Fiction: Pour être Libre

Pengrade, la prison pour mineur la plus réputée mais aussi la plus dangereuse au monde. Entre ses grillages, il ne faut plus vivre mais survivre. Si on n'y arrive pas, c'est la mort qui frappe à la porte Ca, un prisonnier l'a bien compris et il mijote un plan pour sortir de cet enfer et prouver qu'il n'est que la victime d'un coup monté alors qu'il n'avait que six ans Cela fait maintenant dix ans qu'il est enfermé et qu'il regarde le ciel en se disant que, bientôt, il sera libre
Classé: -12D | Général / Cross-Over / Romance | Mots: 52096 | Comments: 34 | Favs: 37
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Hiragi (Masculin), le 12/07/2010
Deuxième chapitre, on découvre une petite journée à Pengrade et aussi le début d'un plan dangereux!



Chapitre 2: Punition



Une alarme tirant dans l’aigu retentit dans la prison, réveillant ses occupants. Un brouhaha de mécontentement se fit entendre dans le bâtiment des dortoirs. Chacun râlait et pestait contre le bruit strident qui les avait tirés du sommeil dont ils avaient bien besoin en vue des conditions de vie de cet endroit.

Dans sa cellule, Shukaku ouvrait un œil. Ayant l’habitude de ce réveil depuis dix ans, ce n’était pas cette dernière qui l’avait réveillé mais le hurlement de protestation de son camarade de chambre. Contrarié d’être réveillé de la sorte, le jeune homme prit son coussin et le mit sur sa tête pour tenter d’étouffer la voix de l’autre personne qui atteignait ses oreilles, en vain. Il finit par prendre le coussin et le lancer violemment en l’air, rebondissant fortement sur la couchette du dessus

-Ta gueule, clébard!
-Surveille ta langue, Shukaku!
-Je t’emmerde, connard! Ferme ta gueule! Y en a qui dorme!
-Ça suffit vous deux! Si vous continuez, on vous sépare avec un bonus!

Un bruit de métal se fit entendre, signe que la petite ouverture au bas de la porte s’ouvrait, dévoilant deux plateaux repas avec un bol contenant de la bouillie brunâtre quasiment immangeable avec une cuillère et un verre d‘eau. Sur l’un deux se trouvait un boîte transparente enfermant plusieurs médicaments de tailles et de formes différentes.
Shukaku se leva d’un coup de son lit puis se dirigea vers les toilettes, se fichant complètement de qui pouvait le regarder. Après avoir assouvit son besoin naturel, il se tourna pour se diriger vers la porte. En passant devant le lit de son voisin de chambre, il frappa de son poing le bois sur lequel reposait le matelas.

-Allez, enfoiré! Y a tes médocs qui sont là!
-Ouais…

Il se baissa pour prendre son plateau puis retourna sur son lit pour manger sa bouillie. On ne pouvait pas vraiment dire que c’était un petit-déjeuner de roi, ni même un petit-déjeuner tout court mais quand on a faim, on a faim et on pourrait manger n’importe quoi. Shukaku avait réussi à tenir trois jours avant de se jeter sur cette bouillie qu’il mangeait chaque matin depuis tellement longtemps.

Un homme bondit du lit du dessus et se réceptionna sur ses jambes en amortissant la saut en s’accroupissant. Il était un peu plus vieux que Shukaku et n’avait qu’un jogging violet tirant sur le noir avec un blouson ouvert dévoilant son torse mauve clair. Contrairement à son voisin, il n’avait pas de menotte autour des poignets ni de cicatrice sur le corps mis à part des traits rouges qui soulignaient ses yeux verts qui ressortaient grâce à des cheveux gris malgré son jeune âge.

-Putin! Fais gaffe, Kimimaro!
-Ça va! Tu vas pas faire chier le monde pour ce truc!
-Ouais mais moi j’ai la dalle et je tiens pas à clamser parce que je suis tombé dans les pommes!
-Tu devrais arrêter de jouer les caïds et balancer tous ceux qui font les cons. Non seulement on te laisserait tranquille mais en plus t’auras tout ce que tu voudras, bouffe et médocs compris.
-Ta gueule! Je veux pas jouer au clébard du dirlo!
-Comme tu veux.

