Fiction: Un souvenir ne meurt jamais, il s'endort simplement.

Temari No Sabaku est devenue une femme respectable. Alliant vie privée et vie professionnelle avec exactitude, tout est contrôlé et calculé selon ses désirs. Qu'arriverait-il si à tout cela on ajoutait Shikamaru Nara ? Un riche héritier flemmard et imbu de lui-même? Plongez dans leur passé, découvrez les tréfonds d'une amitié brisée. Tema/Shika; Naru/Hina; et plus encore ?!
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Ris@ (Féminin), le 16/02/2013
Une fiction que je redémarre sous un autre titre (car l'ancien semblait me porter la poisse xD) A chaque fois que j'essayais de la redémarrer sous ce titre j'avais un gros blocage niveau inspiration. Donc on va voir si le titre était à l'origine de tout...ou de rien ! ^^
J’espère ne pas décevoir, je sais que ma façon d'écrire à légèrement changée mais je n'arrive pas à savoir si c'est quelque chose de positif ou non. J'espère aussi ne pas vous faire perdre votre temps ! ^^"




Chapitre 1: Try again...



Il faisait chaud cet été là, et ils étaient assis l’un à côté de l’autre sans se regarder. Le soleil se couchait doucement, mélancolique. Du coin de l’œil, le jeune homme aperçut une flopée d’oiseaux s’envoler pour aller se recueillir dans un arbre, grand fort, et bienveillant. Il s’élevait parmi les immeubles et le chahut de la ville comme si ce n’était rien. Un cycliste passa devant eux, balayant leur contemplation par son mouvement éphémère et rapide. Doucement le soleil passa derrière la colline qu’ils avaient contemplé tant de fois. La nuit allait tomber et il fallait partir. Les néons ne tardèrent pas à s’allumer, la ville à s’animer dans cette atmosphère différente mais non pas plus calme. On aurait presque dit qu’elle s’éveillait.
Le jeune homme se leva ce qui fit sursauter son amie qui sans s’en rendre compte versait des larmes silencieuses depuis des heures.

« Temari… »

L’adolescent debout, n’osant pas se tourner vers son amie soupira en se pinçant la lèvre. Il ferma les yeux en partant d’un air défaitiste. Il s’éloigna suffisamment d’elle avant de continuer de parler.

« …je t’aime. »

Il ne s’arrêta pas de marcher, laissant son cœur se fissurer en un millier de morceaux.

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Aujourd’hui, alors qu’elle claquait la porte sur un appartement luxueux et brillant de propreté : Temari No Sabaku était frustrée. Non seulement il avait fait un temps pourri toute la journée (de lourds nuages l’empêchant de respirer un air frais et de se plonger dans la contemplation d’un ciel pur), mais en plus, il avait fallut que son fiancé débarque à son bureau pour lui apporter son déjeuner. Quelle honte ! A son âge comment pouvait-elle encore se permettre de se faire apporter son repas par son cher et tendre ? D’ailleurs, se morigéna-t-elle, il n’était absolument pas son fiancé. Il était…sa sangsue. Ou une sorte de chewing-gum collé à ses basques depuis que ses frères avaient eu la bonne idée de mourir.
D’un pas énervé, Temari s’avachit sur son canapé crème en allumant distraitement son écran plat. Tout le salon était d’un blanc immaculé, comme si à ce moment là cela aurait pu calmer ses nerfs éprouvés (ce qui n’était pas le cas du tout ).
Elle regarda passivement un documentaire sur les nouvelles tendances, tandis que son esprit vagabondait sur les jours qui avaient précédé. Et dieu savait qu’ils avaient été particulièrement fatiguants.

