Fiction: Pour être Libre

Pengrade, la prison pour mineur la plus réputée mais aussi la plus dangereuse au monde. Entre ses grillages, il ne faut plus vivre mais survivre. Si on n'y arrive pas, c'est la mort qui frappe à la porte Ca, un prisonnier l'a bien compris et il mijote un plan pour sortir de cet enfer et prouver qu'il n'est que la victime d'un coup monté alors qu'il n'avait que six ans Cela fait maintenant dix ans qu'il est enfermé et qu'il regarde le ciel en se disant que, bientôt, il sera libre
Classé: -12D | Général / Cross-Over / Romance | Mots: 52096 | Comments: 34 | Favs: 37
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Hiragi (Masculin), le 27/08/2010
Chapitre suivant! On va enfin voir à quoi ressemble Konoha! Avec une surprise de taille à la fin!



Chapitre 5: Combat



« Il voyait flou. Non. Il ne voyait presque plus rien. Sa vision était cachée par le sang qui coulait de sa tête, la fatigue l’empêchait de distinguer clairement les formes, les couleurs, les choses qui s’approchaient de lui.
Malheureusement, ce n’était pas la seule chose qui n’allait pas. Il ne sentait plus rien. Aucun membre de son corps ne voulait bouger, même pas un doigt, rien. Aucune sensation arrivait à l’atteindre. Le froid, la douleur, le sang qui coulait sur sa peau. Son cerveau ne distinguait plus rien. Il savait juste une chose : ce qui le tenait assis se trouvait être des cordes qui le retenaient à une chaise.
Il leva les yeux et tout ce qu’il vit fut un objet brillant et des yeux de serpents entourés de violet avant que le bruit d’une arme à feu n’atteigne ses oreilles, en même temps que la balle qui lui était destinée. »

Shukaku ouvrit d’un coup les yeux, se réveillant lentement de son sommeil, la lumière qui filtrait par les fenêtres l‘éblouissant. Si on pouvait appeler ça un sommeil. Il s’était lentement endormi pour ne pas faire de rêve et se réveiller quelques minutes plus tard encore plus fatigué qu’avant et avait compris que c’était une très grosse erreur de s’endormir maintenant. Non seulement il aurait pu se faire prendre mais en plus de ça, ses blessures le faisaient encore plus souffrir qu’avant. Il avait voulu se redresser pour éviter de s’assoupir de nouveau mais son corps ne lui obéissait plus. La fatigue et les balancements du véhicule dans lequel il se trouvait avaient eu raison de sa volonté et il avait cédé au sommeil une deuxième fois, celui-ci ayant était plus long que le premier. S’enchaîna alors un réveil plus douleureux encore que le premier puis un nouvel assoupissement accompagné de ce rêve étrange.
Maintenant qu’il y repensait, c’était ce qui aurait pu lui arriver si il s’était fait attrapé dans la prison, dans la forêt ou dans la camionnette et c’était ce qui pourrait lui arriver s'il se faisait attraper aujourd’hui ou demain. Une longue suite de tortures pour finir par mourir de la main du directeur. Et il savait très bien que plus le temps de son évasion s’allongerait, plus sa torture sera longue et douloureuse. C’est pour cela qu’il ne fallait pas qu’il se fasse attraper.

Le jeune homme prit une grande respiration puis se redressa lentement, tentant de réveiller le moins possible sa douleur mais en vain. Une fois assis, il fit un bilan complet de la situation dans son esprit, résumant les derniers évènements, ses contraintes, ses avantages et ce qu’il devait faire. Sa conclusion n’était pas vraiment positive. Il n’avait rien, ni possessions, ni famille, ni amis et, de plus, il était blessé, à tel point qu’il arrivait à peine à bouger. Par contre, il n’avait pratiquement plus de menace concernant son retour en prison car il savait que les avis de recherche ne filtraient que rarement voir jamais d’un pays à un autre.