Ces deux-là n’étaient pas du genre amical. Ils ne s’entendaient pas bien et même pas du tout. C’était le jeu du chat et du chien entre eux depuis le début de leurs incarcérations. Mais leurs batailles, autant verbales et physiques, avaient vite exaspéré les gardiens ainsi que le directeur. Ce dernier l'avait vite fait comprendre à travers ses gardiens… De la manière la plus explicites qui soit, d’où les yeux rouges de Kimimaro.

Ce dernier avait été rendu coupable du meurtre de toute une famille située à Kiri et condamné à la prison à perpétuité. Dès qu’il aurait vingt cinq ans, il serait transféré dans une prison pour adulte où il exécuterait sa peine jusqu’à la fin de ses jours. Mais le directeur lui avait promis, en échange de certains services, de lui organiser une petite fugue ainsi que de lui fournir une nouvelle identité et un travail.
Le drogué avait une confiance aveugle envers son sauveur mais Gaara savait très bien ce qu’il avait derrière la tête. Il allait utiliser Kimimaro jusqu’à son transfert puis allait organiser un tragique accident pour se débarrasser de lui.

Après avoir fini son petit-déjeuner, Shukaku laissa tomber le plateau au sol dans un grand vacarme puis il se leva pour tendre ses bras en l’air dans un grand étirement accompagné d’un long bâillement. Un petit « Clic » se fit entendre suivit de l’ouverture de la porte blindée. Le garde de la veille se mit dans l’encadrement de la porte, une main sur le bouton qui déclenchait l’alarme en cas d’accident, mesure prise lors de l’accident entre un prisonnier et son gardien.

-Où est ton haut, Shukaku?
-Déchiré.
-Pourquoi ne pas simplement l’enlever?
-Menottes.
-Et toi, Kimimaro? Tu as pris tes médicaments?
-Oui.
-Parfait. Si tu continues comme ça, tu pourras bientôt partir.
-Merci, Kabuto-san

L’homme ne fit que remonter ses lunettes avant de faire un sourire au co-détenu du jeune homme roux qui bondit de sa couchette pour atterrir devant son garde qu’il dépassait d’une bonne tête. Le roux poussa un soupir d’exaspération en constatant qu’il s’était fait doubler par son camarade. Kabuto guida Shukaku et Kimimaro vers le chemin des douches.
Une fois devant la porte, ils firent la queue jusqu’à arriver enfin devant une dizaine de cabines cachant les corps des hommes seulement par une porte en bois allant des genoux au torse. Les détenus avaient le droit à vingt minutes, pas une seconde de plus. L’eau se coupait automatiquement si la limite de temps était dépassée, finie ou pas.

Shukaku passa devant un garde qui lui enleva ses menottes, découvrant des poignets bleus, comme tous les matins, puis lui donna des vêtements avant de lui désigner une douche dans laquelle il entra. Ne voulant pas s’ennuyer à se savonner, il ne fit que se rincer avant de se sécher avec une serviette à peu près propre puis d’enfiler un pantalon en toile large gris et un T-shirt noir. Il ne souhaitait pas rester longtemps dans cette pièce sale dont chaque carré de carrelage était craquelé, brisé ou manquant, où les jointures se remplissaient de plus en plus de noir et dont le calcaire s’accumulait dans les pommeaux de douche, rendant même la propreté de l’eau douteuse. Dès qu’il ouvrit la porte, Kabuto s’occupa de lui remettre ses menottes en prenant bien de soin de les serrer au maximum puis ils attendirent Kimimaro qui ne finit que dix minutes après Shukaku.
Les deux délinquants suivirent leur garde qui les conduisit vers la cour de la prison, encore brumeuse et sombre du fait que le soleil ne soit pas encore levé. Il y avait quelques détenus éparpillés dans le secteur, attendant la suite du programme de la journée puisqu’il était trop tôt pour faire un basket, fumer ou taguer les murs alors que les autres terminaient leurs douches.
Shukaku, comme à son habitude, se dirigea vers son banc. Cependant, au lieu de s’y allonger pour pouvoir regarder le ciel, il resta assis, les coudes appuyés sur les genoux, à fixer le sol. Après un long soupir, il ferma les yeux. Lentement, il se remémora les chiffres qu’il avait en tête, comme une poésie qu’il se forçait d’apprendre depuis des années.

