Fiction: L'oisiveté est mère de tous les vices (terminée)

Paris,les années 2000.Shikamaru Nara est un nouveau chômeur qui sombre dans sa paresse et sa déprime.Depuis la mort de son parrain Asuma,son apathie le frappe plus cruellement que jamais.Ses meilleurs amis se plaignent de sa nonchalance.Un jour il est mis à la porte!Comment notre feignant favori va-t'il se débrouiller? Shika/Tema et Ino/chôji!!!!!!!
Classé: -12D | Général / Cross-Over / Spirituel | Mots: 24819 | Comments: 19 | Favs: 19
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Kunoichi3000 (Féminin), le 10/09/2013
Un autre visage pour Sasori... à vous d'en juger !!!!



Chapitre 12: Une mort héroïque



Les deux hommes se faisaient à présent face, se regardant d'un air mauvais. Il y avait une telle opposition entre les cheveux rouges de l'un et le tissu capillaire de l'autre, qui était d'un noir corbeau tel que si Monsieur Stendhal était passé par là, il aurait peut-être donné un autre visage à son œuvre. En effet, on eût pu dire qu'ils composaient à eux deux le Rouge et le Noir. En revanche, ils n'auraient eu aucun rapport avec les valeurs transcendantes de l'armée et de l'Eglise.

La tension était telle que Shikamaru, d'ordinaire si amorphe, explosa.
Il était, à la vérité, irrité par cette situation on ne peut plus insupportable. Il venait de perdre son appartement, ses biens matériels, son parrain, la considération de ses proches, ce n'était donc pas la peine de lui adjoindre d'autres malheurs.
Cependant, il n'hurla pas, ne perdit point le contrôle de lui-même comme l'aurait fait un cas névrotique avancé. Non, il se leva et ouvrit la bouche, puis lâcha subrepticement ces paroles glaçantes comme l'hiver:
"- Maintenant, votre cinéma est entièrement achevé comme un verbe au parfait latin. Vous parlez de justice, je suis d'accord, mais il faut que vous en montriez les preuves concrètes. Pensez-vous qu'enfermer des personnes dans des conditions insalubres soit le meilleur moyen pour vous attirer les faveurs de la justice? Et vous, jeune homme, si vous souhaitez suivre la voie du Bien, je ne vous conseille point d'utiliser les mêmes armes que votre ennemi, si vous ne voulez point devenir comme lui, ainsi parlait Nietzche.
Sasori demeura stupéfait. Il ne connaissait point cet homme et voilà qu'il venait de résumer en quelque mot les conseils que lui avait maintes fois prodigués Sakura. Ses neurones se mirent à fonctionner lentement et le plantèrent devant un problème qu'il était incapable de résoudre: choisir le bien ou le mal? Il était à présent faible, impuissant de même que complètement désemparé.

Orochimaru, quant à lui, bouillait littéralement de rage. Pour qui se prenait cet avorton, fils pourri gâté de riches, qui se permettait de lui donner des leçons de morale? Comme s'il en avait besoin. Il n'avait jamais eu droit à la justice, depuis que sa mère avait favorisé ses deux frères et sœur en les choisissant comme ses deux enfants, au détriment de lui.


Flash-Back


" -Tu sais, ma chérie, nous n'avons pas de quoi nourrir ces trois jumeaux, il faudra que tu en abandonnes un aux services sociaux.
-JE NE VEUX PAS!JAMAIS DE LA VIE!, beuglait la pauvre femme, tenant ses trois enfants contre elle.
- Il le faut, salope, hurla l'homme, comme pris d'une colère subite. En prononçant ces mots durs, il la frappa, non sans violence.

La jeune femme, battue, dut se résoudre à faire le plus horrible des choix qu'un sujet conscient ait eu à faire dans sa vie. Elle ne souhaitait, au fond d'elle-même, à personne de s'y trouver confronté.

"-Alors, lequel de ces trois têtards élimines-tu?, grinça son mari, impatient de s'en débarrasser au plus vite à l'instar d'un curé qui veut que son mort soit emporté très loin de lui, pour convoquer Monsieur de La Fontaine.