Ses réflexions s’arrêtèrent quand il vit la lumière diminuer petit à petit jusqu’à disparaître. Il fronça les sourcils d’incompréhension. Il était pourtant sûr que la nuit ne tombait que dans quelques heures alors pourquoi le soleil ne filtrait plus à l’intérieur de la camionnette ? Les fenêtres n’étaient pas d’une propreté irréprochable, certes, mais de là à cacher la lumière d’un coup, c’était étonnant.
Son interrogation se stoppa lorsqu’il sentit la voiture ralentir doucement pour finir par s‘arrêter. Suite à ses deux évènements, il put en conclure deux choses : la première était qu’il se trouvait dans un endroit sombre, sûrement un garage ou un parking souterrain, et la seconde c’était qu’il se trouvait enfin à la destination prévue, ce qui soulagea Shukaku qui poussa un soupir de soulagement.
Il s’apprêtait à se lever quand il entendit deux portes claquer, signe que le conducteur et le passager étaient descendus de la voiture. Il resta caché derrière sa caisse en essayant d’entendre des bruits ou des conversations pour tenter d’avoir le maximum d’informations possibles.
Des bruits de pas résonnant dans un grand espace parvinrent à ses oreilles ainsi que la discussion entre Izumo et Kotetsu.

-Aaaaaah ! Ça fait du bien d’être rentré ! On va avoir le droit à une bonne journée de repos !
-Tu flemmardes vraiment trop, Izumo.
-Tu dis ça mais tu es le premier à t’endormir dès qu’on a fini notre travail !
-Oui, quand on a fini.
-On a juste à donner notre rapport à notre Président.
-On doit aussi déposer les clés de la camionnette au secrétariat pour qu’un mécanicien vienne voir s'il n’y a pas de problème dessus.
-Des problèmes ? Il y en a tellement dans ce véhicule qu’il peut pas en trouver plus !
-Allez ! Arrête de râler et viens !
-Je te suis.

Les pas s’éloignaient lentement jusqu'à ne plus être, donnant au jeune homme l’occasion de sortir de la voiture avant que le contrôleur ne remarque sa présence. Il se leva, non sans peine ni douleur, puis alla ouvrir la porte de la camionnette pour y sortir. Une fois dehors, il détailla l’endroit.
C’était un souterrain aménagé comme un centre de mécanique pour les voitures. Il y avait des planches pour relever les voitures et voir en dessous, des armoires remplies d’outils et d’autres de pièces et autres. Un chemin permettait d’accéder au sous sol ou d’y sortir, une porte menait à un ascenseur tandis qu’une autre donnait sur un bureau où devait être les deux hommes qui l’avaient conduit ici sans le savoir ni sans le vouloir. Le tout était dans une tonalité grise accompagnée de ruban jaune un peu partout : sur les murs, les équipements, le sol et même le plafond. Shukaku en déduit que ça devait être en rapport avec la sécurité au volant ou quelque chose de ce genre.
Il revint à la réalité en entendant le grincement d’une porte qu’on ouvre. Sans attendre, il se précipita vers la sortie destinée au véhicule. Malheureusement, elle était faite d’un côté très rude qu’il eut beaucoup de mal à monter à cause de sa fatigue mais aussi de ses blessures.
Après quelques minutes d’efforts, il aperçut un peu de lumière. Il ralentit doucement sa course et couvrit ses yeux avec ses mains pour être le moins ébloui possible par le soleil, ayant pris l’habitude d’être dans la nuit après tous ces évènements.