Maintenant, il la savait par cœur et il ne pourrait jamais l’oublier même s'il le souhaitait. Il tourna lentement la tête vers l’ancienne salle d’exécution. Rien qu’en l’apercevant, il se rappela toutes les tortures qu’il avait subies et cela lui donna froid dans le dos rien que d’y penser. Il s’arracha à sa contemplation pour voir les gardes faire leur ronde, pistolets en main en cas d’évasion… Ou d’invasion. Il baissa les yeux vers les dortoirs. Inutile qu’il se souvienne de quelque chose de là-dedans, il n’y avait rien. Il finit par le dernier bâtiment. Le plus important et aussi le plus dangereux.
En effet, en dix ans, Gaara avait eu tout le temps qu’il avait voulu pour étudier. C’était la partie de la prison la plus gardée pour deux raisons. La première était que c’était le seul endroit où tous les détenus étaient ensemble sans surveillance ni menottes, pour les cours obligatoires fournis par l’établissement. La seconde, parce que c’était dans le sous-sol, près des cuisines et de la laverie, que se situait le compteur électrique mais aussi le bureau du directeur. Ces deux facteurs faisaient que l’endroit était terriblement bien gardé.

Shukaku retourna son regard vers le sol. Il frotta sa basket puis frotta ses poignets avec ses mains pour essayer de diminuer la douleur qu’ils lui procuraient.

-Shukaku! C’est l’heure des cours!

Comme un réflexe, il se leva et rejoignit Kabuto et Kimimaro pour aller vers l’établissement scolaire du pénitencier. Tous les résidents s’accumulèrent petit à petit, faisant la queue pour récupérer leurs cahiers ainsi qu’une trousse avec toutes les affaires dont il avait besoin soit un crayon, une gomme et un stylo à bille en plus d’outils nécessaires à une certaine matière. Pour les maths, ils rajoutaient ciseaux, compas, règles et équerres, pour géographie, ils mettaient des crayons de couleur et ainsi de suite. Mais, honnêtement, ça ne servait à rien de mettre tout ça à disposition puisque personne ne prenait les cours ni même les écoutait. Si les détenus auraient pu faire le bazar, ils l’auraient fait mais c’était sans compter sur la punition qu’ils risquaient tous.

Shukaku se retrouva devant un employé qui lui ôta ses menottes pour ensuite lui tendre un cahier rouge et une trousse bien remplie. Logique, puisque son programme se trouvait être math, français et deux heures de géographie pour le matin et que du sport pour l’après midi.
Une fois que tout le monde fut lâché dans le hall de l’établissement, les gardiens fermèrent les grilles du bâtiment et partirent faire autre chose. Après une bonne dizaine de minute à attendre dans un gros vacarme de voix plus ou moins graves, la porte s’ouvrit sur Kabuto qui avait troqué sa tenue de gardien pour un costume noir à cravate.
En effet, Kabuto s’occupait de plusieurs postes dans ce pénitencier. Étant le bras droit du direct, il disposait ainsi de plusieurs rôles importants, notamment celui de professeur mais aussi celui d’infirmier et, rarement, de gardien. Le fait qu’il soit dans ce rôle pour Shukaku et Kimimaro n’était que pour mieux les manipuler et les mettre à la botte du dirigeant de la prison car ces deux là étaient les personnes les plus influentes dans cet endroit. Si l’un avait su résister, l’autre avait foncé droit dans le panneau grâce à la carotte qu’on lui mettait sous le nez.