Aux premières lueurs d’un matin de septembre, Temari s’était levée d’un bond, laissant ses migraines de côté, troquant son air maladif contre celui d’une femme tout à fait respectable. Il y avait à peine une semaine que ses frères étaient décédés dans un accident de voiture, et déjà on lui demandait de réapparaître au boulot, comme si la disparition de ses proches n’avait été qu’une étape anodine de sa vie. Pourtant, la jeune femme se souvenait encore de la voix de son grand frère, Kankuro, et du visage heureux de son petit frère, Gaara. Ils avaient toujours grandi ensemble dans une entente incroyablement miraculeuse et son père en avait toujours été ravi. En ce mois de septembre pourtant, Temari se levait avec l’impression d’être plus seule que jamais. Ses frères ne viendraient plus jamais de façon furtives, ni même pour lui souhaiter une bonne année, encore moins pour la charrier sur un quelconque sujet.
Non. Plus jamais cela n’arrivera désormais car ils avaient eut la stupidité de se tuer en voiture.
« Mademoiselle No Sabaku ? Bonsoir, nous sommes au regret de vous annoncer que… »
Oh bien sûr, leur mort n’avait rien d’un suicide, Temari en était pleinement consciente. Elle se bornait juste à croire que ces deux idiots n’avaient rien trouvé de mieux pour profondément l’ennuyer. La No Sabaku avait toujours été du genre à ne pas croire aux inepties de ses frères. Aussi, leur mort n’avait pas été plus choquante que ça. C’était sans doute une blague, un songe, un cauchemar.
« Vous mentez Ils sont surement en train de se saouler dans un bar tous les deux…n’est-ce pas ? »
Quelques heures plus tard, après avoir appelé la moitié de la ville pour vérifier l’exactitude de cette triste nouvelle, Temari avait plongé dans un gouffre sombre. Celui du deuil.
Son père et elle s’en étaient bravement sortis. Chacun avait vaqué à ses occupations : l’un avait téléphoné aux services administratifs du cimetière de Suna, tandis que l’autre avait soigneusement choisi les deux cercueils qui accompagneraient les deux hommes dans leur dernier voyage. Tant soit peu qu’il y avait encore un voyage que l’on pouvait faire par delà la mort…
D’ailleurs, Temari avait trouvé le directeur du salon funéraire particulièrement pompeux. Le dernier voyage pour l’être humain était son passage vers Dieu. C’était plus ou moins ce qu’il lui avait expliqué. Explication inutile puisqu’elle ne croyait pas et ne croirait sans doute jamais. C’était surtout pour honorer la mémoire de ses deux emmerdeurs préférés qu’elle avait consenti à se ruiner pour offrir deux magnifiques boites dans lesquelles pourraient pourrir les corps de ses frères. Lorsqu’elle avait songé aux lombrics qui allaient les bouffer, elle n’avait pas pu retenir un rire nerveux parsemé de larmes : dire que Gaara avait toujours eu horreur des insectes et de ces petites bestioles visqueuses…
« Beurk ! C’est quoi ça dit Temy ? »
Ni Temari, ni son père ne s’étaient vraiment posés de question ce jour-là, ni ceux qui avaient suivis. L’organisation des funérailles avaient été un réflexe, une sorte d’automatisme macabre qui n’avait eu l’effet que de les blesser davantage.
Hinata et Ino (les femmes de ses frères) furent si choquées et troublées, qu’elles ne trouvèrent pas la moindre force pour ce qui fut d’occuper l’espace. En réalité, ni Hinata, ni Ino ne purent (ou ne voulurent) comprendre que leurs maris ne reviendraient plus à la maison. Ce fut d’autant plus pénible pour Hinata qu’elle avait accouché il y a à peine deux ans. Son fils ne connaîtrait pas la chaleur d’un père. De son père : Gaara.
Leurs fonctions vitales furent si sensiblement touchées que Temari dut prendre en charge son neveu, invoquant un état de détresse absolu pour que son compagnon l’aide un tant soi peu à tout gérer.
Cette semaine fut affreusement longue. Elle avait posé la plupart de ses congés pour assister ses belles-sœurs, soutenir son père dans les démarches administratives et égayer l’esprit de son neveu adoré, qui, le déplora-elle, avait les mêmes yeux que Gaara, son petit frère. Devait-elle dire ex-petit frère dorénavant ? Lorsque cette pensée eut traversé l’esprit, elle avait éclaté en sanglot amère, courant jusqu’aux toilettes pour se vider d’un déjeuner qu’elle avait à peine touché.