Quand le jeune homme atteignit la sortie, il dirigea directement ses yeux vers le sol pour avoir le moins de lumière dans les yeux, se servant toujours de sa main comme un pare soleil. Là, il vit une quantité incroyable de pieds et de jambes marcher sur le trottoir et une multitude de roues passer sur la route mais le pire de tout était les bruits qu’il entendait et qui lui perçaient les tympans. Un mélange de klaxons, de bruits de pas, de voitures, de conversations, de cris, de hurlements et autres qui le changeaient bien du silence de sa prison reculée du monde.
Il fronça les sourcils et releva lentement son visage, en faisant des poses pour habituer son regard au soleil. Quand il put finalement voir le paysage dans son ensemble, il écarquilla les yeux. Il n’avait jamais vu ça. D’immenses immeubles, de nombreux magasins et tout ça, sous le nez de centaines et de centaines de gens qui marchaient aux côtés des véhicules qui avançaient assez lentement pour éviter d’écraser des piétons. Des mères avec des enfants, des collégiens et des lycéennes, des hommes allant à leur travail à pieds, en voiture ou grâce au métro souterrain et des gens faisant tout simplement des courses diverses ou du shopping.
Le rouquin n’avait jamais vu autant de monde. Mais d’un côté, ça l’arrangeait. Avec toutes ces personnes, aucun policier ne pourrait le reconnaître ni même le voir. C’était parfait mais ça l’impressionnait tout de même.
Après un instant, il se rendit compte qu’il était toujours en plein milieu d’une descente pour voiture menant à un atelier. Il bougea donc pour marcher sur le trottoir pour se mêler à la foule. Les mains dans les poches de son gilet, le corps à peu près détendu, le visage inexpressif, il décida de visiter un peu les environs, regarder les magasins, apprendre les habitudes des gens pour se confondre avec eux. Mais le plus important pour le moment était de trouver un endroit pour dormir. Ensuite il trouverait un travail et laisserait le temps à ses blessures de guérir.

Shukaku s’avança vers la sortie du bâtiment d’où il venait quand il vit une barrière automatique empêchant les véhicules d’aller et venir sans autorisation ainsi que deux gardes en tenue de militaire. Vu les grilles en acier qui entouraient le bâtiment, il n’allait pas pouvoir passer sans se faire repérer : c’était sur.
Il était en train de réfléchir à un moyen de passer sans se faire repérer quand une main se posa sur son épaule. Par réflexe, il avança d’un pas avant de se retirer et de se mettre en position de défense, prêt à contrer ou à attaquer toute menace.
Mais au lieu de se trouver devant un militaire, comme il le pensait, il avait devant lui un vieille homme en costume noir avec une chemise blanche et une cravate bleue. Le vieux avait des rides un peu partout ainsi qu’un bouc et le centre du crâne dégarni, laissant une couronne de cheveux gris à l‘arrière de son crâne bien coiffé. Il avait dans sa bouche une pipe qu’il tenait avec sa main gauche où se trouvait une alliance en or tandis que l’autre s’était placée dans son dos après le rejet du rouquin. Malgré son allure de vieux crouton, il imposait le respect grâce à un sourire bienveillant et à des yeux noirs lançant des regards apaisants.
C’était sur, Konoha était bien différent d’Oto, autant par sa structure que par ses habitants.

-Voilà un garçon bien agressif.
-T’es qui ? (Langage de prison : Powa !)
-Oh… Je travaille dans le bâtiment mais je profitais de ma pause pour me promener ! Mais dis-moi, que fais-tu ici ?

Shukaku se détendit un peu puis fixa le vieille homme en costume. Il devait sûrement être riche et influent ici vu son allure et son sourire. Mais qu’allait-il répondre ? Qu’il sortait d’une camionnette dont il était le passager clandestin suite à sa fuite de la prison la plus réputée du monde ? Sûrement pas. Il ne réfléchit pas longtemps et prit la première idée qui lui venait en tête :

-Perdu.
-Je comprends. Konoha est une grande ville et il est facile de s’y perdre pour les étrangers. Et où souhaitais-tu aller en premier ?
-Nulle part.
-Je vois. Dans ce cas, je te raccompagne à la sortie.

Le jeune homme hocha la tête et suivit le plus vieux vers les barrières. A chaque pas, il soufflait un peu de fumée de sa pipe, le regard dans le vide comme s'il réfléchissait. Une fois arrivé devant les barrières automatiques, les militaires se mirent au garde à vous, l’arme sur l’épaule.