-Veuillez me suivre, jeunes gens.

Bien sagement, chacun suivit le professeur vers une vaste pièce où se trouvait à peu près une centaine de chaise. Tous allèrent vers le fond pour se rendormir, écrire sur les murs, jeter des objets au plafond, mâchonner de la nourriture volée ou échangée aux cuisiniers, les jeunes suivant les plus vieux dans leurs délinquances pour tenter de suivre.
Ce comportement énervait tellement Shukaku qu’il ne faisait plus attention à ce qu’il y avait autour de lui et se contentait d’ouvrir son cahier puis de prendre un crayon pour dessiner. A la base, il n’était pas très bon dessinateur mais à force de passer ses journées assis à ne faire que ça, ses talents de dessinateur s’étaient développés et il arrivait maintenant à faire quelque chose de correct.

Il se saisit de son crayon pour ouvrir son cahier vers le milieu. Il commença à dessiner des jambes, fines et élancés, puis forma un corps mince avec une poitrine assez généreuse et finit par des bras fins. Il regarda un peu son début et se trouva pervers de dessiner une fille comme ça. Il lui fit des vêtements. Des escarpins à ficelles s’enroulant jusqu’aux genoux, une jupe s’arrêtant à mi cuisse, un débardeur et des manches dont les bouts était attachés devant la poitrine, formant un petit nœuds qui laissait pendre le trop de tissu sur le ventre. Il commença la tête. Un visage fin, légèrement long. Il fit des cheveux lisses et assez longs qui allaient un peu plus loin que les omoplates. Il l’avait mis en position assise, alors il se décida à la mettre sur un canapé en velours. Il dessina une porte dans le fond ainsi que plusieurs décorations. Il tourna alors son crayon sur le visage de la jeune demoiselle. Il s’appliqua à faire des lèvres fines, légèrement entrouvertes, un petit nez, des pommettes légèrement rouges et s’arrêta aux yeux. Il prit une grande respiration et se concentra dessus. Il modela des yeux de taille moyenne, des cils fins et souples, assez longs, et deux pupilles pétillantes. L’expression ressemblait à une jeune fille étonnée et rougissante. Il mit un peu de couleur dans son dessin. Il coloria les chaussures et le débardeur en rouge, les manches et la jupe en noir. Ses cheveux devinrent roux assez foncé, à la limite de châtain et ses yeux brun clair avec quelques nuances de jaunes et sa peau assez foncée aux reflets dorées. Il termina par le décor.

Shukaku posa ses instruments et regarda son dessin. Il lui semblait étrange, presque réel… Imaginaire… Il ne saurait dire pourquoi, mais il avait l’impression que ce dessin n’était pas seulement un dessin. Pourquoi? Surement parce qu’il n’avait dessiné que ça. Il n’avait dessiné qu’une jeune fille rousse aux yeux bruns. Toujours et encore la même. Pourquoi toujours cette fille? Ça se trouve, elle n’existait pas! Mais Shukaku avait tellement envie de se dire qu’elle existait et que, quand il sortirait, il la trouverait pour lui demander pourquoi elle occupait son esprit.

Il soupira puis releva son visage pour se rendre compte que la moitié de la matinée était déjà passée, vu les cartes que Kabuto expliquait sans la moindre attention pour ses élèves, comme s'il parlait dans le vide et que ça ne le dérangeait pas. Il piocha dans sa trousse et en sortit le compas qu’il cacha dans une poche de sa veste puis, comme si de rien n’était, il continua à dessiner toujours cette même fille dans une position différente

Quelques heures plus tard, les cours étaient enfin finis et les détenus furent dirigés vers le grand hall où des employés leurs reprirent leurs affaires pour les vérifier, comme chaque fois. Shukaku profita de cet instant de distraction de la part des adultes pour sortir son compas et le laisser tomber par terre discrètement.

