Fiction: Pour être Libre

Pengrade, la prison pour mineur la plus réputée mais aussi la plus dangereuse au monde. Entre ses grillages, il ne faut plus vivre mais survivre. Si on n'y arrive pas, c'est la mort qui frappe à la porte Ca, un prisonnier l'a bien compris et il mijote un plan pour sortir de cet enfer et prouver qu'il n'est que la victime d'un coup monté alors qu'il n'avait que six ans Cela fait maintenant dix ans qu'il est enfermé et qu'il regarde le ciel en se disant que, bientôt, il sera libre
Classé: -12D | Général / Cross-Over / Romance | Mots: 52096 | Comments: 34 | Favs: 37
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Hiragi (Masculin), le 10/07/2010
Voilà le premier chapitre. J'ai conscience qu'il n'est pas très intéressant mais c'est une présentation et une description de l'endroit de départ



Chapitre 1: Pengrade



Quel est le pire ? Vivre enfermé en espérant la liberté alors que tout ce qu'on vous a appris depuis votre naissance est la violence ? Ou vivre libre en espérant l’amour tout en sachant que ce qui vous attend est la trahison ?

« Pengrade », établissement correctionnel pour mineurs condamnés à la prison à vie ou pour une longue période pour crime majeur. Il se situait dans un coin désert au fin fond de la forêt dont il est impossible de sortir sans guide.

C’était une ancienne prison où les détenus étaient exclusivement des condamnés à mort, du temps où cela était encore autorisé. Quand cette peine fût abolie, les détenus furent transférés et le bâtiment fermé. Pendant plus de cinquante ans, plus personne n’entendit parler de cette bâtisse qui était une torture mentale et physique pour tous les prisonniers qui avait eut la chance d’y survivre. Cependant, après ce demi-siècle, un riche actionnaire acheta l’ancienne prison abandonnée. Après avoir investi pendant deux ans dans ce projet fou, l’édifice fût à nouveau ouvert pour y accueillir les délinquants n’ayant pas la majorité.

Officiellement, le monument était dans les normes de sécurité et d’hygiène que l’Etat avait mis en place et s’occupait également de l’éducation des occupants. Il fournissait vêtements, nourriture, blanchissage, activités sportives, formation et psychothérapie pour les plus défavorisés.

Mais officieusement, c’était tout autre. Le directeur avait fait passer un inspecteur dans son nouvel investissement une seule et unique fois lors de la construction pour qu’il valide l’ouverture puis il avait payé les autres pour qu’il ne mette jamais les pieds dans sa propriété d’autant plus que la position géographique de sa construction l’aidait beaucoup à faire fuir tous les témoins potentiels.

L’établissement n’avait pas vraiment changé par rapport à sa fonction première. Il comportait trois bâtiments : le premier contenait les dortoirs qui se divisaient en deux étages, le deuxième la laverie, la cafétéria, l’infirmerie et les salles de classes, réparties sur trois étages plus un sous sol et le troisième était la salle d’exécution.

La propriété était entourée de grillages recouverts de fils barbelés et de fils électriques avec, en haut des grilles, de petits chemins isolés pour que les gardiens puissent faire régulièrement leurs rondes sans danger. A l’intérieur, il y avait une cour où se trouvait un terrain qui confondait les marquages et les paniers et but du foot, du handball et du basketball ainsi qu‘une partie avec des bancs à moitié détruits et tagués. Les murs, gris à l’origine, avaient pris une couleur noire crasseuse et la seule touche de couleur était les insultes et les dessins de morts faits aux feutres par des jeunes.