-Monsieur Sarutobi ! dirent-ils en cœur.
-Repos, messieurs. Je viens raccompagner ce jeune homme à la sortie.
-Oui monsieur ! Reprirent t-ils.

Le rouquin secoua la tête en retenant un soupir. Même devant un personnage important, il ne ferait pas ça, même si ça vie en dépendait, il ne saluerait jamais personne. Une partie de sa fierté ou l’envie de liberté, il ne le savait pas.
Il passa à côté du gardien qui ne bougea pas et se retourna pour remercier le vieil homme du regard tandis qu’il observait le bâtiment où il se trouvait. C’était un immeuble à trois étages blancs. Sur le rez-de-chaussée, il n’y avait qu’une simple porte coulissante permettant aux travailleurs ou aux usagers d’aller et venir. On ne voyait du premier et du deuxième étages que leurs fenêtres, la plupart grandes ouvertes à cause de la chaleur. Et le dernier étage n'était composé que de baie vitrée.
Voyant le regard inquiet du vieil homme, Shukaku mit ses mains dans ses poches et partit tranquillement sur le trottoir se mêler aux autres piétons pour commencer sa visite.

Il vit en premier le commissariat. C’était un bâtiment assez grand entièrement beige faisant environ la longueur et la largueur d’un terrain de football. L’hôpital, lui, était en blanc et rouge et comportait six étages. La caserne de pompier était rouge et formait une sorte d’étoile avec, à chaque pointe, des garages d’où sortait des camions en cas d’urgence. A l’arrière se trouvait un large terrain pour les tests et les entrainements de pompier. A côté se trouvait une série d’école: maternelle, primaire, collège, lycée et université. Elles avaient exactement les mêmes structures: un bâtiment blanc en forme de U mais il y avait plus de terrain et d’amusement pour les petites classes tandis que les bâtiments d’études supérieurs possédaient un lieu scolaire plus imposant
Après avoir traversé ce qu’il supposait être le chef lieu de Konoha, il atterrit dans un endroit composé seulement d’immeubles d’entreprise sans la moindre couleur, des trottoirs sales et des voitures qui n’en finissaient plus de polluer. Le paysage lui faisait penser aux télés en noir et blanc des années 60. Il n’allait pas pouvoir passer sans se faire repérer, c’était sur. C’était le quartier industriel et le rouquin en déduit bien vite qu’il n’avait rien à voir ici mis à part des hommes d’affaires constamment accrochés à leurs portables avec leurs valises à la main.
Il se dirigea donc vers un autre endroit qu’il devina être le quartier commerçant. Les bâtiments ne faisaient pas plus de deux étages et tous étaient colorés. Les étalages du marché se composaient de fruits, de légumes, de vêtements, de chaussures, de laines et de bijoux fantaisistes. Les marchands hurlaient à tue-tête pour attirer des clients, principalement des mères avec des enfants en bas âges. Les restaurants avaient sorti les tables et les chaises pour faire de petites terrasses et tous les pare-soleils étaient tirés pour accueillir les consommateurs. Le mieux était qu’aucune voiture n’était acceptée ici. De ce fait, les bruits de la ville le gênaient moins.

Shukaku décida de rester dans les alentours, se sentant beaucoup mieux entouré de couleur et d’un peu de calme. Mais ce qui l’énervait le plus et qui ne changeait pas d’un quartier à l’autre était les gens qui le bousculaient sans ménagement. Il avait horreur de ça et ses blessures n’arrangeaient pas les choses, au contraire. Il sentait que son dos recommençait à saigner et ses épaules n’allaient plus tenir très longtemps à ce rythme de bousculade.
Concluant qu’il vaudrait mieux s’éloigner, il entra dans une petite rue sombre entre deux restaurants pour être au calme. Une fois dedans, il s’assit sur le sol en s’appuyant très légèrement sur le mur pour se reposer de sa marche sans trop avoir mal. Il tourna son visage vers la rue où défilait encore des centaines de personnes sans faire attention à lui.