Après quelques minutes de vérification, les gardes laissèrent les prisonniers sortir un par un afin de leur remettre les menottes pour éviter toutes évasions. C’était au tour de Shukaku quand le cri d’un employé retentit, stoppant tout le monde.

-Shukaku! Il manque un compas!

Kabuto mit les menottes au voleur de compas puis remonta ses lunettes avec un petit sourire.

-Tu sais que le vol est sévèrement puni, Shukaku. Si tu me dis où tu as mis ce compas, je ne dirais rien de mon côté.
-Pas moi.
-J’aurais essayé.
-Sert à rien.

Après un soupir, le gardien prit son prisonnier, faisant signe à un confrère de prendre Kimimaro avec lui, puis le fit sortir avant de contourner le bâtiment pour y rentrer par une autre porte. Ils montèrent deux étages puis marchèrent dans des couloirs à l’aspect soigné et propre, contrairement aux salles de classe, jusqu’à une porte où Kabuto frappa.

-Qui est-ce?
-Kabuto, Monsieur le Directeur
-Entre, Kabuto

La voix qui résonnait derrière la porte était grave et sifflante comme un serpent à sonnette. Elle en effrayait plus d’un, surtout les nouveaux détenus ayant à peine l’âge d’entrer à l’école. Ils étaient déjà apeurés par l’environnement, le bâtiment, les autres prisonniers, les gardiens et ils devaient entendre encore ça. La plupart en sortait traumatisés.

Kabuto ouvrit la porte sur un homme portant un tailleur noir avec une chemise grise et une cravate de même couleur que le costume. Il avait la peau extrêmement pâle et des yeux comme des serpents, bruns à la limite du jaune, entourés de violet. Personne n’aurait su dire si c’était du maquillage ou des cernes. A son oreille droite pendait une boucle d’oreille en forme de huit.
La pièce était assez petite. Il y avait une fenêtre au fond, puis un bureau où était assis le directeur, recouvert de dossiers et de crayons bien rangés et bien classés. Sur la gauche se trouvait des tiroirs en fer contenant tous les dossiers des détenus de la prison et sur la droite une bibliothèque remplie de livre de droit recouverts de poussière.
Le directeur croisa ses mains devant son visage dont les lèvres s’étirèrent en un sourire.

-Tiens tiens tiens… Shukaku, que fais-tu ici?
-Il a volé dans les affaires de l’école, Monsieur le Directeur
-On vole dans mes affaires? Alors que j’ai la bonté de vous offrir un toit, le couvert et une éducation alors que vous avez commis des crimes impardonnables! Quel manque de politesse de ta part, Shukaku!
-Tu parles! On est traités pire que des porcs dans cette prison, Orochimaru!

Le dit Orochimaru se leva d’un coup, claquant les mains sur son bureau.

-Emmène-le, Kabuto. Dix coups de fouet devraient lui remettre les idées en place.

Shukaku prit une grande respiration puis fit un pas pour arriver devant le bureau de Orochimaru. Il appuya ses mains sur le bureau pour passer de l’autre côté puis, une fois de l’autre côté, donna un coup de poing au directeur qui s’affala sur le sol. Suite à ça, il posa son pied sur la gorge de l’homme et appuya légèrement dessus. Il ouvrit un tiroir et plongea les mains dedans avant de les retirer et de refermer le tiroir, glissant sa trouvaille dans une de ses poches. Personne n’avait pu le voir, l’action se passant derrière le bureau, donc cachée de la vue de Kabuto, et Orochimaru étant à terre et un pied sur la gorge, l’empêchant de relever la tête.
C’est seulement après quelques minutes que le gardien réagit, la surprise de voir un détenu oser lever la main sur le directeur l’ayant paralysé. Il appuya sur le bipper accroché à sa ceinture et dégaina le pistolet qu’il avait pour viser Shukaku.

-Shukaku, ne fais pas l’imbécile. Tu sais très bien ce qui t’attends alors n’aggrave pas ton cas.
-Ça peut pas être pire.
-Si tu le laisses partir, nous ne ferons rien.
-C’est ça.

