, malgré des dehors machistes, il n’était pas de ces idiots qui se moquent des paroles des autres sans avoir saisi un seul mot. Non, lui cherchait à en comprendre la portée, s’il n’avait déjà compris. Se pourrait-il que Shikamaru Nara fût la réincarnation d’un philosophe, tant il lui paraissait absorbé dans ses réflexions ?
« Sa paresse n’est qu’apparente, se disait-elle intérieurement, en réalité, sous ces airs endormis, la pensée fonctionne à toute allure. »
Soudain, une citation de Blaise Pascal lui revint en mémoire « L’homme est un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant. »
Elle frémit d’excitation devant sa découverte. En effet, devant elle se tenait cette étrange antithèse, ce paradoxe unissant la fragilité de l’arbuste à l’attribut le plus merveilleux qu’il soit de posséder pour un être vivant.
Le jeune feignant, quant à lui, regardait fixement cette jeune femme, qui le surprenait par sa vivacité sagace de même que par sa beauté insolente.
Il chassa aussitôt cette dernière pensée, s’étant juré de ne jamais, au grand jamais s’offrir véritablement à une femme, de ne jamais succomber aux charmes de la gente féminine.
Il entendit aussitôt la voix claire et déterminée de son interlocutrice :
« -Monsieur, je vais vous demander quelque chose. Pouvez-vous me dire qu’est-ce que vous savez ?
Il se raidit en entendant cette dangereuse question. Ne cherchait-elle pas à le piéger par son ignorance ? Car, telle était la vérité, il ne savait rien. Déjà, il n’était même pas capable de sauver quelqu’un, alors il ne fallait pas non plus lui demander la lune. Son cœur se serra en lui faisant voir qu’il ne savait que fort peu de choses, si ce n’était rien.
Il soupira d’un ton stone :
« -Mademoiselle, laissez-moi vous dire que je ne sais rien. Je ne suis pas capable de me prendre en charge, je ne suis pas intelligent, je suis seulement un misanthrope, pessimiste, amorphe, féru de quelques auteurs de XIXème siècle, bref, je suis pour ainsi dire passé de mode, malgré mes 21 ans. Je ne souhaite créer de problèmes à personne, mais la vie est si galère que je finis par en concevoir.
Un sourire victorieux passa sur le visage de Temari. Prenant une longue inspiration, elle lança :
- Vous ne savez peut-être pas grand-chose, mais vous me surprenez. Quel est le baccalauréat que vous aviez passé ?
Il marmonna un vague « Bac scientifique, et encore… », avant d’être de nouveau interrompu par la jeune femme :
- Quelle était votre matière préférée à l’école ?
- Aucune, j’étais bon partout sauf en sport ; mais c’était galère d’apprendre par cœur, au lycée, j’ai décroché et il a fallu que mon parrain m’aide à ce que j’obtienne mon baccalauréat.
-Vous êtes vraiment sûr, monsieur, que vous n’aimiez aucune discipline ?
Cette phrase interrogative, posée sur un ton de curiosité, le frappa de plein fouet. En effet, la seule discipline qu’il aimait vraiment, il ne pouvait l’avouer, il n’avait jamais dévoilé sa passion pour le travail qu’elle demandait. Il paraissait déjà bizarre aux yeux des autres, ce n’était pas la peine qu’il révèle à quel point il était farfelu.
Affichant la mine d’un condamné à la potence, il respira profondément avant de dire, dans un murmure :
- La philosophie. »
Il crut percevoir un éclat de lumière au fond des prunelles de Temari no Sabaku.
La créature exultait intérieurement, fière d’avoir mis à jour ce qui la tracassait depuis tout à l’heure. Cet homme était animé par la pensée, de la tête aux pieds. La raison pour laquelle il l’étonnait tant venait d’être exposée à l’instant même.