La porte s’ouvrit subitement, ce qui eut le don de faire sursauter Temari. Elle éteignit la télévision, sortant de sa torpeur pour aller accueillir Misaki et Sasuke. Le bambin de deux ans vagabonda jusqu’à sa tante pour lui agripper la jambe, de sorte qu’elle comprenne qu’il voulait un bisou. Un vœu aussitôt exaucé tandis que Sasuke Uchiwa, l’heureux élu qui partageait l’appartement, mais également le lit de Temari soupirait de soulagement : ce gosse était une pile électrique et il était bien heureux de passer le flambeau à sa compagne !

« Il ne t’a pas trop éprouvé ? demanda Temari en rangeant le petit blouson de Misaki dans le placard.
- Si tu omets les quatre tours de manèges, la course qu’il m’a faite faire et la glace qu’il m’a forcé à acheter : non, il n’a pas été si pénible que ça aujourd’hui. »

Temari se permit un sourire, puis avant qu’elle réalise son amélioration minime d’humeur, elle avait retrouvé son visage absent. Elle remercia simplement Sasuke pour sa compréhension et celui-ci se pencha pour cueillir les lèvres de sa douce. Il lui lança un regard rempli de sous-entendus que Temari refusa de voir :

« Pas aujourd’hui, j’ai eu une journée affreuse . Et puis, qu’est-ce qui t’as pris de venir au bureau ? Tu sais que je déteste ça.
- Tu n’es pas contente de voir ton compagnon entre tes heures de travail peut-être ? » Plaisanta-t-il doucement en rangeant à son tour son blouson.

Temari soupira en entraînant son neveu dans la chambre qu’ils lui avaient aménagé le temps que sa mère puisse se reprendre. Misaki résista un peu, puis il capitula, rejoignant les bras de sa tante avec délice. Il s’attaqua à son collier en le fourrant dans sa bouche avec une sorte de délectation suprême. La concernée n'y prêta pas attention, tant elle soupira fort.

« Ce n’est pas ça, tu le sais bien Sasuke. Seulement, je gère cette maison d’édition. Quelle image ça donne de moi si mon fiancé vient fricoter avec moi dans mon bureau à la pause déjeuner
- Pardonne-moi, mais ça fait un moment qu’on n’a pas eu ce genre de relation ma chérie.
- Tu me le reproches ou je rêve ? Je te rappelle que…que j’ai perdu mes frères ! »

Sa voix avait tremblé si violemment que la concernée se maudit pour avoir laissé ses émotions resurgirent. Elle se demandait comment surmonter tout ça. Pouvait-on être si insensible et cesser de pleurer un jour ?
Temari posa Misaki sur le lit puis se passa une main sur le visage l’air consterné. Elle était fatiguée. Passablement énervée de ces journées terribles, et de cette lourdeur dans son cœur. Pouvait-on la comprendre ou était-elle qu’une femme trop fragile pour être entendue?
Sasuke la saisit par les hanches et lui embrassa le crâne. Sa chaleur réconforta Temari et elle se permit un bref instant de répit pour pleurer en silence. En face d’elle, sur le lit, Misaki jouait avec ses pieds, les mordillant alors qu’il s’était tordu en deux pour en attraper l’extrémité. Ce petit était un vrai démon. Il ressemblait à Gaara. Il lui ressemblait tellement…
Les sanglots de la jeune femme redoublèrent.

« Pardonne-moi Temari. Je sais que c’est dur pour toi, mais moi aussi je suis là. Te voir aussi démunie ça me fait du mal.
- Laisse-moi un peu de temps. J’irai mieux avec…le temps.
- Je sais, je sais tout ça. Pardon, tu es fatiguée et moi je te reproche ton attitude distante. Je vais te préparer un bon repas. Va prendre un bain en attendant, d’accord? »