Kabuto ouvrit la bouche pour parler mais la porte claqua d’un coup, dévoilant deux autres gardiens. Le premier était un homme avec les cheveux et les yeux noirs, un visage carré et bien musclé. Le type de mec qui pourrait très bien faire catcheur et devenir champion du monde sans problème. Le deuxième était une femme assez fine. Elle avait les yeux ébènes et les cheveux noirs tellement clairs qu’on aurait dit du gris mélangé à du bleu. C’était bien une des seules femmes ici mais c’était aussi la plus réputée et la plus cruelle de la prison.
Shukaku décida finalement que c’était assez et retira son pied de la gorge du directeur qui se mit sur le côté pour tousser et reprendre son souffle. Les deux autres gardiens contournèrent le bureau, un de chaque côté, sans arrêter de viser le jeune homme avec leurs armes. Une fois à côté de lui, ils lui prirent les mains pour enlever les menottes avant de le plaquer contre le bureau pour l’empêcher de bouger. La femme mit son arme dans sa nuque pour le dissuader de faire quoique ce soit tandis que son coéquipier attachait ses mains derrière son dos grâce aux menottes, Kabuto, lui, aida Orochimaru à se relever. Ce dernier était hors de lui et se contrôlait difficilement pour ne pas faire un meurtre. Ce que Shukaku venait de faire allait lui donner un accès direct à la salle d’exécution renommée salle de torture par les pensionnaires ou peut-être pire. Le directeur allait peut-être décider qu’il fallait « Faire de la place » et ordonnerai qu’on se débarrasse de lui.

-Guren…
-Oui, Monsieur? Répondit la gardienne.
-Fais-en ce que tu veux… Je veux juste qu’il souffre le plus possible…
-A vos ordres!

Le colosse et la dite Guren relevèrent le prisonnier pour le diriger vers la sortie sous le regard haineux de Orochimaru et celui interloqué de Kabuto.

Shukaku réfléchit pendant qu’on le conduisait vers le troisième bâtiment. Il savait ce qui allait se passer, de A à Z, depuis qu’il avait pris la décision de faire ça. Il s’y était préparé au moment où il avait touché ce compas. Et pourtant, il ne pouvait s’empêcher d’avoir la peur au ventre.

L’endroit où il était conduit était le pire de tous en ces lieux et peut-être même au monde. On s’appliquait à faire comprendre aux gens qui y passait qu’il ne faut pas se rebeller ici. C’était comme ça. Il fallait faire ce qu’on demande ou alors on en bavait jusqu’à la fin de sa vie.
Le jeune homme gardait en tête que son évasion passait par là. C’était la dernière fois qu’il entrait dans cette pièce. Il se dit également que ce n’était pas la première fois qu’il y allait. Par contre, il savait pertinemment qu’il y avait de grande chance pour qu’il ne sorte pas de là vivant. Mais il ne se laisserait pas avoir si près du but. Il sortirait de cet enfer, quoiqu’il arrive.

La cour était déserte car tous les prisonniers déjeunaient dans leurs cellules. C’est donc dans le plus grand calme que le détenu et les deux gardiens arrivèrent devant la porte du bâtiment. Une fois ouverte, ils y entrèrent en silence.

La pièce était immense et assez moderne, entourée de murs noirs recouverts de tissu insonorisant la pièce. Sur le fond était disposée une table électrisée avec une baie vitrée. De l’autre côté se trouvait une chaise avec des fers et des câbles électriques un peu partout… L’ancien objet d’exécution n’avait pas changé d’un pouce et marchait encore très bien. C’était la principale chose qui effrayait les prisonniers. Cependant, l’étalage qu’il y avait avant la baie vitrée était tout aussi impressionnant. Il y avait contre le mur droit une table en métal où se trouvait des bandages, des pansements, des bassines et des produits contre les plaies. Sur le mur d’en face se trouvait une autre table qui était légèrement penchée vers l’avant avec des poignets sur chaque côté. A côté se trouvait une simple chaise en bois. Près de la porte était placé des placards et des tiroirs contenant les objets de tortures

