Fiction: Pourquoi moi

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Je crois que là, le mariage est bon à mettre à la poubelle. Depuis une semaine, mon futur ex-futur mari et moi avons fait vivre à Kakashi la pire semaine de sa vie autant dans ce monde que dans l'autre: il a dû jouer le chef de la team, la baby-sitter de deux adolescents aux cerveaux de gamins de quatre ans, le souffre-douleur de nos nuits de pseudo-somnambulisme et celui qui envoie des messages de désespoir au village en les priant d'envoyer des renforts (qui sont pas venus en passant) car les dangers sont à présent les membres de l'équipe. Le pauvre, je dois re-connaître qu'on est pas allé de main morte, là. Maintenant, il a des cernes autour des yeux.
Mais ce qui m'a le plus éclaté, c'était la tête du Hokage à notre retour au village. Evidemment, elle a reçu les "au-secours" suppliants de Kakashi mais n'a rien pu faire à cause du manque d'effectif et du surplus de missions. Mais c'est pas pour ça qu'on allait arrêter, l'autre et moi: on a continué notre comédie même après avoir pénétré dans le bureau de Tsunade-sama; les "gros mufle, petite peste, taré, pimbêche" entre les plusieurs autres insultes.

Après le rapport terminé, on s'est quitté en faisant toujours semblant sans faire gaffe aux regards haineux de la sannin sur nous… Je me trompe ou Sasuke m'a regardée comme s'il redou-tait un truc? On dirait qu'il était prêt à tout plaquer sans arrière-pensée. Heureusement que tout ça est fini maintenant; et je crois que tout le village est au courant de l'enfer que notre cher sensei a vécu! Tant mieux, au moins, la tactique a marché et franchement, je me tape du reste.

J'aurais jamais cru être heureuse du malheur des autres. J'étais aux anges, j'ai pas encore vu mon père, mais j'ai entendu dire que le mariage a d'énormes chances d'être annulé. Même les regards des habitants ont compté pour du beurre, le soir où je suis passée devant eux pour me rendre près du ravin où j'avais rendez-vous avec Sasuke.

-Qu'est-ce qui te fait tant marrer?
-A ton avis? Je crois que mon plan a réussi!! Le mariage n'aura pas lieu!… Pourquoi tu me regardes comme ça?
-Je sais pas, je croyais que… Enfin bref, laisse tomber.
-Si tu veux. Ca te dit si on fêtait ça?
-T'es vraiment heureuse de pas te marier, alors?
-Bien sûr que oui! J'ai que dix-sept ans; qu'est-ce que tu crois qu'il va se passer si je me marie maintenant?
-Ouais, c'est juste.
-C'est quoi le problème, Sasuke?
-Comment ça?
-Eh ben, avant de nous séparer devant le manoir, t'avais l'air bizarre.
-Non, ça va bien, je t'assure.
-Si tu le dis… Ah, j'allais oublier, viens, suis-moi.
-Où tu m'emmènes encore?
-Pose pas de question et viens.
-Ok.

-C'est…
-Magnifique, oui je sais.
-Comment t'as découvert cet endroit?
-Après une mission il y a quatre ans; je crevais de fatigue et j'avais besoin d'un calme cha-leureux, que j'aurai sûrement pas trouvé chez moi. Donc, je me suis mise à la recherche du lieu idéal et c'est ici que j'ai fini.
-C'est génial!
Je crois que c'est la première fois que je le vois aussi ébloui… Mais vous devez rien capter là, hein? Bon: je l'ai emmené dans un coin de la forêt, là où les arbres sont moins denses et où on peut voir, pendant les nuits, les milliards d'étoiles qui scintillent dans le ciel d'un bleu nuit pro-fond. Et c'est aussi aux cours de ces nuits que, dans ce coin de paradis, d'innombrables lucioles éclairent les lieus. Pas étonnant que même Sasuke est fasciné; pour se calmer, il y a pas meilleur endroit que celui-ci.
-Pourquoi tu me l'as montré? C'est vrai, quand on y repense, tu me kifes pas tant que ça.
-C'est pour te remercier de m'avoir aidée; sans toi, je sais pas comment j'aurai fait.
-Mais tu m'as dit l'autre jour que tu allais t'en sortir de toute façon.
-Ben, j'allais quand même pas perdre la face devant toi!
-Ouais, c'est vrai que depuis que je connais ton autre côté, le contraire m'aurait étonné… Alors, qu'est-ce qu'on fait?
-On va dîner!!
-Quoi? Mais où est la nourriture?...

