Fiction: Pour être Libre

Pengrade, la prison pour mineur la plus réputée mais aussi la plus dangereuse au monde. Entre ses grillages, il ne faut plus vivre mais survivre. Si on n'y arrive pas, c'est la mort qui frappe à la porte Ca, un prisonnier l'a bien compris et il mijote un plan pour sortir de cet enfer et prouver qu'il n'est que la victime d'un coup monté alors qu'il n'avait que six ans Cela fait maintenant dix ans qu'il est enfermé et qu'il regarde le ciel en se disant que, bientôt, il sera libre
Classé: -12D | Général / Cross-Over / Romance | Mots: 52096 | Comments: 34 | Favs: 37
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Hiragi (Masculin), le 10/08/2010
Et voilà le chapitre suivant! Apparition de deux autres personnages! Bonne lecture!



Chapitre 4: Voyage



Shukaku ralentit la course qu’il faisait depuis maintenant dix minutes, ses blessures l’empêchant d’avancer, son souffle s’atténuant, sa fatigue s’amplifiant. Il diminua son rythme jusqu’à une marche lente. Il s’avança vers un arbre puis s’y appuya, collant son dos contre le tronc de celui-ci. Il se laissa lentement glisser contre l’écorce afin de s’asseoir.

Reprenant son souffle par grandes bouffées, il se mit à regarder ce qui l’entourait. Des arbres et des arbres à perte de vue avec des buissons contenant des fruits rouges plus ou moins foncés. Des fleurs de toutes les couleurs parcouraient le sol, mettant une touche de gaieté dans le mélange vert et brun de la forêt. La terre était dure et sèche, signe que les nuages n’avaient pas déversé leurs eaux depuis quelques temps. Cependant, il y avait une rivière pas loin, à peine cachée par la verdure des bois, permettant au jeune homme de voir les reflets de la lune et des étoiles sur l’eau, la faisant briller de mille feux.
Il resta un moment à regarder le paysage. Ayant passé plus de la moitié de sa vie enfermé, il ne connaissait pas ce genre de chose. Tout ce qu’il avait vu remontait à plus de dix ans et la plupart des choses vues, apprises, entendues, avait disparu de son esprit depuis bien longtemps. La couleur et la forme des fleurs, le reflet de la lune sur l’eau, les fruits et autres. Maintenant, il pouvait les voir car…
Le rouquin écarquilla les yeux en se rendant compte d’une chose. Libre. Il était libre. Plus de barrières, plus de gardiens, plus de tortures. Il était enfin libre. Ça y est, il n’était plus dans Pengrade. Il pouvait faire ce qu’il voulait et rien ni personne ne l’en empêcherait. Après dix ans d’emprisonnement et d’enfer, le voilà libre. Libre !
Mais l’ex-détenu n’avait pas le temps de se réjouir. Il devait s’enfuir du territoire avant que toutes les frontières ne soient fermées. En effet, Orochimaru allait sûrement faire boucler le territoire. Sa prison venait d’être ravagée et plusieurs voir tous les prisonniers avaient du s’enfuir. Mais la personne que le directeur voulait attraper par-dessus tout, c’était lui car, après tout, c’était sa faute si tout ça était arrivé. Il en était sûr, Orochimaru devait le maudire de toutes ses forces et c’était tant mieux.

Shukaku s’appuya d’une main sur le tronc et de l’autre sur une branche pour se relever lentement en prenant soin d’avoir le moins mal possible, ce qui n’était pas une chose facile mais maintenant que le stress et l’urgence de l’évasion avait disparu, il n’avait plus besoin de se dépêcher. La seule chose qu’il devait faire, c’était d'empêcher les gardiens de le retrouver.
Il déchira des morceaux de son pantalon ainsi que de son T-shirt puis s’avança vers la rivière en prenant soin de laisser des morceaux de tissu accrochés sur les branches et dans les buissons de façon à ce que l’on croit qu’ils ont été déchirés tandis qu’il marchait. Une fois arrivé devant le cours d’eau, il ôta son blouson noir, se retrouvant en gris, et le jeta dans l’eau. Il suivit du regard la trajectoire du vêtement qui dériva un moment au gré du courant provoqué par l’eau avant de se coincer dans des branchages qui plongeaient dans la rivière. Il prit son T-shirt et le déchira pour l’enroula autour de ses bras pour empêcher le sang de couler sur le sol.