Les gardes détachèrent Shukaku puis le projetèrent sur la table de gauche à moitié penchée. Il mit ses mains en avant pour se réceptionner. Il n’eut pas le temps de réagir que quelqu’un lui prit le col de son T-shirt et le déchira de haut en bas, découvrant son dos couvert de cicatrices plus ou moins anciennes puis le garde lui appuya sur l‘épaule pour le mettre à genoux. Par réflexe, le jeune homme s‘accrocha au poignet de la table, fixant le sol. Il entendit un tiroir coulisser. Une main qui fouille. Un objet claquer. Des pas qui s’approchent.

-Tu t’en occupes ou je le fais?
-Va t’assoir, Guren, je m’en occupe

Des pas qui s’éloigne tandis que d’autres se positionne face à lui. C’est donc le colosse qui va le punir. Cette séance va être dure à supporter. Entre la fille qui est une vrai sadique et le garçon qui a une force hors du commun, ça n’allait pas être une partie de plaisir. Mais il fixait toujours son poing au sol, pensant à autre chose pour se donner du courage. Le courage de ne pas leur faire le plaisir de mourir ou même crier. Il pensa soudain à son dessin, à la fille qui se trouvait peut-être dehors et qu’il allait trouver une fois qu’il serait sorti, au plaisir d’être libre.

Le premier coup claqua dans son dos, puissant et fort. Le jeune homme referma plus fort ses mains sur les poignets tandis que sa mâchoire se serrait pour empêcher tout cri de sortir, ses yeux se concentrant sur le sol tandis que son esprit tentait de penser à autre chose. Un deuxième coup partit, plus fort, et il réagit de la même manière respirant fortement par le nez. Au troisième coup, il sentit des lignes de sang couler le long de son dos. Un quatrième. Un cinquième. Un dixième. Un vingtième. Un trentième. Un quarantième. Un cinquantième.

-Arrête, on va changer.

Shukaku desserra ses dents ainsi que ses mains en prenant des respirations calmes et lentes pour se remettre de la douleur des cinquante coups de fouet qu’il venait de prendre. Il avait les mains moites, les dents douloureuses à force de les serrer, le corps transpirant, le dos lacéré et couvert de blessures ainsi que de sang. Il tremblait, les yeux fixés sur le sol, assez fier de lui de n’avoir pas craqué tandis qu’il reprenait son souffle à grandes bouffées d’air.

Sans qu’il puisse réagir, on lui renversa de l’eau sur le dos qui devait surement être mélangée à de l’alcool à quatre vingt dix degrés car ses blessures se mirent à atrocement lui brûler. Il sentit une main de poser sur son épaule pour le relever, le tourner et le jeter sur la chaise. Le jeune homme ne put retenir un gémissement de douleur à cause du choc sur son dos. Il vit Guren s’approcher de lui avec différents instruments entre les mains.

-Passons à la suite.

Shukaku ferma un instant les yeux puis les ouvrit, jetant le regard le plus haineux qu’il avait à ses bourreaux. Il ne craquera pas. Jamais.

Il savait qu’il ne craquerait pas car dès que ce sera fini, il sera libre. Car s'il avait volé un compas, c’était pour se retrouver dans le bureau du directeur. S'il avait fait exprès de se retrouver dans le bureau du directeur, c’était pour se jeter sur lui et l’immobiliser au sol. S'il avait osé s’en prendre à Orochimaru, c’était pour pouvoir fouiller son tiroir. S'il avait fouillé ce tiroir, c’était pour y voler la clé passe partout du directeur. Cette clé qui ouvrait toutes les portes de la prison, il l'avait, bien cachée dans une poche de son pantalon. Cette clé, c’était sa clé pour la liberté.



Voilà qui est fait! Oui, j'en ai conscience, je torture mes personnages! Mais que voulez-vous? Je suis une sadique dans l'âme! x)





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