En regardant attentivement, la jeune femme vit les yeux de celui qui représentait le cadet des triplés. Ils étaient laids, glauques, comme s'il se fut agi d'une maladie contagieuse et particulièrement horripilante. Curieusement, elle se mit à haïr cet être, ce misérable pelé à qui elle attribuerait désormais tous les maux du monde.

-Alors, tu te décides, oui ou non, petite traînée, glapit cet ignoble individu, d'un ton rauque, qui allait préfigurer celui qu'aurait, plus tard, l'enfant rejeté.
- Prends Orochimaru, s'il te plaît, je ne veux pas d'une ordure comme lui. Ce gamin pourrira tôt ou tard la vie d'autres êtres humains, j'en suis sûre!

Ce refus d'amour détermina celui qui deviendrait un assassin en acte, après l'avoir longtemps été en puissance. A l'image de Grenouille, le héros du roman de Süskind, qu'il avait lu et relu plusieurs fois, il compenserait ce manque d'amour par une haine croissante, et paradoxalement par une recherche de plus en plus effrénée de justice.

Fin du Flash-Back



L'homme, à son tour, se laissait gagner peu à peu par la rancœur et l'indignation. Les paroles de Shikamaru étaient entrées à l'intérieur de sa conscience avec le caractère tranchant d'une lame de couteau. Il ne s'était jamais autant senti blessé, humilié, ramené à un souvenir qu'il imaginait de par les paroles de personnes de l'orphelinat où il avait passé son enfance, mais qu'il visualisait fort bien dans son esprit.
"- Tu sais, espèce d'ananas vivant dont j'exècre la race, je ne te permets pas d m'insulter autant. Tu n'as sans doute pas connu ce manque d'affection, suite à un choix de merde effectué par ta mère à tes six mois environ. Tu ne sais pas ce que c'est d'avoir perdu l'honneur d'être un fils de famille et d'avoir imaginé ton père battre ta mère. Quoique mes frère et sœur son bien trop mollassons pour pouvoir agir et la défendre en justice. Elle est morte aujourd'hui. Ils s'en fichent, j'imagine. Ils ne savent pas ce que c'est et n'ont jamais voulu me reconnaître en tant que leur frère. Je suis une ordure, il est vrai, mais, sais-tu seulement ce qu'est un tel affront?

La question incita Shikamaru à réfléchir. Cet homme était un malade, un véritable psychopathe, mais au fond, n'avait-il pas raison? Il avait subi l'un des pires maux qui puissent-être infligés à un enfant et n'avait point reçu de compréhension de la part d'autrui. De ce fait, la situation n'était plus aussi manichéenne qu'au commencement. Il n'y avait plus de bien ni de mal. Des hommes, seulement des hommes, voilà ce qu'il restait, pour paraphraser nombre d'écrivains et de philosophes, qui tentent depuis des lustres de se pencher sur les méandres de l'âme humaine.

-Me comprends-tu, jeune homme?
Ces mots acerbes furent suivis d'une violente détonation. Orochimaru venait de tirer en direction de son interlocuteur, qui le plaçait devant une situation tellement intenable pour un homme de sa condition.
La balle vola, tel un oiseau moqueur et effleura l'épaule de Shikamaru, qui s'effondra. Chôji, furieux de voir autant de sagesse tomber devant lui par la faute d'un être moralement dépravé, décida de réagir. Il allait user de toutes les calories qui constituaient son corps pour sauver son ami et mettre un terme à cette situation avilissante.
Il s'élança tout d'un coup vers Sasori, s'empara de son revolver, malgré les récriminations de ce dernier, et tira vers Orochimaru. Cette fois, le tube éclatant venait de produire un effet considérable. Ce dernier venait d'être traversé violemment en pleine poitrine. Cependant, comme il était dépourvu de cœur au sens figuré, il allait peut-être souffrir physiquement, mais, psychologiquement, qu'est-ce que ça allait pouvoir bien faire?