Surprise Sasuke! Je suis un vrai cordon bleu et quand je remercie quelqu'un, je lui fais profiter de mon talent. C'est que je fais pas les choses à moitié, moi.
-T'en dis quoi? Tu manges avec moi?
-C'est proposé si gentiment par "miss saut-d'humeur de service", comment ne pas accep-ter? Me répondit-il un ton d'amusement dans la voix.
-Eh ouais, c'est ton jour de chance!
Il est pas si désagréable que ça ce mec, finalement. Il est plutôt marrant à vrai dire. Il a accepté de jouer le jeu avec moi pendant deux semaines sans rechigner ni refuser de participer, il a mis beaucoup de lui dans le coup, bref, il s'est beaucoup investi; je l'aurais jamais cru!... Mais qu'est-ce qui m'arrive? Quoi qu'il ait fait, c'est toujours de l'Uchiha-glaçon qu'on parle!! Il rejette tout le monde, ne parle à quelqu'un que si c'est nécessaire; sans parler de ses émotions pas cap-tables du tout.
-Hinata, ça va?
-…………………
-Ici la terre, j'appelle la lune.
-Hum? Tu disais?
-Où t'étais passée, on aurait dit que tu te trouvais à des kilomètres d'ici.
-Euh, non, tout va bien!
- Bon…Tu sais que c'est pas du tout mon genre de faire des compliments…
-Ah, ça, c'est sûr!
-Mais ta cuisine est une pure merveille!
-……
-Oh, tu rougies? C'est la première fois que je te vois rougir depuis deux semaines. En fait j'avais carrément oublié ce détail.
-Depuis deux semaines, j'avais autre chose en tête, alors… Et puis tu m'as prise au dé-pourvu.
-Je t'ai prise au dépourvu!? Quelle réponse pertinente!
-Te moque pas de moi! Jusqu'ici, t'étais la seule personne devant laquelle j'ai pas rougis, et là…
-T'en fais pas, il y a beaucoup de choses desquelles j'ai été le seul témoin, pas la peine d'être triste pour ça!
-De quoi tu parles?
-D'abord, calme-toi et arrête de rougir.
… Je ris, je ris!!! Il m'a fait rire!!! J'hallucine. Je dois reconnaître qu'il a un don pour me faire retrouver mon sang-froid! Je suis toujours à l'aise avec lui… Ca recommence, oh non!
-Alors, c'était quoi ces choses?
-Par exemple, je suis la seule personne sur qui t'as crié, la seule à qui t'as donné des ordres, comme virer Sakura, la seule à qui t'as montré toute la fierté dont t'étais capable; et plein d'autres choses aussi!
-Ah la la! Tu me connais bien on dirait!
-Ben ouais, tu es facile à déchiffrer.
-Voyez-vous ça. T'es très lucide. Mais fais pas le fier trop longtemps, tu risques de le re-gretter.
-Ouh! Un défi?
-Peut-être bien…
-…Ah!
Ouais, fallait pas trop te frotter à moi mon beau. Et une luciole qui effleure tes yeux, une!
-Tu m'as bien eu là.
-Qu'est-ce que tu veux, je suis une experte pour les coups fourrés comme celui-là.
-…Tu sauras que moi aussi.
…J'y crois pas!... Il se défend plutôt bien lui aussi: ce type vient de me rendre la monnaie de ma pièce, même si ça me plaît pas de l'avouer.
-Tu veux jouer? Allons-y !

Et c'est ainsi que commence une très longue bataille de lucioles. Les pauvres, on leur a gâché leur petite soirée tranquille. Mais elles sont plutôt coriaces: aucune n'a péri! Je m'amuse plutôt bien, à cette soirée. Et je crois que lui aussi. Je l'ai entendu jubiler plusieurs fois. (Au cas où vous vous le demanderez, nous avons fini de dîner)
-Ok, ok, stop, je crois que c'est suffisant pour toute une vie.
-C'est toi qui as commencé.
-Et c'est aussi moi qui finis.
-Ca, c'est injuste!
-Faudra t'y faire pourtant.
Sans s'en rendre compte, on s'est assis sur l'herbe, les yeux rivés sur les étoiles.
-Elles ont l'air toutes petites vues d'ici.
-Ouais. Mais elles se trouvent quand même à des centaines d'années lumières de nous!
-Tu t'y connais, en astronomie?
-Pas vraiment, mais c'est pas ça qui va m'empêcher de les adorer!
-En regardant de plus près, c'est assez logique que tu les aimes tant que ça.
-Ah bon? Pourquoi?
-Eh ben, tu leur ressembles!
-Je ressemble à une étoile?!
-Ouais, tu as leurs caractères.
-Explique-toi.
-Quand on ne te connaît que de vue et de nom, on dit tout de suite que tu es timide, ré-servée, bizarre, comme une étoile lointaine et inconnue. A côté des autres qu'on considère comme des soleils ambulants, toi tu n'es rien. On ne voit qu'elles, puisqu'elles sont plus près de nous et toi, tu es totalement transparente. Mais quand on se rapproche de toi, de gré ou de force, on se rend tout de suite compte que toi aussi, tu émets de la lumière. Peut-être pas de la même manière que les soleils qu'on connaît, mais ça reste quand même de la lumière. Et il est possible que cette lumière soit beaucoup plus ravissante que celles des autres, donne beaucoup plus de chaleur en étant beaucoup plus douce en même temps. Comme une étoile lointaine, tu ne donnes pas tes rayons à n'importe qui, mais le gratifies à celui ou celle qui veuille bien te connaître. Et quand on te connaît mieux, c'est sûr que tu luis beaucoup plus que les autres.
-Waw, je savais pas que t'étais aussi observateur! C'est la toute première fois que quel-qu'un me flatte autant.
-Tu sais, j'ai l'habitude d'être la personne des toutes premières fois avec toi.
-Non sérieux, c'était génial ce que tu viens de dire. Tu penses vraiment tout ça de moi?
-Ouais.
-Même si j'ai passé mon temps à te hurler dessus, à te donner des ordres et à te lancer des insultes au visage?
-Y'a pas que ça, on a bien rigolé aussi pendant la mission, comme quand Kakashi dormait et que nous, on complotait contre lui ou quand on faisait des bains de minuit parce que la mission nous fatiguait et qu'on était trop crevé pour penser à un plan, ou comme maintenant!
-Ouais, faut dire qu'on a passé quand même du bon temps!
-Hum!
-Cette histoire de mariage a eu un bon côté, finalement.
-Lequel?
-Bah, je me suis rendue compte que je me trompais sur to i; t'es beaucoup moins insupportable que je le pensais, en fait, t'es très sympa !
-Merci.
-Amis ?
-Amis !

Un poignet de mains pour officialiser les choses et on se sépare, il est quand même tard!





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