Cette ville le changeait vraiment. Il avait l’habitude du silence et du calme soit pour dessiner en cours soit pour réfléchir sur son banc. Même la nuit était silencieuse car c’était le seul moment où il pouvait vraiment espérer avoir une autre vie. Mais ici, tout est différent. Rien que le bruit lui est difficilement supportable. Les gens se poussaient sans gênes et sans excuses, comme si c’était quelque chose de naturel et ceux-ci ne faisaient même pas attention aux autres, il n’y avait aucun soutien, aucune solidarité et aucune entraide. Même le paysage était différent. La forêt de Pengrade avait laissé place à des centaines d’habitations qui gâchaient le décor. Il se demandait comment les gens pouvaient faire pour vivre dans ces conditions… A moins que le problème vienne de lui ?

Le rouquin leva les yeux au ciel et ne vit qu’un fond bleu avec des tâches représentant des oiseaux posés sur le bord du bâtiment puis poussa un soupir
Alors qu’il fermait les yeux pour réfléchir, un hurlement attira son attention, ce qui l’étonna vu le bruit qui l’entourait.

-AAAAAAAAAAAH !!!

C’était un cri bizarre. Il était aigu et donnait l’impression d’être étouffé à la fin. Cela ressemblait à une plainte, comme un cri d’angoisse et de peur, un hurlement qui demandait de l’aide. Il en déduit par la tonalité du son que c’était une fille qui hurlait car elle était en danger.
Poussant un soupir, il se demanda pourquoi il pensait à ça. Elle s’était mis dans le pétrin, elle s’en sortirait seule. Un autre cri suivit, exactement comme le premier excepté que Shukaku y sentait de la détresse et du désespoir. Deux sentiments qu’il détestait plus que tout et qu’il n’aimait pas sentir chez quelqu’un d’autre car il ne les connaissait que trop bien.
Lentement, le rouquin se releva à l’aide du mur puis s’enfonça dans la ruelle sombre. Les mains dans les poches, il marchait tranquillement vers la direction qu’il croyait être la bonne, au son du hurlement qu’avait poussé la fille. Il n’était pas plus motivé que ça à aller voir mais quelque chose en lui le poussait à quand même aller jeter un coup d’œil. Une force invisible lui ordonnait de marchait vers le lieu du conflit et il avait décidé d’obéir à cette force qui, jusqu’à présent, lui avait été bénéfique car elle lui avait permis d’arriver jusqu’ici.

Après quelques secondes, il tourna à un coin de rue et aperçut la raison du hurlement : quatre garçons, environ la vingtaine, bloquaient une jeune fille d’environ son âge contre un mur. Ne voyant que le dos ou le profil des quatre assaillants qui cachaient la jeune fille, il ne voyait que très peu de chose de la scène qui se déroulait.
Les quatre garçons étaient habillés exactement pareil : un pantalon noir avec une longue veste descendant jusqu’au cheville blanche dont les manches étaient retroussées jusqu’aux coudes. Ils avaient une ceinture violette autour de la taille et portaient une chemise mauve. Ces quatre uniformes montraient qu’ils faisaient partis d’un gang de racaille venu des bas quartiers.
Le premier avait une chaîne avec, attachée dessus, neuf barres et trois petites crêtes oranges sur la tête ainsi que des yeux marrons comme le second qui, lui, avait une queue de cheval noire en plus d’un bandeau sur le front. Les deux derniers étaient des jumeaux avec des cheveux gris mi-long qui couvraient le côté gauche du visage pour l’un et le côté droit du visage pour l’autre. Ils avaient tous les deux un collier de perles rouge au cou et les lèvres peinturées de vert.
La fille portait l’uniforme réglementaire du lycée : un T-shirt blanc avec les bordures rouges et le symbole de Konoha sur les manches de même couleur. Un foulard était attaché à son cou jusqu'au milieu de la poitrine avec, sur celui-ci, une fine ligne blanche. Une jupe rouge complétait l’ensemble ainsi que des mocassins rouge et des chaussettes blanches
Ce qui frappa le plus le rouquin fut ses cheveux. De longs cheveux roux foncé, presque châtain clair. Étant loin, il ne voyait que ça d’elle mais c’était amplement suffisant pour le perturber. Immédiatement, il repensa à ses heures perdues à dessiner toujours le même dessin, la même chose, la même personne. C’était tellement étrange pour lui et tellement inimaginable, il ne voulait pas y croire.
Le jeune homme resta en arrière et attendit de comprendre mieux la situation par rapport à la conversation qu’avaient les cinq personnes.