Le premier bâtiment, celui des dortoirs, n’avait subit aucun changement. Les deux étages étaient recouverts de portes blindées à ouvertures électriques et reliés entre eux par un grand escalier. L’intérieur des chambres comprenait deux lits superposés et un cabinet de toilette isolé par un rideau. Une petite ouverture rectangulaire en bas de la porte servait à faire passer les plateaux repas aux criminels. La seule source de lumière était petite et carrée à la hauteur de la porte, qui se trouvait au côté opposé de celle-ci, avec plusieurs barreaux empêchant les prisonniers de s’enfuir étant donné qu’une chute ne serait pas mortelle, même du deuxième étage. Une porte au fond du bâtiment menait aux douches et deux couloirs reliaient cet immeuble aux deux autres du pénitencier.
Le deuxième bâtiment regroupait les salles de classe. Les tables étaient à moitié pourries, recouvertes de tagues et complètement cassées tandis que les chaises étaient pour la plupart bancales. Les murs tenaient à peine debout. Si quelqu’un osait s’appuyer dessus, il n’était pas sur qu’il tienne en place. Les lumières clignotaient à tout bout de champ si elles étaient allumées. Les tableaux n’étaient plus noirs depuis longtemps, les craies ne faisaient plus parties de la salle et les bureaux en étaient réduis à camoufler des trous dans le sol ou contre les murs, faits par des rares rats qui traînaient dans toute la prison. Du personnel donnait les cahiers et les trousses à l’entrée du bâtiment et les reprenaient à la fin de la journée quand tout le monde sortait, mais les vols étaient loin d’être rares. Dans les sous sols, la laverie était mélangée à la cuisine, séparée par un rideau. La nourriture était plutôt de la bouillie prémâchée et régurgitée que de la vraie nourriture. Et le linge était à peine rincé pour revenir sur les lits. L’infirmerie disposait de moyens très limités. Les ustensiles à usage unique étaient réutilisés, les médicaments périmés, les bandages sales et le service intolérable.
Le dernier bâtiment, l’ancienne salle d’exécution avait été renommé par la plupart des gens en salle de torture. En effet, toute désobéissance au règlement ou rébellions envers les gardiens ou le directeur étaient punies par de la torture, ce qui n’était pas rare puisque le personnel avait tous les droits sur les prisonniers.
Et si jamais un condamné voulait tout dire ou était trop rebelle aux goûts des gérants de la prison, un accident est si vite arrivé avec des esprits aussi perturbés… Un accident mortel. Car les morts étaient une chose courante entre les murs du pénitencier. La deuxième cause de décès était le suicide. Pendu, veines coupés, étouffement, saut du haut du toit, plongeon dans la clôture électrique… Ce n’était pas les moyens qui manquaient.

La journée touchait à sa fin et les détenus pouvaient voir le soleil se coucher à l’intérieur de la cour de la prison. Les jeunes prisonniers, tous habillés de vêtements usés par le temps, étaient éparpillés dans la cour à attendre l’heure du couvre feu. Certains jouaient au basketball, d’autres se mettaient dans un coin pour discuter d’un plan d’évasion ou d’un moyen de rendre la vie moins impossible dans le pénitencier alors que les derniers se trouvaient sur un banc à recouvrir le sol de graffitis ou à fumer des cigarettes qu’ils avaient obtenus en échange de service envers le personnel.

Cependant, un jeune homme se semblait pas vouloir se mêler aux autres. Habillé d’un T-shirt blanc avec des baskets de même couleur accompagné d’un jogging noir, il regardait le ciel en solitaire, allongé sur un banc en mordillant le bout d’un cure dent. Ses cheveux rouges contrastaient avec ses yeux vert turquoise entourés d’un cercle noir. Au dessus de l’œil gauche se trouvait un tatouage rouge représentant un kanji.
Le délinquant observait le jour laisser place à la nuit, pensif. Il se remémorait les raisons qui l’avaient poussé dans cet endroit misérable. Il se souvenait encore du jour où il avait entendu la voix du juré qui annonçait la décision que l’ensemble de la cour de justice avait prise il y a de cela dix ans. Il s’en souvenait comme si c’était hier :

« Messieurs les jurés, avez-vous rendu votre verdict ?
-Oui, Monsieur le juge.
-Pour le chef d’accusation « Meurtre au second degré sans préméditation», que déclarez vous ?
-Nous déclarons l’accusé… Coupable. »