Une fois ces diverses choses faites, le rouquin se tourna vers la direction opposée puis commença à marcher lentement. Il sentait le sang séché dans son dos, les brûlures de son torse l’empêchant de se pencher, les os de ses jambes bougeaient et les blessures de ses bras saignaient, s’imprégnant dans son T-shirt.
C’était une longue marche qui l’attendait mais il savait que s'il ne sortait pas d’ici le plus vite possible, il n’aurait plus aucune chance. Mais s'il calculait bien, il avait le temps de traverser la frontière jusqu’au matin, le temps qu’Orochimaru mette de l’ordre dans la prison, qu’il prévienne de la catastrophe qui s’était produite et que le territoire soit bouclé.
Cependant, il ne fallait pas traîner. Maintenant qu’il était hors de Pengrade, il devait prouver son innocence. Malheureusement pour lui, il ne se souvenait de rien, ni de son procès, ni de sa maison, ni de ce qui s'était réellement passé.

Tout ce dont il se souvenait, ce n’est que l’image de sa mère en train de s’écrouler, le sang s’étalant sur le sol comme une mare qui s’étend dans la terre. Ce dont il se souvenait, c’était les hurlements qui lui tiraillaient les oreilles. Mais ce qui était bizarre, c’était qu’il ne voyait ça que d’un œil, le droit. Il y avait longuement réfléchi, tentait de se souvenir d’autres choses en vain lors de ses longues nuits où il ne dormait pas, ses longues journées où il regardait le ciel, ses dix années de sa vie gâchées.
Alors d’où partir ? Il connaissait à peu près la géographie du monde. Sa mère avait été assassiné à Suna, au Japon et il se trouvait à Oto, dans le même pays. Au moins, il n’aurait pas à prendre le bateau, l’avion ou le train pour traverser le monde mais il y avait quand même du chemin entre les deux. Il était donc sûr qu’il fallait qu’il passe par Konoha.

Sa décision prise, Shukaku commença à courir pour traverser le plus vite possible la frontière quand il arriva à un chemin en terre battue. Il resta à l’orée de la forêt et longea cette route en prenant soin de rester caché et d’aller dans la direction opposée à celui de la prison, ralentissant pour ne pas se faire repérer. S'il suivait ce chemin, il allait forcément tomber sur un panneau d’indication qui lui montrerait quelle direction prendre pour atteindre Konoha.
Après quelques mètres, il entendit le bruit d’un moteur, lui faisant mal aux oreilles. Il pressa le pas avant d’apercevoir une camionnette rouge avec un logo sur le côté qui ressemblait à une feuille : une spirale avec une flèche en bas à gauche de couleur blanche. Il était entièrement fermé de tout les côtés sauf deux portes à l’arrière, pour les chargements, et la cabine où se trouvait une porte de chaque côté, pour un conducteur et un passager.
Le jeune homme s’en approcha puis se colla sur le côté avant de s’avancer doucement vers la porte du côté du passager. Tous les sens en alerte, les muscles tendus, la douleur revenant, le cerveau bouillonnant, il s’arrêta en essayant d’élaborer un plan. Il ne savait pas s'ils étaient forts, armés ni même s'ils étaient deux ou seulement un. Il n’était pas au courant de la raison de l’arrêt du véhicule. Peut-être une panne. Dans ce cas, ce serait inutile de se battre pour rien.
Alors qu’il réfléchissait, il entendit un brin de conversation venant de l’intérieur de la cabine.

-Alors, Kotetsu ? C’est pour aujourd’hui ou pour demain ? Fait froid ici, même avec le chauffage !
-T’es gentil mais t’attends un peu, je te signale que dehors, il fait encore plus froid. Essaie de changer une roue dans ces conditions et on en reparlera après !
-Ça va, ça va… Ah que je déteste cet endroit ! Il fait toujours froid ici, qu’il fasse beau ou mauvais ! Il y a des cailloux et des obstacles partout sur la route ! On perd au moins deux heures à aller de la capitale d’Oto à celle de Konoha ! Ah ! J’aime vraiment pas faire des livraisons ici !
-Te plains pas, on a pas beaucoup de livraisons ici avec le peu d’habitants qu’il y a ! Juste la capitale, une ville industrielle et une prison. En plus, beaucoup de rumeurs circulent sur ces trois cites et on est pas en très bonne relation avec le maire d’ici, alors on fait le minimum.
-Encore heureux ! C’est pas de tout repos d’être diplomate ! Heureusement que c’était juste pour régler des livraisons ! On aurait été mieux dans notre voiture !
-Arrête un peu de te plaindre, Izumo.

Le rouquin plissa les yeux puis fit demi-tour pour arriver derrière la camionnette. Prudemment, il pencha la tête du côté opposé à celui d’où il venait pour essayer d’apercevoir l’homme qui était de l’autre côté. Il vit du coin de l’œil un homme en tenue grise, un genre de costume sauf que le haut était boutonné jusqu’au cou. Le marchand avait des cheveux longs et noirs partant dans tous les sens ainsi qu’un peu de poil au menton, formant une petite barbe. Ce qui était étonnant, c’était qu’il avait un bandage autour du visage vers le milieu de son nez sans aucun prétexte. Sûrement un effet de style. L’homme était devant le pneu avant de la machine et avait un pneu crevé derrière lui ainsi qu’une caisse à outils à sa droite. Comme le disait son compagnon, il changeait la roue qui avait dû se percer à force de rouler sur des obstacles plus ou moins pointus.