Elle répondit sereinement :
« - J’en étais sûre. C’est peut-être pour cela que je vous ai détesté et que je vous ai accueilli malgré mon ressentiment à votre égard. Je ne comprenais pas vraiment cette discipline, et je me demande comment vous faites pour la saisir… En ce qui me concerne, j’aime les langues et je veux vivre de l’interprétariat. »
Shikamaru, en la regardant avec précision, se demandait comment il avait pu la rencontrer. Ils n’étaient vraiment pas du même monde.
Elle, la travailleuse acharnée, gaie, vivante, épanouie, qui souhaitait réussir son avenir. Il la comparait intérieurement aux matières qu’elle étudiait, desquelles se dégageait une impression d’énergie, de nouveauté. En outre, ses goûts cadraient avec ses cheveux d’un blond doré et ses yeux d’un magnifique vert sapin.
Lui, le paresseux taciturne, brun comme un soir d’automne, rêveur et pessimiste.
Sans travail, sans logis, il ne possédait que l’usage des idées, selon la formule d’Epictète. Il ne savait point en quoi consisterait son devenir.
Vraiment, ces deux êtres si différents avaient-ils ne serait-ce qu’une chance de pouvoir s’entendre un jour ?
Le jeune homme l’observa d’un œil suspicieux avant de renchérir :
- Cela ne m’étonne pas de vous, mademoiselle. Vous êtes gaie, fraîche, aimante, serviable. Par rapport à mes goûts, sachez que j’ai apprécié la philosophie parce que, justement, c’est la seule discipline où il est permis de réfléchir sans que tout soit établi d’avance. Ce que je n’approuvais point dans le système scolaire était que tout était décidé comme cela et voilà. Il fallait travailler pour devenir un modèle de consommation, ce que je trouvais galère. Quelle galère que l’aliénation !
Cette exclamation avait été prononcée sur un ton d’exaspération, ce qui fit sourire une fois de plus Temari, qui rétorqua :
« - Avant cette conversation, je vous comparais à Baudelaire. Maintenant, vous me rappelez plutôt Marx, ou plutôt Schopenhauer, de par votre sombre vision des choses. Après tout, vous en êtes peut-être la réincarnation, en plus paresseux, bien-sûr.
- C’est très charmant ce que vous me dites là, jeune fille, grommela Shikamaru, d’un air faussement outragé.
- Arrêtez, j’ai l’impression de parler avec mon grand-père. Au fait, vous m’aviez dit quel était votre âge, n‘est-ce pas ? Trente, quarante ans…
-Vingt-et-un ans, mademoiselle.
Ces cinq mots sonnèrent dans son oreille comme le couperet d’une guillotine. Comment ? Il avait un an de moins qu’elle, et il en paraissait dix de plus ? Comment cela pouvait-il se faire ?
Il n’était qu’un marginal, après tout. Pourquoi se posait-elle tant de questions à son sujet, alors ?
Elle s’exclama, visiblement surprise :
-Mais alors, je devrais vous tutoyer, pardon, TE tutoyer, Shikamaru Nara !
- Si tu veux, répondit le jeune penseur, mais je n’entendrai plus la délicate saveur du vouvoiement, qui animait nos conversations.
- Maintenant, ça suffit ! Tu vas arrêter de jouer au bourgeois gentilhomme, qui soi-disant en passant n’est qu’un machiste, et on va chercher mon frère, cria-t-elle, furieuse.
- Facile à dire, jeune péronnelle, ironisa le Nara.
- Je ne te permets pas ! Tu vas te secouer ta flemme et on y va ! C’est clair ? Bon d’abord, il a l’habitude de se promener vers le parc des Buttes-Chaumont, où nous allons de temps en temps nous promener. Nous devrions y aller, n’est-ce pas ? »
Elle avait prononcé cette dernière phrase sur un ton qui de toute évidence n’admettait pas de réplique.
Shikamaru acquiesça d’un air revêche. Il souhaitait que cette affaire se termine au plus vite, car il commençait à être dépassé par les évènements, notamment par la rencontre de cette créature qui le turlupinait au plus haut point.