Cela faisait dix ans que cette scène hantait son esprit, revenant le déranger dans les moments où il avait besoin d’être au calme pour réfléchir sur sa vie. Et c’est dans ces moments-là qu’il maudissait celui qui l’avait précipité ici.
Cet endroit n’était pas une prison mais un camp de concentration. Bien qu’il n’y ait pas de travaux forcés ni d’assassinat « officiel », les conditions de vie y étaient semblables. Il était bien placé pour le savoir car il avait été incarcéré ici à l’âge de six ans et il en avait maintenant seize. Dix ans où il s’était renfermé sur lui-même, dix ans qu’il ne supportait pas la présence des autres, dix ans qu’il rêvait de s’enfuir en regardant le ciel.
Alors que ses yeux suivaient un nuage légèrement rosâtre à cause du soleil couchant, une forme vint gâcher sa vue. Il portait un uniforme gris de gardien et avait de longs cheveux de même couleur attachés en une queue laissant ses yeux noirs montrant une haine sans fond recouvert seulement d’une paire de lunettes rondes qu’il avait l’habitude de remonter régulièrement.

-Allez, Shukaku, c’est l’heure du couvre feu.

Le dit Shukaku poussa un soupir puis se redressa lentement pour se mettre en position assise.
C’était comme ça ici. Il n’y a pas de nom, juste des surnoms pour montrer aux détenus qu’à partir du moment où ils franchissaient ses grilles, ils n’étaient plus rien, même pas des êtres humains.
Le gardien sortit une paire de menotte qu’il passa aux poignets du prisonnier. Il se leva bien sagement et le suivit jusqu’aux dortoirs. Une fois devant sa cellule, il se fit pousser par son bourreau à l’intérieur de sa chambre alors qu’il portait encore ses menottes un peu trop serrées pour ses poignets, comme toujours.

Une fois tranquille, il s’assit sur son lit et enleva son T-shirt, le déchirant à cause des menottes. Il s’en fichait bien puisqu’il avait un blouson gris dans un coin du lit pour se couvrir. Il poussa un long soupir en levant son visage vers l’ouverture qui lui servait de fenêtre. Vêtu de cette façon, le jeune homme paraissait bien bâti, conséquence de longues journées d’hiver passé à la salle de sport pendant les temps libres, comme tous les autres jeunes.
Mais en y regardant de plus près, ses muscles ne faisaient que cacher une malnutrition de plusieurs années. Sur sa peau étaient présentes de nombreuses cicatrices, suites de longues heures de tortures. Dans son dos, des traces de fouet, sur son torse, des traces de brûlures, sur ses côtés, des traces de coupures. Ses poignets portaient aussi la trace des menottes toujours trop serrées qu’il avait pris l’habitude de porter. Et le reste de son corps n’était pas mieux, surtout que certaines blessures étaient récentes et n’attendaient qu’un faux mouvement de sa part pour s’ouvrir à nouveau.

Après un autre soupir, il s’allongea sur le lit en passant ses bras derrière sa tête.
Voilà l’endroit où il vivait. Un endroit où il ne faut plus vivre mais survivre. Un endroit où les jours se ressemblaient tous, entrainant chaque personne qui y vivaient en enfer. Un endroit où il était impossible de survivre à moins que l’on soit dénué de sentiment.
Et, bien qu’il faisait paraître le contraire, Shukaku avait des sentiments mais ils étaient tellement enfouis que personne ne pouvaient les voir et personne ne les verrait plus. Et il allait réagir avant de finir comme la plupart des délinquants d’ici. Il ne voulait pas devenir un être sans cœur, un prisonnier mort par accident ou un pauvre garçon qui préférait la mort à la vie dans ce pénitencier.
Shukaku avait l’intention de partir d’ici et cela faisait dix ans qu’il préparait son évasion.



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