L’ex-prisonnier se cacha derrière la camionnette puis se mit à réfléchir. Ce véhicule venait de Konoha et allait un peu partout afin d’effectuer des livraisons de cadeaux pour améliorer les relations entre les territoires et celui-ci rentrait chez lui. De plus, ce n’était qu’une toute petite panne due à un pneu crevé. D’ici quelques minutes, ils allaient repartir. C’était une chance pour lui ! Non seulement il pourrait se reposer mais en plus il irait plus vite qu’à pied !
Il ouvrit lentement et le plus silencieusement possible la porte arrière de la camionnette puis entra à l’intérieur. C’était rempli de caisses, pleines ou vides de plusieurs choses, ainsi que d’objets comme des lattes en bois, des sanglas, des outils et autres. Il y avait aussi pas mal de provisions comme des fruits, de la viande, des cannettes de bière, des bouteilles de soda et plein de choses non identifiables, sûrement à cause du temps qu’elles ont passé à pourrir ici. Il remarqua une petite fenêtre permettant au conducteur de voir sa cargaison ainsi que deux autres sur les portes qu’il venait de franchir. Au moins, il ne serait pas dans la noir.
Shukaku trouva un coin à peu près propre au fond du véhicule, derrière une caisse. De cette façon, il serait bien caché durant tout le long du trajet si les deux hommes regardaient par l‘ouverture entre la cabine et l‘arrière ou si un contrôleur venait vérifier la charge de la camionnette. Après quelques minutes d’attente, le fameux Kotetsu ouvrit la porte pour y balancer la caisse à outil en plus du pneu crevé avant de la refermer.

-Bon ! C’est parti !
-Pas trop tôt !
-La prochaine fois, c’est toi qui t’y colles !
-Pas de prochaine fois, j’irai me plaindre à Monsieur Sarutobi !
-C’est ça, comme toujours.
-Pfff…

Et le véhicule démarra enfin, au plus grand soulagement du jeune homme qui poussa un soupir de soulagement. Il sentait les virages que prenait le chauffeur, les embûches qu’il esquivait, les cailloux sur lesquels il roulait sans exception, provoquant des changements brusques de directions dont il faisait les frais mais ce n’était pas vraiment grave. Il restait accroché à la caisse arrière pour éviter le plus possible de bouger et, ainsi, essayer de se reposer de sa marche et de la douleur de ses blessures.

Maintenant, il était sûr d’aller à Konoha. D’après ce qu’il avait écouté à Pengrade, Konoha était la plus grande ville économique au monde et la plus croissante. Il y trouverait sûrement un travail et grâce à l’argent qu’il aura récolté, il pourrait s’acheter de quoi vivre puis payer des spécialistes pour qu’ils ré-ouvrent l’affaire. Oui mais le temps qu’il ait tout cet argent, il sera devenu trop vieux, peut-être capturé de nouveau ou même mort.
L’autre option qui s’offrait à lui était de retrouver quelqu’un de sa famille. Sa mère était morte. Son père, il en était hors de question, pas après ce qu’il lui avait fait. Son frère ? Sa sœur? Il n’avait aucune nouvelle d’eux, il n’était pas au courant de ce qu’ils étaient devenus et il ne savait même pas à quoi ils ressemblaient aujourd’hui. Il était même pratiquement sûr qu’ils avaient, eux aussi, été tués.
Vraiment, les choses n’allaient pas dans un bon sens mais ça aurait pu être pire, bien pire. Il aurait pu se faire tuer dans la prison et là, il n’aurait eu aucune chance. Là, il en avait une qu’il avait bien l’intention de mettre à profit.




Le temps passa lentement pour Shukaku. Cela faisait environ trois heures et demie qu’il se faisait balancer par les virages de la route dans la camionnette. Le soleil commençait à apparaître à travers l’horizon, colorant légèrement l’intérieur de la machine. De plus, il commençait à être de plus en plus fatigué, épuisé de tout ce qui lui était arrivé. Mais ses blessures le faisaient souffrir et il n’arrivait plus à rien maintenant que son corps avait pris un peu de repos, même dormir était impossible.
Mais même s'il avait pu, il n’aurait pas dormi car le véhicule s’approchait de la frontière entre Oto et Konoha et il redoutait ce moment. Il s’imaginait déjà le pire le concernant. La capture, la souffrance, le noir, la mort. Toutes ces menaces, il les voyait déjà autour de lui, prêtes à l’assiéger. Il n’en avait pas peur, il était résigné à ce destin depuis son premier jour en prison et il l’était encore. Un seul faux pas, et il replongerait pour ne jamais en sortir, il en était sûr.