-Allez ma jolie ! Viens avec nous, tu ne le regrettera pas ! Dit un des deux jumeaux.
-Je connais un bar sympa, je suis sur qu’il te plaira, informa le gros.
-Non ! Laissez-moi, s’il vous plait ! Répondit la fille tandis que ses joues se couvraient de larmes.
-On va bien s’amuser, susurra le garçon au bandeau.

Le dernier à avoir parlé tendit sa main vers le haut de la lycéenne qui poussa un nouveau hurlement en sentant les doigts de son assaillant toucher sa peau en se glissant sous son T-shirt au niveau du cou pour essayer de la déshabiller.
Shukaku s’avança un peu puis tapa dans un petit caillou qui roula par terre, faisant un bruit qui attira tous les regards. Les deux jumeaux délaissèrent la jeune fille pour se tourner vers lui en souriant alors que les deux autres s’occupaient d’empêcher leur proie de s’enfuir.

-Eh gamin, tu ferais mieux de déguerpir si tu veux pas avoir d’ennuis, prévint un jumeau.
-J’ai pas peur des ennuis, répliqua le rouquin.
-Mais tu cherches à jouer les caïds ? Un conseil, dégage avant que quelque chose ne t’arrive ! Répondit l’autre jumeau.
-Retourne jouer dans les jupons de ta mère, ordonna l’ex-détenu.
-Regardez le se donner des grands airs ! Hurla le premier jumeau.

Les deux yankees se jetèrent sur Shukaku. Ce dernier fit un petit sourire mauvais avant de sortir les mains de ses poches en regardant ses deux ennemis.
Ils arrivèrent en même temps sur lui en projetant leurs poings vers son visage. Il fit un pas un arrière tout en se mettant vers la droite pour éviter l’attaque puis se baissa et donna un coup de poing dans le ventre du premier qui tomba directement au sol. En voyant son jumeau à terre, le second recula d’un pas.

-Sakon ! Ça va ?
-T’en fais pas, Ukon. Un coup de chance.

Celui à terre se releva pour relancer l’assaut avec son frère. Le rouquin esquiva facilement une deuxième attaque de ses assaillants en reculant puis en se baissant pour donner un coup de pied dans la cheville d’un qui tomba au sol. Il se releva d’un bond et donna un coup de poing dans le visage du second qui recula en chancelant.

Il faut dire que personne n’avait de chance face à l’ex-détenu. Malgré ses blessures, ils n’avaient pas beaucoup de chance de le battre à mains nues, même à deux contre un. La prison l’avait rendu dur et fort grâce aux heures passées dans la salle de sport ainsi qu’aux bagarres improvisées dans la cour. En plus des nombreuses tortures qu’il a subies depuis dix ans, cela ne faisait aucun doute : Sakon et Ukon n’avaient aucune chance de gagner.