Pendant ce temps-là, les deux hommes louches que nous avions vus dans les deux chapitres précédents s’étaient emparés sans ménagement de Sasori, qui se trouvait alors à genoux, avant de le jeter dans une cave noirâtre en compagnie des trois garçons occultes qu’ils avaient enlevés.
Ces derniers étaient à présent en train de regarder leur nouveau compagnon d’infortune suspicieusement, comme s’ils cherchaient à découvrir les éventuelles mauvaises intentions de celui-ci. Seulement, la manière de regarder n’était pas la même selon les trois individus.
Celui que l’on appelait Naruto le fixait méchamment, comme s’il se fût agi d’une bête sauvage dangereuse prête à l’attaquer. Il devait se demander, après l’explosion des sentiments à laquelle il avait assisté, si cet homme était névrosé, ou pire, s’il était dépourvu de conscience.
Son camarade, que ne lui ressemblait que par l’existence, s’interrogeait sur les évènements auxquels il venait d’assister, en observant l’homme assis en face d’eux comme s’il n’était pas un être humain, mais un problème métaphysique, un paradoxe, une idée abstraite, générale et incompréhensible.
Enfin, le troisième, qui n’était autre que Gaara, le dévisageait de son air habituel, insondable, en se demandant nonobstant pourquoi il lui avait jeté ce regard désespéré, avant d’agir de manière incohérente.
Le « mauvais sujet » , quant à lui, se rongeait les sangs intérieurement. Pourquoi avait-il fallu qu’il ait ces abominables pulsions ? Pourquoi s’était-il mis à agir de cette manière complètement opposée à ses valeurs sociales et morales, qui consistaient à se tenir froid en toutes circonstances.
Après un instant de réflexion, il sentit son cœur se serrer en comprenant que l’être qui l’avait contraint à agir ainsi n’était autre que son inconscient.
L’inconscient, cette créature mystérieuse qui vivait tapie dans les êtres doués de raison, prête à annihiler les pouvoirs de la conscience, à diriger l’homme selon ses instincts, avait réussi à prendre son contrôle sur sa misérable personne.
Il se sentit affreusement indigne d’être, d’exister. Il n’était qu’une simple marionnette, manipulable, qui obéissait aux caprices confus de cette entité bestiale qui le dominait, malgré lui.
Le garçon blond, après l’avoir toisé d’un air méfiant, lui lança d’un ton agressif :
"- Ma parole ! Vous êtes vraiment inconscient, monsieur, pour agir de cette façon-là ! Ou alors vous êtes un psychopathe, comme l’autre givré, là-bas !
Ces paroles eurent l’effet d’un coup de couteau en plein cœur sur Sasori. Ce jeune chenapan venait d’avoir explicité de manière concise le problème auquel il se trouvait confronté. Bien-sûr, cela ne lui faisait pas plaisir.
Il entendit aussitôt, sur un ton tranchant comme l‘acier :
- Il a agi de la même façon que toi, tu aurais agi dans sa situation, Naruto ! Dois-je te rappeler que tu es la première personne que je connaisse qui se laisse dominer par ses pulsions intérieures. Cependant, je te le concède, cet homme a besoin d’une prise en charge psychanalytique."
Ces deux phrases avaient été prononcées par le garçon brun au teint pâle, qui l’examinait lucidement à présent, comme un médecin considère son patient.
Sasori faillit défaillir de honte, en voyant à quel point ces deux garçons le torturaient psychologiquement. Il n’espérait qu’une chose, que le troisième ne lui fasse pas subir d’autres avanies du même genre.
Allait-il un jour se connaître enfin lui-même, se délivrer de l’emprise de cette chose qui le faisait souffrir intérieurement ?
Alors, que pensez-vous de ce passage? Comment vous paraissent les personnages?
( Je malmène ce pauvre Sasori, avouez... , et Shika aussi .. )