Un brusque freinage de la part du conducteur le sortit de ses pensées, le projetant par la même occasion contre la paroi avant de la camionnette. Son dos claqua contre la paroi, lui faisant pousser un grognement de douleur. Un arrêt. Celui de la douane ? Il eut vite la réponse.

-Bonjour, messieurs. Papiers du véhicule, s’il vous plait.
-Que se passe-t-il ? Il n’est normalement pas nécessaire de présenter les papiers du véhicule lors d’un passage à la frontière.
-Il y a eu une évasion à la prison de Pengrade. Sur soixante treize prisonniers, cinquante huit se sont enfuis. Il est impératif que nous vérifions tous les véhicules.
-Je comprends.

Shukaku entendit la porte arrière de la camionnette s’ouvrir, faisant entrer la lumière du jour. Il entendit un homme entrer, son poids faisant pencher le véhicule. Il s’avança lentement vers la première caisse pour l’ouvrir. Il poussa un gémissement de mécontentement, sûrement à cause de l’odeur qu’il venait de sentir et qui s’échapper de la boîte en bois qu’il venait d’ouvrir
Pendant sa fouille, la discussion entre les trois hommes continuaient :

-Je vois. J’ai du mal à croire que des diplomates voyagent en véhicule de transport.
-Je comprends. Une erreur de la part des fournisseurs qui devaient déposer des marchandises à la capitale, ils se sont trompés et ont échangés deux camionnettes. Afin d’éviter l’incident diplomatique, nous sommes venus en personne faire la livraison accompagnée de nos excuses.
-Avez-vous une preuve, messieurs ?
-Bien entendu.

Nouveau silence mais le rouquin était trop occupé à observer le surveillant qui inspectait les caisses. N’étant pas un véhicule hautement chargé, il était déjà près de lui. En fait, la dernière boîte à voir était celle derrière laquelle il se cachait. Il allait se faire voir et devait absolument changer de cachette au plus vite.
Conscient du danger, il se redressa lentement mais ses forces l’abandonnèrent d’un coup, laissant son corps tomber lourdement sur le sol. Il ne se soucia pas de la douleur qui le parcourut sur le moment mais de la catastrophe qui venait de se produire. Il venait de se faire repérer bêtement.
L’homme sortit une arme de sa ceinture, un peu comme les gardiens de la prison qui accompagnaient les détenus, se mit en garde en visant la caisse tandis qu’il avançait lentement
Shukaku sut que c’était fini.

-Euh… Pardonnez-nous, messieurs ! Vous pouvez passer !

L’homme dans la camionnette se stoppa un moment quand il entendit cette phrase mais reprit son avancée. Il ne lui restait plus que quelques mètres à parcourir quand son collègue arriva.

-Eh ! Descends !
-Attendez un…
-Maintenant ! C’est un ordre !

Le gardien se tourna vers son supérieur qui disparaissait déjà avant de revenir vers l’ex-détenu. Il poussa finalement un soupir puis descendit de la camionnette en pestant avant de refermer les portes sans pour autant d’arrêter de se plaindre.

Quelques secondes plus tard, le véhicule était à nouveau en route et Shukaku poussa un soupir de soulagement. Ce n’était que maintenant qu’il se sentit vraiment libre, comme si un poids s’était envolé, allégeant ses épaules, diminuant la douleur de son corps, desserrant l’étreinte de son cœur et chassant de son esprit toutes ses mauvaises pensées.
Maintenant que la frontière était passée, il n’avait plus à craindre de retomber dans le piège d‘où il venait de sortir. Pour l’instant, il était en sécurité et il pouvait prendre un peu de repos, ce qu’il fit. Doucement, le jeune homme s’allongea à même le sol de la camionnette avant de se recroqueviller sur lui-même pour essayer d’avoir un peu plus chaud puis ferma les yeux. Et c’est dans les rayons du soleil qui commençait sa course du jour qu’il s’endormit, bercé par le tango du véhicule roulant sur une meilleure route qu’il y avait quelques instants.

Et c’est ainsi que Shukaku, détenu numéro 4752 de Pengrade, s’est enfuit de l’enfer dans lequel il vivait pour tenter de commencer une nouvelle vie où il pourrait enfin être quelqu’un.



Voilà! Le voyage de Gaara en direction de Konoha! Espérons qu'il arrive à bon port sans trop d'embuches! Qui sait? Moi je sais! Mais je ne dirais rien!

Tout viens saignant à qui sait attendre!




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