Les deux jumeaux se regardèrent puis hochèrent la tête en rigolant. Ils sortirent de leurs ceintures un couteau qu’ils dirigèrent vers le jeune homme. Ce dernier plissa les yeux et écarta légèrement les jambes pour se préparer à toutes les éventuelles attaques qu’ils pourraient subir.
Ses deux adversaires s’approchèrent lentement de lui en bougeant doucement leurs mains de façon à faire bouger leurs armes blanches. Le premier fit une estoc vers son ventre et il esquiva d’un pas vers la gauche. Le second en profita pour faire la même chose et un autre pas sur le côté le sauva de l’attaque. Il recula de quelques mètres puis fonça vers ses ennemis.
Sakon pointa son couteau vers le rouquin qui esquiva vers la droite puis lui prit le poignet et le tordit sur le côté, faisant tomber l’arme sur le sol. D’un coup de pied, le rouquin la fit glisser loin de la bataille. Il donna un coup de pied dans l’estomac de celui qu’il tenait puis prit la tête de son adversaire qu’il claqua contre le mur, assommant le premier des deux jumeaux.
Il n’eut pas le temps de réagir qu’il sentit l’arme du second jumeau rentrer dans son ventre. Par réflexe, il prit le couteau et le retira de son corps tandis que son autre main se posait sur sa nouvelle blessure, une autre qui alla rejoindre la collection que possédait déjà son corps. Shukaku tenta de nouveau de prendre le poignet de son dernier ennemi mais celui-ci esquiva et en profita pour tenter de porter un deuxième coup de couteau que la cible esquiva en reculant assez loin.

Le jeune homme jura mentalement. Il n’avait pas prévu ça. Il aurait facilement pu battre ses deux adversaires si ceux-ci n’avaient pas sorti d'armes. S'il n’y avait pas eu ces couteaux, il n’aurait reçu qu’un coup de poing au visage dans le pire des cas. Mais recevoir un coup de couteau dans le ventre était bien pire que ça. Ses chances avaient diminué de moitié dès que les jumeaux avaient pris dans leurs mains leurs équipements.
Mais la blessure qu’il venait d’avoir allait empirer la situation. Elle venait de réveiller son corps du repos qu’il venait d’avoir, ravivant la douleur de ses anciennes blessures et lui rappelant à quel point il était fatigué et affaibli. Son corps en avait assez de supporter tout ça. Il avait perdu beaucoup de sang et le peu qu’il lui restait, il le perdait encore. Ses membres tremblaient, ses yeux commençaient à voir flou, son souffle se faisait court.
En tant normal, il aurait pu gagner facilement mais là, il fallait faire un dernier effort.

Alors que Ukon plaçait une estoc contre Shukaku, ce dernier se mit sur le côté pour esquiver puis prit le poignet de son adversaire pour le plaquer contre le mur puis il donna un coup de poing au visage de son attaquant, puis un autre et un dernier avant de lui prendre la tête et de la frapper contre le mur, assommant le deuxième jumeau.

L’ex-détenu se redressa puis enleva sa main de son ventre pour avoir l’air plus fort et se tourna vers les deux derniers yankees et la jeune fille ou ce qu’il pouvait en voir à cause de ses yeux troublés par la fatigue.

-Dégagez, dit-il d’une voix sans intonation.

Il ponctua son ordre d’un regard froid. Les deux derniers membres du groupe lâchèrent les bras de la jeune fille et s’enfuirent sans même aider leurs amis à terre. La jeune rescapée tomba à genoux tout en plaquant ses bras contre sa poitrine, reliant ses mains comme pour une prière, les larmes s’échappant toujours sur ses joues.
Shukaku avança d’un pas vers la demoiselle avant de s’arrêter. Son corps en avait assez, il n’en pouvait vraiment plus. Plus rien ne répondait et il vacilla avant de tomber vers l’avant, s’étalant sur le sol tandis que le sang de ses blessures commençait à s’écouler par terre. Il sentit ce même liquide rouge couler de sa tête, signe que celle-ci avait durement heurté le sol.
Le jeune homme vit à travers ses paupières mi-closes de fines jambes bronzées courir vers lui. Ses yeux se fermèrent, emportant son esprit loin de son corps alors qu’il murmurait ses derniers mots :

-Pas… L’hôpital…



Alors? C'était bien? Qu'est ce que vous en pensez? ^-^



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