Temari acquiesça, demandant à Misaki s’il voulait jouer aux petites voitures en attendant que le repas soit prêt. Son exclamation de joie fut significative de son accord et Temari lui sortit ses jouets avant de se plonger dans un bain brûlant à souhait.
Elle entendait Sasuke s’afférer aux fourneaux. Cela la rassurait d’avoir un homme aussi dévoué à ses côtés. Elle avait d’abord pensé que ce play-boy n’était qu’un dragueur sans valeurs, puis alors qu’ils se croisaient souvent dans les couloirs de l’immeuble, ils s’étaient mis à parler en attendant l’ascenseur, ou en prenant leur courrier au même moment. Inévitablement, lorsqu’ils constatèrent que leurs échanges étaient de plus en plus dictés par une envie irrépressible de se découvrir toujours plus, ils avaient fini par s’organiser un dîner. Par la suite, Sasuke avait consenti à emménager avec elle. Temari n’avait jamais voulu en démordre : Sasuke devait déménager, mais elle, elle devait garder toute son autonomie. Elle savait qu’une relation pouvait se briser en quelques secondes alors même qu’un couple se construisait en plusieurs mois et de nombreuses années. La jeune femme avait insisté pour que Sasuke garde son appartement, exactement un étage en dessous du sien. On n’était pas à l’abri d’une violente dispute.
Pourtant, leur couple se révélait être stable et basé sur une confiance égale. Sasuke et elle entamaient leur dixième mois dans une profonde sérénité. Enfin, bien sûr, Temari ne le voyait pas exactement du même œil puisqu’elle doutait de sa résistance à la bonne humeur permanente de son fiancé. En fait, ce n’était même pas de la bonne humeur, juste une compréhension au-delà des limites humaines. Sasuke acceptait et pardonnait tout. Tout ce que Temari devait faire pour qu’il maintienne son « self-control », c’était de répondre à ses besoins charnels de temps en temps. En soit, Temari ne trouvait pas ça dérangeant. Ce qui la titillait un peu plus, c’est qu’au fils du temps, Sasuke se confiait moins. Il parlait déjà peu à la base, et en ces temps troubles, Temari avait la sensation que le mutisme de Sasuke s’affermissait pour de bon. Bien sûr, il était idiot de faire des conclusions trop hâtives. Le décès soudain de ses frères en était sans doute une des causes. Sasuke écoutait beaucoup, distribuait des mouchoirs à qui en voulait et supportait même un gamin qui n’était pas le sien. Il avait sans doute peur que Temari le trouve égoïste s’il lui confiait ses petits malheurs au boulot.

« Chérie, ça va être prêt !
- J’arrive ! »

Temari sortit de la salle de bain en pyjama, les effluves d’un repas exquis se présentant délicatement jusqu’à ses narines.
Son ventre gargouilla pour la première fois depuis le début de cette funeste semaine, lui laissant un moment de bonheur rare. Elle attrapa Misaki en chemin pour le faire asseoir sur sa chaise puis se donna pour mission de le faire manger correctement. Le gamin ne fut vraisemblablement pas de cet avis, puis qu’il trouva plus amusant de tout recracher sur sa tante.
Devant l’image de ce petit garçon effronté, Temari ne put retenir un rire désabusé. Ce petit serait décidément comme son père…

---


Elle avançait d’un pas déterminé à travers la foule, à travers les sillons de ses larmes. Elle poussa quelques groupies avec violence, bien que dans son état second elle ne s’en rende pas bien compte. Elle regardait fixement le jeune homme qui souriait à toutes celles qui le voulait bien. Elle serra les poings, puis lorsqu’elle fut sûre de pouvoir lui saisir le bras elle l’entraina loin de la foule, ne se souciant pas des hululements désagréables qu’elle dû essuyer d’un regard assassin.

« Temari, qu’est-ce que tu… ?
- Je t’aime. Je t’aime Kakashi.»

Ils étaient à l’écart de tout le monde, dans une petite pièce à demi-éclairée. Le silence qui s’en suivi lui parut très désagréable et instinctivement, comme un signal d’alerte, Temari repensa à cet après-midi douloureux. Que faisait-elle au juste ? Elle-même ne le savait pas vraiment. Elle éclata en sanglots dans les bras de celui qui -pensait-elle- aurait dû être son prince charmant.




Mes posts seront très espacés les uns des autres parce que je ne trouve pas toujours le temps de me poser une heure ou deux pour me consacrer à l'écriture. (J'ai honte, j'ai honte...)
Prochain chapitre: grand mystère ! Je ne sais pas encore ^^




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