"-Je suis fichu, je le sais, siffla l'horrible être, mais maintenant je sais que je n'ai point été aimé, que depuis mon enfance, ma mère m'a haï. Toutefois, ajouta-t-il, elle m'a donné des forces vivantes et grâce à elle je marche dans la vie.
- Auriez-vous lu "Vipère au poing" par hasard? Car on dirait vraiment que vous en êtes le narrateur réincarné!
-Non!
Cette réponse négative n'avait pas été donnée sans hésitation. Orochimaru avait lu quantité de livres dans vie, sans doute pour pallier son manque d'amour, mais il n'avait jamais eu le courage d'ouvrir celui-là. Peut-être contenait-il une vérité un peu trop indigeste à avouer pour lui-même?

Pendant ce temps- là, l'ignoble serviteur de cet être, du nom de Kabuto, s'était discrètement approché de Chôji et tentait, à l'aide d'une seringue, de lui injecter un venin sans doute mortel. Ses intentions noires furent démasquées par Sasori, qui hors de lui, à la vue de tant d'atrocité et d'ignominie, se glissa entre Chôji et la seringue, au moment même où celle-ci allait atteindre le jeune homme.
Un éclair se fit entendre dehors.
Le vicieux instrument perça la peau blafarde de Sasori, laissant apparaître une minuscule mais pernicieuse goutte de sang, semblable à une litote, dans la mesure où celle-ci consiste à dire le moins pour suggérer le plus.
Lentement mais sûrement, le venin de serpent commença à faire son effet, le rouquin ressentait de plus en plus les effets virulents du poison et chancela, avant de s'effondrer tout à fait.
A la vue de ce spectacle atroce, les trois autres captifs se jetèrent avec violence sur leurs deux oppresseurs, et se mirent à les rouer de coups, avant de les ligoter avec les rideaux du salon, qui soi-disant en passant étaient troués de vilains lambeaux, par manque de soin.
Gaara, littéralement scandalisé, se mit à déchirer le visage de Kabuto avec des ongles si effilés qu'ils auraient pu tuer un homme. Contre toute attente, le cœur de ce dernier cessa subitement de battre dans sa poitrine. Cet affreux famulus, pour reprendre les termes employés par Goethe dans la première partie de Faust pour désigner Wagner, venait de rendre l'âme.


Orochimaru, voyant cette odieuse scène, n'en put plus tenir. On venait de lui enlever le seul homme, qui malgré son imbécilité apparente, avait fait un effort pour le comprendre en tant que sujet et non plus en tant qu'objet. Il se pencha vers Sasori, en murmurant ces mots d'une voix sifflante:
"-Adieu Fancioulle, te voilà en train de mourir de façon héroïque. Je ne suis point inculte, comme tu pourrais le croire, bien au contraire. Tu as désiré mourir dans l'illusion, comme tu me l’as souvent dit, u temps où nous travaillions ensemble. A présent, tu réalises l'alliance du sublime et du grotesque, comme l'avait mentionné Hugo dans sa "Préface de Cromwell" et à l'image du bouffon du prince dans le poème baudelairien, tu décèderas lentement, comme si tu étais un vulgaire pantin.
- En effet, répliqua Sasori, non sans une pointe d'ironie présente dans sa voie, je tiens à te rappeler qu'il y a un jeu de mots entre les deux verbes latins "caedere", et "cadere" , l'un deux signifiant "tuer", l'autre "tomber". Je suis un décadent qui a aimé l'art et je mourrai, comme tu l’as dit, dans l'illusion. Whatever is realized is right, comme l'a souligné si glorieusement Oscar Wilde, dans son "De Profundis"...
L'aposiopèse, figure de rhétorique si couramment employée, marqua la cessation des paroles de Sasori, ainsi que l'envol de son bel esprit vers un monde transcendant.

Nonobstant cet usage de l'art oratoire permit aux jeunes garçons de terrasser l'homme à visage de serpent, de l'affaiblir davantage, afin qu'il cesse de nuire sans pour autant perdre la vie. Ils réussirent tant bien que mal cette tâche harassante.

Chôji, surpris par ce renversement de situation, décida aussitôt d'appeler de son portable heureusement chargé de crédit, sa douce et tendre dame, ainsi que Temari, qui se hâtèrent à leur tour d'appeler le commissariat le plus proche, de même que la cour de justice, afin de donner un nouveau sens à toute cette affaire.




Alors, quel a été votre ressenti?



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